Catalogue des droits
Nous allons tenter de les détailler un par un ci-dessous, parce qu'il y en a quand même un joli nombre, et c'est tant mieux.
Bon, OK, peut-être pas tant que ça...
Droit à l'information
Un organisme qui traite vos données personnelles est tenu de vous exposer de façon claire et concise ce qu'il en fait (les finalités du traitement), quelles données sont concernées (à encore plus forte raison s'ils s'agit de données sensibles), pourquoi il le fait (la base légale), combien de temps il les garde (la durée de conservation), qui pourra accéder à ces données (dans le cas où elles seraient transmises à des tiers) et ce que vous pouvez faire pour exercer vos droits (notamment une adresse de contact et un lien vers la CNIL).
C'est pour cette raison que toute visite sur un nouveau site web vous colle un formulaire : il est nécessaire que, en une seule page, un visiteur qui n'est pas un expert de ces sujets puisse comprendre exactement ce à quoi il consent, si il décide de consentir. En clair : pas de charabia ni de tournures ampoulées. Vous l'avez sans doute constaté pour peu que vous ayez essayé une fois ou deux de lire des pages de politique des données personnelles, rares sont les sites réellement en conformité.
Droit d'opposition
Droit d'accès
C'était pas très clair jusque là ? Vos données vous appartiennent, même celles que vous avez confiées à des tiers ! Ainsi, à tout moment, vous pouvez demander d'obtenir la communication, dans un format compréhensible, de vos données personnelles collectées (par un site web, ou autre). Ce n'est pas par altruisme ni même par argument marketing que Google vous permet de consulter l'ensemble des données qui vous concernent et dont il dispose, c'est la loi. Lors de cette communication, l'organisme devra vous renseigner sur tous les éléments énumérés plus haut dans la section "droit à l'information". Là aussi, gardez une trace de vos demandes et saisissez la CNIL en cas de manquement.
Droit de rectification
Petit frère du droit d'accès, si vous vous apercevez que les informations collectées à votre endroit s'avèrent inexactes, vous pouvez exiger qu'elles soient rectifiées ou complétées, et que ces modifications soient communiquées aux autres destinataires de ces données. Cela peut concerner un complément d'adresse, une erreur sur votre âge, votre nom... Traces, 30 jours, CNIL, manquements, vous avez compris le truc.
Droit à la portabilité des données
Plus récent, celui-ci me semble moins connu et est pourtant au cœur de différents débats d'actualité, notamment par rapport aux réseaux sociaux qui refuseraient de s'y conformer pour éviter de perdre leurs utilisateurs (oui Marc Z., c'est de toi que j'cause). Il s'agit tout simplement d'un droit à récupérer toutes les données que vous avez pu saisir ou communiquer à une plateforme, dans un format "structuré, couramment utilisé et lisible par une machine", sans avoir besoin d'acquérir une licence payante (formats interopérables de type .csv, .json, .vcf, .xls, etc.).
Et vous pouvez en faire absolument ce qui vous chante voire même, si la chose est techniquement possible, demander à l'organisme de transmettre directement vos données à l'organisme de votre choix. Toutes les données n'étant pas portables, cela concerne tout de même un champ un peu moins large que le droit d'accès. Comme d'hab', en cas de problème, direction CNIL.
Droit à l'oubli (déréférencement et effacement)
Droit à une intervention humaine
En 2023, ce droit-là est presque surprenant. Pourvu qu'il perdure ! Il s'agit d'un droit de s'opposer, dans la plupart des cas, à ce que des décisions soient prises par un algorithme, grâce à un profilage de vos données, et susceptibles de produire des effets juridiques (banque qui vous refuse un crédit ? orientation sur parcoursup ?), sans intervention humaine. A tout le moins, de vous garantir le droit d'exprimer votre point de vue et contester la décision. Comme il est assez complexe et dispose d'un grand nombre d'exception, je vous invite à en lire davantage sur un site que vous pouvez manquer en cas de saisie de traces.
Pour tous ces droits énumérés, notez que ce n'est jamais une bonne idée d'en abuser volontairement : si vous créez un compte sur un site, demandez sa suppression, en recréez un, redemandez sa suppression et le faites trente fois en deux semaines, non-seulement l'organisme ne sera pas tenu de donner suite mais est également susceptible de se retourner contre vous.
