Verdict
Nous voici parvenus au terme de ce dossier, et il est difficile de ne pas se montrer un minimum enthousiaste avec cette seconde génération de cartes graphiques Intel. Bien sûr tout n'est pas parfait, mais l'évolution en deux ans est très nette, d'autant que l'on compare ici des cartes graphiques utilisant des GPU censés être de gammes différentes. Alors oui, elle sort à nouveau très tardivement en comparaison de la concurrence qui s'apprête à lancer ses propres nouvelles générations. Retour à la situation d'il y a deux ans avec des cartes finalement dépassées une fois les RTX 50 et RX 8000 lancées ? L'histoire se suit mais ne se répète pas selon l'adage, nous verrons bien de quel bois sont faites les RX 8000 et RTX 50, mais à l'heure actuelle, la prestation globale offerte nous paraît bien plus solide du fait de l'expérience accumulée depuis. Détaillons donc cela.
Intel utilise ici un GPU disposant de moins d'unités de calcul et de texturing en comparaison de celui animant les Arc A700. Les améliorations architecturales et l'augmentation de fréquence permettent malgré tout des gains générationnels conséquents, couplés à une baisse de la consommation et donc une efficience en hausse significative. Malgré cela, il est toujours nécessaire pour les bleus d'utiliser une puce sensiblement plus grosse que celles de ses concurrents à iso performance. Ce delta devra être comblé à l'avenir pour permettre à Intel de lutter à armes égales avec ses concurrents et générer des profits, condition sine qua non d'une pérennité de cette activité (souhaitable pour nous consommateurs, la concurrence ayant des vertus très bénéfiques). Ainsi, en comparaison d'AD107 utilisé sur la RTX 4060, la surface du die de BMG-G21 est supérieure de 71 %, pour un nombre de transistors à peine plus importants (+3,7 %). Le design de la puce doit probablement pouvoir être optimisé, mais il faut aussi rappeler que les méthodes de comptage peuvent différer entre les concepteurs, tout comme les procédés de gravure (tous les deux font partie du Node N5 de TSMC, mais la version customisée utilisée par NVIDIA permet probablement une meilleure densité). Qui plus est, les verts comme les rouges ont opté pour de larges caches qui sont des zones très denses en transistors, ainsi qu'un bus mémoire réduit (les interfaces sont au contraire moins denses en transistors), ce qui peut expliquer aussi une partie de ce différentiel.
Si on s'attache moins aux caractéristiques physiques du GPU, mais plus a ses prestations, le bilan est bien plus positif. En effet, l'Arc B580 ne souffre pas de contre-performances flagrantes avec certains moteurs 3D ou API. C'est aussi lié au fait qu'Intel a pu utiliser son retour d'expérience de la génération Alchemist pour redessiner certains contours de la microarchitecture, la rendant plus efficace pour certaines tâches et donc davantage tout terrain. Cela ne se limite pas à la seule partie matérielle, puisque les pilotes sont également beaucoup plus robustes qu'en septembre 2022. Heureusement me direz vous, mais votre serviteur ayant eu le privilège de tester à leur lancement les Arc A750/770, nous pouvons vous assurer que l'on n'en ressort pas du tout avec la même impression, vu les problèmes de stabilité/compatibilité rencontrés à l'époque et qui n'existent presque plus aujourd'hui. Certes, nous ne sommes pas encore au niveau de l'écosystème logiciel d'AMD et encore moins celui de NVIDIA, mais opter pour une Arc aujourd'hui nous semble bien plus raisonnable qu'il y a deux ans où il s'agissait clairement d'un pari. On sent d'ailleurs qu'Intel s'inspire beaucoup des verts dans son approche, ainsi lors de la présentation de Battlemage, nous avions parfois l'impression de revivre celle d'Ada Lovelace... Mais il n'y a aucun mal à être influencé par le leader du marché et l'intégration du XeSS au sein de nombreux jeux, laisse penser que les développeurs de jeu sont assistés par des ingénieurs software des bleus, comme peuvent le faire les concurrents. C'est clairement la bonne approche pour améliorer l'expérience joueur PC.
