Glorious Model O2 Pro Header

Ultra-légère, sans fil et ultra-rapide : Hardware & Co a testé pour vous la Glorious Model O 2 Pro 4K / 8KHz Edition !

En route vers les glorieux 8 kHz de polling !

Glorious Model O 2 Pro 4K / 8KHz Edition
Nombre de boutons 6
Poids 59 g
Connexion Filaire et sans-fil (2,4 GHz)
Capteur BAMF 2.0 (26 000 DPI)
Polling 8 kHz (filaire) / 4 kHz (Sans fil)
Pilote Glorious CORE
Prix 139,99 €

Dans le monde fort encombré des périphériques pour joueurs, la marque Glorious créée en 2014 (et ouvertement issue de la communauté Reddit — faites ce que vous voulez de cette information) a pour ambition de proposer les innovations dont les joueurs ont besoin pour performer comme ils le souhaitent. Après avoir activement participé au mulot ultraléger en 2019 avec les premières Model O, la firme remet le couvert avec cette Model O 2 Pro 4K / 8 KHz Edition dont le principal argument est d’allier un poids mini de 59 g, un connexion sans fil et une fréquence de polling maximale de 8 KHz (en mode filaire uniquement, sinon 4 KHz) digne des plus grands joueurs professionnels. Et une fois entre nos mains, qu’est-ce que cela donne ? La réponse dans ce dossier !

Prise en main

Une fois dans la main, nous ne sommes pas dépaysés. La forme est on ne peut plus éprouvée, le design tout en rondeur est agréable — une impression renforcée par la douceur du plastique de bonne facture — et le revêtement n’incite pas à la transpiration, même lors d’une vague de chaleur estivale ou une session de jeu prolongée. En revanche, les clics droits et gauches sont fortement audibles et, sans verser dans le « cheap », pourraient déranger un entourage aux oreilles délicates. Le clic molette et celui de la sensibilité est, à l’inverse, plus sourd et plus agréable… à contrario des deux commutateurs du pouce au feeling moins noble, renforcé par le plastique typé ABS utilisé.

Au niveau des mensurations, nous mesurons 126,3 mm de long par 60,6 mm de large et 37,8 mm de haut : des valeurs respectables qui lui permettent de se placer pile-poil dans la main de son testeur du jour, l’extrémité calée dans la paume et les doigts en limite de boutons, sans pour autant avoir besoin de les recourber ni d’agripper le mulot. Le placement des boutons à la base du pouce est lui aussi tout à fait naturel et permet aisément d’actionner l’un ou l’autre sur une simple pression de phalange. Difficile de se tromper avec un design aussi classique !

Notez le profil légèrement concave des boutons principaux : le pied pour maintenir ses doigts centrés sans pour autant faire dans l’excessif.

Il n’y a finalement que le bouton de réglage des DPI qui se retrouve légèrement trop proche du poignet pour pouvoir être activé dans le feu de l’action. Un placement peut-être intentionnel afin d’éviter les frappes par inadvertance, d’autant plus qu’il faut faire défiler tous les profils avant de revenir à sa configuration initiale ! On regrettera également l’absence de bouton sniper pourtant bien pratique surtout vu les DPI du capteur, et l’orientation gaming compétitif du périphérique.

Côté glisse, les patins en PTFE (nom scientifique du Téflon) sont irréprochables et arrivent protégés par un film plastique pour garantir leur intégrité. Leur épaisseur est plus que raisonnable : pas de panique pour leur durabilité !

Pour la 4 K sauce polling, il faut croire que le format « clef USB » n’est pas suffisant pour le dongle !

Si le design général est basique, la souris ne manque cependant pas de bonnes idées. Comme ce port USB-C permettant la recharge et l’utilisation de la souris en mode filaire (une condition obligatoire pour bénéficier des 8 KHz de polling), qui accepte à la fois les câbles standards, mais aussi celui fourni par Glorious, muni de deux ergos permettant de renforcer la connexion, mais perdant au passage sa réversibilité ! Une prise également partagée par le dongle : une cohérence bienvenue qui s’ajoute au cachet général du mulot. D’autant plus que cela signifie que vous avez toujours un câble de charge à portée de main si jamais les 80 h d’autonomie annoncées ne vous suffisent pas (une valeur cohérente avec nos observations, le mulot n’ayant pas été rechargé après son premier cycle durant toute la durée de son test). 

Le mécanisme verrouille bien, tient en place et ne dénote pas à l’œil : c’est validé !

L’intérieur

Vu l’absence de RGB, la conception fait dans la simplicité : un PCB fils déporté pour les boutons latéraux, un canal plastifié transparent pour la LED de charge, épicétout. La batterie affiche 380 MAh pour 3,7 V et est donnée pour 80 heures d’autonomie à 1 KHz de taux de polling, ou 35 heures à 4 kHz. Du côté des switchs, les clicks font usage d’interrupteurs floqués RAESHA, des commutateurs optiques (garants d’un vieillissement sans dégradation des performances) donnés pour 100 millions de frappes (et particulièrement bruyant, rappelons-le !). Pour le clic molette et le bouton de réglage DPI, nous retrouvons du HUANO, sachant que les boutons situé sur la base du pouce ne portent, eux, aucune référence.

