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Quant les choses ne vont pas trop bien à domicile, rien ne vaut de regarder ce qui marche bien ailleurs. En l'occurrence, la Corée du Sud aimerait s'inspirer un peu plus de la réussite taïwanaise dans le semiconducteur...

Lors d’un séminaire organisé par la NAEK (Académie nationale d’ingénierie de Corée), des membres de l’industrie et des universités sud-coréennes ont proposé la création d’un fondeur financé par le gouvernement nommé KSMC (Korea Semiconductor Manufacturing Group), inspiré du modèle taïwanais et de TSMC en particulier. L’objectif premier de l’initiative est de répondre aux nombreux défis auxquels l’industrie locale du semiconducteur doit actuellement faire face et résoudre certaines faiblesses structurelles.

Par exemple, il y a le problème d’une dépendance trop forte à l’égard des procédés avancés de Samsung, ceux de 10 nm et moins, et il n’existe pour le moment pas vraiment d’industrie pour les procédés plus matures dans le pays. Un manque de diversité qui limite les plus petites entreprises, y compris fabless, à s’établir et à prospérer dans le pays. C’est tout l’inverse à Taïwan, où les technologies avancées du géant TSMC sont parfaitement complétées par des fondeurs tels qu’UMC et PSMC qui se sont investis essentiellement dans les technologies matures et spécialisées, le tout au cœur d’un vaste écosystème composé de nombreuses entreprises fabless. Enfin, la Corée du Sud a beau être le plus grand producteur de mémoire au monde, elle ne cesserait de prendre du retard en matière de processus logiques et de conception. Les experts du séminaire ont également souligné le manque d’attractivité des investissements locaux dans le domaine, la faible croissance des acteurs sans usines, la pénurie de talents et des réglementations trop restrictives. Bref, selon eux, il est urgent de changer tout ça, d’autant plus que c’est la Chine qui domine en ce moment le semiconducteur mature, ce qui ne plait pas à tout le monde et certainement pas à Washington !

La Semiconductor Industry Association a ainsi appelé au lancement d’un projet sur le long terme avec un investissement initial de 13,9 milliards de dollars pour créer KSMC, soulignant que celui-ci pourrait se traduire par des gains économiques de 208,7 milliards de dollars d’ici à 2045. Le plan est de créer un nouvel écosystème, avec une offre plus diversifiée de processus matures et avancés, et un meilleur équilibre entre fonderies et constructeurs fabless, pour favoriser autant la croissance des petites que des grosses entreprises. En somme, répliquer ce que Taïwan a fait avec TSMC, qui, rappelons-le, a été fondé avec la participation de Morris Chang, certes, mais à l’initiative et l’invitation du gouvernement taïwanais dans les années 80, après avoir constaté le potentiel de l’industrie du semiconducteur. 

Cependant, 13,9 milliards de dollars paraissent bien peu pour ce type de projet. Des inquiétudes ont également été soulevées quant à la capacité pour une entreprise publique telle que KSMC à gérer des technologies avancées. Pour faciliter certains travaux, le PDG de SK Hynix a proposé de réaffecter certaines des installations plus anciennes de Samsung. Il n’a pas été dit ce que ce dernier a pensé de cette suggestion, mais ce n’est pas comme si SK Hynix avait suggéré de scinder Samsung et Samsung Foundry, hein. Le même individu a également dit qu’il faut soutenir directement la fourniture de matériaux, de pièces et d’équipements indispensables en particulier aux grandes entreprises, mais qui sont actuellement principalement sourcés au Japon et à Taïwan. 

Un vaste projet encore largement en gestation et a priori guère plus qu’une idée pour l’instant. Mais ça n’en reste pas moins une affaire à suivre ! (Source : Korea Biz Wire, via Tom’s)

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Matt


  • C'est aussi un moyen pour la Corée-du-Sud d'assurer la pérennité de la protection des Etats-Unis vis-à-vis de l'axe Chine/Corée-du-Nord ? Alors que l'investiture de Donald-Trump approche et qu'il persiste des doutes persistes sur sa volonté d'autant investir l'armée US vis-à-vis de ses alliés.

    Les années Covid et les conséquences sur l'industrie US et Européenne ont montré à quel point on pouvait subir de longue et couteuse pénurie de composants. Les States , l'Allemagne et Israel ont notamment négocier pour avoir sur leurs sols TSMC ou Intel. 

    TSMC est une société à part, elle à été créer lors de la démocratisation de l'ordinateur individuel alors que les States était leader, afin d'obliger les Etats-Unis à défendre Taïwan face à la Chine. Avec une société leader en capacité de produire en masse des dernières générations de puces US. Les Etats-Unis versent chaque année des centaines de millions de dollars en équipement militaire pour dissuader la Chine d'attaquer Taïwan p. 

    C'est donc difficile d'imaginer que la Corée-du-Sud veut comme les States, une usine TSMC mais sans l'arrière pensée, qu'ils font ça pour ne plus douter que Donald-Trump ne change quelque chose aux faits que l'armée US protège leurs pays, en outre, ils sont à environ 2100 km de la Chine.

    • Il n'est pas question d'avoir une usine TSMC, mais de créer un nouveau fondeur coréen. 

      • Ils ont raison d'essayer d'obtenir les fruits d'une concurrence plus seine mais même avec un second vendeur, un oligopole avec si peu de sociétés, c'est le risque à long terme de collusion sur les prix. Combien d'années il faudra pour rattraper un tissu d'entreprises dont l'essentiel dépend des volumes d'achat du géant ou encore de bâtir un tel réseau qui va jusqu'aux consommateurs ? Entre ne rien faire et bouger, ils ont raison mais il faudrait aller très vite, en ont-il les moyens ?

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