Verdict
Alors que penser de ces Ryzen série 9000 maintenant que le line up est au complet pour ce lancement ? Eh bien notre avis ne change pas fondamentalement. Beaucoup se montreront à minima perplexes, voire déçus du différentiel de performance entre générations qui, ne nous le cachons pas, n'a rien d'exceptionnel. Pour autant, ce serait oublier bien vite un facteur clé au niveau des semiconducteurs, à savoir le procédé de fabrication. En effet, si Zen 4 avait pu afficher un tel écart face à son devancier, il le devait principalement au changement de nœud de gravure, ainsi que l'apport d'une nouvelle génération de mémoire. Ici, rien de tout cela, puisque la DDR5 reste la norme, qui plus est avec une vitesse inchangée du fait de l'utilisation du même CIOD entre les deux générations. De ce fait, il est difficile de s'affranchir de la désynchronisation du contrôleur mémoire avec la RAM au-delà de 6000-6400 Mt/s, rendant dès lors l'usage de fréquences mémoire plus élevées peu pertinent, vu l'impact de cette désynchronisation sur les performances. Et côté procédé de gravure, on passe bien au 4 nm, non ? Certes, mais ces dénominations sont plus marketing qu'autre chose. Les fondeurs nommaient historiquement leurs procédés de gravure selon la longueur de la porte logique des transistors MOSFET gravés avec ledit procédé industriel. Mais ce n'est plus vrai depuis belle lurette et si on trouve toujours une dénomination numérique, elle est à présent décorrélée de toute mesure physique. Là où cela devient complexe, c'est que s'ajoutent à ces nœuds de gravure, des "optimisations" via l'usage de bibliothèques lithographiques spécifiques. Cela permet par exemple de privilégier la densité en transistors ou bien la fréquence de ces derniers pour un même node. Seulement, plutôt que de signaler ces usages par un indice suivant le chiffre numérique (c'est souvent le cas), les fondeurs n'hésitent plus désormais à les désigner par le biais de dénominations numériques différentes de celles du procédé auquel elles se rattachent s'ils jugent que, couplé à la maturation du procédé, cela justifie une nouvelle appellation. Pourquoi cette longue digression sur les procédés de fabrication ? Eh bien tout simplement pour insister sur le fait que le 4 nm de TSMC n'est en soit pas si différent du 5 nm utilisé précédemment, et ne constitue en rien un saut générationnel comme fût le passage du 7 nm vers le 5 nm à l'occasion de Zen 4.
Finalement, la microarchitecture a donc ici un rôle prépondérant, puisqu'en matière de performance pure, les transistors utilisés ne seront que légèrement plus performants. De quoi mettre un peu en perspective les gains respectifs apportés par Zen 4 et 5. Il existe bien une version 3 nm (pour le coup un "véritable" nouveau nœud de gravure) de Zen 5, mais elle est pour l'instant réservée aux puces serveurs, probablement du fait d'un coût de production bien supérieur, sans compter que le procédé encore récent nécessite probablement de mûrir quelque peu afin d'atteindre sans trop de contreparties, les fréquences très élevées requises sur PC de bureau. À cela s'ajoute également une décision forte d'AMD pour ses Ryzen 9000, celle de ne pas rechercher la performance au détriment de l'efficacité énergétique. En effet, ces derniers pourcents de performance nécessitent généralement un surcoût énergétique considérable, bien loin de toute proportionnalité vis-à-vis des gains qu'ils apportent. Parce que, ne nous leurrons pas, finir en tête des graphiques de performance est souvent bien plus important pour les marques (mais aussi les utilisateurs), que de soigner l'efficience. Nous l'avions d'ailleurs déploré lorsque nous officions sur un autre média au lancement de Zen 4 et des dernières générations d'Intel. Certes la situation est idéale pour le faire, vu les soucis rencontrés par son concurrent avec ses dernières générations de processeurs, mais rien ne l'y obligeait pour autant, ce qui mérite un juste satisfecit. Enfin, AMD parvient aussi depuis plusieurs générations à tenir ses engagements au niveau des dates de lancement de ses nouvelles générations, ce qui est bien moins vrai pour Intel, souvent empêtré dans les retards de ses nouveaux procédés de gravure. Ce qui était autrefois la faiblesse d'AMD lorsqu'il disposait de ses propres outils de production, est devenu sa plus grande force en se concentrant sur la conception, alliée à la fiabilité d'un partenaire tel que TSMC.