Sur le PCB principal, nous retrouvons le capteur BAMF V2 annoncé (basé sur un PixArt PAW3395) ainsi qu’un SoC de chez Nordic Semiconductor, le nRF52840, chargé d’effectuer la communication avec le dongle. Surprise ! Le bousin est annoncé comme supportant le Bluetooth (en 5,3), alors que la Glorious Model O 2 PRO 4K / 8KHz Edition (merci pour la taille du nom !) n’en est pas équipé. Certes, la belle fonctionne déjà en filaire et le polling de 4 KHz aurait été complètement caduc dans ce cas d’usage, mais nous aurions toujours préféré voir la dent bleue intégrée au cas où. Du côté du microcontrôleur, un CH32V307 de chez Nanjing Qinheng Microelectronics officie, qui a la particularité d’utiliser le jeu d’instruction libre RISC-V : un moyen pratique de s’épargner la licence Arm, et ainsi réduire les coûts !

Les pilotes

Pour paramétrer le mulot et mettre à jour son micrologiciel, la Model O 2 Pro nous offre son logiciel perso nommé Glorious Core. Bien que le français soit disponible, nous préférons toutefois la version (originale ?) anglaise du fait de traductions plus ou moins fantaisies : pas sûr que le « taux de rapport » soit du plus explicite (pour le polling) ni le remplacement littéral de DPI en PPP (Pixels Par Pouce, une traduction certes correcte, mais inutilisée dans le contexte des souris en pratique), ou encore le mignon « Registre » pour « s’enregistrer ». À cela se rajoutent certains débordements de zones de textes assez disgracieux du fait du verbiage plus important dans la langue de Molière : dommage. Rien de grave néanmoins, l’outil est suffisamment clair et simple pour comprendre quel réglage correspond à quoi en pratique.

Glorious Model O2 GreetingGlorious Model O2 Global Settings

Accueil et réglages généraux

Mis à part ces questions de vocabulaires, l’outil est simple sans être simpliste, les menus cohérents et les fonctionnalités attendues (réglage de la sensibilité, des macros, des profils, de la fréquence de polling et même de la distance de détection du tapis de souris !) présentes et clairement accessibles.

En ce qui concerne l’empreinte mémoire du logiciel, Glorious CORE ne fait pas dans l’économie avec 350 Mio de RAM dévorés sur notre machine de test (Windows 10 / 64 Gio de RAM), et ce, que la fenêtre de configuration soit ouverte ou non. Pour donner un point de comparaison, Corsair iCUE (qui est loin d’être exemplaire en matière d’économie) affiche dans les 360 Mio ! Fort heureusement, il est tout à fait possible de quitter complètement l’utilitaire à partir de l’icône située dans la barre de notification, libérant toute la mémoire sans perte de fonctionnalité (les profils étant sauvegardés dans la mémoire interne du mulot).

Tâche Consommation RAM
Utilitaire ouvert 350 Mio
Services en arrière-plan
(utilitaire fermé)

Le procédé de mise à jour du firmware est théoriquement simple, mais se complique en pratique puisque Glorious CORE réclame que la souris et le dongle soit tout deux connectés, une chose qui nécessitera un câble USB-C supplémentaire et quelques tentatives infructueuses avant de réussir le flash. Néanmoins, l’opération est rapide et nous n’avons pas constaté de bug lors de l’utilisation du mulot : rien de rédhibitoire à ce niveau-là.

8 KHz de polling, vraiment utiles ?

Pour comprendre l’intérêt d’un taux de polling aussi élevé, revenons à la base : qu’est-ce que le polling ? Pour communiquer avec votre PC, un périphérique doit se signaler au processeur, et là deux choix sont possibles : les interruptions ou le polling (sondage). Dans le premier cas, c’est au contrôleur du périphérique de signaler un changement, entraînant un arrêt de la tâche en cours du programme pour traiter l’interruption, puis un retour à la normale. Dans le cas du polling, le CPU gère tranquillement sa vie et va venir vérifier à intervalles réguliers l’état du bus ; un bit indiquant simplement si une nouvelle valeur doit être traitée ou non. Dans le cas de l’USB, il faut sonder, et cette fréquence de polling correspond à la fréquence maximal supportée par la souris pour reporter au CPU une nouvelle valeur : un déplacement ou un clic. Plus la fréquence est élevée, plus le temps entre deux mesure est faible, et donc plus la souris peut être précise dans des mouvements (très) rapides, et moins la latence entre un clic et sa prise en compte par le système est grande… Au détriment de la charge processeur, qui augmente fatalement quand ce dernier doit aller papoter plus souvent avec l’USB.

