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Gigabyte TRX50 AI TOP

Avant de s'attaquer à la carte à proprement parler, quelques mots sur la segmentation de cette plateforme sTR5. Deux chipsets peuvent être associés à cette dernière : le TRX50 davantage tourné vers le HEDT grand public alors que le WRX90 sera associé aux stations de travail. Si d'un point de vue interfaces, ils sont similaires pour ne pas dire identiques, le dernier cité ne supporte que les versions Pro tout en étant le seul à permettre l'accès aux fonctionnalités AMD Pro dédiées au management et la sécurité. Il intéressera donc davantage les grosses sociétés que les utilisateurs indépendants ou petites structures. Le TRX50 supporte de son côté aussi bien les Threadripper Pro que "non Pro". Une flexibilité bienvenue pour le grand public, même si cela contraint les constructeurs à parfois jongler pour adapter leurs cartes aux différences structurelles entre versions, et ce du côté de la mémoire comme des lignes PCIe.

La mise en œuvre d'une telle plateforme nécessite aussi quelques adaptations par rapport à une configuration plus traditionnelle. Rien d'insurmontable, mais il est important d'en avoir conscience. Concernant la RAM, il est nécessaire de se tourner vers des modules ECC (Error-Corecting Code) utilisant un tampon (registre) entre le contrôleur et les puces mémoire, aidant à stabiliser et à gérer la charge électrique des modules mémoires de forte capacité. Ces barrettes sont nommées RDIMM et présentent une latence légèrement supérieure, mais vu le marché visé, la priorité va bien évidemment à la stabilité. Second point notable, le refroidisseur est spécifique à ces plateformes pour s'adapter à la surface bien plus importante de leur heat-spreader, mais aussi à son système de rétention différant des traditionnels sockets LGA 17/18xx et AMx. Voici ci-dessous quelques clichés illustrant cela.

Les précieux sésames nous ont été fournis par Kingston avec un kit mémoire RDIMM Fury composé de 8 modules DDR5 de 32 Go, Noctua avec son NH-U14S TR5-SP6 et bien entendu Gigabyte avec sa TRX50 AI TOP que nous allons détailler un peu plus bas, et qui utilise vous l'aurez compris le chipset TRX50.

La carte au format E-ATX est tout simplement immense, puisqu'elle mesure 30,5 x 33 cm. Si cela ne vous parle pas trop, sachez qu'elle dépasse de 9 cm en largeur par rapport à une carte ATX traditionnelle. Le PCB noir à 14 couches est recouvert en grande partie par des radiateurs gris et anthracites. En retournant la carte mère, on constate que Gigabyte a installé une plaque métallique afin de la rigidifier tout en la protégeant des émissions électromagnétiques et servant de dissipateur pour le dos de certains composants de puissance. L'ensemble est très lourd, comme vous pouvez vous en douter. Sont présents 4 connecteurs d'extension PCIe de type x16. S'ils sont tous intégralement câblés depuis le CPU, seuls les 3 premiers proposerons la Gen 5 dans tous les cas : en effet, l'utilisation un Threadripper 7000 (non Pro) limitera le quatrième à la Gen 4 alors qu'il sera bel et bien en Gen 5 avec un TR 7000 Pro. Notez également les radiateurs conséquents à gauche et à droite du socket.

Le socket sTR5 fonctionne de la même façon que ses prédécesseurs : 3 vis de type Torx servent au verrouillage, une fois desserrées, un ressort va soulever la plaque métallique sécurisant le processeur. On retrouve au-dessous le cadre de guidage de ce dernier qu'il faudra relever à la main en utilisant l'ergo destiné à cet effet. Le cache protégeant les broches de contact avec le CPU peut alors être retiré en le glissant vers le sommet, via un ergot présent à l'extrémité de celui-ci. Le processeur est alors prêt à être installé. 

Une fois dans cette configuration, il suffit de faire glisser le Threadripper au travers du rail de guidage et ce jusqu'à buté. On va ensuite rabattre délicatement l'ensemble sur le socket, un verrouillage physique attestant du bon alignement du processeur. La dernière opération consiste à rabattre la plaque métallique qui va assurer la rétention du CPU, puis procéder au serrage des 3 vis Torx dans l'ordre indiqué à l'aide de la mini clef dynamométrique livrée avec le Threadripper. 

