Intel Core Ultra 200s Header

Comme prévu, la nouvelle génération de CPU bleue arrive avant la fin de l'année. Mais pour quoi de neuf, au fait ?

Après un Lunar Lake faisant de l’efficacité énergétique une de ses priorités, la relève était fortement attendue sur PC de bureau avec Arrow Lake. Problème : sur ce segment, la dernière microarchitecture d’Intel, Raptor Lake pour ne pas la nommer, poussait au maximum (au déraisonnable diront même certains…) la consommation dans le but d’extraire le plus de performances possible des transistors via une fréquence toujours plus haute. Cette fois-ci, le retour à la raison semble de mise, ce qui ne manque pas de faire jaser les chasseurs de pouillème de performance. Comment le géant bleu s’y est-il pris pour designer son dernier bébé ? Que faut-il attendre de ce dernier ? Vous l’avez compris, Intel a levé le voile sur les détails techniques de ses Core Ultra 200S en amont des tests tiers (le nôtre viendra, pas de panique !) : décortiquons ensemble ses nouveautés !

Intel Core Ultra 200s Header

En bref

Commençons par les changements les plus majeurs : non, Arrow Lake n’est pas muni d’HyperThreading. Oui, Arrow Lake reprend les microarchitecture de Lunar Lake (Lion Cove sur les P-Core, Skymont sur les E-Core). Non — et heureusement ! —, la RAM n’est pas intégrée au package et sera bien modifiable, et, enfin, demi-oui, Arrow Lake intègre bel et bien un NPU.... mais celui de Meteor Lake, dont la puissance culmine à 13 TOPS. De quoi rassurer les possesseurs d’un CPU de cette génération : Intel ne compte pas abandonner son support de sitôt, même si Lunar Lake a apporté bien plus de performance de ce côté-là. Cela signifie également que la barre des 40 TOPS n’est pas atteinte, et donc que les Copilot+PC ne seront pas natifs avec Arrow Lake (et que nous évitons encore pour quelque temps le passage à un clavier muni d’une sacro-sainte touche qui lui est dédiée). Et dans les détails ? Voyons cela ensemble !

Foveros débarque sur desktop !

Alors que les précédentes générations bleues avaient recours à un die monolithique (comprendre, un unique morceau de silicium), Arrow Lake reprend la structure en chiplets héritée de Meteor Lake, et se compose de 4 bouts de silicium gravés, auxquels se rajoute une tile de remplissage servant à conserver un structure rectangulaire pour maximiser la stabilité et une tile de base, qui n’est rien d’autre qu’un interposer permettant de relier tout ce beau monde ensemble. Au niveau de qui produit quoi, Intel a une fois de plus fait les yeux doux à TSMC afin de bénéficier des nœuds de gravures les plus efficaces pour les dies critiques — à la manière de Lunar Lake —, c’est ainsi que nous retrouvons :

  • Une Compute Tile en N3B
  • Une GPU Tile, en N5P, pour la partie graphique
  • Une SoC Tile (incluant l’accélérateur d’IA) et une I/O Tile, toutes deux en N6
  • Une base tile passive (pas de transistor, que de l’interconnect) en Intel P1227.1 ; de la même manière que Lunar Lake, il est question des metal layers de l’Intel 4 en version optimisée pour le SoC/communications)

Vous l’aurez compris, il n’y a donc que très peu de composants produits par la maison dans cette génération ; ce qui était attendu après l’annonce des bleus de stopper l’Intel 20A, censé être intégré dans cette génération. Officiellement, la stratégie est de reculer pour mieux sauter, i.e. d’aller voir ailleurs le temps de sortir un Intel 18A qui poutre ; le temps nous dira à quel point cela est pertinent. Toutefois, le packaging (assemblage de ce beau monde tout ensemble) est bien effectué dans les usines d’Intel : de quoi conserver un minimum de savoir-faire en propre. Par ailleurs, sur les futurs Arrow Lake-HX (probablement au CES ?), l’empilement sauce Foveros a permis selon la firme de diminuer la taille totale du package de 33 % — nous supposons que la mesure se base sur Raptor Lake-HX, monolithique, comme base.