Tout n'est pas parfait pour autant, on pourra toujours trouver à redire sur la consommation au repos, sensiblement plus élevée qu'un design monolithique. Le CIOD inchangé a été présenté par AMD comme un élément ayant permis justement de tenir ses engagements en termes de délais en concentrant ses ressources sur les nouveaux CCD, mais ce n'est pas sans conséquence. Si on passera sans problème l'éponge sur l'IGP qui fait toujours parfaitement l'affaire pour l'usage visé, l'absence de NPU permettant l'utilisation de Copilot+ sur Windows pourra décevoir certains. Il en est de même pour le contrôleur mémoire (comme indiqué précédemment) ou l'absence d'USB 4 natif côté CPU. Ce dernier point aurait pu être compensé par les nouveaux chipset série 800, mais il faudra patienter encore un peu pour cela. Nous attendrons de mettre la main sur des cartes mères les intégrant pour statuer à leur sujet, mais le design à 2 puces nous parait (d'après l'expérience X670/X670E) peu pertinent pour le haut de gamme du fait d'une surconsommation électrique particulièrement sensible au repos, déjà pas le point fort des CPU à chiplets. A cela s'ajoute l'interconnexion en guirlande de ces Promotory, et le lien (probablement toujours de type PCIe x4 Gen4) avec le CPU, qui peuvent conduire à de réels goulots d'étranglement en cas d'utilisation simultanée de nombreuses ressources. Des pistes d'améliorations pour le futur donc, rien de dramatique pour l'heure, mais qu'AMD serait bien inspiré de régler à l'avenir.
Vous l'aurez compris en parcourant ce dossier, ces nouvelles références sont une évolution intéressante de la gamme précédente, même si l'écart générationnel ne justifie en rien une mise à niveau si vous disposez déjà d'un processeur AM5 équivalent. Les mises à jour dans les mois à venir des divers logiciels, devraient permettre de mieux tirer parti de la nouvelle microarchitecture et donc en toute vraisemblance, accroître l'avantage des nouveau-nés, comme c'est souvent le cas. Ils peuvent par contre constituer un choix pertinent en cas de nouvelle configuration, si (et seulement si) leur tarif s'adapte au marché (voir paragraphes suivants). C'est d'ailleurs une fenêtre d'opportunité incroyable pour AMD, puisqu'il est difficile de recommander (malgré la bienvenue extension de 2 ans de la garantie) pour l'heure un processeur Intel de série 13 ou 14, sans avoir la confirmation que le nouveau microcode (0x129) tout juste intégré dans les derniers BIOS en bêta, réussira à expurger pour de bon les risques de dégradation du CPU. Pour cela, il faudra probablement un recul de plusieurs mois. Qui plus est, la consommation électrique bien plus importante en charge et le socket 1700 au crépuscule de sa vie poussent également dans ce sens, sachant qu'AMD certifie une durée de vie pour l'AM5 jusqu'à 2027 au minimum. Il faut vraiment avoir une aversion particulière envers AMD pour se tourner vers un autre choix qu'un produit de ce dernier pour l'heure, hormis quelques bons plans basés sur la génération 12 d'Intel (ou séries 13/14 reprenant les die précédents). Arrow Lake rebattra peut-être les cartes dans quelques mois, mais actuellement AMD a clairement le vent en poupe.
