Prise en main
Dès les premiers instants, le caractère "joueur" du ROG Phone 9 Pro saute aux yeux. Déjà, son design tranche radicalement avec la sobriété industrielle habituelle, que nous avions par exemple pu voir sur le Galaxy S24+, et pas seulement du fait du logo dorsal animé sur lequel nous reviendrons. Ensuite, ASUS n’a pas lésiné sur son retour haptique, bien plus franc et puissant que sur les téléphones concurrents. De quoi donner l’impression d’un "vrai téléphone pour les vrais joueurs" qui, bien qu’un peu caricaturale, apporte une diversité bienvenue dans la jungle des smartphones.
Au niveau des courbes, ASUS a soigné sa copie. Bien que cerclé de plastique, le téléphone respire la qualité et la solidité. Les finitions sont impeccables, et l’appareil regorge de petits détails tels les logos ROG sur la face droite recouvrant les boutons capacitifs ("Air Trigger"), invisibles de l’extérieure, mais permettant soit d’y associer un raccourci (lacement d’application, mode turbo, etc.), soit d’y affecter une pression d’un endroit spécifique de l’écran ; ce qui est bien pratique en jeu pour s’en servir comme raccourcis sans pour autant paramétrer le téléphone comme une manette.
Dans la même veine, le dos de l’appareil est orné d’un motif brillant et de diverses écritures faisant référence à ASUS, ROG et le numéro 9. Comme sous l’écrasante majorité des téléphones, le capteur photo triobjectif ressort dans un relief indiscret empêchant de le reposer totalement à l’horizontale. Ici aussi, une inscription ROG ainsi qu’un insert "GL, HF" (Good Luck, Have Fun, slogan de début de partie) rappellent la clientèle joueuse ciblée par l’ordiphone. Sur la tranche gauche, un second port USB-C permet la recharge et la connexion d’un système de refroidissement dédié (plus de détails à son sujet dans les pages suivantes) lors des utilisations en mode paysage : bien pratique !
Enfin, la machine intègre le AniMe Vision, un logo animé ici via une matrice de LED blanches (27x19) soulignées d’un bandeau rouge (27x5). Ce dernier permet d’afficher des logos personnalisables ainsi que des informations sur l’appareil : nombre de notifications, niveau de batterie, compte à rebours lors de prise de vues, etc. Son intégration est impeccable tant il est impossible de distinguer leur présence une fois désactivées ; d’autant plus que l’appareil reste agréable à l’œil que ces loupiottes soient actives ou non. Dans le premier cas, nul doute que vous vous attirerez divers commentaires de vos collègues. Dans un monde où les smartphones se ressemblent de plus en plus, le ROG Phone vous permettra à coup sûr de vous démarquer, et pour les bonnes raisons.
Côté écran
Comme l’intégralité des téléphones haut de gamme, les ROG Phone 9 Pro arbore une dalle AMOLED, plus précisément en FullHD+ (1080 x 2400 px). Un choix tout à fait sensé, puisqu’une définition supérieure aurait donné trop de fil à retordre à la partie graphique une fois en jeux, surtout pour nourrir les 185 Hz maximum de fréquence de rafraîchissement ! Avec 2 500 nits selon la fiche technique (non mesurés par nos soins), l’écran reste parfaitement lisible au soleil. Enfin, l’agencement des sous-pixels est — une fois encore — de type pentile avec une surreprésentation du vert.
Un bundle généreux
Dans cette version "Edition", le ROG Phone est accompagné de bon nombre d’accessoires. Son chargeur, de 65 watts (!?), en USB type-C et au câble amovible, un module de refroidissement nommé AeroActive Cooler X Pro - sur lequel nous reviendrons en détail à l’occasion d’une page dédiée —, deux coques et un petit étui à destination du refroidisseur.
Les deux coques suivent la même philosophie de design que le terminal : du plastique de qualité, un revêtement légèrement rugueux et des jeux de texture faisant apparaître divers rappels de la gamme ROG. On notera, sur la face interne, les curieuses mentions "USB Type-C" et "Audio Jack" — comme si les utilisateurs ignoraient à quoi ressemblent ces connectiques ?
D’apparence similaire, une des deux protections présente un large trou en son centre, de manière à permettre d’y fixer l’AeroActive Cooler X Pro sans être obligé d’ôter la coque. Bine pensé, certes, mais nous nous demandons alors ce qu’il en est de l’effet protecteur de la belle en situation réelle. Un test que nous n’avons point risqué vu le prix de l’appareil !
Côté logiciel
Le ROG Phone 9 Pro a été testé moulinant sous le build WW_35.1810.1810.411 (Android 15) de sa ROM. Au niveau de l’interface, ASUS a pris le partie de la personnalisation avec la possibilité de changer divers écrans (verrouillage, notification, application "paramètres") pour une interprétation revue par la marque. Point positif : si cela ne vous plaît pas, vous pouvez toujours opter pour la version Android native : un très bon point pour les utilisateurs.
Dans sa surcouche, ASUS a également rajouté quelques utilitaires bien pratiques, citons par exemple "Video Genie", qui permet à une application de lecture vidéo de continuer à fonctionner en arrière plan et une fois l’appareil verrouillé, même si cela vous est normalement interdit ; ou encore un compteur de FPS et de charge CPU/GPU s’activant automatiquement en jeu. Dans les deux cas, le travail est soigné et nous n’avons relevé aucun bug à l’usage. Bravo !
En revanche, nous notons la curieuse absence du menu de réglage des optimisations de la batterie (comprenez, de permission d’exécution ou non en arrière-plan des applications) : pas bien pratique pour changer de launcher. Heureusement, ADB est tout-puissant et nous permet de tout de même accéder à ce paramètre… mais en ligne de commande.
En revanche, les personnalisations ne s’arrêtent pas là : ASUS a également intégré quelques applications maison pour vous faciliter la vie (enfin. via l’utilisation de leurs propres solutions) : AI Article Summary, pour lancer un LLM en local ou dans les nuages et effectuer des tâches de résumé, GlideX pour partager des données entre appareils, Armoury Crate pour personnaliser divers paramètres et profils de jeux, AniMe Play pour lancer des jeux en utilisant la matrice LED comme écran — rien de mieux qu’un dinosaure side scroller pour impressionner vos amis — ou encore une application pour personnaliser vos thèmes.
Si le ROG Phone 9 Pro a été exemplaire sur tous les titres récents que nous avons essayés, tout n’est cependant pas parfait. En effet, sous Life is Strange, no détectons sur certaines scènes des soucis de mauvaise prise en compte du chevauchement des objets, et certains paramètres de Dolphin mènent à des artefacts sur les textures. Cependant, le Rog Phone 9 Pro n’est pas le seul produit concerné, le souci se situant vraisemblablement soit dans les moteurs de rendu obsolètes, soit dans le firmware du GPU encore trop jeune — pas de la faute directement d’ASUS, donc.
C’est est tout pour ces retours utilisateurs, place page suivante aux bons gros benchs tout pleins de chiffres !
