Performances
Maintenant que les diverses découvertes de la machine, aussi bien en externe, en interne et en logiciel ont été effectuées, place aux benchmarks. De quoi faire cracher tout ce que le Snapdragon X a dans le ventre et répondre à la question qui trotte sur toutes les lèvres : Windows Arm est-il enfin prêt pour le grand public ?
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En tout cas, pour trouver des informations sur votre système, la réponse est clairement « non » ! Que ce soit sur secteur ou sur batterie, HWInfo sauce Arm manque cruellement de chiffres : la fréquence (nominale) de 3,4 GHz est bien détectée, tout comme la prise en charge du TPM du Secure Boot et la présence de LPDDR5X. En revanche, aucune mention des timings de cette dernière ni des fréquences, et encore moins de tensions du SoC. Par contre, le nombre de cœurs actifs est bien reporté sur une autre fenêtre, et les extensions diverses telles NEON et Armv8.3 sont bien au rendez-vous. Pour le reste, il sera toujours possible de faire appel au gestionnaire de tâches !
Côté stockage, un SSD M.2 de chez Micron (cf. section démontage de la page « Dans le détail ») est aux commandes, offrant une interface PCie 4.0 x4 : un 2400E au contrôleur de chez Silicon Motion, boosté à la QLC à 176 couches, mais sans DRAM. Largement de quoi offrir assez de performances pour ce que le SoC Arm saura offrir — ce que nous analysons ci-après !
Du bon gros bench
Sortez les graphiques ! Nous passons ici en revue le Snapdragon X Elite sur batterie et sur secteur à travers une brève sélection de benchmarks synthétique, supplémentée par quelques jeux histoire de voir ce que le bousin a dans le ventre.
Le protocole
Pour notre test d’ordinateur portable, l’appareil va être utilisé tel que reçu. Le système d’exploitation, l’éventuelle suite logicielle fournie par le constructeur et les pilotes seront mis à jour à date du test. Pour la reproductibilité des mesures, les logiciels et jeux resteront cependant les mêmes quand cela est possible (en particulier entre testeurs !), cela pour éviter de trop grandes disparités.
Dans le cadre de ce test, le Vivobook S 15 tourne sous Windows 11 Home build 22631.4037, en gardant l’application MyASUS préinstallée.
Deux jeux seront utilisés pour voir les capacités de l’appareil : Shadow of the Tomb Raider et Metro Exodus, deux triples A datés d’une bonne demi-douzaine d’années déjà. L’idée est ici de voir les performances que peut offrir ce SoC Arm sur des jeux lourds, mais suffisamment datés pour avoir été convenablement testés et optimisés.
Pour les tests applicatifs, nous lui faisons passer des tests 3DMark (CPU, Time Spy et Night Raid), des tests Procyon (tests d’IA ‘Computer Vision’ via le back-end Snapdragon SNPE), ainsi qu’un rendu Blender. À chaque fois, 2 passes sont réalisées et la meilleure est reportée.
Deux tâches initialement parts de notre protocole n’ont plus être réalisées faute de compatibilité : les performances sous Detroit : Become Human, et PCMark : nous y reviendrons en détail dans les sections correspondantes.
Du synthétique
ASUS Vivobook S 15 - 3D Mark
Si vous découvrez la suite 3DMark, elle permet de créer un indice aidant à situer sa machine par rapport à ce qui est sur le marché. Si elle n’assure pas des performances dans un usage spécifique, elle permet de se faire une idée des capacités d’un assemblage de composants informatiques. Ces scores prendront alors tout leur sens en allant les comparer à ce qu’offrent les pages de résultats CPU et GPU du fabricant du logiciel.
Ici, notre Snapdragon X se retrouve grosso modo au niveau du Core Ultra 7 du Medion E15443 que nous testions précédemment sur batterie, et le surpasse sur secteur — la faute incombant à une contre-performance de ce dernier. En revanche, en y regardant de plus près, la partie CPU s’avère légèrement en avance, là où le GPU a bien du mal à suivre la cadence : dommage pour notre Adreno !
Pour ce qui est de PCMark, nous repartons brocouille puisque le benchmark n’est pas compatible et s’arrête en pleine manipulation d’un tableur Excel. Ah, Arm ! En revanche, Procyon se lance sans soucis grâce au back-end « Qualcomm SNPE ». Impossible par contre de lancer une version DirectML, réservée aux machines x86.
ASUS Vivobook S 15 - Procyon
ASUS Vivobook S 15 - Procyon (temps d'inférence par réseaux)
Sur Procyon justement, le NPU est tout à fait compétent pour des tâches de classification d’images sur des réseaux classiques optimisés pour les systèmes embarqués. Encore faut-il en avoir l’usage sur un ordinateur portable !
En jeu !
Frameview, l’outil de mesure de performances graphique de NVIDIA, s’est montré capricieux avec notre machine, particulièrement en mode DirectX 12. Ainsi, nous reportons les scores GPU fournis par le benchmark intégré de Shadow of The Tomb Raider, ainsi que les mesures Frameview pour Metro Exodus.
ASUS Vivobook S 15 - Shadow of the Tomb Raider
Si la barre des 60 FPS est franchie sur la plupart des plans rapprochés, l’iGPU pédale dans la semoule dès que la caméra s’éloigne, offrant un score final limité pour ce triple A de quelques années déjà. De quoi s’amuser en déplacement, sans pour autant remplacer une machine de jeu dédiée si vous êtes amateurs de grosses productions. En revanche, pour des titres moins gloutons de la scène indé, ce laptop ASUSien saura vous ravir. Pour un appareil Arm, la prouesse technique est à saluer !
