Test de la GeForce RTX 5080 : une demi-5090 ?

Verdict

Nous voici parvenus au terme de ce dossier et rédiger le verdict concernant cette RTX 5080 n'a pas été chose aisée, puisqu'elle est encore plus clivante que sa grande sœur. Les amateurs de drama vont être aux anges par ce cadeau béni des dieux Nvidia. En effet, là où la RTX 5090 parvenait à créer un écart significatif en rendu "traditionnel" avec la précédente génération (au prix d'une consommation électrique démentielle), la nouvelle-née choisit une quasi stagnation et mise tout sur son neural rendering. Nul doute que pour une nouvelle génération, cela a de quoi hérisser les poils de certains ! Sortez les popcorns et tâchons de faire la part des choses en détaillant tout cela. 

Nvidia GeForce RTX 5080 Founders Edition : vue 3/4 arrière

En concevant GB202 qui anime la RTX 5090, Nvidia est parti dans l'optique d'en faire un GPU plus ambitieux que son prédécesseur et ce sur tous les points. Ce n'est à l'évidence pas ce qui a présidé aux arbitrages pour GB203, destiné à la RTX 5080. En effet, que l'on parle de superficie ou nombre de transistors, il est bien difficile de le différencier d'AD103. Le procédé de gravure ne changeant pas, il est probable que les verts aient opté pour une certaine stagnation au niveau des unités de calcul traditionnelles, afin d'éviter l'inflation des coûts et de la consommation électrique. On notera tout de même que les ingénieurs ne se sont pas tournés les pouces pour autant, et ont réellement créé un nouveau GPU, loin du simple copier/coller. Avec un budget en transistors inférieur (selon les données de Nvidia) de 300 Millions par rapport à celui d'AD103, ils sont parvenus sur GB203 à augmenter de 50 % le nombre de SM composant le 7ème GPC, doubler le nombre d'ALU INT32 par SM et dans le même temps upgrader le moteur d'affichage (DP1.4 => 2.1), l'interface PCIe(Gen 4 => 5), les encodeurs/décodeurs vidéo (Gen 8 => 9 / x2 & Gen 5 => 6), les Tensor Cores (Gen 4 => 5) et les RT Cores (Gen 3 => 4), sans oublier les ajouts comme l'AMP.

Cela ressemble à une espèce de sorcellerie écrit comme cela, mais rassurez-vous, point de magie noire ici mais des raisons bien scientifiques expliquant ce fait. Certains "blocs" de fonctionnement ont été redessinés afin d'optimiser leur coût en transistors, tout comme la réduction de certaines capacités finalement jugées peu utiles (débit en FP8 avec accumulation 32-bit des Tensor Cores par exemple). Cela démontre sans nul doute un réel talent des ingénieurs composant les équipes du caméléon, mais personne n'en doutait. Toutefois, derrière toutes les prouesses d'ingénierie, il reste la vérité des chiffres de performance, et en rendu "traditionnel" les gains sont marginaux. On en revient à notre conclusion énoncée lors du test de la RTX 5090 : croyez vous ou pas, à l'évolution vers le neural rendering comme annoncée par Nvidia ? Selon votre inclinaison, le verre vous paraitra plus ou moins plein/vide. Est-ce pour autant la fin de l'augmentation de la puissance graphique brute des cartes ? Certainement pas, mais il faudra probablement attendre la démocratisation du prochain nœud de gravure (3 nm de TSMC), avant de connaitre un nouveau palier à enveloppe thermique et taille de die similaire à celles de ce GPU.

Que penser de cette GeForce RTX 5080 ? Elle remplace la RTX 4080 SUPER au même tarif ou presque (les variations entre prix de lancement respectifs en € émanant du taux de change $ / €, puisque le MSRP est toujours fixé en Dollars). On attend généralement bien plus de performance en changeant de génération, mais ce ne sera pas le cas ici, tout du moins sans l'assistance du MFG. Elle n'intéressera donc probablement pas les possesseurs de RTX 40, qui pourront au moins se dire que ce ralentissement évitera un déclassement trop rapide de leur propre carte. Pour ceux venant de générations vieillissantes (RTX 20/30 ou antérieures), les apports de la RTX 5080 en font un choix indiscutablement préférable à sa devancière à prix équivalent. Beaucoup auraient toutefois probablement préféré disposer aussi d'une puissance brute en hausse notable. 

