Arm et Qualcomm sont actuellement occupés à régler leurs comptes devant le tribunal fédéral du Delaware. Une dispute ayant démarré il y a deux ans et avec potentiellement beaucoup d’enjeux, d’autant plus qu’elle est une première ! L’origine du conflit est l’usage de la licence Arm et l’exploitation des architectures de Nuvia, achetée en 2021 par Qualcomm. Selon Arm, il en a découlé une violation des accords de licences en place, puisque Qualcomm n’a pas honoré les redevances de Nuvia pour l’usage des conceptions de la startup dans ses derniers SoC. Ainsi, l’objectif maintenant est de déterminer si les accords existants entre Qualcomm et Arm s’étendent aux conceptions de puces de Nuvia après l’acquisition. À savoir que le taux de redevance de Nuvia serait proportionnellement bien plus élevé par rapport au taux préférentiel dont bénéficie encore à ce jour Qualcomm, si l’on en croit des documents dévoilés au procès. Qualcomm paye environ 300 millions de dollars de frais à Arm chaque année, ce qui est effectivement assez peu par rapport à son revenu annuel (35 milliards en 2023). Le manque à gagner pour Arm serait de 50 millions de dollars, une goutte d’eau pour l’un comme pour l’autre d’un point de vue financier. Visiblement, il y a aussi autre chose à l’œuvre ici...
En tout cas, a priori pas intéressée par l’argent, Arm ne réclame pas de dommage pécuniaire, mais exige en revanche la destruction pure et simple des conceptions de Nuvia. En somme, faire un exemple ? Celui-ci pourrait s’avérer problématique pour Qualcomm et le futur des PC Arm, particulièrement sur le marché des laptops. D’ailleurs, Arm a pris les devant et prévenu certains des gros clients de Qualcomm, notamment Samsung, du risque de "perturbation" en cas de destruction des designs de Nuvia. Rappelons aussi que la licence Arm de Qualcomm devrait théoriquement s’achever d’ici à une semaine... Qualcomm se défend en affirmant qu’Arm affronte un concurrent potentiel plus qu’un client et a avancé pour preuve des documents préparés par le PDG d’Arm pour le conseil d’administration et décrivant une stratégie destinée à lancer Arm dans la conception de puces. Une telle réorientation aurait effectivement pour conséquence de mettre Arm en concurrence avec bon nombre de ses licenciés actuels. Cette hypothèse avait déjà été soulevée l’année dernière. René Haas, le PDG d’Arm a simplement déclaré que son entreprise ne fabrique pas de puces et ne s’est jamais lancé sur ce segment. En revanche, il a ajouté toujours penser au futur et envisager les différentes stratégies possibles... Quant aux courriers envoyés aux clients de Qualcomm. Haas a expliqué qu’ils étaient nécessaires face aux nombreuses interrogations chez les clients et partenaires.
Bon, ce n’est pas encore fini tout ça, mais on touche au bout. Il est prévu qu’Arm appelle aujourd’hui ses derniers témoins et soumette ses derniers éléments. De son côté, Qualcomm pourrait appeler son PDG Cristiano Amon à la barre. Le juge a indiqué que le jury - constitués de 8 personnes - pourrait commencer ses délibérations dès ce jeudi. Suspense ! (Source : Reuters)
ARM orchestre elle même la dévalorisation des archis ARM.
C'est les acteurs RISCK-V qui vont pouvoir se frotter les mains.