Si Intel ne croit plus aux NUC, chez Zotac la passion pour les PC miniatures ne semble pas décroitre et avec le système de dissipation AirJet™ Mini de chez Frore, ils ont cherché à pousser loin en ayant le plus petit engin possible dans lequel fourrer un Core i3. La ZBOX PI430AJ Pico AirJet a sur le papier tout d’une configuration multimédia, mais dans un format qui tient dans la main.
Va-t-on enfin pouvoir partir en vacances avec un PC digne de ce nom dans la poche ? Le rêve d’un bureau épuré d’Adrien a-t-il trouvé sa réponse ? Vous le saurez en lisant les quelques lignes qui suivent.
Caractéristiques techniques
Nous commencerons cette présentation par une mise en perspective. Le poser à côté d’un boîtier ATX aurait été peu judicieux, il s’accompagne donc d’un SSD 2,5" pour vous donner une idée d’à quel point l’engin est petit. Il tient aisément dans la poche d’un pantalon taille adulte, n’étant pas plus gros que certaines batteries externes pour téléphones portables. Pour en savoir plus sur son format et ce qu’il embarque, voici un tableau récapitulatif :
ZBOX PI430AJ | |
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Processeur | Intel Core i3 N300 |
Puce | Alder Lake-N 7W |
iGP | Intel UHD GT1 |
Alimentation | 25W Externe |
Mémoire | 8Go LPDDR5-2400 (soudée) |
Stockage | 1x 512Go M.2 NVMe PCIe 4.0 1x lecteur de cartes SDHC/SDXC |
Connectique | 2x USB 3.2 1x USB 3.2 Type-C (compatible DP 1.4) 1x Ethernet 10/100/1000 1x HDMI 2.0 1x DisplayPort 1.4 1x combo micro/casque Wi-Fi 6 Bluetooth 5.2 |
Format | 114,8 x 76 x 23,8 mm livré avec support de montage |
Volume | 0,21 l |
OS | Windows 11 Familial |
Cette petite bestiole arrive clef en main et – format maousserikiki oblige – il ne faudra pas espérer pouvoir modifier la bête, chose que nous verrons au démontage. Contrairement à son grand frère Magnus One que nous avons testé, ne cherchez pas ici un appareil de compétition. Le petit Core i3 N300 et son TDP de 7W ne vous permettront pas d’aller faire des folies, mais là n’est pas son but. Zotac le présente comme ce qu’il est, un tout petit PC, facilement transportable et qui a tout d’un grand.
Avec une alimentation 25W externe, vous comprendrez rapidement que Core i3 ou pas, les performances vont être limitées. Avec une dissipation presque passive et un processeur consommant au maximum 7W, il est certain que des choix ont dû être faits pour arriver à faire tenir tout ce petit monde là-dedans.
Prenons le temps de voir ce que HWinfo nous dit de l’ensemble.
C’est assez laconique côté informations, mais avec une carte mère développée pour l’occasion et de la RAM soudée directement dessus, il n’y a pas grande surprise à ne pas avoir grand-chose à lire. Cependant, on retrouve les spécifications du Core i3-N300 (Alder Lake-N) à 8 cœurs (sans HyperThreading) avec sa toute petite fréquence de fonctionnement de base à 800 MHz, mais affichant un Turbo Max 3 GHz supérieur. Pour la partie graphique, c’est l’iGP du processeur qui sera au travail avec 1 Go de RAM partagée sur les 8 Go équipés en tout. Côté stockage, 512 Go en NVMe 4x comme spécifié sur la fiche constructeur. C’est de la petite configuration certes, mais rappelez-vous que l’on est sur un boîtier à peine plus gros qu’un paquet de cigarettes en chocolat.
À défaut d’en apprendre beaucoup sur la carte mère, jetons un œil à son BIOS.
Le BIOS de la Zbox PI430AJ
Malgré des airs d’UEFI grâce à un habillage aux couleurs de la marque, le BIOS embarqué est des plus simples. On y retrouve cependant tous les éléments essentiels et notamment les rapports des sondes de température du processeur et de tensions d’alimentation. Sous le BIOS ça ne chauffe pas, mais nous sommes en hiver donc il pourrait être intéressant d’aller y jeter un œil en été dans un bureau du sud de la France non climatisé.
