Intel Foundry Direct Connect Earning Trust

Le succès d'Intel Foundry est encore loin d'être un acquis, Intel ne s'en cache plus, alors que la clientèle ne se bouscule pas vraiment au portillon.

Jusqu'à présent, il est difficile de nier qu'Intel Foundry a été surtout une affaire de belles paroles, des promesses et de belles présentations, généralement rassurantes et optimistes, dans l'espoir de faire décoller les choses. En pratique, à défaut de pouvoir montrer du concret, tout cela s'est à ce jour avéré insuffisant pour attirer la clientèle, en particulier celle qui compte le plus. L'ex-PDG par intérim et CFO d'Intel, Dave Zinsner, l'a quelque peu concédé lors de la JPMorgan Conference. On sent tout de même que le ton a un peu changé depuis l'ère Pat Gelsinger, avec le nouveau PDG, Lip-Bu Tan.
En effet, il a expliqué qu'il y a bien des clients intéressés et qui procèdent à faire élaborer des puces de tests, mais qu'un certain nombre finit par lâcher rapidement l'affaire, probablement peu convaincu des résultats. C'est sans aucun doute ce processus qui a donné lieu à des rumeurs comme celle-ci, par exemple. Certes, certaines entreprises ont choisi de rester à bord et de continuer, c'est le cas notamment de IC'Alps, mais le CFO admet que celles-ci ne représentent pas un volume conséquent pour l'instant. Naturellement, le fondeur ne donne aucun nom de client.

Nous avons [...] un grand nombre de clients potentiels, puis nous recevons des puces d'essai, et certains clients se désintéressent des puces d'essai, et enfin un certain nombre de clients restent en place. Le volume engagé n'est donc pas significatif pour l'instant, c'est certain. Mais, vous savez, je pense que nous devons en partie faire nos preuves avec notre propre produit et manger notre propre nourriture, et ensuite [...] nous commencerons à voir un certain engagement de la part des clients.

En parallèle, Dave Zinsner souligne que le consensus actuel est de faire en sorte qu'Intel Foundry ne saigne plus les finances d'Intel et atteigne le seuil de rentabilité avant 2030, idéalement en 2027. Comme nous l'avons vu encore avec les derniers résultats financiers du fondeur, bien que surprenamment stable, le déficit à combler n'est pas négligeable. Selon le CFO, ceci ne demandera pas beaucoup de revenus de la part des fonderies, et qu'une poignée de milliards des quelques clients existants, ainsi qu'un volume suffisant pour Intel Products, suffiront à équilibrer la balance. En tout cas, le bonhomme se dit "optimiste" quant à la capacité de l'entreprise d'y arriver (forcément). 

Enfin, Intel nous rappelle que le 18A sera principalement exploité par ses propres produits dans un premier temps, mais que le 14A devra être plus largement adopté à l'extérieur pour réussir. Prévu vaguement pour 2027, le 14A pourrait être un procédé initialement assez onéreux pour le fondeur, en raison notamment de l'adoption des nouvelles machines EUV High-NA, qui est pour l'instant toujours à l'ordre du jour. Mais l'objectif de rentabilité ne reposera pas intégralement sur les procédés les plus avancés, la stratégie prévoit aussi de faire bon usage des services de packaging et de production sur des procédés plus matures (12 nm, 16 nm, Intel 16) pour tenter de faire rentrer de l'oseille. 

Pour faire le plein d'informations complémentaires, n'hésitez pas à (re)lire le billet de Nico pour un tour d'horizon des technologies du fondeur, partagé en l'occasion de son Intel Foundry Direct Connect. (Source : Tom's, Computerbase)

Intel Foundry Direct Connect Earning Trust

Y'a encore du taf pour avoir la confiancer des clients !

Matt


  • Bonjour,

    Est ce que un fondeur qui est aussi fabricant de puce pour lui même, peut faire une sorte d'espionnage industriel car pour graver, il faut savoir certains détails techniques ? 

    Je n'y connais rien.

    Pour TSMC, au moins c'est clair, il ne grave rien pour lui.

    • Vus que c'est pour l'instant encore la même boite on parlerait plutot de partage de savoir faire na ?

2 commentaires

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