Le 3D V-Cache a été introduit par AMD pour les joueurs en 2022 avec le Ryzen 7 5800X3D, puis dans la foulée pour les centres de données avec les EPYC Milan-X. Dans l’ensemble, cette solution a fait très mal, bien que son intérêt soit assez dépendant du type de taches. Mais comme nous l’a montré le Ryzen 7 9800X3D et son implémentation raffinée du 3D V-Cache, le concept est plus redoutable que jamais. Intel est largué, très particulièrement en jeu, avec Arrow Lake plutôt en retrait. Et pourtant, depuis le temps, l'américain devrait en principe avoir eu largement le temps de proposer une riposte. Mais jusqu’à présent, il n’en a rien été. Preuve qu'il n'a aucun vrai intérêt à le faire ? Toutefois, le sujet avait déjà été évoqué l'année dernière. Justement, c'est un des points qui a été discuté hier entre Florian Maislinger, Tech Communication Manager chez Intel et le streamer/overclockeur Der8auer.
Ainsi, Maislinger a expliqué qu’une riposte au 3D V-Cache des Ryzen n’est pas à l’ordre du jour chez Intel. Selon lui, la production plus complexe et les couts plus élevés qui en résulteraient ne justifieraient pas de le faire pour des produits déjà assez chers à fabriquer et proches en matière de performances. En soi, ce n’est pas totalement faux, à partir du moment où l’on monte en définition, les disparités entre CPU tendent beaucoup à se lisser au-delà des 1440 p. Il est à noter que l’idée d’une réponse avait toutefois clairement circulé chez le fondeur. En effet, en 2023, les documents d’un brevet avaient montré qu’Intel avait bossé sur une solution nommée Adamantine, un cache L4 qui devait à la base faire ses débuts avec Meteor Lake pour tenter de contrer le 3D V-Cache. Hélas, il n’en fut rien.
Le Tech Communication Manager souligne aussi que les processeurs de bureau et spécifiquement ceux pour le jeu représentent un marché trop petit. En somme, "oui, on se fait défoncer en gaming, mais c’est parce qu’on n’y fait pas d’effort puisque ce n’est pas assez rentable" ? Faut-il en déduire qu’Intel a mis de côté l’idée de vraiment se battre sur le petit segment du gaming face à un concurrent qui rafle tout actuellement ? Un peu comme AMD l’a fait avec le GPU face à NVIDIA ? À l’heure des coupes budgétaires et des réorientations stratégiques, ce n’est pas à écarter. Après tout, ce qui rapporte en ce moment, c’est le data center et l’IA en particulier...
En revanche, le concept du cache additionnel va tout de même être amené à faire du chemin chez le fondeur. Intel en avait déjà un peu parlé l'année dernière aussi. Par exemple, Intel a déjà procédé à gaver ses Xeon 6 "Granite Ridge" avec une bonne quantité de cache L3. jusqu’à 504 Mo. Bien entendu, c’est encore loin des 1153 Mo de cache L3 que peut proposer un EPYC avec 3D V-Cache. Mais avec la seconde génération de Xeon 100 % E-Cores "Clearwater Forest", qui sera entre autres le porte-étendard de la production en 18A, Intel prévoit d’intégrer à son tour un "grand cache local". Celui-ci fera partie de la tuile active de base, sur laquelle viendront se poser jusqu’à 4 tuiles de calculs. En tout, Clearwater Forest possédera 12 tuiles de calcul réparti entre 3 tuiles de base, pour un total estimé à 288 cores, à raison de 24 cores par tuile et répartis entre 3 tuiles de base. Il y aura également 2 tuiles pour les I/O. Le tout interconnecté avec l’aide de Foveros Direct 3D. L’avenir nous dira si ce sera suffisant et efficace pour lutter avec les EPYC d’AMD, et reprendre un peu la main dans les centres de données et avec l’IA. (Source : Der8auer, Hardwareluxx)
Manque de pot pour certains, c'est en allemand.
Il fut un temps, Intel avait pourtant lancé un modèle redoutable en jeu avec l'apport un cache, bien qu'il ne fut pas du même type : le i5 5775c .
Allez savoir pourquoi ils ne sont pas repartis de cette base là.