Pas de chance pour Microsoft ni pour Activision-Blizzard, alors que leur affaire d’une valeur immédiate de 69 milliards de dollars avait pris un tournant positif assez récemment outre-Manche et dans la foulée au Japon également, voilà que le vent a complètement tourné au Royaume-Uni ! En effet, l’autorité britannique de la concurrence et des marchés (The United Kingdom Competition and Markets Authority ou UK-CMA) — dont l’enquête n’était pas terminée, rappelons-le, son accord précédent n’était que provisoire — a en fin de compte pris la décision définitive de bloquer net l’acquisition d’Activision-Blizzard par Microsoft !
Pourquoi ? Pour faire simple, la UK-CMA a conclu que Microsoft est déjà de manière générale trop important sur le marché. Elle craint notamment que l’acquisition de la propriété d’Activision-Blizzard, combinée aux larges écosystèmes Xbox et Windows, puisse renforcer les avantages de Microsoft Azure (qui est l’un des trois principaux services de cloud computing du marché) et donner à Microsoft la possibilité de saper la concurrence et les innovations. Selon l’autorité, ce n’est pas ce dont a besoin le marché du cloud gaming, mais plutôt de liberté et de concurrence pour stimuler l’innovation et le choix. Dans cette optique et afin que le client puisse en sortir vraiment gagnant, il faut donc laisser la dynamique concurrentielle actuelle continuer à faire son travail. Les concessions concédées par Microsoft n’ont donc pas été suffisantes. De plus, elles auraient apparemment nécessité examens et surveillance constants par l’autorité de régulation. Enfin, quand bien même il y aurait des bénéfices pour les clients d'avoir les titres d'Activision-Blizzard sur le Game Pass, Microsoft n'en serait que plus incité à en augmenter le prix...
UK CMA also says that, while it's a benefit to consumers that Activision games would end up on Game Pass, Microsoft would have all the incentives to increase Game Pass prices, ultimately harming consumers: pic.twitter.com/V2Pd7oyweV
— CharlieIntel (@charlieINTEL) April 26, 2023
We remain fully committed to our acquisition with @ATVI_AB and will appeal today's determination by the CMA. Here's our statement. pic.twitter.com/ylvDP5RUqQ
— Brad Smith (@BradSmi) April 26, 2023
The CMA’s report today is a major setback for the UK’s ambitions to be a tech hub, and we will work with Microsoft to reverse it on appeal.
— Lulu Cheng Meservey (@lulumeservey) April 26, 2023
This report is also a disservice to UK citizens, who face increasingly dire economic prospects, and we will need to reassess our growth…
Et maintenant ? La fin ? Non, pas forcément. Microsoft et Activision-Blizzard ont évidemment fait part de leur déception, avec des déclarations publiques assez brèves et directes. Les réponses de l’un et de l’autre laissent clairement entendre que les entreprises ne sont pas prêtes à lâcher l’affaire, il s’agira donc de tenter de renverser la décision lors d’un appel. Ce retournement de situation est tout de même assez intéressant, alors que des rumeurs affirmaient encore quelques heures avant la nouvelle que la UK-CMA se préparait à donner son accord… Il se disait aussi que Microsoft pourrait alors chercher à compléter l’acquisition sans l’aval de la FTC aux USA, en sachant que l’idée était de lancer les négociations avec la FTC après avoir obtenu une décision définitive (positive) en Europe et au Royaume-Uni, sans doute dans l’espoir de pouvoir s’en servir d’exemple pour faire pencher la balance en faveur de l’acquisition. Mais voilà qui promet d’être un peu (beaucoup) plus dur à faire maintenant. À voir également quelle influence la décision britannique pourrait à présent éventuellement avoir sur celle de l’Europe…
Le dossiers de la FTC étant toujours aussi "vide", la position de UK-CMA influe uniquement dans l'optique d'un rachat "clean". Comme il a déjà été évoqué il y a quelques temps, Microsoft a toujours moyen d'exclure la zone UK des produits qui posent problème. Dans ce cas j'imagine que la CMA n'a plus la même influence. Ce serait un moyen plutôt extrême de la part de MS mais why not? il y a tellement de pognon en jeu.
Je ne fais que des supposition. Déjà de base je ne comprends pas vraiment le principe. Tant il a tellement de secteurs comme la vente en ligne et Amazon qui a bien tout explosé sur son passage sans que personne ne lui casse les couilles, on peut aussi en parler de l'effet anti-concurrentiel de cette plateforme? et pourtant... c'est peut être totalement diffèrent?