Pour atteindre le plus haut niveau (8 kHz), Glorious conseille un écran 144 Hz minimum pour ce réglage, et un CPU Intel de 9ème génération : un signe clair de la part du constructeur lui-même que la fonctionnalité n’est ni utile ni exploitable pour tous. Pour en avoir le cœur net, une installation mesurant la latence de bout en bout aurait été idéale… mais nous n’avions pas cela sous la main. À la place, votre serviteur a plutôt réalisé une expérience simple : mesuré son temps de réaction sur un exercice composé de 10 répétitions d’un click sur un déclencheur précis (une forme qui passe de rouge à vert) via ce site. Pas du plus impartial, puisque le navigateur repose sur du JavaScript à la précision limitée et l’écran utilisé n’affichait que 60 Hz, mais avec un temps de réaction humain entre 200 ms et 300 ms et assez de répétitions, l’écart peut être mesurable.

Taux de polling Temps de réaction moyen Temps minimum mesuré
8 KHz 198 ms 178 ms
4 KHz 199.5 ms 176 ms
1 KHz 199.8 ms 175 ms
250 Hz 201.5 ms 194 ms

En sortant la calculette, une fréquence de 1 KHz correspond à une valeur mesurée toutes les 1 milliseconde, et 8 KHz une valeur toutes les 0,125 ms... Autant dire que, si le temps de réaction moyen semble corrélé avec le taux de polling, les écarts ne s’alignent pas tout à fait avec ce que la théorie nous dicte. Une parfaite illustration à cela réside dans le temps minimum, réalisé à 1 kHz (le standard des souris pour joueurs, et de l’USB EHCI) : l’humain est dans notre cas le facteur limitant bien avant la souris ! Pour autant, cela ne signifie pas que le taux n’est pas correct, puisque nous avons mesuré le taux de polling à l’aide de l’utilitaire Mouse Rate Checker (il faut alors penser à ne pas afficher en temps réel le taux de polling, sous peine de le limiter !), et confirmons l’exactitude de la fiche technique : le 8K est capable d’envoyer ses infos à 8 kHz (même sur un Windows Arm !), et, en sans-fil, nous relevons également les 4 kHz attendus. Notez qu’un test du polling en navigateur n’a pas été pas concluant en pratique pour détecter un tel niveau de précision (et envoyer une telle charge à l’OS) dès lors que la barrière des 1-2 kHz est dépassée.

Il faut dire que notre test de latence n’est pas là où un taux de polling aussi élevé brillera, mais plus au niveau de la précision/fluidité de mouvements très rapides du pointeur, typique de FPS compétitifs notamment. Néanmoins, nous n’avons pas constaté une amélioration de notre skill en utilisant ce mulot (sans grande surprise !). En revanche, un joueur de haute ligue sur une fibre optique de compétition et un écran ultra rapide et ultra-réactif fera (peut-être) la différence (particulièrement dans la précision du pointeur, non mesurée ici)… en attendant, pour le quidam moyen, bien d’autres sources d’imprécision existent que le polling de votre souris.

Et sous Linux ?

Bien que la souris soit officiellement annoncée comme compatible Linux, le driver n’est pas installable (enfin, l’opération est toujours possible via Wine, mais le bouzin n’est pas détecté), ce qui signifie que vous êtes limités aux profils d’origines. Largement de quoi se satisfaire du mulot (d’autant plus du fait de l’absence de RGB) et des 1 KHz de polling présents par défaut, ainsi que des deux modes filaire et sans-fil… mais nous aurions (toujours !) préféré davantage.

 Le mot de la fin

Que reste-t-il dans nos mémoires à la suite du passage de cette Glorious Model O 2 Pro 4K / 8KHz Edition ? Une souris de qualité sans nul doute, bien finie et facile à prendre en main, alliant performance et absence de connexion filaire. Vaut-elle pour autant le coup à son tarif conseillé de 139,99 € ? Certainement pas, mais son street price est déjà bien en dessous de ce montant, la belle étant affichée à 86,99 € sur Mama Zone à l’heure où nous écrivons ces lignes — comme c’est souvent le cas des périphériques.
Si vous êtes certains de bénéficier du taux de polling de 4 KHz en sans caractère sans fil, les alternatives sont bien plus restreintes mais usuellement plus coûteuses. En revanche, la Razer DeathAdder V3 saura vous offrir cette même fréquence en retirant le côté sans-fil, pour un prix conseillé de 79,99 €, sans compter les promotions la faisant tomber quelque 20 roros moins chers ; ou encore les Lift de NZXT que Guigui vous testait ici. Plus récemment, les M64 Pro et M68 Pro de Cherry apportent 8 KHz en sans-fil si la technologie est votre seul motif d'achat. Et si vous êtes raides du profil classique de cette Model O 2 Pro et phobiques des fils, alors la version non-4K vous permettra d’économiser quelques 10 euros sur le street prix, ce que nous vous conseillons hors besoin extrêmement spécifique.

Glorious Logo

Nous remercions Glorious pour la mise à disposition de notre exemplaire de test

Double Doc

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