Non content de nous avoir invités en amont du Computex pour une présentation architecturale détaillée — mais sans le moindre mot sur les performances —, voici qu’Intel nous convie à nouveau trois mois plus tard pour le lancement officiel de Lunar Lake, c’est-à-dire la présentation complète de la gamme ainsi que les premiers chiffres de performances.... provenant (pour le moment) directement de la maison-mère. Qu’est-ce donc que la firme nous propose ? Voyons cela ensemble.
Ne pas axer toute sa communication sur l’IA, voilà quelque chose auquel nous sommes sensibles !
Des promesses de performances… et d’autonomie
Avec l’arrivée galopante de Qualcomm et de son SoC Snapdragon X sur le marché des machines portables avec l’autonomie comme argument phare, Intel ne pouvait pas rester sans réponse. Aujourd’hui, Lunar Lake se confirme pour être cette riposte, et définitivement enterrer le débat Arm vs x86 : non, le jeu d’instruction ne définit pas l’efficience d’un processeur, mais ce que vous faites avec les transistors, oui.
On est les meilleurs, ok ?
Les promesses n’engageant que ceux qui les croient, voilà un petit résumé de ce que la firme prévoit comme performances pour Lunar Lake. Toujours selon les bleus, la pile logicielle utilisée lors de ces tests était « un peu timide », nous devons ainsi nous attendre à des performances supérieures lors des tests réels — nous avons hâte de confirmer ou infirmer cela !
Coté autonomie, les Core Ultra 200V (le nom de la série intégrant ces Lunar Lake) regorgent de technologie en ce sens, en particulier le passage de 2 à 4 cœurs très -Low Power par rapport à Meteor Lake, ainsi que l’intégration de la RAM directement sur le package, qui permet une réduction de 40 % de l’énergie lors des accès RAM (et le passage à une lithographie plus performante, à savoir le N3B de chez TSMC). Selon Intel, le rapport de force leur est donc favorable par rapport à un Snapdragon X, qui se vendait pourtant sur cet argument, tout en offrant des performances supérieures. À noter que les bleus affichent pour cela un Snapdragon X à 50 W, ce qui est loin de représenter la configuration la plus courante de ce SoC. Ah, le marketing !
Il est intéressant de noter la comparaison quasi systématique avec le Snapdragon X, ainsi qu’une brève apparition de l’Apple M3, un clair signe que la menace Arm est prise très au sérieux, même si le delta en performance (et en compatibilité) du x86 semble indéniable. Sur ce coup-là, Intel est fortement aidé par son écosystème logiciel, une bonne partie des soucis (de performance comme de compatibilité) étant originaires de l’émulation plus que de capacités réelles du SoC. Néanmoins, le matériel n’est rien sans une partie logicielle capable de l’exploiter, certaines grandes firmes en font encore les frais à l’heure actuelle.
Côté performances brutes, Intel se vend comme étant le leader du secteur — encore heureux après avoir abandonné l’HyperThreading, dont la nécessité de duplication de composants au niveau des transistors entraînait une dégradation du ratio performance/consommation sur les SoC du segment 7 à 15 W. Ainsi, 8 threads (4 P-Cores sans HT et 4 E-Core) se retrouvent supérieurs au 22 threads maximum de Meteor Lake : chapeau ! Il faut cependant préciser que Meteor a été conçue par l’équipe d’Intel en Oregon dans un but de scalabilité (et en Intel 4), là où Lunar se concentre uniquement sur la meilleure performance mobile possible (soutenu par du N3B de chez TSMC) : un combat loin d’être à armes égales.
Passons maintenant sur le GPU. Sur le papier, toutes les qualités sont là pour offrir une expérience de qualité dans une enveloppe thermique de 7 à 30 W. 67 TOPS d’IA, une partie permettant du Ray Tracing, des cœurs XMX pour l’IA (qui sont désormais utilisées en conditions réelles… Xe2 promet ainsi un gain d’un facteur 2 en performance par rapport à Meteor Lake sur le créneau 7 - 18 W, une valeur qui se réduit à +40 % à 30 W.
XeSS en évolution
Pour continuer côté logiciel, XeSS, le système d’upscaling par IA d’Intel, progresse également via une mise à jour de noyaux de calcul utilisés lors de la mise à l’échelle. Compris dans les pilotes, ce changement sera totalement transparent pour les jeux compatibles et devrait améliorer les performances et ainsi fournir toujours plus de FPS une fois le XeSS activé. Cool ! Concernant la génération d’images par IA, Intel est tout à fait conscient de l’attente des joueurs à ce sujet, mais se refuse actuellement à tout commentaire. En décodé, cela est vraisemblablement dans les tuyaux, mais pas encore prêt : une fois encore, nous vous informerons si nous avons plus d’informations !
