Test de l'Intel Arc B570 : tout dépendra du prix en boutique !

Verdict

Nous voici parvenus au terme de ce dossier, et l'Arc B570 ne délivre finalement aucune surprise, bonne comme mauvaise. Les désactivations opérées sur son GPU conduisent à une baisse des prestations moyennes comprises entre 13 et 18 %, selon les définitions et modes de rendu. L'impact reste donc limité et comme souvent pour cette gamme de cartes, c'est bien le positionnement tarifaire qui va déterminer son intérêt ou non. Détaillons donc tout cela. 

ASRock Arc B570 Challenger

Afin de réduire les coûts de production de ce modèle en comparaison de l'Arc B580, Intel procède donc au recyclage de GPU ne répondant pas aux caractéristiques de cette dernière, mais pleinement à celles de la B570. En pratique, les bleus s'autorisent la désactivation de deux X^e-Core (- 10%), mais aussi de 4,5 Mo de cache L2 et d'un contrôleur mémoire 32-bit. C'est là que le design du GPU prend un intérêt tout particulier, puisqu'il faut dès la conception prévoir suffisamment de flexibilité pour permettre le recyclage. A titre d'exemple, les 18 Mo de cache L2 ne sont pas constitués une seule "entité", mais en fait composés de 6 partitions de 3 Mo. Chaque partition est à son tour subdivisée ce qui permet à Intel de désactiver 768 Ko par partition. Il en va de même pour les autres éléments constitutifs du GPU. Ainsi, au lieu de finir à la poubelle, certains dies présentant des défauts de gravure inhérents au procédé de lithographie (dus à des poussières ou autre), s'avèrent tout à fait aptes à animer une référence telle que la B570, augmentant d'autant le taux de puces utilisables par Wafer (disque de silicium sur lequel sont gravés les semiconducteurs) et donc réduisant les coûts de fabrication. En effet, les concepteurs de puces paient les Wafer indépendamment du nombre de puces réellement utilisables (dans une certaine mesure tout de même, puisque le fondeur doit garantir lui aussi un efficience minimale quant aux nombres de défauts par Wafer). Certes, un tel GPU génère moins de revenu puisque le tarif doit être ajusté à l'aune des prestations proposées, mais cela reste nettement préférable à une perte sèche du silicium gravé. 

Alors, que penser de cette Arc B570 ? A l'instar de sa grande sœur, d'une strict point de vue des prestations, elle ne s'en sort pas mal du tout sur notre échantillons de tests. On notera tout de même que malgré un avantage de 2 Go sur la RTX 4060, elle s'effondre sous Ratchet & Clank RT actif par manque de VRAM, ce qui n'est pas le cas de sa concurrente verte. Alors bien sûr, il est possible de réduire la taille des textures pour palier ce souci, mais cela démontre une gestion de la mémoire vidéo moins optimisée que celle du caméléon. Pour se consoler, on pourra arguer que les Radeon 7000 ne font pas mieux à ce niveau. L'application du débruitage IA sous PhotoLab est également capricieux, attestant d'un support logiciel toujours pas au niveau de la concurrence, même si les progrès sont flagrants par rapport à la précédente génération.

La consommation électrique en charge est contenue, de quoi concurrencer efficacement la RX 7600, mais à nouveau la RTX 4060 fait mieux. Au repos, pour peu que l'on procède aux réglages BIOS et Windows adéquats, le résultat est cette fois très bon. Il est toutefois dommageable d'imposer ces "contraintes" que n'ont pas les concurrents. C'est d'ailleurs le principal point qui pourra faire douter les potentiels acquéreurs : Intel doit encore progresser côté software pour revenir à niveau d'AMD et Nvidia. Rappelons aussi pour mémoire que ces cartes Arc, ne sont réellement exploitables que sur une plateforme supportant officiellement le Resizable BAR, Intel conseillant un processeur Core de 10ème Gen au minimum ou Ryzen 3000 (hors 3000G basé sur Zen+ et non Zen 2). D'après certains confrères, la B580 souffre d'ailleurs comparativement plus que ses concurrentes avec un CPU ancien/ peu performant. 

