Test de la GeForce RTX 5060 Ti : enfin une carte Blackwell capable de faire oublier sa devancière ?

Usage créatif / productif

Un GPU ne sert pas uniquement au jeu, que peut-on donc attendre de la génération Blackwell et en particulier de la RTX 5060 Ti dans ce domaine ? Pour donner une petite idée de ses capacités à ce niveau, nous avons préparé un échantillon de test, couvrant une partie (non exhaustive) des usages possibles avec un GPU en dehors du jeu.

Blender

Premier logiciel utilisé pour nos tests, Blender et son moteur de rendu Cycle, capable d’utiliser les GPU au travers d’Optix (GeForce), HIP (Radeon) et oneAPI (Intel Arc). Nous utilisons le benchmark qui va rendre 3 scènes différentes afin d'avoir une idée concrète des forces en présence.

Blender - RTX 5060 Ti

Quelle que soit la scène retenue, les GeForce écrasent la concurrence, dans ce qui est indubitablement un point fort des verts, à savoir son support des applications professionnelles via son écosystème logiciel particulièrement développé à ce niveau. Qui plus est, ces rendus faisant appel au Path Tracing, la supériorité architecturale des verts pour ce type de tâches, contribue fortement à cette hiérarchie à sens unique. La nouvelle née des verts se positionne légèrement au-dessus des RTX 4060 Ti, la puissance de calcul (en particulier en Ray Tracing) étant ici l'élément déterminant. 

DaVinci Resolve

Poursuivons ces tests en utilisant DaVinci Resolve Studio, une référence pour le traitement des vidéos. Dans un premier temps, nous réalisons un projet à partir de rushs ProRES en UHD. Nous appliquons ensuite divers effets (flou gaussien, effets de style, etc.) et encodons le tout en H.264 pour un usage Vimeo 2160P, dans un conteneur "MOV". Nous utilisons ensuite pour les tests suivants, un fichier brut ProRES en 8K (44 s pour limiter la taille déjà gigantesque), que nous allons exporter en 8K dans un conteneur "MP4", via un encodage H.265 puis AV1 (pour les cartes qui en sont capables), afin de solliciter les encodeurs de nos GPU.

DaVinci Resolve - RTX 5060 Ti

Notez que nous mesurons ici le temps d’export, mais pour une comparaison équitable, il ne faut pas se contenter de ce paramètre, mais aussi de la qualité obtenue. Cette opération aussi longue que fastidieuse n’est pas réalisable lors d’un tel dossier, mais il nous paraît important de le rappeler. Pour les tâches d’encodage pur, la RTX 5060 Ti fait mieux que les RTX 40 (4070 / SUPER / 4060 Ti) du fait des progrès apportés à ce niveau par la neuvième génération de NVEnc. Toutes ces cartes ne disposent que d'un seul encodeur, il faut passer aux xx70 Ti pour disposer d'un second chez Nvidia alors que ce les RX 9070 et B580 en ont bien deux (pas toujours plus performant que l'unique de Blackwell ceci-dit). Notre projet Vimeo ayant recours en sus aux unités de calcul pour appliquer les différents effets suivis d'un encodage H.264, la RTX 4070 repasse devant la nouvelle-née, qui conserve malgré tout l'avantage sur les 4060 Ti.

DxO PhotoLab

Poursuivons ces tests en utilisant DxO PhotoLab, une référence pour le traitement des photos. Nous exportons au format DNG 88 fichiers RAW issus de différents APN, en appliquant le filtre de débruitage XD2s, la compensation du flux optique et la correction des aberrations chromatiques. Nous activons pour cela l'accélération DeepPrime pour chaque GPU.

DxO PhotoLab - RTX 5060 Ti

Les Radeon semblent apprécier grandement, même si les modèles à 12 Go semblent souffrir d'un léger manque de VRAM. Et la nouvelle née des verts ? Son avantage est ici d'une vingtaine de pourcents par rapport aux 4060 Ti, de quoi revenir à juste 3 % de la RTX 4070. On notera par contre que la RTX 4060 Ti à 8 Go ne semble elle pas affectée par un manque de mémoire graphique, la gestion de cette dernière semblant à nouveau plus efficace que sur les Radeon.