Pour quelles machines ?
Intel a été clair sur le placement de Lunar Lake : la série est dédiée aux notebook haut de gamme fins et performants, en concurrence typiquement des Mac M3. Au niveau du prix, il est difficile de comparer Lunar à Meteor du fait de la RAM intégrée dans le nouveau venu, mais de tarif serait à peu près équivalent au haut de gamme précédent. Pour les créateurs et autres amateurs de grosses performances, les SoC de la série H proviendront d’une autre architecture — Arrow Lake. De même, une version PC sur socket n’est pas au programme, le chiplet du SoC empêchant probablement l’interfaçage avec les chipsets des cartes mères actuelles. En revanche la double connectivité 4 lignes PCIe 5.0 et 4 lignes 4.0 a été désignée avec l’idée en tête de pouvoir y installer un GPU dédié au besoin ; reste à voir sous quelle forme et quel format chez les partenaires. Quant à Meteor Lake, notre compréhension est que la génération restera encore en production quelque temps pour peupler le segment du milieu de gamme [costaud], mais son évolution sera [comme souvent] conditionnée à la demande des clients.
4 lignes PCIe 5.0/4 lignes PCIe 4.0 : Lunar Lake n’est pas là pour alimenter du GPU dédié.
Copilot + PC est bien entendu supporté puisque la barrière des 40 TOPS du NPU est atteinte, mais il faudra attendre novembre prochain pour que la chose débarque, et ce via une mise à jour (gratuite !) de Windows. Voilà qui sent l'exclusivité Copilot+ négociée avec Qualcomm ! En outre, les bleus en ont profité pour faire évoluer leur certification Evo avec les Core Ultra Intel Evo Edition, qui nécessitent désormais une compatibilité Wi-Fi 7 [bande 5 GHz uniquement], 2 ports Thunderbolt 4 ainsi qu’un NPU capable d’effectuer des améliorations audio et vidéo.
Quant à la disponibilité des modèles dans le commerce, les précommandes commencent dès maintenant, mais il faudra attendre le 24 septembre pour les livraisons finales : affaire à suivre !
J'ai peut-être mal compris mais la RAM est intégré cela veut donc dire qu'une config vendus avec 16 Go de RAM sera limité à ces 16Go donc plus aucune évolution possible ?
Exactement, c'est soudé, intégré, fixé, ça bouge plus ! (Comme la majorité des modules de DRAM des ordinateurs du segment performance / finesse)
Ça bouge un peu avec le camm2 mais pas la
Sur la course à la finesse, il y a peu de chance que le CAMM2 s'impose. Les contraintes sont trop fortes, et le gain (40 % en énergie sur les accès RAM !) est trop important pour laisser la DDR en-dehors.
Merci pour vos réponses.
C'est bien dommage. Entre la fiabilité et l'obsolescence programmée, je ne suis absolument pas prêt d'acheter ce genre de produit. De toute façon, je suis sûr qu'ils ne s'adressent pas à moi avec cette gamme de processeur.
Bah comme la dit Nicolas c'est obligatoire sur ce genre d'appareil donc si tu en veux une comme ça fin léger ..... c'est la norme
Oui c'est soudé à côté comme apple avec les m1 2 3 et 4
Ça a par contre l'avantage de réduire considérablement l'empreinte de la carte mère dans le pc
Je suis peut être un peu naïf mias pour le coup mais je crois beaucoup en cette gamme je trouve ça très réussi
Curieux de voir les perfs en 8 watts / fanless
Un effet collateral de l'I.A. pourrait etre effectivement d'accelerer l'evolution des configs PC, qui s'est serieusement endormie ces dernieres annees
Parce que oui, l'I.A. en local, ca necessite de bonnes perfs hardware
Avec qui sait, une consequence positive sur l'evolution des configs de gamers dans les annees a venir, avec a la clef des jeux video plus riches graphiquement et avec des PNJ plus intelligents
Alors je vois l'intérêt d'avoir un npu efficace mais j'ai peur que un peu comme les igp gt2 sur les gamme bureau d intel beaucoup de transistors soit utilisé pour rien
Typiquement l igp est trop gros pour juste windows et pas assez pour jouer
Attention de pas refaire pareil sur les npu