Banniere Turtle Beach Stealth Ultra

Test du fleuron de la gamme de manettes de chez Turtle Beach avec la Stealth Ultra. Un gamepad haut de gamme à écran et livré avec housse de transport !

Voici qu'une nouvelle manette Xbox de chez Turtle Beach nous est tombée entre les mains. Vous vous rappelez peut-être que nous avions testé leur React-R qui nous avait positivement surpris pour un modèle d'entrée de gamme. Aujourd'hui c'est sa grande sœur la Stealth Ultra dont nous allons vous parler. C'est du gamepad très haut de gamme, se plaçant en concurrence des Xbox Elite de chez Microsoft et Raikiri Pro de chez ASUS (que nous avons également testé). Outre son côté haut de gamme, si nous avons voulu la tester quelque temps après sa sortie c'est que cette dernière avait pas mal hypé les joueurs à son annonce (on a un Graph qui rêvait de l'avoir en main avant de partir sur une Xbox Elite), mais avait pris une volée de bois vert à sa sortie à cause de pas mal de problèmes assez peu acceptables sur du produit à ce tarif. Qu'en est-il aujourd'hui ? Voyons pour commencer à quoi elle ressemble :

Turtle Beach Stealth Ultra

Dock de charge, câble long tressé USB Type-C, housse de transport, écran large, bandes RGB, un beau bundle !

Présentation

Chez Turtle Beach, il y a de tout. Leur gamme de produits va de l'entrée de gamme à bas prix au matos très haut de gamme. Très tournée vers l'audio avec du casque gaming, la marque s'est diversifiée avec le temps, proposant maintenant gamepad, hotas, même un volant avec pédalier ou encore du matos pour Streamer. Avec la Stealth Ultra, on est très loin de l'entrée de gamme. C'est du matos vendu 199,99 € par le constructeur sur sa boutique en ligne, qui veut faire la nique aux ténors du milieu. On retrouve donc une manette sans-fil qui peut se connecter via dongle USB, cable USB Type-C ou Bluetooth, dotée d'un écran large ayant une définition sympathique, d'un port combo jack audio avec ampli, de quatre boutons à l'arrière et d'un bouton "+" sur le bas de sa face avant pour configurer la manette via l'écran sans avoir à passer par le logiciel dédié. Sur le papier, elle a tout ce qui se fait de mieux ailleurs et pousse même le vice de s'offrir un affichage de meilleure qualité. De plus, elle embarque en bundle une housse rigide de transport (le dock rentre à l'intérieur) et 4 capuchons de sticks supplémentaires.

Côté format, on est sur du standard Xbox avec 108 x 64 x 158 mm et assez léger avec seulement 246 g sur la balance pour un modèle filaire (sans le fil). Prenons 2 secondes pour bien marquer la chose, seulement 246 g pour une manette sans-fil là où l'on a en général plus de 300 g surtout lorsque cela embarque une grosse batterie et des accessoires type écran. Pour en finir avec la comparaison, une manette de Xbox One mesure 102 x 61 x 153 mm pour 280 g, vous ne serez donc pas dépaysés. Maintenant que l'on en rapidement fait le tour, voyons ce que nous avons en main.

Comme la Clio : "Elle a tout d'une grande !"

Détail

Vue de face, on est sans aucun doute sur une manette Xbox type Elite. Capuchons de stick de qualité, pavé directionnel travaillé et en plus de cela un grip amélioré et un écran pour mieux la configurer. Les boutons sont au format standard, simplement marqués de blanc sous un dôme plastique transparent. On en profite pour présenter le dock qui l'accompagne, équipé d'un port USB (ici peuplé du dongle qui va avec) et qui permet de la poser pour la recharger assez facilement grâce à deux aimants placés dans son dos. Pour l'esthétique de l'ensemble, nous vous laissons en juger tant c'est subjectif, les deux rampes de LED étant configurables via logiciel ou petit écran.

Y a du monde à l'arrière !

À l'arrière, on retrouve 4 boutons P1/P2/P3/P4 configurables (uniquement pour le mode AIM ou des boutons déjà présents sur la manette) très faciles d'accès que l'on soit un joueur mettant un ou deux doigts dans le dos de l'appareil pour le tenir. Les trois points au centre servent à recharger la batterie et correspondent à ceux du dock. Pour les inquiets, les aimants permettront de ne jamais se tromper dans la connexion de ces derniers. Vous pouvez aussi voir deux commutateurs à côté des touches LT et RT qui permettent de basculer d'un mode bouton simple à l'habituelle course progressive que l'on retrouve sur la majorité des manettes. C'est une option intéressante dans les jeux qui ne nécessitent pas de doser l'appui. À noter que dans le cas de la course progressive, elle sera ajustable dans le logiciel fourni.