IA : génération d'images

Poursuivons ces tests en utilisant Procyon, afin de mesurer les performances en IA (inférence ici). Ce logiciel permet ainsi de générer une image à partir d'une description en langage courant de cette dernière. Pour la mise en œuvre locale sous Windows, nous utilisons le logiciel Procyon d'UL, simplifiant grandement notre précédente utilisation via Automatic1111 WebUI. En effet, il est très complexe de faire cohabiter sans interférence sur une même configuration, de nombreuses versions de Python, Pytorch et autres. Le modèle utilisé est SD1.5 avec une inférence réalisée en FP16, utilisant DDIM et 100 étapes. 16 images sont générées par batch de 4 et nous réalisons 3 fois le benchmark en conservant la meilleure performance des 3.

IA : génération d'images - RTX 5060 Ti

Le résultat obtenu est un score en points, mais nous préférons exprimer ce dernier en images par minute pour faciliter sa compréhension. A noter que depuis nos précédents tests, une nouvelle version est disponible (1.1.197), pouvant conduire à des différences par rapport aux précédents dossiers, nous avons donc retesté toutes les cartes avec cette nouvelle version. La RTX 5060 Ti devance de 16 et 20 % les RTX 4060 Ti avec Stable Diffusion en FP16. Seule la RX 9070 parvient à faire mieux (+12%), hors GeForce dans notre échantillon de test.

IA : génération de texte

Poursuivons ces tests en utilisant toujours Procyon, afin de mesurer cette fois les performances en génération de texte par IA. Le logiciel propose 4 tests utilisant chacun un modèle différent (Phi3.5, Mistral 7-B, Llama 3.1 et Llama 2). Cela permet de tester différentes tailles de modèles. Ils fonctionnent ici via le runtime ONNX de Microsoft s'appuyant sur DirectML, permettant une comparaison inter-constructeurs. Deux points sont importants à mesurer dans le cadre de l'évaluation des performances d'un LLM (Large Language Models) : le taux de génération (exprimé en tokens par seconde) et le temps moyen pour délivrer le premier token. Pour éviter de créer 2 graphiques séparés, nous utilisons le score calculé par UL qui intègre ces deux paramètres dans son calcul. Deepseek ayant également fait une entrée remarquée dans le monde de l'IA, nous avons ajouté son évaluation via Llama-bench en utilisant les versions CUDA et Vulkan des modèles distillés (Llama ou Qwen ré-entrainés sur les réponses de DeepSeek R1). A noter que la version Vulkan est plus performante que celle HIP pour les Radeon. 

IA : génération de texte - RTX 5060 Ti

Malgré l'usage d'ONNX (Nvidia ne peut s'appuyer sur TensorRT pour ce test), les GeForce dominent toujours largement les Radeon, l'Arc B580 s'en sortant aussi très bien de son côté. Si on s'intéresse aux apports de la RTX 5060 Ti, elle propose des gains intéressants  par rapport aux RTX 4060 Ti. A noter que la version 8 Go s'effondre sous Llama faute de VRAM suffisante. Avec Deepseek, l'avantage est plus marqué, atteignant cette fois les 45 % face aux mêmes cartes. Côté concurrence, RDNA 4 fait une jolie percée avec ces tests.

Consommation & efficacité énergétique

La RTX 5060 Ti va généralement consommer davantage que les RTX 4060 Ti même si cela peut être plus nuancé, en particulier pour les tâches d'encodage pur (H.265 et AV1).

Consommation électrique en création/production - RTX 5060 Ti

Consommer c'est une chose, mais si les tâches sont exécutées plus rapidement, alors la quantité d'énergie nécessaire pour l'exécution de ces dernières peut finalement être moindre. C'est pour cela qu'il est intéressant de mesurer ce paramètre au travers de l'efficience de nos cartes. La RTX 5060 Ti finit le tableau de ses prestations d'une belle façon, avec une excellente efficience également pour ce type d'activités.

Efficacité énergétique en création/production - RTX 5060 Ti

Voilà pour les prestations en "production", place au verdict page suivante.