En fin de semaine dernière, la nouvelle - attendue - est tombée : le gouvernement américain va bien entrer au capital d'Intel ! Cette participation est l'équivalent d'un investissement d'une valeur de 8,9 milliards de dollars, contre lesquels les USA vont donc obtenir 433,3 millions d'actions ordinaires, soit 9,9 % des parts du fondeur américain !
Just met with President Trump to announce a historic agreement: the U.S. government is investing $8.9B in @Intel to boost American semiconductor leadership.
— Lip-Bu Tan (@LipBuTan1) August 22, 2025
I’m excited about the work ahead to ensure the most advanced silicon technology and computing products of the future are… pic.twitter.com/8PUcJyiNJu
Premier tweet du PDG d'Intel, pourtant sur Twitter/X depuis 2022.
Le président, fidèle à lui-même.
Toutefois, il a été précisé que ce sera une participation passive, c'est-à-dire sans véritable présence autour de la table ni aucune voix au chapitre. Par ailleurs, à quelques exceptions près, le gouvernement ne votera pas indépendamment et s'alignera systématiquement sur le conseil d'administration d'Intel quand il s'agira de se prononcer sur des décisions importantes nécessitantes l'accord des actionnaires. Enfin, une clause prévoit un joker pour le gouvernement, lui permettant d'acheter 5 % d'actions Intel supplémentaires à 20 $ l'action pendant 5 ans, sous réserve qu'Intel perde le contrôle majoritaire (moins de 51 %) d'Intel Foundry. En contrepartie, Intel est libéré des conditions (non-respect des engagements d'investissement et trop de bénéfice) qui auraient pu l'obliger à rendre les 2,2 milliards de dollars déjà obtenus via le CHIPS Act.
En tant que seule entreprise de semi-conducteurs à mener des activités de R&D et de fabrication de pointe dans le domaine de la logique aux États-Unis, Intel s'engage fermement à garantir que les technologies les plus avancées au monde soient fabriquées aux États-Unis. L'accent mis par le président Trump sur la fabrication de puces aux États-Unis stimule des investissements historiques dans un secteur vital qui fait partie intégrante de la sécurité économique et nationale du pays. Nous sommes reconnaissants de la confiance que le président et l'administration accordent à Intel, et nous sommes impatients de travailler à faire progresser le leadership technologique et industriel des États-Unis.
Commentaire du PDG, Lip-Bu Tan.
Intel est ravi d'accueillir les États-Unis d'Amérique parmi ses actionnaires, afin de contribuer à la création des puces les plus avancées au monde. Alors que de plus en plus d'entreprises cherchent à investir aux États-Unis, cette administration reste déterminée à renforcer la domination de notre pays dans le domaine de l'intelligence artificielle tout en renforçant notre sécurité nationale.
Howard Lutnick, secrétaire américain au Commerce
BIG NEWS: The United States of America now owns 10% of Intel, one of our great American technology companies.
— Howard Lutnick (@howardlutnick) August 22, 2025
This historic agreement strengthens U.S. leadership in semiconductors, which will both grow our economy and help secure America’s technological edge.
Thanks to Intel… pic.twitter.com/AYMuX14Rgi
En pratique, ce que va recevoir Intel n'est pas du "nouvel" argent. En effet, le gouvernement américain finance cette participation avec 5,7 milliards de dollars de subventions non versées déjà accordées précédemment à Intel dans le cadre du CHIPS and Science Act, et avec les 3,2 milliards de dollars déjà attribués au fondeur dans le cadre du programme Secure Enclave. Ce dernier avait été mis en place en 2024 par le gouvernement Biden et vers la fin de l'ère Pat Gelsinger.
Est-ce vraiment ce dont Intel a besoin ? L'avenir nous le dira. Ça ne devrait pas dramatiquement redistribuer les cartes dans l'immédiat, mais c'est surement un début. En attendant, tout le ne monde ne voit pas la chose du même œil. Pour certains, c'est une extorsion de la part du gouvernement de Trump, pour d'autres, plutôt un coup de génie à attribuer au nouveau PDG. D'autres considèrent aussi que les deux partis ont en fin de compte plus ou moins obtenu ce qu'ils voulaient, d'une certaine manière.
Pour l'anecdote, Intel a aussi bénéficié très récemment de ce qui peut s'apparenter à un vote de confiance de la part du japonais SoftBank, qui s'est offert 2 % de parts du fondeur dans le cadre d'un investissement de 2 milliards de dollars. La (bonne) relation de longue date entre Lip-Bu Tan et le fondateur de SoftBank, Masayoshi Son, n'y est certainement pas pour rien dans cette affaire. Mais SoftBank prend aussi de plus en plus de place dans le domaine du semiconducteur et de l'IA. Pour rappel, le japonais est propriétaire d'Arm et d'Ampere Computing, et est très impliqué dans OpenAI. L'entreprise était aussi présente au capital de NVIDIA à hauteur de 4,9 %, avant la vente de la totalité de ses parts en 2019. Une erreur stratégique que le PDG a depuis affirmé regretter. Il y a de quoi, en effet. (Source : Intel)
Masa et moi travaillons en étroite collaboration depuis des décennies, et j'apprécie la confiance qu'il accorde à Intel avec cet investissement.
Le PDG d'Intel.
Cet investissement stratégique reflète notre conviction que la fabrication et la fourniture de semi-conducteurs de pointe vont continuer à se développer aux États-Unis, Intel jouant un rôle essentiel dans ce domaine.
Le fondateur et PDG de SoftBank.

Le patron n est plus soupconner d espionnage pour la chine ?
A mon avis ça faisait juste partie des préliminaires de négociations 😅