Un assemblage soigné

Petit zoom sur les tranches haute et basse de l'appareil. En haut, vous trouverez les gâchettes habituelles et un port USB Type-C. On trouve aussi accessibles les deux commutateurs de course des LT/RT. En bas, un jack 3,5 mm pour micro et casque, sans bouton Mute, cette option se retrouvant via l'écran et étant de fait peu aisée à activer. Le son qui en sort est tout à fait correct et c'est un ajout toujours intéressant pour ceux qui n'aiment pas avoir plusieurs fils qui leur trainent dans les pattes.

C'est le moment du démontage, si les Raikiri ne nous l'avaient pas autorisé, la Stealth Ultra se dévoile de bonne grâce, moyennant un peu de patience et d'huile de coude.

Démontage

Il va sans dire que ce que nous faisons ici viendrait ruiner la garantie de votre appareil, nous ne vous conseillons donc pas de le faire à moins que celle-ci soit passée et que vous désiriez changer la batterie ou un autre élément.

Grâce au super outil développé par notre cher Nicolas, voici les étapes de démontage de la Stealth Ultra.

Tout commence avec quatre vis à l'arrière (deux dans les poignées camouflées sous un caoutchouc, deux sous l'autocollant central) et deux à l'avant cachées sous les caches entourant le joystick de gauche et les boutons ABXY. Ces caches de qualité assez faible sont retenus par quatre pattes en plastique assez rigide qui risquent (et ont pour certaines) de casser au démontage faute de pouvoir donner du jeu à l'ensemble et car elles ne sont pas toutes positionnées dans le même angle.

Une fois cette étape passée, vous pourrez retirer le capot arrière et avoir un accès direct à la batterie, posée sur un petit chariot retenu à même le PCB principal dont les soudures sont correctes. La batterie est une 1500 mAh de 3,7 V, un modèle qui offre une excellente autonomie à l'appareil malgré ses DEL et son écran. Associé au dock qui vous permettra de la ranger et de la laisser charger, il faudra vraiment jouer plusieurs jours sans l'y coller pour devoir brancher le câble.

Une fois cette batterie retirée (connectée via une prise 2 broches), il reste à retirer le connecteur de charge (prise 3 broches) et quelques vis pour en retirer le chariot. Avant de pouvoir soulever le PCB, il va cependant falloir détacher les poignées, retenues par 2 vis et 2 connecteurs (2 broches), l'un pour les DEL et l'autre pour les moteurs haptiques. L'ensemble se démonte complètement et se divise même en 2 parties (assemblées via 2 vis), l'une pour aligner un ruban de DEL face au plastique opaque qui vous permettra d'en profiter, l'autre pour loger les moteurs. C'est ici encore du plastique assez léger, ce qui explique le faible poids de l'ensemble.

Une fois ceci fait, il reste 2 vis un peu casse-pieds à retirer tout en haut de la manette (légèrement inclinées vers le bas ce qui fait qu'il faudra un tournevis fin pour ne pas forcer sur le PCB) pour arriver à retirer la façade. Une fois celle-ci désassemblée, c'est la bonne surprise pour l'amoureux des belles choses. Pas de contacteurs à dôme pour la Stealth Ultra, chaque bouton utile en jeu du gamepad a le droit à son propre contacteur, même la croix directionnelle. Cela assure un clic franc qui ne laissera pas de doute à l'activation, mais pourra ennuyer ceux qui préfèrent un appareil plus discret. Pour les boutons fonctionnels, c'est du contacteur plus standard et donc plus discret. Comme vous pouvez le voir dans la façade, les boutons ABXY ont le droit à un ressort (très fin) et la croix directionnelle s'en offre un central.

Les plus attentifs auront remarqué 2 câbles partant dans les gâchettes LT et RT. Ces derniers alimentent 2 autres moteurs haptiques qui sont logés dans les gâchettes et sont accessibles via 2 petites vis fixant leur support à l'intérieur de ces dernières.

Nous n'avons pas pu aller plus loin dans le démontage du PCB, ce dernier assemblant plusieurs blocs pour les boutons du haut (autour de l'écran), l'écran (démontable pour les courageux) et la croix directionnelle accompagnée des trois boutons centraux.

Un ensemble qui n'est pas facilement démontable, mais permet de le faire. Nous avons pu remonter le tout sans problème et les 2,5 pattes cassées sur les caches de façade n'ont pas empêché un assemblage correct, qui pourrait devenir plus difficile en cas de nouveau démontage. Disons donc que changer la batterie sera faisable, mais pas forcément aisé, ni trop de fois sans détériorer la face avant de l'appareil.