Ceux qui ne jurent que par le rendu à base de rastérisation et dans la résolution native s'il vous plait, auront là une cible parfaite. Pour autant, la RTX 5090 est riche en enseignements sur les conséquences de cette voie. Pour augmenter les performances, pas de miracles sur un GPU, il faut accroitre le nombre de ses unités de calcul ou sa fréquence de fonctionnement. L'un comme l'autre augmentent la puissance électrique absorbée et la seule façon de limiter cette dernière, c'est de disposer d'un procédé de fabrication plus performant. Ce n'est pas le cas ici, et il faudra faire avec cette situation de plus en plus souvent à l'avenir. Nous ne savons pas si l'approche de Nvidia avec son neural rendering est la bonne, mais il s'agit au moins d'une option qui évite la stagnation pure et simple ou l'explosion de la consommation et des coûts.

La question est donc de savoir si l'option DLSS 4, qui consiste à remplacer une grande partie des calculs de rendu par une génération d'images via l'IA est suffisamment au point pour satisfaire le plus grand nombre ? Il est encore un peu tôt pour statuer complétement à ce sujet. Malgré tout, il faut reconnaitre que pour l'heure et avec les précautions d'usage liées au faible nombre de titres testables avant la commercialisation, le résultat visuel est bien souvent très proche de l'image native, tout du moins en ce qui concerne la partie uspscaling. Le modèle Transformer n'est toutefois pas une exclusivité des RTX 50, seul le MFG l'est. Si les gains générés par ce dernier sont indéniables, il ne s'agit toutefois pas d'une solution miracle : il faut disposer "d'une base" avant Frame Generation suffisante pour que le confort suive après activation.

Avec des réglages "tout à fond en UHD & PT", la RTX 5090 s'en sort mieux puisque son surcroit de puissance "brute" est considérable, et à ce titre GB203 manque clairement d'ambition. Sans en faire un monstre, il nous semble qu'il y avait la place pour une puce un peu plus grosse, permettant de créer un écart un peu plus franc avec AD103, mais le manque de concurrence a probablement pesé lourd au moment des choix. Pour répondre à la question initiale : la RTX 5080 est-elle une demi-5090 ? Pour son GPU, aucun doute et à ce dernier s'ajoute la quantité de mémoire embarquée, là aussi deux fois moindre. Heureusement, les performances ne sont pas totalement proportionnelles et finalement la RTX 5080 propose les 2/3 du niveau de performance d'une RTX 5090, et non "juste" 50 %. Malgré tout, cela reste un écart bien plus important que celui auquel Nvidia nous a habitué, tout comme l'est le différentiel de prix.

Plutôt qu'un Award (qui certes fait plaisir aux marques pour leur communication, mais a du mal à retranscrire les nuances développées dans cette page verdict), nous avons tenté de vous proposer une représentation synthétique des prestations à attendre de la carte, en comparaison de ses principales rivales. C'est un exercice périlleux, parce qu'une notation reste assujettie à une échelle de valeurs susceptible de changer dans le temps et selon les priorités personnelles de chacun. Voici quelques précisions d'ordre général sur les valeurs attribuées et la manière de procéder pour ce faire :

♦ la notation utilise une base décimale pour donner un minimum de précision et nuances

♦ Le positionnement de chaque critère est déterminé à la sortie de la carte uniquement (et peut donc devenir obsolète dans le futur si réajustement tarifaire ou autres).

♦ Le prix (tout comme les autres métriques), est un classement relatif des cartes et pas une appréciation dans l'absolu de la valeur pécuniaire de ces dernières. La note est basée sur le meilleur tarif disponible en boutiques livrant en France.

♦ Les valeurs dans chaque catégorie représentent une appréciation de la pertinence des cartes comparativement entre elles. Il est donc tout à fait possible de voir une carte bas de gamme obtenir la note maximum en performance, et ce même si elle est loin du niveau d'une RTX 4090 dans l'absolu.

♦ La catégorie "Environnement logiciel" est un fourre-tout regroupant la robustesse et l'ergonomie des pilotes, les performances avec des logiciels de production, la qualité visuelle des technologies proposées (DLSS, FSR, XeSS, FG, RR, etc.), les logiciels additionnels mis à disposition de l'utilisateur (Broadcast, etc.). C'est la seule dont l'évaluation n'est pas calculée, mais estimée. 

Bilan RTX 5080

Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel ayant permis la réalisation de ce dossier.