Ces B500 ne conviendront donc pas pour mise à niveau d'une vieille configuration. Mais le nerf de la guerre dans cette gamme reste le prix. Le MSRP de 219 $ conduirait une fois la conversion effectuée et la TVA ajoutée, à un tarif de 256 €. Ce n'est pas exceptionnel, mais cela placerait au moins la nouvelle venue un peu moins chère que ses concurrentes. Le souci, c'est qu'il n'y a pas de modèle LE prévu ici pour garantir un tel prix. L'exemple de la B580 est édifiant, puisque uniquement disponible via les AIB pour l'heure en France (les LE devrait arriver dans les semaines qui viennent) : son MSRP devait conduire à un tarif de 284 € à son lancement (depuis l'€ s'est encore affaissé face au $), mais elle n'a jamais été proposée à un tel niveau et on la retrouve à présent à 360 €, lui retirant tout intérêt. La B570 va-t-elle subir le même sort ? Notre comparateur de prix la positionne au moment d'écrire ces lignes à 320 €. 

Autant vous dire qu'il nous parait impossible de justifier un tarif de cet ordre, surtout face à des RX 7600 / RTX 4060 moins chères eet disposant de prestations plus robustes, dès lors que l'on sort du domaine des jeux AAA ou tests traditionnels. Il est absolument impératif qu'Intel parvienne à abaisser le prix public en boutiques, à minima au niveau du MSRP. Y parviendra-t-il ? c'est toute la question avec un GPU qui lui revient forcément plus cher à produire que celui de ses concurrents, sans compter une concurrence très réduite côté AIB, et donc peu d'émulation. Il y a pourtant urgence, car la relève verte et rouge approche à grand pas, et si ni AMD ni Nvidia n'ont pour l'instant dévoilé leur nouvelle génération pour ce créneau tarifaire, ce n'est qu'une question de semaines avant qu'ils ne le fassent, rendant probablement le placement des B500 encore plus compliqué.   

Plutôt qu'un Award (qui certes fait plaisir aux marques pour leur communication, mais a du mal à retranscrire les nuances développées dans cette page verdict), nous avons tenté de vous proposer une représentation synthétique des prestations à attendre de la carte, en comparaison de ses principales rivales. C'est un exercice périlleux, parce qu'une notation reste assujettie à une échelle de valeur susceptible de changer dans le temps et selon les priorités personnelles de chacun. Voici quelques précisions d'ordre général sur les valeurs attribuées et la manière de procéder pour ce faire :

♦ la notation utilise une base décimale pour donner un minimum de précision et nuances

♦ Le positionnement de chaque critère est déterminé à la sortie de la carte uniquement (et peut donc devenir obsolète dans le futur si réajustement tarifaire ou autres).

♦ Le prix (tout comme les autres métriques), est un classement relatif des cartes et pas une appréciation dans l'absolu de la valeur pécuniaire de ces dernières. La note est basée sur le meilleur tarif disponible en boutiques livrant en France.

♦ Les valeurs dans chaque catégorie représentent une appréciation de la pertinence des cartes comparativement entre elles. Il est donc tout à fait possible de voir une carte bas de gamme obtenir la note maximum en performance, et ce même si elle est loin du niveau d'une RTX 4090 dans l'absolu.

♦ La catégorie "Environnement logiciel" est un fourre-tout regroupant la robustesse et l'ergonomie des pilotes, les performances avec des logiciels de production, la qualité visuelle des technologies proposées (DLSS, FSR, XeSS, FG, RR, etc.), les logiciels additionnels mis à disposition de l'utilisateur (Broadcast, etc.). C'est la seule dont l'évaluation n'est pas calculée, mais estimée. 

Arc B570 : Bilan

Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel ayant permis la réalisation de ce dossier.