Test • Le Barebone presque fanless ZBOX PI430AJ Pico AirJet de Zotac

À l’usage

Au quotidien, qu’est-ce que la ZBOX PI430AJ de Zotac a à nous offrir ? Si ce premier appareil embarquant ce type de dissipateur novateur n’est pas exempt de défauts, il a pour lui qu’il propose une machine discrète tant dans le format que par son presque silence. Les AirJet™ Mini ne font vraiment pas beaucoup de bruit. C’est d’ailleurs un bruit particulier, dans un environnement très silencieux on pourrait le comparer à celui de la neige de nos bons vieux téléviseurs cathodiques pour ceux qui auraient connu.

Côté design, il n’y a trop rien à en dire puisque c’est juste un pavé noir avec quelques ailettes pour faciliter la dissipation. Pas le genre d’objet que l’on met en avant, mais plutôt que l’on cache derrière le reste du matériel, ce qui est facilement faisable puisqu’il est livré avec un support qui permettra d’aller le fixer à loisir (livré avec 2 vis) sur deux écartements de 5 cm et 10 cm.

Les 3 ports USB en façade sont assez accessibles, tout comme le petit lecteur de carte et le bouton d’allumage. À l’arrière c’est la même chose avec les ports de sortie vidéo et réseau. Le port combo jack peut être un peu difficile d’accès une fois toute la connectique en place, mais est fourni en bundle une rallonge rigide de 2 cm qui facilite le branchement à l’aveugle.

Une fois tout branché sur l’appareil, on comprend qu’il vaut mieux le camoufler puisqu’il fera un peu pieuvre, à moins d’en passer par un combo clavier/souris sans fil qui limitera les câbles pendouillant sur l’avant. C’est affaire de choix esthétiques, mais cela compte pour certains !

À l’usage, c’est un PC multimédia comme un autre. Surfer sur la toile, faire de la bureautique ou regarder des vidéos se fait sans peine et il faudra forcer sur le nombre d’onglets ouverts sur votre navigateur pour le mettre à mal (comprenez cependant qu’il faut rester raisonnables, avec 50 onglets ouverts sur Chrome et juste 8Go de RAM sur un petit processeur, bien sûr qu’il va galérer). Pour qui aurait eu la chance d’avoir un ordinateur portable équipé d’un Celeron en main, nous sommes très loin de cette expérience. Ici le démarrage est rapide, le lancement des applications l’est également et il n’y a pas de ralentissement notable sur des usages standards.

En utilisation plus avancée, on touche au domaine qui n’est pas celui de cet assemblage. Avec un TDP ultra bas sur le processeur et une capacité de dissipation thermique réduite, les garde-fous sont nombreux et vont vite faire throttle l’appareil pour éviter la surchauffe. Ainsi, création graphique, rendu vidéo, utilisation excessive de l’iGP auront vite fait de réduire ses performances. Peut-on en vouloir à ce modèle ? Pas vraiment du fait de sa conception. Par contre il est certain qu’un format un peu plus large aurait certainement permis d’aller plus loin. Mais comme c’est souvent le cas des produits "proof of concept" l’idée était certainement plus à la démonstration qu’à la proposition du produit parfait. Dans ces cas là, et comme le dirait le philosophe préféré de Thibaut, il faut frapper fort et aller loin. C'est chose faite avec l'association d'un Core i3 sur une bécane presque passive dans un volume de seulement 0,21 litre.

Pour une utilisation type serveur vidéo ou de données, il trouve par contre tout son intérêt. En l’imaginant dépouillé d’interface graphique sur une distribution GNU/Linux faiblement énergivore, il y aurait de quoi faire pour le bidouilleur ingénieux. Associé à un stockage plus conséquent, il pourrait devenir un petit serveur multimédia très correct à camoufler dans le salon par exemple.

Malheureusement pour elle, avec un tarif prévu à un peu plus de 600 € cette vitrine technologique aura du mal face à la concurrence. C’est un gros billet à lâcher pour un serveur multimédia quand un Raspberry Pi peut faire l’affaire ou que de nombreux NAS le permettent aussi. Pour un mini-PC c’est même élevé puisque d’autres références proposent des configurations équivalentes ou supérieures sur un format guère plus volumineux. La miniaturisation et l’innovation coûtent toujours, mais le delta entre l’espace gagné et la somme à débourser pourrait en gêner certains.

Conclusion

Avec l’ajout de cette ZBOX PI430AJ dans sa série de barebones Pico Zotac va encore plus loin dans la miniaturisation. Grâce à la technologie des dissipateurs AirJet™ Mini de Frore Systems, on atteint un format plus que réduit et assez impressionnant par rapport au matériel embarqué. Le petit Core i3-N300 se montre plus que compétent dans les usages standards d’un PC et même capable de tâches plus avancées pour qui serait patient. La partie dissipation est une découverte et fonctionne comme attendu, avec un bruit maximum vraiment réduit (non perceptible dans une pièce animée), mais trouve tout de même ses limites assez rapidement. L’ensemble du matériel est bien calibré par rapport à la dissipation embarquée et ne sera jamais en danger de surchauffe, mais la carlingue servant également à dissiper pourra monter à des températures allant jusqu’à 50°C au point le plus chaud sur notre test, ce qui ne donnera pas envie d’aller y coller les doigts et nécessitera donc un placement précautionneux de l’appareil. Comme toute innovation technologique, ce nouveau système de dissipation doit faire sa place et nous pensons qu’il en a manqué ici. Pousser la miniaturisation à ce niveau est clairement impressionnant pour la configuration embarquée, mais a un impact plus que certain sur la chauffe, qui aurait pu être mieux gérée en allongeant un peu l’appareil pour éventuellement embarquer un troisième module AirJet™ Mini ? En l’état, cette ZBOX PI430AJ reste une très jolie vitrine technologique qui devrait permettre à l’enthousiaste de s’imaginer tout un monde d’appareils à dissipation silencieuse. À quand un GPU sous dissipateur piézoélectrique ?