Malgré la simplicité de la chose, toutes les options liées à chaque composant sont là et un module de mise à jour du firmware est même présent. Pour qui rêve déjà de s’en faire un petit serveur à la maison, le Wake on LAN est de la partie et la technologie de virtualisation VMX d’Intel aussi. Il ne faudra cependant pas s’amuser à virtualiser n’importe quoi, mais une petite machine en ligne de commande passera sans soucis. Sur le papier, et comme l’aurait dit un commercial de chez Renault dans les années 90, cette machine "a tout d’une grande".
La Zbox PI430AJ vue de l’extérieur
Il ne faudra pas 12 paragraphes pour vous parler de l’extérieur de l’engin. La connectique est ultra simple, du niveau d’un Raspberry Pi avec même moins d’USB disponibles, mais un DisplayPort bien pratique. Prendre en charge 3 écrans sera même possible grâce au port USB 3.0 Type-C en façade. Ajoutez à ça un connecteur Ethernet, un combo casque/micro et avec le lecteur de carte vous aurez fait le tour de la question.
Cependant, vous pourriez vous questionner sur les deux fentes situées en haut du boîtier à l’arrière. Ce sont les sorties d’air du système de dissipation presque passif de chez Frore Systems. Nous vous en avions parlé lors de l’annonce de la Zbox PI430AJ et c’est donc lui qui a été choisi pour dissiper les quelques joules de cette petite machine, via la version AirJet™ Mini du constructeur. Nous en parlerons plus en détail après démontage.
Démontage de la Zbox PI430AJ
Qu’est-ce qui se cache sous cette toute petite carcasse ? Nous allons prendre le temps de démonter ça étape par étape.
Après avoir retiré 4 vis au niveau des pieds en caoutchouc de l’appareil, nous tombons directement sur l’emplacement du SSD qui a l’avantage d’être facile d’accès, compatible avec les formats 2230, 42 et 80 et qui s’offre en plus un pad thermique pour profiter de la carlingue en aluminium pour tempérer ses ardeurs. Ici nous avons un modèle équipé d’un contrôleur de chez Phison et portant la référence PA5620320U-TAS. En farfouillant un peu la toile, il semblerait que cela soit un modèle que l’on retrouve sur le marché asiatique sous la référence ESO512GYLCT-EP3-2L et qui n’a pas de grandes performances. Il mettra facilement une branlée à un HDD, mais ne souffrira pas la comparaison avec un SSD type Crucial P3 Plus. Puisqu’il est facilement modifiable, disons que ça n’est pas dramatique et il s’en sort tout à fait bien dans un usage bureautique standard. Par contre, si vous désirez le changer, il faudra choisir un modèle réputé pour sa capacité à ne pas chauffer, avec un dissipateur comme celui embarqué il ne faut pas trop jouer à ajouter des joules à dissiper.
C’est aussi sur cette face du premier PCB que l’on trouve le contrôleur Wi-Fi 6.0 qui est de chez Intel et les câbles menant aux antennes que vous découvrirez plus loin. On peut aussi apercevoir la pile CMOS qui ne sera cependant accessible que pas l’autre côté du PCB.
Une fois démonté, la plaque arrière se retire presque tout seule et nous permet de jeter un œil sur ses pots d’échappement les ouvertures d’extraction d’air du système AirJet™ Mini de Frore Systems. On voit aussi au passage que nous avons un sandwich de 2 PCB connectés l’un à l’autre. Miniaturisation oblige et en connaissant la taille d’un processeur type Core i3, tout mettre sur une seule plaque semblait compliqué.
Le premier PCB est attaché au second par deux connecteurs et malgré cela l’assemblage se fait bien et ne bouge pas. Chaque zone pouvant émettre de la chaleur a le droit à un traitement (notamment les deux vis tenant le dissipateur pressé sur le processeur) et cette partie du sandwich ne comprend pas de composants censés chauffer.
