Performances
Si nous sommes désormais habitués à la qualité ASUS en ce qui concerne la finition et l’aspect externe, ce n’est pas pour autant que le produit est entièrement réussi : les performances se doivent d’être au rendez-vous et, avec un Lunar Lake abandonnant l’HyperThreading au profit d’une consommation limité, Intel était attendu au tournant. Voyons ce qu’il en est avec HWiNFO.
Nous retrouvons bien notre Core Ultra 7 258 V et ses 32 Gio de LPDDR5 à 8533 MTr/s. 4 P-Core physiquement, 4 logiquement, et le même nombre d’E-Core : pas de doute, nous avons bien à faire à Lunar Lake. Rajoutez une partie graphique Arc 140V intronisant Xe2 (Battlemage donc) sur PC portable, et c’est tout pour ce que le logiciel pourra nous annoncer. En effet, le TDP de 17 W correspond à la valeur officielle d’Intel, et non la cible donnée par ASUS, et l’interface fantaisiste PCIe 1.1 x1 ne reflète heureusement pas l’intégration (non détaillée) de l’iGPU. Notez l’absence de détails concernant les puces mémoire, probablement du fait de leur intégration au plus près du CPU : inutile pour Lunar Lake de supporter plusieurs profils de DDR5, si seul un unique modèle de ses puces n’est utilisé en pratique.
Côté stockage, le SSD Samsung DRAM-less offre des performances comparables à la concurrence, légèrement au-dessus de ce que le modèle Micron du Vivobook S 15 nous apportait. Technologie similaire et interface identique : le constat est peu surprenant !
Du bon gros bench
Sortez les graphiques ! Nous passons ici en revue le processeur Lunar Lake sur batterie et sur secteur à travers une brève sélection de benchmarks synthétique, supplémentée par quelques jeux histoire de voir ce que le bousin a dans le ventre.
Le protocole
Pour notre test d’ordinateur portable, l’appareil va être utilisé tel que reçu. Le système d’exploitation, l’éventuelle suite logicielle fournie par le constructeur et les pilotes seront mis à jour à date du test. Pour la reproductibilité des mesures, les logiciels et jeux resteront cependant les mêmes quand cela est possible (en particulier entre testeurs !), cela pour éviter de trop grandes disparités.
Dans le cadre de ce test, le Zenbook S 15 tourne sous Windows 11 Home build 26 100,260 5, en gardant les applications d’ASUS préinstallées dans leur configuration par défaut.
Deux jeux seront utilisés pour voir les capacités de l’appareil : Shadow of the Tomb Raider et Metro Exodus, deux triples A datés d’une bonne demi-douzaine d’années déjà. L’idée est ici de voir les performances que peut offrir ce SoC tout-en-un sur des jeux lourds, mais suffisamment datés pour avoir été convenablement testés et optimisés.
Pour les tests synthétiques et applicatifs, nous lui faisons passer des tests 3DMark (CPU, Time Spy, Night Raid et Port Royal), des tests Procyon (tests d’IA « Computer Vision » via le back-end Intel OpenVINO), PCMark en verison Extended ainsi qu’un rendu Blender. À chaque fois, 2 passes sont réalisées et la médiane est reportée.
Du synthétique
ASUS Zenbook S 14 - 3D Mark
De manière surprenante, les performances synthétiques sur 3D Mark sont légèrement moins bonnes sur Night Raid au niveau du CPU que le Snapdragon X du Vivobook précédemment passé en revue dans nos colonnes. En revanche, le GPU répond présent dès qu’il faut envoyer de la patate, y compris en Ray Tracing, testé dans le benchmark Port Royal : bon, à un demi-score du Razer Blade 16 sur batterie, mais tout de même ! Enfin, il est difficile de passer à côté du fait que le bousin est légèrement plus performant sur batterie que sur secteur, ce qui pointe soit sur une mauvaise gestion des cœurs hétérogènes par l’ordonnanceur… ou un BIOS encore aux fraises en matière d’économie d’énergie. Rendez-vous en fin de page pour en avoir le cœur net !