ASUS Vivobook S 15 - Metro Exodus
Sur Metro Exodus, les FPS minimum sont trompeurs, car prenant en compte une phase de chargement du niveau. À l’usage, le framerate reste suffisamment constant pour être utilisable tant que la scène n’est pas trop gourmande, et la moyenne globale se paye le luxe de dépasser la barre des 60 FPS (sans pour autant atteindre les 120 Hz de l’écran). Toutefois, il nous semble inconfortable dans ces conditions de venir à bout du titre sur ce Vivobook (malgré les concessions graphiques), un appareil qui n’en a de toute manière pas la prétention. Notez que dans les deux titres testés, AutoSR n’a mangé qu’une ou deux images par seconde pour effectuer sa mise à l’échelle : le NPU fait clairement bien son travail, et nous ressortons convaincu de l’efficacité de ce filtre par rapport au rendu SD. Néanmoins, une mise à jour pour prendre en compte les vecteurs de mouvement ne serait pas un luxe ! Similairement, le profil de consommation en mode batterie fait perdre grosso modo une dizaine de pourcents, ce qui est là aussi tout à fait raisonnable.
Enfin, nous aurions adoré vous offrir des chiffres provenant de Detroit : Become Human, mais il nous a été impossible d’aller au-delà du menu principal (après un temps infini à compiler des shaders). Autant dire qu’il ne faudra pas être trop exigeant en matière de ludothèque avec ce Vivobook.
L’émulation, une tare ?
Pour quantifier la perte de performance liée à l’émulation, nous avons sélectionné le logiciel blender pour un rendu de BMW27 sur CPU. Notez que le benchmark lié ne se lance tout bonnement pas, et que l’accélération GPU est, elle aussi, inactive. Fort heureusement, une version alpha native Armv8 est disponible au téléchargement. Cela nous permet d’avoir une idée de l’ordre de grandeur de l’émulation, souvent extrêmement castratrice.
ASUS Vivobook S 15 - Blender
Comme nous l’attendions, le prix à payer pour la compatibilité est élevé, environ 40 % ! Il faut dire que le CPU doit d’abord traduire les instructions x86 d’un bloc, puis exécuter la traduction, sauter à un nouveau bloc, le re-traduire, etc. Autant dire qu’une perte sèche d’un facteur quasi deux est, en soit, déjà un score honorable. De quoi montrer les capacités réelles du SoC, qui pourraient ainsi gagner encore en autonomie en jeu (faute de performances, l’íGPU étant le facteur limitant dans cette utilisation).
C’est chaud ? Et fort ?
Au niveau des températures et des nuisances sonores, nous avons relevé à l’aide d’un FLIR One et d’un Voltcraft SL-200 les dégagements thermiques et auditifs de la bête lors d’un rendu blender, sur secteur et sur batterie, afin de quantifier les dérangements induits par une utilisation extensive de ce Vivobook S 15.
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Côté températures, la chauffe est maîtrisée et se concentre en majorité sur la partie au-dessus du clavier. À l’usage et sur secteur, ce dernier se retrouve effectivement bien chaud, sans pour autant entraver la frappe : le duo de ventilateurs effectue correctement son travail ! Quant au pad tactile et autres extrémités, il n’y a rien à craindre, tout cela reste bien au frais.
ASUS Vivoook S 15 - Nuisances sonores
Si nous ne devions retenir que deux choses du S 15, ce serait son écran et son silence. Sur batterie, le sonomètre montre ses limites et les XX dB mesurés se situent en dessous de sa plage d’aisance : en pratique, le S 15 est très silencieux, les ventilateurs ne déclenchant de toute manière pas dans une utilisation de type traitement de texte, navigation internet ou connexion à un serveur. Sur secteur et en charge, les moulins deviennent audibles, sans pour autant être dérangeants du fait d’une intensité sonore maîtrisée et d’une mélodie touchant principalement les médiums graves : pas de quoi nous donner la migraine après une journée de travail.
Et ça tient longtemps allumé ?
Terminons par deux petits tests d’autonomie : le premier en jeu, avec Shadow of The Tomb Raider lancé en préréglage bas, AutoSR actif et un rendu originel en 1366x768, l’autre en streaming web (France 2, si vous voulez tout savoir !) via Firefox. Dans les deux cas, l’économiseur de batterie ne s’active qu’à partir de 20 %, et la luminosité est réglée à 50 % faute d’appareil de mesure de son intensité.
ASUS Vivobook S 15 - Autonomie
Si le jeu d’instruction Arm nous promettait monts et merveilles en matière de tenue de la batterie, force est de constater que le résultat est en demi-teinte. En jeu, les performances se distinguent effectivement des appareils concurrents, mais les 10 h de lecture vidéo nous laissent un sacré goût de trop peu. Non pas que le résultat soit mauvais dans l’absolu — une journée de travail complète ne fait absolument pas peur au Vivobook —, mais nous aurions espéré bien plus du CPU Arm. Il est possible que l’écran OLED soit très gourmand et particulièrement lumineux (et se retrouve ainsi à surconsommer à 50 % de luminosité), ou qu’un profil d’alimentation soit un peu trop gourmand en performance sur batterie, au détriment de l’autonomie — peut-être à chercher du côté de Firefox ? Dans tous les cas, ce S 15 se classe comme un bon élève en matière de tenue de la charge, loupant de fait l’excellence sur ce point.
l'ordinateur est bien conçue mais arm meme si ça progresse c'est pas encore ça
Joli test bien complet.
Pour de la bureautique et petits jeux occasionnels ça a l'air pas mal du tout. Par contre je pensais qu'avec ARM l'ordinateur serait bien plus accessible !
Apple est mort de rire🤣