Asus Vivobook S 15 Cover 2

Software

Après cette mise en bouche visuelle, voici venu le temps du démarrage et de la configuration de la bête. IA ? AutoSR ? C’est par ici que ça se passe !

MyASUS

Commençons par le pire de tout avec MyASUS. Si vous avez suivi notre tour d’horizon, alors vous avez vu que ce S 15 est équipé d’une zone RGB : celle du rétroéclairage du clavier. Mais comment faire pour la modifier ? Nous avons trifouillé dans les paramètres Window sans succès — il s’agit probablement d’un bug firmware, car Windows 11 intègre désormais la chose nativement et de façon ergonomique. Du coup, le passage est obligatoire par une application constructeur. Mais laquelle ? Si vous aviez pensé à Armoury Crate, la solution d’ASUS pour leurs PC gamers, vous êtes dans l’erreur, car ce dernier est propre aux gammes ROG et TUF. Il vous faut donc passer par MyASUS, qui permet au passage de mettre à jour ses pilotes et contrôler l’état de santé du PC. Rien de bien sorcier à première vue.

L’écran d’accueil n’est pas trop chargé et affiche les informations essentielles : pourquoi pas, après tout.

Sauf que, pour trouver le clavier, mieux vaut avoir un mode d’emploi. Car si le menu « Paramètre du périphérique » est logique, l’onglet « Exclusivité » l’est drôlement moins ! Probablement un coup de la traduction, mais l’interface graphique n’aide pas. Pourquoi ne pas directement avoir rajouté le contrôle du RGB dans le menu général adjacent, pas bien rempli dans notre cas ? Au moins, les quelques effets sont fonctionnels et en accord avec le caractère « pro » de la machine : on aurait apprécié en avoir davantage, certes, mais cela est clairement du domaine du dispensable.

Asus Vivobook S Myasus Keyboard Lightning

Copilot

La plus évidente des fonctionnalités apportées par le label « Copilot+PC » est sans nul doute Copilot. Utilisable uniquement lorsque votre machine est connectée à Internet, l’assistant virtuel permet de répondre à toutes vos questions (dans le domaine du raisonnable, bien sûr) tout en puisant les résultats sur le web gr6ace à Bing, le moteur de recherche de la Raymonde. De quoi chercher et condenser les informations de plusieurs sources pour offrir un résumé plutôt convaincant, même si très enthousiaste et prompt à aller dans votre direction si tant est que vous orientiez la question.

Copilot, le prochain H&Co ? On n’espère pas !

Nous avons même poussé le bouchon un peu plus loin en demandant à Copilot ce qu’il pensait de Hardware & Co, nous n’avons pas été déçus de la réponse. Notre capture remontant aux environs de la mi-août, nous sommes positivement surpris de trouver une mention de Lunar Lake, un dossier récemment traité. Comme quoi, tout le trafic des robots sur le net peut servir !

Le texte est un mix de méta-informations données par le site et de sources annexes. Nous apprécions particulièrement que les références soient ouvertement signalées, histoire de pouvoir remonter à l’information originale au besoin !

Le retour de Paint ?

Une autre application de l’IA se trouve cachée dans Paint. Il faut pour cela utiliser le créateur d’image… qui vous envoie copieusement balader si vous n’avez pas de connexion internet. Horreur et damnation, aurions-nous été dupés ? Pourtant, l’accélérateur de machine learning est bel et bien censé effectuer des tâches d’intelligence artificielle en local, d’autant plus que la création repose sur des tokens virtuels qu’il faut dépenser pour générer du contenu.

En fait, la création d’images à partir de texte uniquement a été jugée trop lourde par Microsoft (et potentiellement trop sensible ?), mais celle à partir d’un schéma, elle, est bien disponible en mode avion. De quoi faire mu-muse devant son appareil quelques minutes ; mais pas vraiment de quoi nous impressionner sur la durée. Peut-être qu’un modèle sauce 360 tactile saurait exploiter davantage la fonctionnalité ?

Vous pouvez être aussi dubitatif du dessin originel que de son interprétation !

AutoSR

Le loup dans la pièce, celui que vous attendez tous n’est autre qu’AutoSR, qui n’a rien à voir avec un papier de recherche sur le machine learning — enfin, cela aurait pu ! — mais est le nom du système de mise à l’échelle automatique par Windows de contenu (comprendre : de jeux !). Pour le moment exclusif aux machines utilisant un Snapdragon X (mais peut-être plus pour longtemps au vu des Copilot+PC Intel et AMD en approche), la fonctionnalité permet sur notre machine de test de passer d’une image rendue en 1366x768 à une version utilisant tout l’écran, soit 2880x1620 px, soit plus de 4 fois le nombre de pixels ! Pour activer la fonctionnalité, direction l’application paramètre, puis les options graphiques avancées.

Windows se débrouille plutôt bien tout seul pour détecter sur quelle application l’autoSR est bénéfique (comprendre, les jeux !), mais il est possible d’ajouter des règles au cas par cas, ce qui se révèle pratique si vous souhaitez jongler entre HDR automatique et AutoSR, les options étant mutuellement exclusives.