ASUS Zenbook S 14 - Procyon
ASUS Zenbook S 14 - Procyon (scores individuels)
Procyon est bien plus sage, avec des résultats attendus et légèrement en retrait par rapport au Snapdragon X, mais ne se répartissant pas de manière uniforme sur les réseaux. On notera cependant une grande variance entre les tests sur batterie, montrant la jeunesse de la plateforme. Mis à part cela, RAS !
En jeu !
Pour attester des performances ludiques de la machine, nous relevons les performances de la plateforme sur deux triples A datés représentant une charge ludique possiblement appliquée à cette catégorie de laptop : des ultraportables performants. Nous relevons le taux d’image par seconde renvoyé par le benchmark intégré dans les deux cas, en utilisant la version standard de Metro Exodus, et en passant pas l’Heroic Games Launcher pour Shadow of the Tomb Raider.
ASUS Zenbook S 14 - Shadow of the Tomb Raider
Preuve que les benchmarks synthétiques ne sont pas si éloignés de la réalité, le Zenbook S 14 offre une expérience de jeu tout à fait satisfaisante en dépassant les 60 images par seconde (dans une définition favorable, certes). Une fois encore, le profil d’alimentation semble bien étrangement réglé, mais cela soutient la déclaration d’Intel que les Lunar Lake ne perdaient pas de performance en étant sur batterie !
ASUS Zenbook S 14 - Metro Exodus
Pour Metro, le score moyen est (surprenamment) au niveau du Vivobook, mais la différence se ressent sur les 1 % les plus faibles, bien au-dessus sur ce PC bleu. De surcroît, le lancer de rayons est cette fois-ci de la partie, à condition de pouvoir l’activer, car notre version de Metro n’a pas accepté utiliser les unités RT sur le benchmark synthétique, pointant du doigts une des faiblesses de l’iGPU Arc que les benchmarks ne racontent pas en totalité : le support logiciel. Dans le même genre, une méchante erreur DirectX est venue perturber notre test d’autonomie, crashant tout bonnement et simplement Shadow of the Tomb Raider à plusieurs reprise. Certes, le Zenbook n’est pas une machine dédiées aux triples A, et le problème de la jeunesse des pilotes Arc est loin d’être simple à résoudre — vu qu’il est dû à un manque d’expérience d’Intel en la matière ! —, mais au niveau de l’utilisateur final, nous ne sommes pas encore au niveau de prestation de NVIDIA ou AMD à ce sujet.
Un peu d’applicatif
ASUS Zenbook S 14 - PCMark
Sur PCMark, le Intel Core Ultra 258V se retrouve au niveau du i9-14900HX en mode nomade : une remarquable progression d’efficacité énergétique ! De quoi satisfaire l’intégralité des tâches bureautique sans encombre, et même laisser de la marge pour autre chose.
ASUS Zenbook S 14 - Blender
Autre chose comme du rendu 3D (léger tout du moins), puisque le Zenbook offre une centaine de secondes de moins contre la version stable Arm (émulée, donc), mais surtout une accélération GPU possible faisant passer le rendu BMW27 sous la barre de la minute. Chapeau ! Notez qu’ici, le profil sur secteur reprend ses droits : l’affichage aurait-il un lien avec la contre-performance ?
C’est chaud ? Et fort ?
Au niveau des températures et des nuisances sonores, nous avons relevé à l’aide d’un FLIR One et d’un Voltcraft SL-200 les dégagements thermiques et auditifs de la bête lors d’un rendu blender, sur secteur et sur batterie, afin de quantifier les dérangements induits par une utilisation extensive de ce Zenbook S 14.
vs
Sans surprise, les températures sont extrêmement proches entre le Zenbook mis sur secteur et le Zenbook sur batterie, ce qui est cohérent avec nos mesures de performances quasi identiques dans les deux cas de figure. Au toucher, le châssis est tout juste chaud et la saisie n’est pas altérée par la température : clairement, ASUS a bien travaillé sa copie en ce qui concerne le refroidissement.
ASUS Zenbook S 14 - Nuisances sonores
Pour ce qui est des oreilles, le Zenbook maîtrise une fois encore son sujet avec un silence de mort (ventilateur éteint) sur le bureau, et un léger soufflement en jeu. Cependant, les moulins sont loin d’avoir atteint leur maximum dans ce cas de figure, et sont bien plus audibles à 100 % ; mais nous n’avons pas remarqué ce cas de figure à l’usage hors forçage manuel. Tant mieux !