Le diable est dans les détails

En regardant de loin la fiche technique, il est tentant de voir dans Arrow Lake la version adaptée pour PC de bureau de Lunar Lake, en tout cas côté microarchitecture : même Skymont pour les E-Core, et même Lion Cove pour les P-Core, à l’HyperThreading et à l’AVX-512 tous deux absents, le premier pour gagner en performance mono cœur (et ainsi accéléré des logiciels/jeux ne tirant que sur 8 threads au maximum) et le second par mesure d’uniformité avec les E-Core.

Des E-Core polyvalents, Intel vous avait prévenus à l’ITT !

Mais tout n’est pas si simple, car — vous souvenez-vous ? — les E-Core de Lunar Lake étaient tous droits issus de la Low Power Island de Meteor Lake, c’est à dire des versions « basse consommation » des E-Core. Ici, c’est la branche « performance » des E-Core qui s’exprime, ce qui se traduit par une hiérarchie de cache différente : E-Core comme P-Core possèdent un L2 privé (4 Mio par cluster de 4 cœurs sur les efficients, 3 Mio par cœur pour les performants), et un L3 « Smart Cache » commun de 36 Mio maximum entre tout ce beau monde s’assure de la cohérence — dans la lignée du Raptor Lake précédent. De quoi offrir des performances supplémentaires lorsque E et P-Core bossent ensemble, c’est-à-dire en applicatif.

La plateforme

En regardant du côté de la connectique, le gros avantage d’Arrow Lake réside dans la prise en charge native du Thunderbolt 4, expliquant la profusion de ce support sur les cartes maman haut de gamme, ainsi que le WiFi 6E, et le tout dernier PCIe 5.0 via le CPU. Au besoin, un module externe pourra apporter le Thunderbolt 5 et le WiFi 7 (et l’Ethernet 5 Gbit/s), mais ça n’est pas comme si « une carte externe PCIe » n’en était pas capable — en tout cas pour la partie réseau. Rajoutez toutes les fonctionnalités de contrôle des fréquences héritées de Lunar Lake (contrôle de l’interconnect, horloge à la granularité plus fine de 16,6 MHz, possibilité de bypasser les modules de régulation de tension interne pour plus d’overclocking), et voilà un bon aperçu des nouveautés de ces Core Ultra de bureau !

La gamme

Comme d’habitude depuis quelques années, seul le haut de la gamme est dévoilé dans ce premier jet, ce qui permet aux impatients de s’équiper au plus tôt, et au fabricant de s’en mettre plein les poches en proposant en premier les modèles aux marges les plus importantes. Ainsi, seuls cinq modèles sont au goût du jour, le reste suivant dans quelques mois. Voyons tout cela ensemble :

P'tit nom Coeurs
P+E
Fréquence Maxi Cache L2 (total) L3 Partie graphique NPU RAM Processor
Base
Power
Maximum
Turbo
Power
Prix
(hors taxe)
Intel Core Ultra 9 285K 8+16 5,7 GHz 40 Mio 36 Mio Intel Graphic
4 cœurs Xe @ 2 GHz
3ème génération,
2 unités,
13 TOPS
2 canaux DDR5-6400
(max 192 Gio)
UDIMM / CUDIMM
et ECC
125 W 250 W 589 $
Intel Core Ultra 7 265K 8+12 5,5 GHz 36 Mio 30 Mio 394 $
Intel Core Ultra 7 265KF Nada 379 $
Intel Core Ultra 5 245K 6+8 5,2 GHz 26 Mio 24 Mio Intel Graphic
4 cœurs Xe @ 1,9 GHz
159 W 309 $
Intel Core Ultra 5 245KF Keudalle 294 $

Si le changement de nomenclature (et de cœurs logiques) ne permet pas de comparaison directe, Intel demeure dans une gamme classique : des modèles K débloqués pour l’overclocking si vous êtes aventureux, avec 6 à 8 P-Core pour 8 à 16 E-Core, une fréquence qui envoie mamie dans les orties avec 5,7 GHz maximum, et des versions F sans iGPU moins coûteuses.

Sur l’iGPU justement, nous retrouvons la philosophie classique des bleues consistant à offrir une partie graphique compétente pour du multimoniteur, mais absolument pas taillé pour le jeu avec ses 4 cœurs Xe de première génération. À titre de comparaison, Lunar Lake (initialement pour les ultraportables, rappelons-le) en affiche 8, et en Xe2 ! D’ailleurs, la partie graphique est également rabotée côté IA, puisque les unités XMX sont absentes : les réseaux de neurones se contenteront du DP4a, et pis c’est tout ! En revanche, les futurs CPU Core Ultra 200H et 200HX, eux, en bénéficieront... mais il faudra attendre Q1 2025 pour les voir débarquer.