Que penser spécifiquement du Ryzen 9 9900X ? Son MSRP de 499 $ est en baisse de 50 $ par rapport à celui du Ryzen 9 7900X à son lancement. Une fois la conversion et les taxes appliquées, le prix public TTC officiellement communiqué par AMD est de 548,90 €. A ce tarif, il est donc plus cher que le Ryzen 9 7950X pourtant un peu plus performant. Si cela s'arrêtait à cette simple comparaison, le nouveau venu ne serait pas si mal loti, mais face à son prédécesseur il s'avère 160 € plus cher, soit une hausse de 41 % pour des performances progressant de 13 %... Et si d'aventure vous souhaitiez coupler 12 cœurs à des performances en jeu de premier plan, un 7900X3D vous permettrait d'économiser 125 €. Indubitablement, cette nouvelle référence souffre de la concurrence directe des Ryzen 7000 comme c'était déjà le cas pour les Ryzen 7 & 5. Le Ryzen 9 9900X a certes des qualités, dont sa consommation électrique en baisse notable par rapport au 7900X (qu'il est toutefois possible de configurer au même TDP sans saccager non plus les performances), mais son tarif de lancement le rend malgré tout bien peu recommandable pour l'heure.
Terminons par le Ryzen 9 9950X dont le prix officiel est de 649 $. Là aussi, c'est mieux que le 7950X à son lancement, qui était positionné à 699 $. Le problème c'est qu'une fois converti, le tarif officiel du nouveau venu est fixé à 714,90 € et qu'en parallèle le prix en boutique de son aîné s'est effondré, puisqu'on peut le trouver aux alentours de 540 €. Dans ces conditions, et comme pour les autres Ryzen 9000 lors de ce lancement, le nouveau venu est en position (très) défavorable face à la référence à laquelle il succède. Pire, on trouve également le Ryzen 9 7950X3D sous les 600 €, qui ne concède au 9950X qu'une dizaine de pourcents en applicatif, tout en étant plus rapide en jeu et avec une meilleure efficacité énergétique du fait d'une consommation moindre en charge lourde. La messe est dite ! Vous l'aurez compris, cette génération Zen 5 ne brille pas vraiment par son rapport performance/prix à son lancement, et un réajustement tarifaire dans le futur semble inéluctable pour lui donner davantage d'attrait. En l'état, nous vous conseillons à nouveau de reporter votre achat de quelques mois si vous le pouvez, ce qui permettra de voir l'évolution des prix respectifs et la sortie éventuelle des modèles avec 3D V-Cache, qui pourraient peut-être permettre à Zen 5 de s'exprimer davantage, en compensant la stagnation de la bande passante mémoire par un cache L3 bien plus conséquent. D'ici là, il sera également possible de jauger le niveau de réponse d'Intel avec Arrow Lake. De quoi choisir avec tous les éléments en main. Dans le cas contraire, un Ryzen 7000 adapté à vos besoins dès maintenant fera parfaitement l'affaire pour plusieurs années, d'autant que l'espérance de vie annoncée du socket AM5 augure de nombreuses possibilités d'upgrades futures sans avoir à tout changer.
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition des éléments ayant permis la réalisation de ce dossier.
Excellent test comme toujours
Les gains sont inférieure à ce que je m'attendais
Petit problème depuis les x3d les non x3d perdent pas mal d'intérêt je trouve
Ils sont plus puissant en application oui mais de pas beaucoup et on gagne pas mal en jeu
Donc autant attendre les 9000x3d
Taillé pour la productivité, mais la conso et les températures par rapport au 9700 et 9600 ca fait mal!
Rien d'anormal ou de surprenant x2 le nombre de core quand même et cette fois pas de chute de fréquence
Genial, ce test. Bon, ce qui apparait, c'est que les anciens procs restent dans la course
Mon Ryzen 7 5800X tient toujours la route
Celui qui se distingue, c'est le i9-13900K, a 470 euros sur Amazon.de, il fait de l'ombre au Ryzen 9 9950X
Ca va etre de plus en plus difficile de vendre, pour les constructeurs de CPU et GPU
100w et quelque de plus et une plateforme figée, je ne trouve pas que ce soit une si bonne affaire 😅
le perf/watt avance et la température recule, prenez des notes intel ;)
petite suggestion
serait il possible d'avoir la consommation en jeu ? on sait que les cpu surtout en haut de gamme sont moins chargé tout les core n'étant pas actif
du coup ça pourrait faire apparaitre des disparités
C'est super fluctuant, donc difficile à faire de manière équitable...
tu as un jeu ou c'est une demo automatique a lancer ? ou un 3d mark
Ça fluctue qd même, mais je vais regarder.