Et ça tient longtemps allumé ?
Pour qu’un laptop ait une bonne autonomie, il n’y a pas cinquante mille solutions : il faut que le bousin consomme peu, et que la batterie soit de capacité maximale. Le facteur de forme ayant imposé un (déjà conséquent) 72 Wh, et l’OLED bouffant un peu plus de jus que les écrans LCD classiques, il ne reste plus qu’à Lunar Lake le soin de faire des merveilles. Voyons ce qu’il en est côté consommation, armée d’un ChargerLab Power-Z KM003C pour mesurer combien notre Zenbook suce de watts en moyenne à la prise, écran à 50 % de luminosité et, évidemment, batterie pleine histoire de retirer cette dernière de l’équation.
ASUS Zenbook S 14 - Consommation
Sans autre comparaison (vous pouvez fouetter votre humble serviteur pour manquer de temps !), difficile de juger de la valeur de ces chiffres. Cela donnerait environ 9,8 heures d’autonomie sur le bureau et 2,4 sur Shadow of the Tomb Raider en supposant que la batterie tient parfaitement ses promesses : mais qu’en est-il en réalité ?
ASUS Zenbook S 14 - Autonomie
En jeu, Lunar Lake montre clairement son placement haut en gamme, et donc (relativement) haut en performance : un peu plus de 2 heures dans une scène relativement sombre (et donc avantageuse à l’OLED) de Shadow of the Tomb Raider. En revanche, les performances trop limitées en lecture vidéo (seulement un peu plus de 6 heures) nous ont poussés à gratter un peu plus… Et nous avons trouvé. Voyez donc ce que le gestionnaire de tâche nous offre comme charge CPU en lecture vidéo une fois débranché :
Vous ne voyez rien qui cloche ? Nous si : les cœurs performants sont activés, ce qui n’a aucun sens au vu de la charge — alors que Firefox est bien étiqueté comme utilisateur d’un « profil efficient » dans ce même gestionnaire de tâches.
En fait, par défaut, MyASUS décide de synchroniser le profil de performance de Windows (efficient/équilibré/performance) sur un réglage de l’intensité sonore du ventilateur, qui a le bon goût d’être à nouveau appliqué à chaque branchement/débranchement de l’appareil. Or, pour activer le profil efficient dans lequel notre Zenbook distance de 2 h son concurrent Arm Vivobook, il faut donc passer à la fois par l’application paramètre, et l’application MyASUS. Un comportement d’autant plus incompréhensible que ce profil efficient ne baisse pas les performances — à minima sur un test 3D Mark effectué en vérification). Pourquoi donc le laisser activé par défaut ? Et pourquoi synchroniser coûte que coûte ? Une simple correction dans le cas où le profil excède la cible MyASUS aurait été plus sensée, de notre perspective.
C’est est tout pour les performances du bousin, direction l’ultime page de ce dossier pour la conclusion !
Merci pour ton article Nicolas, sur une bien belle machine que j'aurais pu être tenté d'acheter, jusqu'à ce que je connaisse le prix... ce que j'ai pratiquement toujours pensé concernant les ordinateurs portables. Et j'ai fini par constater que mon smartphone répondait presque parfaitement à mes besoins en nomade.
C'est pour cette raison que le prochain test sera sur un modèle plus abordable Lunar Lake (1200 € environ tout de même !) tant la puce m'a rendu curieux !
1800 euros pour un pc portable en 14 pouces sans aucun gpu dédié d'une certaine puissance et CPU avec 4 P cores , 4 E cores, cela frôle l'escroquerie.Les constructeurs sont tombés sur la tête. Et aussi ce que j'avais déja mentionné plusieurs fois ici...sur le problème de windows de gérer correctement les cores P et E:je reprend l'article.
Cependant, cela ne s’est pas révélé satisfaisant en pratique, car la puissance venait trop souvent à manquer ; d’autant plus de 4 autres cœurs E était également disponibles dans la partie classique du processeur : un vrai casse-tête pour Windows pour utiliser tout cela correctement.
Au final, osef...