Il est aussi intéressant de noter qu'à l'instar de NVIDIA (et contrairement à AMD pour l'heure), Intel utilise déjà l'IA pour améliorer le rendu de son upscaler, du fait d'un hardware compatible dès Alchemist. Si la qualité visuelle n'égale généralement toujours pas celle du DLSS, on est souvent au-dessus du FSR. Intel rattrape à présent son retard au niveau de la Frame Generation, avec une approche qui nous paraît intéressante. Reste à espérer que son intégration suive, puisqu'à l'heure actuelle, seul F1 24 permet d'en profiter. On notera aussi que d'un point de vue productif, cette génération s'en sort bien si on exclut PhotoLab pour l'heure. Bref, une prestation globale bien plus aboutie que ne pouvait l'être celle de la génération précédente.
Alors, on achète ou pas cette Arc B580 ? C'est aujourd'hui tout le dilemme et le crève-coeur de Battlemage. Si seulement Intel avait pu commercialiser ne serait-ce que 6 mois plus tôt cette génération ! Car oui, le créneau des cartes à 300 € manque cruellement de concurrence et il ne fait aucun doute que la B580 d'Intel est une option à considérer. Non pas seulement avec curiosité ou condescendance, mais avec un réel intérêt du fait de ses prestations globales très solides. Seulement, nous sommes à quelques semaines du CES 2025, et sauf grosse surprise les nouvelles générations d'AMD et NVIDIA devraient y être annoncées. N'étant pas dotés de prescience, nous sommes bien incapables de vous dire si elles seront intéressantes ou pas, mais à minima nous ne pouvons que vous conseiller d'attendre pour au moins avoir les premiers éléments de réponse.
Si par contre vous ne voulez/pouvez pas attendre, faut-il la privilégier à d'autres options ? Ce choix vous appartient, mais pour vous aider à ce niveau, balayons rapidement les points positifs et négatifs de chaque alternative. Du côté de la mémoire vidéo embarquée, 12 Go nous paraissent une valeur bien plus pérenne que les 8 Go de ses concurrentes. Notez d'ailleurs que la RTX 4060 s'en sort, malgré une capacité équivalente, bien mieux que sa rivale dans les jeux où cela commence à être limitant. Côté prestations en 1080P, la RX 7600 est un ton au-dessous, mais les RTX 4060 et B580 sont très proches avec et sans Ray Tracing actif. Néanmoins, lors de l'activation du Path Tracing, la carte verte reprend l'ascendant et elle dispose du meilleur upscaler et de la Frame Generation la plus répandue. Côté consommation électrique, là aussi c'est un avantage à la carte des verts face à ses deux rivales.
Reste à aborder la question du prix : le tarif recommandé étant fixé à 249 $, cela donnerait après conversion (au taux du jour de lancement) et ajout de la TVA, environ 285 €. Seulement, si ce prix devrait être celui des Limited Edition d'Intel, ces dernières seront introuvables en France avant 2025 (alors que cela ne devrait pas être le cas en Europe). Et les premières précommandes des modèles AIB ne sont pas encourageantes, puisque la seule offre disponible dans notre comparateur de prix au moment d'écrire ces lignes, est à presque 370 € ! Bien entendu, il y a l'effet nouveauté et précommande, mais nous espérons qu'il n'est pas représentatif des prix qui seront pratiqués, sinon l'intérêt de l'Arc B580 sera très fortement réduit, ce qui serait dommageable pour son image de marque, d'autant que le créneau temporel avant le lancement de la concurrence est plus que réduit...
Plutôt qu'un Award (qui certes fait plaisir aux marques pour leur communication, mais a du mal à retranscrire les nuances développées dans cette page verdict), nous avons tenté de vous proposer une représentation synthétique des prestations à attendre de la carte, en comparaison de ses principales rivales. C'est un exercice périlleux, parce qu'une notation reste assujettie à une échelle de valeur susceptible de changer dans le temps et selon les priorités personnelles de chacun. Voici quelques précisions d'ordre général sur les valeurs attribuées et la manière de procéder pour ce faire :
♦ la notation utilise une base décimale pour donner un minimum de précision et nuances
♦ Le positionnement de chaque critère est déterminé à la sortie de la carte uniquement (et peut donc devenir obsolète dans le futur si réajustement tarifaire ou autres).
