Vitrine Collection Cpu

"Un transistor pour les gouverner tous et dans l'IHS les lier." Retrouvez le deuxième épisode des aventures du H&Collectionneur de CPU, votre saga de l'été.

Ci-dessus, votre épisode en version podcast

Dans l'épisode précédent, nous apprenions qu'Eric a un terrible secret : il aime tellement les CPU qu'il en emporte jusque dans son lit et sa collection honteuse occupe toutes ses pensées. Dans l'épisode du jour, il se rend dans les bureaux de Hardware & Co.

À 17h, Eric arrive enfin au boulot, après avoir revêtu sa poker face habituelle pour que personne ne se doute de rien. Guillaume, en bon rédac' chef, pionce dans un fauteuil Oraxeat et ne s'en rend pas compte. D'ailleurs, lorsque les paparazzi le tancent pour savoir ce qu'il en pense, il répond invariablement : "Mais enfin, nous sommes une équipe composée de gens responsables, guidés par une passion commune et qui ne produisons que du contenu de qualité, c'est clair ? Mes collaborateurs ont toute ma confiance et je suis sûr que, si Eric était en retard, c'est qu'il avait besoin de rassembler du matériel pour un nouveau protocole, c'est clair ?". Ah cette manie de conclure ses phrases ainsi... C'est insupportable, surtout quand il explique que "Nous allons nous orienter vers un modèle de media mainstream suivant les nouvelles tendances communicationnelles afin de nous démarquer d'une concurrence toujours plus éhontée pour proposer aux lecteurs, pourquoi pas des podcasts et d'autres formats multimédia dans l'objectif de favoriser ainsi le développement d'un néo-hardware poly-culturel, c'est clair ?". Non, ce n'est pas clair, c'est même profondément absurde, mais l'équipe de rédaction l'aime bien, alors ils lui pardonnent.

Lorsque Eric arrive à sa table de bench, il se tourne, exaspéré, vers Kevin, graphiste d'exception, qui est au téléphone en train d'expliquer à quelqu'un que "Non, le violet faut éviter ! J'sais pas trop t'expliquer pourquoi, t'as qu'à regarder sur internet ! Tu l'as lue, au moins, notre charte graphique ? Alors retourne la voir, parce que y'a tout dedans ! RTFM !" mais le testeur n'en a cure. D'autorité, il appuie sur le bouton pour raccrocher. "Oh, Kevin, c'est quoi tous ces croquis et ces esquisses sur mon plan de travail ? J'ai du boulot moi ! J'peux pas te dire sur quoi je bosse parce que c'est sous NDA, mais tu me dégages ça fissa !". Dépité, le seul artiste de la bande s'exécute en maugréant, mais sans se faire entendre, pour éviter le conflit, et Eric commence à s'installer.

Il chausse ses lunettes de protection (ne demandez pas pourquoi, personne n'a jamais compris), enfile ses gants blancs et murmure des choses tendres à l'oreille du CPU qu'il s'apprête à installer, tout en lui caressant l'IHS. Il se retourne et débouche le fût de 50 L contenant sa précieuse pâte NT-H2, en prélève une seringue et en enduit délicatement celui qui, pour les 5 heures à venir, sera l'objet de tout son amour et de toutes ses attentions. Dans le lointain, il entend quelqu'un dire "Je vous ai déjà expliqué qu'il fallait vider le cache, c'est comme les crêpes au sucre ! Vous avez un clavier ? Vous avez un cache ? Alors vous faites un control F5 ou un control shift R, en ayant pris soin de fermer les autres onglets au préalable.". Il ne prête pas l'oreille davantage à ce que raconte l'hologramme du type au control F5 - nous y reviendrons dans un prochain épisode - et il retourne à sa tâche, en haussant les épaules.

La première boucle est lancée à 17h52. Notre collectionneur trépigne et baragouine des choses incompréhensibles tout en observant les relevés de températures, les décibels générés par le refroidissement de la bête, et essaie d'estimer le score qui sera atteint sur Cinebench. Il se rappelle alors le temps où il avait souhaité organiser des paris avec le reste de la rédac' sur les tests synthétiques mais, comme il gagnait à chaque fois, les autres avaient fini par jeter l'éponge. "Je suis un incompris" se dit-il alors, en soupirant, à mille lieux de penser que c'est ce que se répète Kevin tous les soirs avant de s'endormir. Une fois ce premier bench terminé, il s'est loupé de 16 points et enrage contre l'absence de cohérence de la gamme, en se jurant de faire remonter le problème, des fois que ça puisse inciter le constructeur à produire un nouveau BIOS. La soirée promet d'être longue...

Les heures passent et se ressemblent, tandis qu'Eric s'use les yeux en remplissant, petit à petit, les cellules de son tableur avec les mesures relevées. Oui, il ferait mieux de porter des verres anti-reflets bleus plutôt que des lunettes de protection de chantier, mais son style vestimentaire bien à lui ne saurait souffrir de conseils de la part des gens de son entour. Aux alentours de minuit, la rédaction est vide, à l'exception d'Adrien qui s'arracherait les cheveux, s'il en avait, pour essayer tant bien que mal de répondre, sur le Discord du site, à des questions techniques telle "Mon écran est noir, je ne connais pas mes composants ni mon système d'exploitation et il y a un cordon branché dessus mais je ne sais pas ce que c'est. Help me plz!". Eric, en partant, le salue d'un coup de chapeau, et l'autre lui répond en bredouillant quelque chose qui ressemble à "Le chapeau en intérieur, c'est pas anticonstitutionnel mais peu s'en faut". Il ne répond pas et sort par la porte du bâtiment, en songeant que, quand même, ils sont tous barrés dans cette boite et qu'il est bien le seul à être parfaitement sain d'esprit.

Parfaitement sain d'esprit, ce n'est pourtant pas le trait qui le caractérise le mieux. En rentrant chez lui, il se fait réchauffer un carpaccio de bœuf. "La viande crue, c'est un coup à se choper des vers. Le lobby des tartares et tatakis ne m'aura pas avec sa propagande !" et s'installe devant un épisode de Derrick, comme tous les soirs. Dans cet épisode, Hans a sorti un bon mot et Eric glousse pendant 10 minutes. Une heure plus tard, d'humeur joueuse, il se dit qu'il a bien mérité de partager son lit avec un Ryzen 7 7800X3D, promesse de rêves ludiques et tempérés. Comme tant d'autres, celui-ci ne figure pas encore dans l'aile ouest de sa demeure mais se trouve encore dans un petit coffret situé sur sa table de chevet, juste à côté d'un distributeur de mouchoirs. Il répète son mantra quotidien des quelques pièces qui manquent à sa collection puis éteint la lumière. Pendant ce temps là, à quelques kilomètres de chez lui, une chauve souris vient de se repaître d'un moustique et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Retrouvez, la semaine prochaine, la suite des aventures du H&Collectionneur de CPU.

Hnco


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