L’ESIA, c’est l’European Semiconductor Industry Association. Elle représente l’industrie européenne du semiconducteur, ses intérêts et ses ambitions, notamment auprès des institutions européennes. Parmi ses membres se trouvent des acteurs majeurs bien connus tels qu’Infineon, STMicroelectronics, NXP, ASML et les instituts de recherche IMEC, Fraunhofer et CEA-Let. Bref, du beau monde !
Dans un communiqué, l’ESIA a interpelé l’Union européenne, lui demandant d’accélérer sur l’aide à l’industrie, de mettre en place rapidement un "Chips Act 2.0", en plus de nommer un représentant spécialement chargé de défendre le secteur. L’association fait également part de son désaccord avec la politique de restrictions à l’exportation instaurée par l’UE, et appelle plutôt à se concentrer sur les domaines dans lesquels les entreprises européennes ont déjà des avantages à faire valoir. Elle reconnait malgré tout l’intérêt de certaines mesures restrictives vis-à-vis de l’extérieur destinées à protéger l’industrie, sa technologie et sa sécurité. Mais pour l’ESIA, il faudrait davantage soutenir et inciter les initiatives plutôt que de se reposer sur des mesures défensives. En parallèle, les différentes aides devraient être traitées plus efficacement et accordées beaucoup plus rapidement qu’elles ne le sont actuellement.
Ce communiqué n’arrive pas par hasard. Tout d’abord, il est à placer dans un contexte où une nouvelle Commission européenne est en train d’être formée par Ursula von der Leyen, présidente sortante réélue. Il s’agit donc clairement de faire passer un message d’entrée de jeu. Ensuite, un groupe de réflexion allemand a révélé récemment dans son examen critique que l’Europe n’est pas partie pour atteindre l’objectif fixé par Thierry Breton et le Chips Act original, à savoir que l’Europe contribue à hauteur de 20 % à la production mondiale de semiconducteur avancée d’ici à 2030. Tout en pointant du doigt que cela fait 40 ans que l’Europe est en deçà des 15 %. Cependant, le groupe a reconnu que le premier programme a permis d’attirer le regard des décideurs politiques sur le secteur, et donc son importance stratégique et économique. Enfin, le contexte est aussi celui d’un alignement de l’UE avec les restrictions américaines envers la Chine et qui vont notamment empêcher ASML d’expédier une nouvelle portion de son catalogue de scanners lithographiques DUV vers le pays asiatique. La Chine représente toujours une part importance du commerce du Néerlandais. Son gouvernement a néanmoins promis qu’il en tiendrait compte...
L’industrie européenne du semiconducteur va-t-elle avoir le droit à un nouveau coup de pouce ? Ça dépendra beaucoup de la future nouvelle Commission européenne. La reconduction de Thierry Breton (par ailleurs demandée par Emmanuel Macron), présentement, ex-commissaire européen au marché intérieur, pourrait y aider. Pour la petite histoire, le premier Chipst Act a été mis en œuvre en avril 2023. Les projets majeurs lancés dans le cadre du programme européen sont l’usine de 10 milliards d’euros de TSMC (ou plutôt, d’ESMC) en Allemagne et le complexe de 30 milliards d’euros planifié par Intel également en Allemagne. Le premier est bien parti, mais l’avenir du second est plus qu’incertain. D’ailleurs, en raison des difficultés du fondeur, l’UE n’aurait pas encore validé son aide pour le projet.
Alors, peut-on imaginer un Chips Act 2.0, mais cette fois-ci limité aux seuls acteurs européens ? (Source : Reuters)
La bonne blague cette Europe sur ce marché.Ou est passé le premier chips Act, je ne sais pas on ne l'a pas vu a l'oeuvre, et le chips act 2 le verra t'on un jour...c'est nettement moins sur.Surtout qu'il y a plein de désistement depuis un moment.