Quant au « S » des 200S, hé bien… Nous le cherchons également, mais ce n’est pas la première fois qu’Intel s’emmêle les pieds avec ses suffixes ! Côté prix, le 285K se place en remplaçant du 14900K, là où le 265K se monnaiera quelques 20 $ moins cher qu’un 14700K — reste à voir les performances. Enfin, le 245K remplace le 14600K, avec 10 $ de ristourne. Visiblement, TSMC et Foveros ne seraient pas si chers !

Des benchmarks !

Du côté des performances, les bleus mettent en avant l’efficacité énergétique comme point clef de la génération — ce qui n’empêche pas de glisser un petit tacle au Ryzen 9 9950X au passage ! De quoi offrir des performances du même ordre que Raptor Lake, le tout dans une consommation davantage maîtrisée. En revanche, le 7950X3D est inatteignable en jeu, le 3D-VCache offrant un avantage technique qu’Arrow Lake ne peut outrepasser. En revanche, en applicatif, les E-Core moulinant à fond la caisse permettent — selon les bleus ! — au Core Ultra 9 285K de tirer son épingle du jeu.

Cependant, les bleus se prennent les pieds dans le tapis en annonçant un niveau de performance équivalent entre une limite thermique à 125 W, 175 W et 250 W... Pourquoi donc sortir ces CPU dans la version la plus gourmande ? Certes, nous nous doutons que le panel vidéoludique y est pour beaucoup, et qu’en applicatif, la chose est différente. Ainsi et comme à l’accoutumée, mieux vaut prendre ces mesures avec beaucoup de recul, Intel y étant à la fois juge et partie : rendez-vous dans quelques jours pour notre test indépendant des bousins !

Double Doc


  • le npu est dans le soc ça utilise le die de meteor lake pas dans le compute si je dis pas bêtise 

    • Merci, j'ai zappé de vérifier l'info à la relecture ! C'est bien dans le SoC avec les media engines et tout le bazar des accélérateurs annexes. C'est possiblement le SoC de Metor Lake, mais dans ce cas les 2 LP E-Core seraient désactivées : Intel n'a rien dit en ce sens en tout cas. Néanmoins, vu que les deux sont en N6, c'est probable.

      • Il se peut que intel les a désactivé oui ils sont bien trop peu puissant et l'intérêt de moins consommer voir de désactivé le die compute est inutile 

        A voir en arrow lake h/hx 

  • Intel annonce bien des perfs en jeu égale voir légèrement inférieure au 14900k

    Sachant que le ipc est en hausse comment c'est possible ?

    Un début de piste ?

      • je sais bien mais l'ipc est sensé compensé si non on serait encore sur un dérivé de pentium 4 ( je caricature )

        • L'IPC des P-Core (principalement utilisés en jeu) ne progresse pas énormément (9% sans compter qu'Intel ne détaille pas sur quels tests il mesure ces gains. On a vu (Zen 5) ce que peuvent donner en pratique des gains d'IPC prometteurs) et donc à priori suffit à peine à compenser les fréquences en baisse en jeu. On verra ça de toute façon lors du test.

          • oui et en plus c'est une hausse moyenne sur les partie très utile en jeu ça ne progresse peut être pas ou très peu 

            plus compliqué a dire qu'a faire bien sur mais les perfs en jeu sont très importante comme critère d'achat donc j'aurais essayer de faire en sorte que ça progresse

  • La fréquence plus faible peut être que ça compense pas assez pour les soft utilsant peut de cœur. 

    On a d'un côté un qui mouline à 6ghz et garde une fréquence haute même sur plusieurs cœurs d'un côté on a un cpu à 5,7ghz max mais après on sait pas si la fréquence dégringole pour rester dans le tdp avec plus de coeur si les jeux en utilisent.

    Où alors l'ipc c'est de la fumette 

    • L'IPC depend de l'application, c'est une moyenne des instructions par seconde... Il suffit que en jeu ce soit une charge qui ne profite pas des optimisations de LionbCove et boum, pas de gain dans ce cas (et beaucoup en applicatif pour compenser et fournir 9% "moyens").

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