TSMC : un coup de pression du président Trump pour mettre en avant Intel ?

Ces 11 et 12 février 2025, TSMC a délocalisé un conseil d'administration aux États-Unis. Un évènement puisque c'est la toute première fois que TSMC fait une telle chose, alors que la société n'est pas de toute jeunesse puisqu'elle a été créée en 1987, elle va d'ailleurs fêter ses 38 ans la semaine prochaine. Beaucoup s'attendaient à des décisions fortes de la part de TSMC alors que le président Trump brandit la menace de droits de douane énormes depuis un moment. Pourtant, la montagne semble avoir accouché d'une souris, et il ne ressort publiquement quasiment rien de ces deux jours, en tout cas pas d'investissements majeurs par rapport à ceux déjà auparavant décidés par TSMC. Selon le site Digitimes Asia, c'est parce que des tractations secrètes se seraient en fait déroulées à l'abri des regards de ces deux jours, avec à la clé un gros coup de pression porté par l'administration américaine auquel TSMC n'aurait pas pu répondre en un si court laps de temps...

Mais alors, que se serait-il donc dit en coulisses ? On sort bien sûr les pincettes comme rien d'officiel ne confirme cela pour l'heure, mais l'administration de Trump aurait donc proposé les trois choix suivants à TSMC, pas un de plus :

Choix 1 : TSMC s'investit pleinement et sans restriction aux États-Unis et accepte de créer une usine dédiée au packaging, afin qu'elle puisse fabriquer de A à Z des puces fonctionnelles sur le sol américain, du wafer jusqu'au produit fini.

Choix 2 : TSMC se joint au gouvernement états-unien et à d'autres grandes compagnies pour investir massivement dans Intel et sa fonderie via une coentreprise, avec du côté de TSMC un transfert de technologies et apport d'expertise vers Intel et sa fonderie.

Choix 3 : TSMC délègue à Intel toute la partie postproduction et packaging de ses puces sur le sol états-unien.

Il s'agit clairement donc d'un coup de pression, car le choix numéro 1 correspond a ce que Donald Trump essaie d'obtenir depuis un moment déjà, mais que refuse TSMC depuis le début notamment, car la firme n'y voit que des pertes financières, en matière à la fois d'investissements à concéder et de coût de la main-d'œuvre aux États-Unis par rapport à l'Asie. Le choix numéro 2 ferait lui briller le gouvernement de Trump en le rendant acteur en tant qu'investisseur de la coentreprise formée et révolutionnerait potentiellement Intel, au-delà du raisonnable trouveront sans doute certains, tant la proposition semble "forte". On remarquera que si le choix numéro 3 était choisi, cela signifierait qu'Intel pourrait se retrouver à finaliser les productions pour des rivaux comme Apple ou AMD par exemple, dans une situation qui lui serait sans doute financièrement très profitable puisqu'Intel a déjà des capacités de postproduction et de packaging bien au point.