♦ Le prix (tout comme les autres métriques), est un classement relatif des cartes et pas une appréciation dans l'absolu de la valeur pécuniaire de ces dernières. La note est basée sur le meilleur tarif disponible en boutiques livrant en France.
♦ Les valeurs dans chaque catégorie représentent une appréciation de la pertinence des cartes comparativement entre elles. Il est donc tout à fait possible de voir une carte bas de gamme obtenir la note maximum en performance, et ce même si elle est loin du niveau d'une RTX 4090 dans l'absolu.
♦ La catégorie "Environnement logiciel" est un fourre-tout regroupant la robustesse et l'ergonomie des pilotes, les performances avec des logiciels de production, la qualité visuelle des technologies proposées (DLSS, FSR, XeSS, FG, RR, etc.), les logiciels additionnels mis à disposition de l'utilisateur (Broadcast, etc.). C'est la seule dont l'évaluation n'est pas calculée, mais estimée.
Arc B580 LE : Bilan
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel ayant permis la réalisation de ce dossier.
tout n'est pas parfait mais son avantage de vram lui donne beaucoup d'intérêt dans cette gamme de prix
très bon test comme d'habitude
le fonctionnement du mode turbo est spéciale je suis sur que la carte pourrait grapiller des mhz avec un fonctionnement plus comme amd/nvidia
Par contre j'ai fini vraiment à l'arrache, donc désolé s'il y a des fautes/typos/coquille, on va corriger une bonne partie de cela dans les heures qui viennent.
je dis ça pas parce que Eric est un ami, mais ses tests sont une tuerie complète et tellement riches d'enseignements, ils servent de base dans mes connaissances 😊
je viens de lire plus en detail l'article si on écoute le descriptif on croit que la b580 a un die complet et le b570 un die castré
de se que j'ai compris la b580 a aussi un die castré mais je me trompe peut être
Intel ne l'a pas précisé, mais si tu regardes bien la représentation du die en page 2, tu distingues facilement les 5 Render Slice (20 Xe Engine) et 6 contrôleurs mémoire, pas un de plus. Donc il semble bien que le die soit complet.
J'avais vu passer que les 5 render slice c'était bizarre et que du coup il y en aurait 6 mais ton explication tient la route
Mais du coup le côté faible densité en prend un coup j'ai cru que le die avait réellement un bus 256 bits
Ils ont pour moi en tout cas chier dans la colle sur ça
Après ont sait que avec les unités xmx prennent beaucoup (trop ?) de place et qu'il faut un plus gros die pour être équivalent à amd/nvdia mais la c'est peu abusé
J'ai aucune certitude, mais c'est ce qui me semble le plus probable. De toute façon lorsque tu poses la question à Intel (ou aux deux autres) la réponse est toujours la même : "nous ne communiquons jamais sur des produits ou fonctionnalités non annoncées" donc il y a toujours un doute.
L ia chez intel sert à quoi à par le xess ? Pas grand chose il me semble
Il faut des unités ia mais je trouve ça surdimentionné
Les arcs ne sont même pas décliné en secteur pro il me semble
Il ne faut pas oublier aussi que la densité est très étroitement liée à la maîtrise / expérience du procédé de gravure... ce qui passe par l'expertises des outils de conception. Avec Intel qui débarque tout juste chez TSMC - qui plus est avec des GPU qui ne sont pas sa spécialité -, face à un NVIDIA et AMD rompu à la tâche car fabless, c'est compliqué. Il est aussi possible que Intel avait des buts plus agressifs en matière de fréquence, et a initialement designé la puce avec des transistors moins denses mais plus susceptibles de monter en cadence.
Merci pour le test, c'est encourageant pour intel, mais ça arrive beaucoup trop tard et trop cher chez nous.