Une fois le premier PCB retiré il est possible de démonter le second simplement retenu par les 2 vis qui l’attachent et le maintiennent en pression contre le dissipateur. Sur le verso de ce dernier se retrouvent le processeur, recouvrant une belle proportion du PCB, et les deux puces de LPDDR5 soudées. C’est de la puce de chez Micron en 2 fois 4 Go ce qui donne bien 8 Go. Puisque l’on a ici les composants diffusant le plus de chaleur, ils ont le droit à une interface avec la plaque en cuivre attachée au sommet du châssis. De la pâte thermique pour le CPU, un pad pour son iGP et un long pad pour les puces mémoires. Même le petit étage d’alimentation y a le droit !
Avec 7 W pour le CPU au maximum, 1 W par puce mémoire, nous sommes à 9 W ce qui laisse 1 W pour l’étage d’alimentation si l’on se base juste sur la capacité du dissipateur actif. La plaque en cuivre et sa liaison au châssis en aluminium sont donc là pour dissiper le reste. Puisque l’on parle de dissipation, explorons ce que Frore Systems a fièrement intégré à cette petite machine.
Le dissipateur AirJet Mini de chez Frore Systems
Comme Nicolas vous en parlait, lors de sa visite à la Gamescom, les AirJet™ Mini sont des modules piézoélectriques, contrôlant une membrane pour créer un flux d’air. Ça a l’air compliqué comme ça, mais le principe est assez simple au final, tout en étant tout à fait ingénieux. Voyez plutôt :
Frore Systems AirJet™ Mini | |
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Dimensions | 41,5 x 27,5 x 2,8 mm |
Poids | 9 g |
Capacité de dissipation | 5,25 W à 25°C ambiant (4,25 W net) |
Consommation | 1 W |
Bruit maximum | 21 dBA |
Pression arrière | 1750 Pa |
Flux d’air généré | 0,21 CFM |
Fiche détaillée | AirJet™ Mini |
Une petite carte contrôleur (qui explique le 1 W de consommation annoncé), des nappes et directement les modules plaqués sur du cuivre. C’est le principe de base du ventirad, mais avec une nouvelle forme de ventilateur. Nouvelle technologie oblige, une petite vidéo pour que le constructeur vous en dise plus (tout en restant simple) sur ce qui l’anime.
Dans les faits, tant que le processeur ne dépasse pas 60°C l’appareil est totalement silencieux. Au-delà, le système de dissipation s’active (tout en restant discret comme vous le verrez plus loin) et une fois repassé sous la barre des 60°C il se fait de nouveau oublier.
C’est avec cela que l’on va finir le tour technique de l’appareil. Maintenant que l’on sait comment il est conçu et ce qu’il a dans le ventre, il est temps de faire parler la poudre et de voir ce que cet ensemble a à nous offrir.
Merci pour le test☺️
Ce petit N300 m'intéresse vraiment mais du coup, comme souligné je préférerais largement un boitier un peu plus spacieux qui permettrait plus de facilité pour évacuer les joules. Pour ma part, c'est trop cloisonné pour ce prix, la RAM ne peut être étendue par la suite etc. Sur tous les boitiers que l'on voit fleurir, on est habitué à pouvoir changer ou ajouter la RAM, rajouter un SSD NVME et même parfois un SSD ou disque dur 2"1/2, changer la carte Wifi/BT. Certes les boitiers sont plus gros mais pas non plus démesurés et permettent des possibilités d'évolution intéressantes.
Quoi qu'il en soit, c'est une sacrée prouesse et il y a certainement une marge de progression pour que ce soit encore plus raisonnable au niveau chauffe.
Avec plaisir !
On est sur de la vitrine technologique, impressionnante par ce que cela permet avec un si petit format et un tout petit dissipateur discret. Mais oui, ce Core i3-N300 est intéressant et le voir dans un barebone plus standard et permettant d'associer les composants que l'on veut serait une très bonne chose pour qui veut une petite machine sans se casser la tête :)
Très bonne idée ce test, merci Gui².
Je suis du même avis que Manu, un boitier un peu plus gros avec du vrai passif, et 16 de ram pour le garder qlq années en pc bureautique.
Ce N300 est nettement plus intéressant que le N305 qui lui consomme 'trop'.
D'ailleurs je cherche tjs une mini cm en N300 pour enfin changer mon DS411slim (avec des sata et rj45 à 2,5), pour le moment il n' y a que du N100 (voire du N305 sur Ali).