Dans la théorie, AutoSR fonctionne via une surcouche sur l’API DirectX, et offre donc une mise à l’échelle ne prenant pas en compte les vecteurs de mouvement (donc techniquement proche du FSR 1/DLSS 1), mais applicable à tous les titres. Dans la pratique, c’est un peu plus complexe. D’une part, la prise en charge des divers titres souffre encore de quelques bugs, particulièrement lors des Alt+Tab ayant une fâcheuse tendance à désactiver l’upscaling (sans vous prévenir, ce n’est pas drôle sinon). De même, prendre une impression écran entraîne quasiment systématiquement un retour au bureau (selon notre expérience, cela dépend du jeu et de la version de DirectX utilisée).

Asus Vivobook S 15 Autosr Actif

Une fenêtre nous avertit de la bonne (ou mauvaise !) activation d’AutoSR : pratique.

Comprenez donc que les comparaisons graphiques qui suivent n’ont pas été simples à capturer ! Mais, après quelques titres et moult tentatives, il est possible de sortir quelques clichés. Voyons en images ce que cette mise à niveau par IA donne, sur The Walking Dead de Telltale (preset maximum) et Shadow of The Tomb Raider (preset ‘lowest’).

Nous comparons ici le rendu 1366x768 (base de l’upscaling) à la version upscalée afin d’observer les détails supplémentaires qu’AutoSR fournit « gratuitement » en performance. Vu les performances de la bête (voir pages suivantes), un rendu complet à 60 FPS en 1620p est de toute manière illusoire.

Auto SR Off (1366x768)Auto SR On (1366x768)

Sur un titre à l’esthétique cartoon, AutoSR fait très bien son travail : les lignes noires marquées gagnent en douceur, les textures se voient mieux définies, et l’expérience de jeu est inchangée. Il faut dire que les mouvements de caméra assez lents permettent dans ce cas de laisser l’upscaling s’exprimer.

Auto SR off (1366x768)Auto SR on (1366x768)

Sur Shadow of The Tomb Raider, le constat est similaire, mais nous sentons que la base manque de pixel. Les fils et autres écritures et drapeaux présentent quelques artefacts ici et là (qui s’accentuent une fois la caméra en mouvement) ; le rendu global prenant ce grain caractéristique des images générées par IA. Vu la résolution (1620p sur 15,6' !) de notre Vivobook, cela n’est pas choquant, mais nous ne sommes pas au niveau d’un DLSS 3.5 (ce qui est loin d’être un point négatif vu la puissance requise !). En conclusion, cet AutoSR est un cache-misère efficace si vous souhaitez jouer à des titres un tant soit peu gourmands (ou que vous souhaitez ménager votre batterie), mais ne satisfera pas les joueurs les plus exigeants — qui ne sont de toute manière pas cible de cette machine ! 

Arm

Continuons dans les entrailles de Windows avec l’émulation Arm. Puisque le Snapdragon X fonctionne au moyen d’un jeu d’instruction Armv8 — incompatible avec le x86 d’Intel et d’AMD —, les applications doivent avoir recours à l’une des deux solutions suivantes :

  • La recompilation, c’est-à-dire un effort du développeur plus ou moins important selon l’application, consistant à produire un binaire différent pour Arm
  • L’émulation, c’est-à-dire une couche logicielle de traduction Armv8 vers x86, castratrice en matière de performances (voir page suivante !), mais transparente et efficace dans la majorité des cas.

Si la plupart des applications courantes (Windows lui-même, Firefox, GIMP [version expérimentale], Blender [également en alpha]) ont été recompilées pour être nativement compatibles, ce n’est pas le cas des jeux (et cela ne sera pas le cas de sitôt !) et de certains utilitaires comme LibreOffice ainsi que certains programmes Electron. Pour savoir laquelle des solutions a été choisie pour une application, il suffit d’un clic droit et de sélectionner « Propriétés ». Si la section « Windows sur ARM » est active, alors le soft fonctionne par émulation, et des options de compatibilité vous sont proposées. Dans l’autre cas, vous êtes sur un programme Armv8 natif. Notez que nous avons pu installer le pilote de la souris Glorious O 2 Pro et vérifier son taux de polling de 8 KHz en n’utilisant que des applications émulées, mais nous n’avons pas pu mettre à jour le firmware de notre dock USB-C (parfaitement fonctionnel cependant) : autant dire que les la prise en charge des périphériques est encore variable, mais suffisante pour une utilisation non avancée.

Asus Vivobook S Arm CompatibiliteAsus Vivobook S Arm Application Native

Et Linux ?

Pour les amateurs du manchot, mieux vaut ne pas investir dans le Vivobook S 15, à moins de souhaiter coder dans des interfaces très (très !) bas niveau. En effet, si le Secure Boot de la machine peut être désactivé de manière à démarrer sur un GRUB installé sur une clef USB, charger un noyau Linux est une autre paire de manches. En effet, sur x86, la découverte de la structure des composants intégrés sur une mobale se fait via la communication de tables ACPI par le BIOS, qui indiquent la topologie à utiliser… si cela est possible sur Arm en théorie, Linux est encore loin de supporter la chose parfaitement… et doit donc recourir à des Device Tree, des fichiers propres à chaque machine indiquant à Linux quoi qu’il faut faire. Si ce Device Tree est bien intégré sur les derniers patchs de Linux, ces derniers n’ont pas encore faits leur bonhomme de chemin jusqu’aux distributions grand public. Tentez de booter Ubuntu Arm, et c’est le reboot assuré ! De toute manière, la prise en charge est encore extrêmement sommaire, si bien qu’il est illusoire de vouloir utiliser la machine quotidiennement sous Linux pour le moment.

Double Doc

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