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Le fondeur taïwanais, numéro 1 mondial du semiconducteur, n'en aurait pas encore fini d'étendre sa présence dans le monde, et en Europe !

Longtemps confiné sur son ile taïwanaise, entre autres pour assurer le fameux "silicon shield" de celle-ci, TSMC a finalement franchi le pas de s’étendre dans le monde ces dernières années : aux USA, au Japon et en Europe. Mark Liu, désormais à la retraite, a été instrumental dans ce revirement stratégique, qui ne plaisait d’ailleurs pas forcément entièrement au fondateur de TSMC lui-même, Morris Chang. Néanmoins, le fondeur est probablement beaucoup mieux paré au futur maintenant qu’il ne l’était avant, encore limité à l’enceinte de Taïwan, en particulier pour continuer à surfer sur la grosse vague de l’IA, qui s’est avéré tellement profitable (pour certains) jusqu’à présent. 

Justement, alors que ses concurrents Intel et Samsung ont tour à tour tiré le frein à main avec certains de leurs travaux d’expansion (Intel en Europe, et Samsung aux USA), TSMC planifierait d’autres usines en Europe, si l’on en croit le ministre du Conseil national de la science et de la technologie de Taiwan (NSTC), Wu Cheng-wen. Attention, ça ne sort pas directement de la bouche d’un ponte de chez TSMC, mais compte tenu de la proximité de la direction de la fierté nationale qu’est le fondeur avec son gouvernement, ce n’est probablement pas loin d’être tout comme. Un propos à tempérer malgré tout, car le politicien n’a pas donné d’emploi du temps spécifique quant à la poursuite de l’expansion de TSMC en Europe, tandis que le fondeur s’est contenté de dire qu’il reste dévoué à ses projets d’expansions dans le monde, mais qu’aucun nouvel investissement n’était planifié à ce jour. Il est important de noter que TSMC a toujours traité de la sorte ce genre de rumeur, y compris les précédentes à propos de l’usine allemande. 

Ils ont commencé la construction de la première usine à Dresde et planifient déjà les prochaines usines pour différents secteurs du marché. [...] Peut-être peuvent-ils également travailler sur le marché européen, ce que TSMC cherche à faire pour planifier ses prochaines usines. [...] À court terme, c’est peut-être pénible pour les entreprises taïwanaises parce que c’est plus cher si elles s’installent là-bas. Mais à long terme, c’est peut-être une bonne chose pour elles, de mon point de vue, parce qu’elles peuvent s’améliorer.

En tout cas, Wu Chen-wen semble considérer l’expansion de TSMC à l’étranger comme positive pour son industrie, en particulier pour satisfaire les besoins de l’intelligence artificielle, qui sera, selon lui, le "segment le plus important" en matière de semiconducteur. Ce serait donc cette fois-ci précisément pour l’IA (plutôt que l’automobile) et pour supporter une nouvelle génération européenne de concepteurs de puces (comme Black Semiconductor ou Axelera AI) que TSMC chercherait à renforcer sa présence en Europe. Mais où exactement ? Selon Wu, le fondeur doit encore évaluer s’il vaut mieux s’étendre à Dresde (où se trouve le premier fab) ou construire ailleurs dans le coin. En l’occurrence, celui de Prague (qui n’est pas loin de Dresde) serait sur la liste des candidats - cette région l’était d’ailleurs déjà lors de la recherche du site pour la première usine. De plus, Taïwan et la République tchèque se sont a priori beaucoup rapprochés depuis, avec des échanges commerciaux plus étroits. Enfin, toujours d’après le ministre du NSTC, le gouvernement envisage d’aider les fournisseurs de TSMC à investir dans "un site proche de Dresde" et lui-même chercherait à promouvoir des programmes conjoints de R&D entre les universitaires de Taïwan et de la République tchèque. Et ainsi profiter d'un éventuel Chips Act 2.0 ?

C’est vague, mais l’agitation derrière la scène parait déjà relativement évidente.. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas pour autant que Taïwan perdra de son importance, car rappelons que TSMC a toujours juré que ses meilleures usines et technologies seront toujours installées d’abord à Taïwan. De même que la grande majorité de sa capacité en packaging avancé. Ainsi, la République de Chine est assurée de rester au cœur de l’action du semiconducteur. (Source : Computerbase, Bloomberg)

Thierry Breton Wafer Eu Chipst Act

Matt


  • Nous avons ASML en Europe, et avec un poil de volonté politique et de planification, nous devrions avoir nos propres usines sans attendre quoique ce soit de TSMC, même si ils sont bien gentils et ont sûrement un savoir-faire important à implanter par chez nous.

    Reste la supply chain, et là, je ne connais pas perso les points clés et déterminants, et qui et quelle(s) nationalité(s) les possède(nt).

    Mais avec le reflux de la mondialisation et les crispations géopolitiques, il est clair que l'Europe est encore à la remorque des orientations mondiales.

  • Peut être que les Taiwainais redoutent une invasion du Taiwan pour la Chine ?

    Peut être que la stratégie est de s'implanter sur différents continents mais que la stratégie première est la survie vis à vis de la Chine ?

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