La prochaine fois si vous pouviez tester un pc portable avec un écran plus grand quand même et qui ne soit pas trop fin aussi serait mieux pour se faire une idée d'une plateforme...
À remettre dans le contexte, je parlais dans ce cas-là du prédécesseur Meteor Lake et son 4(x2)+8+2, encore pire que le 4+4 d'ici.
Lunar Lake n'offre que 4 lignes PCIe 4.0 et 4 lignes PCIe 5.0 : pour un GPU dédié, ce n'est pas le top du tout ; c'est pourquoi relativement peu de constructeurs ont opté pour des formats plus grands (d'autant plus qu'un écran plus grand consomme également plus). Lunar Lake a été pensé comme une alternative tout en un aux MacBook M-machin comprenant CPU, GPU, NPU et RAM sous un même package sans besoin de supplément. Et à faire du Apple, on a un prix Apple.
Résultat, l'utilisateur paye pour une autonomie, un poids contenu et certain niveau de performance (avec 30 W de consommation, difficile de pousser au-delà avec la technologie actuelle), qui est toutefois bien supérieur à Meteor Lake même si le nombre de cœurs a diminué.
De plus, Intel a tenté de jouer la carte de la nouveauté avec le RTX hardware (et le GPU qui dégomme la gen précédente même en rasté) et le NPU, cela se ressent fatalement dans le prix : à vouloir trop en faire, on ne s'adresse pas à tout le monde (jack of all trades...).
Une autonomie, je ne sais pas où tu la vois dans ce pc portable, 2h environ maximum pour du jeu en HD 766p, je ne trouve pas que cela soit très bon pour 30W de consommation maximum, si je ne veux pas être dur, sinon je trouve cela carrément mauvais.J'imagine pas en 1080p ce que cela aurait pu être...ou plus encore
En plus, donc il y a pas de test sur du jeu en 1080p minimum, donc les performances graphiques sont pas mal biaisés au final.Chez apple, les MacBook pro 14 et 16, on a des écrans en 1964p pour en revenir pour les comparaisons.
En fait il aurait fallu faire les test en comparaison le MacBook pro en 14 pouces en M4 qui est écran en mini led 1964p, et qui peut avoir le même prix que cet Asus, on aurait pu avoir un aperçu complet des avantages et faiblesses.Bien en gardant bien en compte que iOS pose toujours pas de problème en jeu au niveau panel par rapport a windows...
Au niveau application, je note ce que tu as dit au niveau de la gestion Asus sur les core lunar lake par rapport a meteor lake, oui mais avec meteor lake, y avait beaucoup plus de core a gérer et de thread et de plus grosse différence de performance entre les cores P et E pour windows, donc...
Mais sinon 1800 euros pour cet asus, je trouve quand même que c'est de l'arnaque, après chacun est libre de se faire une opinion dessus.
30 W de consommation moyenne en jeu, pas maximum ;). Pour designer un profil de conso laptop, il faut choisir entre performances et autonomie. De mon point de vue, ASUS a raison d'activer un profil de consommation élevé en jeu même sur batterie, car c'est bien ce qui est attendu ; c'est l'autonomie en bureautique / streaming en conditions réelles avec le profil efficient que je salue.
J'ai hésité à bencher en FHD, mais ça le rendait incomparable avec le Vivobook précédent.
Si tu as un MacBook Pro 14 sous la main et une sonde de calibration pour jauger lequel des écrans est le meilleur, je suis preneur :). Mais comme tu le soulignes, un des arguments d'Apple est l'écosystème : quand bien même j'aurai un Mac qui traîne sous la main, il serai difficile d'avoir un protocole équitable pour tester les deux machines sur le plan des performances CPU et GPU brutes.
Merci pour cette belle analyse. Je l'ai obtenu en version Ultra 7 32 Gb ssd 1 To à 1354 € (sans écran tactile) ce qui place cet ordinateur à un tarif beaucoup plus intéressant. Malheureusement j'ai du procéder à un échange, le pavé tactile possédait un jeu bruyant et désagréable. Le contrôle qualité chez Asus semble être leur point faible. En attente de recevoir mon remplacement. Sinon j'avais été agréablement surpris par la qualité de finition de la machine, et de son écran.