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La direction de TSMC a approuvé le projet et les fonds requis pour commencer la première sortie du Taïwanais en Europe !

Mise à jour du 08/11/2023 - Le Bundeskartellamt, ou si vous préférez, l'Office fédéral de l'enregistrement et du contrôle des cartes, a donné son feu vert pour permettre à Bosch, Infineon et NXP d'acquérir chacun 10 % des parts de la nouvelle entreprise European Semiconductor Manufacturing Company (ESMC), qui a été fondée par TSMC en Allemagne. L'autorité allemande a également examiné dans quelle mesure la participation des trois entreprises européennes ci-dessus dans la future usine d'ESMC pourrait porter atteinte à l'accès à un approvisionnement important à d'autres fournisseurs. Par la même occasion, il s'agissait aussi de déterminer si les droits à la concurrence seront bien respectés, notamment sur certains marchés pour lesquels Bosch, Infineon et NXP sont des acteurs importants.

Suivant son enquête, le Bundeskartellamt a déterminé qu'il n'y avait aucune préoccupation à avoir et que la participation - jugée limitée - du trio dans la (future) nouvelle usine de TSMC à Dresde est parfaitement conforme aux exigences législatives, du moins en ce qui concerne le droit de la concurrence. De plus, ESMC sera en concurrence directe à Dresde avec Global Foundries. (Source : Bundeskartellamt)


Mise à jour du 29/08/2023 - GlobalFoundries a fait connaitre son opposition au projet de TSMC et à la subvention du Chips Act européen de plusieurs millions d’euros. GloFo aussi cherche à obtenir des aides, mais explique est frustré d’avoir reçu aussi peu jusqu’à présent malgré ses 25 années de présence à Dresde, considéré comme le "centre" actuel du semiconducteur en Allemagne. Par conséquent, le fondeur américain (né du spin-off de l’activité de fonderie et des usines d’AMD) estime être largement défavorisé, alors que l’aide reçue par TSMC va contribuer à renforcer la position du Taïwanais sur un marché qu’il domine déjà et que son objectif est de produire en Allemagne des semiconducteurs en concurrence directe avec ceux fabriqués par GloFo, et surtout pour d’importants clients actuels de l’Américain et qui seront justement les partenaires de TSMC dans son aventure allemande, à savoir Bosch, Infineon et NXP.

Bref, le message est assez clair, GlobalFoundries se sent lésé et s'inquiète pour son business, le fait savoir et va donc chercher à contester la chose par tout le moyen. Ainsi, le fondeur a fait connaitre son grief auprès de la Commission européenne, notamment en questionnant la validité des subventions en faveur de TSMC vis-à-vis des lois européennes. Saam Azar, le responsable des affaires légales de GloFo, a aussi ajouté qu’une plainte formelle pourrait être déposée dès lors que le gouvernement allemand et TSMC auront officiellement enregistré le projet auprès de Bruxelles. Mais que pense donc GloFo des subventions massives accordées à son compatriote Intel ? Au fond, peut-être pas grand-chose, étant donné que ce dernier envisage de produire en Allemagne avant tout du semiconducteur de pointe et ne sera donc pas un concurrent (direct). La suite au prochain épisode ! (Source : Tom's)

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Texte original du 08/08/2023 - Suivant les rumeurs plus concrètes de mai dernier, en juin, les sentiments étaient ensuite devenus bons chez TSMC vis-à-vis d’une installation en Allemagne et hier, le Handelsblatt rapportait (via Computerbase) que le conseil d’Administration de TSMC allait finalement se retrouver aujourd’hui pour approuver formellement le projet, qui était à ce stade apparemment déjà largement défini et fixé sur papier. Eh bien, effectivement, voilà qui est désormais fait ! La source du journal allemand était bonne, les grands pontes de chez TSMC se sont bel et bien retrouvés aujourd’hui (enfin, cette nuit plutôt en ce qui nous concerne compte tenu du décalage horaire avec Taïwan) et ils ont bien approuvé les premiers fonds pour la European Semiconductor Manufacturing Company GmbH ou ESMC.

Logos Tsmc Infineon Bosch Nxp

Une nouvelle structure/coentreprise qui sera donc enregistrée en Allemagne et sera détenue à 70 % par TSMC et à 30 % par Bosch, Infineon et NXP, à raison de 10 % chacun environ. Une approche ressemblant ainsi presque en tout point à celle au Japon, où TSMC a formé la Japan Advanced Semiconductor Manufacturing Inc. (JASM) avec Sony et Denso en 2021. Ce n’est donc d’ailleurs qu’aux USA où TSMC s’est installé sous son propre nom à l’étranger.

Pour commencer, c’est une somme de 3,499 milliards d’euros qui a été validée par TSMC, le montant de son investissement initial. Le projet devrait bénéficier d’une aide européenne et allemande d’au moins 5 milliards de dollars - c’est évidemment le Chips Act de l’UE qui va en partie régaler. Le total de l’investissement pourrait dépasser les 10 milliards d’euros. En quoi consiste le projet, outre la formation de la coentreprise (qui reste encore sujette à accord des autorités compétentes et accomplissement d’autres conditions) ? Il s’agira de construire une usine à Dresde (Saxe) avec la capacité de débiter 40 000 wafers 300 mm (12 pouces) par mois. Les procédés qui y seront utilisés sont les 28/22 nm CMOS planaires et les 16/12 nm FinFET de TSMC, l’objectif premier étant de supporter directement les secteurs automobiles et industriels, et par conséquent de renforcer la résilience de l’industrie européenne du semiconducteur. Si tout va bien, la construction démarrera au cours de la seconde moitié de 2024, et la production d’ici à la fin de 2027. À noter que c’est bien TSMC qui exploitera seul la nouvelle fab. Par ailleurs, 2000 emplois directs hautement qualifiés seront ainsi créés.

À savoir que la question de la main-d’œuvre a déjà causé quelques inquiétudes, soulevées par Mark Liu en juin dernier, son entreprise faisant déjà face à des difficultés de recrutement aux USA. En effet, sa crainte est que l’histoire américaine se répète en Allemagne, où la concurrence pour la main-d’œuvre hautement qualifiée requise est déjà féroce, le pays comptant déjà presque une vingtaine de fabs, dont celle planifiée par Intel et la région de Dresde est déjà peuplée à elle seule de plusieurs usines de production de semiconducteur. Pour ne rien arranger, il est estimé que 1/5 des ingénieurs électriciens allemands et un tiers des superviseurs d’ingénierie prendront leur retraite dans les 10 à 12 prochaines années.

Pour tenter d’y remédier, le gouvernement allemand a pris des mesures visant à faciliter l’immigration de travailleurs étrangers avec les compétences recherchées. En attendant, TSMC va certainement aussi relocaliser certains de ses propres employés en Allemagne, comme le fondeur est en train de le faire aux USA. Il sera intéressant aussi de voir comment le Taiwanais TSMC s’adaptera à la culture allemande du travail, un détail qui poserait apparemment aussi quelques problèmes aux USA, notamment avec les syndicats.

L'annonce officielle de TSMC.

Tsmc Avec Drapeau Allemand

Matt


  • Personnellement je serai curieux de savoir dans quelle proportion la France se retrouve à financer des projets en Allemagne. Parce qu'il faut arrêter de nous rabâcher avec les intérêts "européens". Il n'y a que des intérêts étatiques. Quand la France aura compris que les autres pays européens ne sont pas des partenaires mais des concurrents, on aura fait un grand pas.

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