L'installation d'un processeur sur socket sTR5

L'alimentation électrique est assurée par un connecteur à 24 broches complété par 2 connecteurs EPS à 8 broches destinés à l'alimentation 12 V du processeur. Mais comme cette carte peut potentiellement supporter jusqu'à 4 cartes d'extension, 4 connecteurs PCIe à 8 broches sont également présents pour fournir jusqu'à 600 W par ce biais pour les slots PCIe et le processeur. A ce sujet, la carte dispose d'un étage d'alimentation constitué de 16 (CPU) + 8 (SOC) + 4 (MISC (lignes PCIe)) phases utilisant des VRM certifiés individuellement pour 110 A. Notez toutefois qu'il ne s'agit pas de 16 phases individuelles, mais d'un câblage en parallèle (8 + 8). Les radiateurs servant à la dissipation de ces composants intègrent de petits ventilateurs : 2 au niveau de celui à proximité du connecteur à 24 broches (photo ci-dessous) et un au niveau du bloc de dissipation situé au dos du panneau arrière de connexion. Vous noterez également la présence de l'afficheur à segments servant à afficher les étapes de la séquence d'amorçage, et des boutons de mise en marche / reset, bien pratiques pour un usage hors boitier.

Pour la RAM, Gigabyte a disposé 8 slots R-DIMM DDR5 de part et d'autre du socket. Ces derniers disposent d'un détrompeur spécifique évitant l'utilisation de barrettes (U-)DIMM traditionnelles sur cette carte mère. Attention toutefois, la moitié des slots seront inactifs (un sur deux de chaque côté) si vous n'utilisez pas un Threadripper Pro, puisque seuls ces derniers disposent de 8 canaux mémoire. On peut également apercevoir en haut à gauche du cliché ci-dessous, le connecteur EPS et le dernier PCIe à 8 broches (surplombé ici d'un capuchon) non présents sur la photo précédente. A noter enfin en bas à droite le bouton de déverrouillage du loquet sécurisant le premier port PCIe.

Pour les unités de lecture/stockage compatibles SATA, 4 ports sont disponibles en bout de carte. Juste à côté, se trouvent deux connecteurs pour header USB 3.2 Gen 1, permettant le raccordement de 4 USB Type-A sur le boitier. A droite cette fois, on trouve le connecteur interne pour un port USB 3.2 Gen 2x2  dévolu à une éventuelle connectique USB Type-C du boitier.

4  ports M.2 sont présents sur cette carte, mais à l'instar des slots PCIe et de la mémoire, leurs capacités vont varier selon le type de processeur installé sur cette TRX50 AI TOP. Dans le cas d'un Threadripper 7000 Pro, tous les 4 peuvent fonctionner via 4 lignes en GEN 5. Par contre, l'utilisation d'un modèle "non Pro" change la donne : le 4ème devient tout simplement inaccessible, quant aux 3 autres, s'ils disposent bien de 4 lignes individuelles, elles sont cette fois limitées à la GEN 4. Ce choix nous laisse pour le moins perplexe, d'autant que jusqu'à peu, il n'existait aucune carte graphique en PCIe GEN 5. Il eut été selon nous largement préférable de dédier les lignes GEN 5 du 3e port PCIe x16 aux emplacements M.2 et limiter ce dernier à la GEN 4...

A noter que les 3 premiers ports M.2 disposent d'un radiateur inférieur (pratique pour les SSD disposant de puces des 2 côtés) et supérieur (pour les 4 cette fois). Ce dernier est en fait une large plaque en aluminium (démontable sans outil via le système EZ-Latch Click) surplombant un second radiateur (dévolu au chipset TRX50 cette fois) sur lequel est présent un ventilateur. Des évents sont donc découpés au sein du radiateur supérieur pour permettre le passage du flux d'air. Mine de rien, cela fait 4 petits ventilateurs présents et ils peuvent être désagréables en fonctionnement, du fait d'un bruit aigu lié à leur vitesse de rotation potentiellement élevée. Il ne faudra donc pas hésiter à réguler tout cela à l'aide du logiciel Smart Fan 6 (ou via le BIOS).