Pour la qualité d'assemblage, il semblerait qu'à vouloir faire un appareil le plus léger possible, le choix des matériaux en ait pâti. Les plastiques sont fins, assez rigides et pourrons nuire à l'attente de robustesse que certains ont (légitimement) d'un produit premium. Assemblage serré veut aussi dire moins de souplesse et donc plus de risque de casse. Comme on dit dans le bouchonnois : "Faire solide c'est bien, mais faire trop solide ça craint !".

Logiciel

Comme tout produit destiné aux joueurs, il y a une partie logicielle qui va avec. Chez Turtle Beach, ça n'est pas l'éclate. Le constructeur vous oblige à passer par la Microsoft Store pour récupérer son Turtle Beach Control Center 2. Oui, pour la React-R c'était le Control Center premier du nom fonctionnant pour différents appareils du constructeur, pour la Stealth Ultra c'est uniquement via le 2e qui ne reconnait pas la React-R (à part le bouton B qui le ferme).

De plus – logiciel du Microsoft Store oblige – l'on se retrouve avec une application plein écran façon tablette aux marges un peu foireuses (tout du moins sur notre affichage en 1920x1200) dans laquelle il est possible de naviguer à la manette ou à la souris. Une copie à revoir.

Le premier écran affichera le périphérique connecté et le second sera accessible en le sélectionnant. Ce second écran est censé afficher un résumé de la configuration de l'appareil, mais dans les faits il ne se mettra jamais à jour lorsque le gamepad sera configuré via l'application. Bug de jeunesse très certainement. Grâce aux boutons LB/RB il est possible de naviguer entre les onglets également cliquables à la souris et le suivant vous donnera accès à la gestion des profils qui peuvent être directement sauvegardés dans la mémoire embarquée par la manette.

Viennent à la suite les fameux boutons arrière P1/P2/P3/P4 qui sont configurables. Nous ne dirons pas programmables, car ils ne permettent rien d'autre que de remplacer un bouton existant, à part pour l'activation du Pro AIM qui change la précision des joysticks pour qui aurait l'espoir de jouer à un FPS sur PC (notez que cela peut cependant se montrer utile dans un RPG). Ces joysticks sont d'ailleurs configurables dans l'onglet suivant, avec la possibilité de créer une "zone morte" sur ces derniers pour qui voudrait éviter les micromouvements et préfèrerait quelque chose de plus franc. Les gâchettes peuvent aussi être réglées de la sorte, ce qui enlève à un peu à l'intérêt de la course progressive et fait un peu doublon avec les commutateurs permettant de les passer en mode ON/OFF.

Les 3 onglets suivants permettent de configurer les options embarquées dans la Stealth Ultra. Tout d'abord la partie audio avec son petit ampli activable et configurable ainsi que les niveaux d'entrée et de sortie. Côté rétroéclairage, c'est l'habituelle valse des modes et couleurs, avec assez peu de place laissée à la personnalisation cependant. Enfin le 3e permettra de régler la puissance du retour de force via réglage des moteurs haptiques (qui étaient à zéro dans notre cas lors de la première connexion de l'appareil, obligeant à en passer par l'application pour les activer). Ceux du haut étant plus petits, nous avons préféré les régler à moitié, leur bruit étant plus présent.

Finissons sur les 2 onglets essentiels en cas de coup dur. Le System sera la pour calibrer l'appareil (rapidement) et le remettre à zéro au besoin, en plus de permettre de gérer tout ce qui peut émettre de la lumière. Intensité de l'éclairage des DEL (en utilisation ou en charge, car elle clignote lorsqu'elle charge), durée d'allumage de l'écran et temps avant mise en veille lorsque la manette est inactive.

Dans le dernier onglet Firmware (planqué à cause de l'interface particulière), vous pourrez vous assurer que le microcode de la manette et du récepteur sont à jour, point très important puisque la Stealth Ultra a eu une arrivée sur le marché assez mitigée avant qu'une mise à jour vienne corriger quelques problèmes de jeunesse.

Analyse

Turtle Beach Stealth Ultra Gamepad Api

Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. Détectée comme une manette de Xbox, la Stealth Ultra répond parfaitement à toutes nos sollicitations. Les joysticks ont un taux d'erreur que l'on retrouve sur beaucoup de modèles Xbox permettant d'accentuer les diagonales, chaque bouton réagit à la même vitesse et les gâchettes supérieures ou arrière font de même. Les LT/RT ont une course linéaire précise. Lorsqu'on en configure la dead zone via logiciel la différence est notable, tout comme pour les joysticks, donc ça pourra servir à qui en a le besoin. Une fois la petite clenche activée du côté des LT/RT, ils passent de 0 à 100% aussi rapidement qu'un bouton standard.