La fixation des SSD aux ports M.2 est tout aussi aisée que celle du radiateur et utilise EZ-Latch Plus, une simple pression permettant de verrouiller ou déverrouiller les SSD. Les slots PCIe de leur côté sont annoncés comme 10 fois plus résistants puisque constitués d'une seule pièce en alliage de zinc (servant également de bouclier électromagnétique), non pas soudée mais vissée à une contreplaque au dos de la carte mère. De quoi résister davantage aux contraintes liées à des cartes graphiques de plus en plus lourdes. Vous noterez la présence d'un CODEC Realtek ALC897 intégralement dédié à la connectique audio du boitier, le panneau arrière disposant d'un second CODEC spécifique.

Jetons un coup d'œil au panneau de connexion arrière. A gauche se trouvent le bouton poussoir permettant de restaurer/mettre à jour le bios de manière autonome (sans CPU/ non reconnu ou après un échec de mise à jour).  A coté, se trouve le connecteur pour l'antenne Wi-Fi fournie. C'est une puce Qualcomm QCNCM865 qui fournit la compatibilité 802.11be (Wi-Fi 7) avec des canaux jusqu'à 320 MHz pour un débit max de 5,8 GBps (2 x 2 / 4K QAM) et Bluetooth 5.3. Deux jacks 3.5 mm (Line Out et Micro) sont raccordés à un CODEC Realtek ALC4080. Ensuite, 6 ports USB 3.2 Gen 2 (10 Gbps) Type-A sont alimentés depuis le SOC du CPU (4) et le chipset TRX50 (2). On trouve également 2 connecteurs Type-C USB 4 (40 Gbps) animés par une puce Intel (probablement une JHL8440). Celui siglé DP peut faire transiter un flux vidéo de ce type via l'utilisation du connecteur DisplayPort juste à côté. Un câble fourni en bundle permet ainsi de raccorder une sortie de sa carte graphique à ce dernier et ainsi véhiculer le flux vidéo par l'USB Type-C. Finissons par le réseau filaire : du lourd avec pas moins de 2 ports 10G alimentés par des puces Marvell AQtion AQC113C.

Voilà pour la description de la carte, et avant de parler de  son interface UEFI, 2 images illustrant la fin du montage : oui les 8 barrettes sont surfaites puisque seules la moitié est détectée avec le Threadripper 7980X, mais c'est plus joli ainsi !

Gigabyte propose une interface moderne adoptant le Full HD (1920 x 1080), plus agréable que les définitions moindres. La structure est similaire à celle des concurrents, à savoir un mode Easy très simple et regroupant sur une même page l'essentiel des informations utiles et un Advanced Mode qui ravira les plus chevronnés. Plusieurs langues sont proposées dont le Français, mais certaines parties restent non traduites.

Vous retrouverez au sein du carrousel suivant un florilège de captures des différents menus pour vous donner une petite idée des fonctionnalités accessibles.

Voilà, c'est tout pour cette Gigabyte TRX50 AI TOP, détaillons à présent le protocole de test au sein de la page suivante.

Eric


  • Il a certes 64 core mais il est pas x4 en perf vs le 7950x sur d'autres tests on voit même que le tdp le limite beaucoup il pas très loin devant le 32 core 

    On sait pourquoi amd ne fait pas du 1/2 chiplet zen pour les faibles charges en nombre de thread et ensuite du zen c ? Je trouve ça pas bête 

    Ils ont fait un 24 core mais bizarrement pas un 48 core 

    J'aurais bien vu un 16 core avec 2 core actif par chiplet et 256 mo de cache 

    Si tu as encore le cpu tu peux tester crysis sans gpu dessus stp ? 😅

  • WOW, quel monstre !! Et ce score sous SF... 🙃  😁

    Bravo Eric pour ce (encore et tjs) super test !

    Vais-je craquer pour 6 fois plus de perfs ? -> Non ! Là c'est vraiment hors de prix. Déjà mon threadripper 1950X c'était 850 € (que le CPU évidemment) et c'était un peu une folie d'amoureux du hardware, mais cette fois c'est trop.

    Trop, mais délicieusement énorme.

    • Oui quand j'ai vu la barre sur StockFish, j'imaginais déjà ta tête en regardant le résultat 😅

  • Super super

    J espérais voir ce genre de test

    Je me demande sous lightroom comment ce comporte le 7970 et 7960

    • Peut-être à l'avenir si on arrive à mette la main sur d'autres Threadrippers.

  • Excellent travail

    Je vais me rabattre sur la petite sœur Z890 AI Top mon valeureux I74790k n'en peut plus les u9 285k ne sont pas ouf mais.... 😏

    Mille merci pour ce test 

9 commentaires

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