Testée sur différents types de jeux, la Stealth Ultra s'est montrée tout à fait performante. Son dock permet de la dégainer en un rien de temps, son autonomie dépassant les 24 heures (30 heures sur le papier), vous n'aurez pas de mal à la garder en main toute une journée sans qu'elle faiblisse, son écran vous signalant son niveau de charge pour ne pas être pris au dépourvu. Sa prise en main est agréable, le grip est bon et juste texturé ce qu'il faut pour que ça tienne en main sans avoir la main moite. Largement configurable, agrémentée de 4 moteurs pour le retour haptique, la critiquer semble difficile. On pourra signaler cependant un bruit présent pour les boutons et une course particulière des joysticks à laquelle il faudra s'habituer. Leur départ est un peu difficile, comme s'il fallait passer un palier entre activation légère et moyenne. Sur le papier, elle a tout pour satisfaire l'utilisateur.

Maintenant qu’on a fait le tour de ses caractéristiques, parlons prix. Comme nous le disions en début d'article, son MSRP est à 199,99 € et cela n'en fait pas un modèle accessible à toutes les bourses. Elle se place directement face à la Xbox Elite Série 2 accompagnée de son pack d'accessoires ajoutant 59,90  à l'ardoise (ou environ 11  pour qui se contenterait des gâchettes arrière), on se trouve sur un ensemble à 179,80 €. Le joueur patient pourrait alors trouver intéressant de s'offrir une Xbox Elite Série 2 et d'attendre pour le pack d'accessoires afin d'avoir un appareil complet. Pour avoir quelque chose de plus orienté Gaming, il faudra aller taper chez ASUS avec sa ROG Raikiri Pro qui, si elle est sortie avec un MSRP de 189,90 €, se trouve aujourd'hui pour moins de 160 € dans les bonnes crèmeries. A part l'écran qui est supérieur sur la Stealth Ultra (tant dans l'affichage que dans l'utilisation) et le grip qui semble à l'avantage de cette dernière (mais c'est un terrain subjectif), le modèle d'ASUS propose une expérience proche pour 40 € de moins. Est-ce le prix d'un dock et d'un affichage plus poussé ? Nous vous en laisserons décider.

Conclusion

Banniere Turtle Beach Stealth Ultra

Turtle Beach veut offrir un catalogue complet au joueur en quête d'un périphérique et n'a pas lésiné sur les efforts pour bosser la copie de sa Stealth Ultra. Sur le papier tout y est et son offre semble supérieure à la concurrence. En plus d'un gamepad hautement configurable (bien que certains points soient discutables), vous aurez en bundle un dock de recharge très pratique, une housse de transport pouvant embarquer l'ensemble câble compris et même 4 têtes de joystick de rechange pour assurer la longévité du tout. Quelques points sont améliorables, côté logiciel par exemple, dans la souplesse des joysticks également ou encore dans l'assemblage général, car pour préserver une masse réduite les coques sont très fines et très plastique. Il serait aussi intéressant d'accéder à l'option de mise en sourdine du micro (mute) via un simple bouton comme c'est le cas sur d'autres modèles. Ces points mis à part, nous avons là un gamepad capable de se connecter en 2,4 GHz, Bluetooth ou USB livré avec un bundle plus que généreux et équipé de tout ce qui se fait de mieux technologiquement parlant. Vous y trouverez un large affichage, des commutateurs de qualité sur chaque boutons utiles en jeu, gâchettes comprises (ce qui demande un temps d'adaptation tant ces derniers sont réactifs, mais différents à l'usage), le tout dans une livrée qui fait Gaming sans trop pousser. Le billet à lâcher pour se l'offrir est cependant salé, on paie l'originalité et la longue liste d'options au tarif fort. Bien qu'elle souffre un peu de son mauvais départ aujourd'hui corrigé par mise à jour de firmware, l'appareil a de l'avenir, surtout si une V2 venait corriger les quelques points relevés lors de notre test. Une chasse au bon plan de prévue ?

Ghiom


  • "ce qui demande un temps d'adaptation tant ces derniers sont réactifs, mais différents à l'usage"

    C'est bien dit ! Pour l'avoir eu en main je suis de ceux qui n'ont pas su apprécier la réactivité des touches tant le côté satisfaisant des boutons classiques qui s'enfoncent bien me manquait. Mais je comprends parfaitement l'utilité pour les pros car comme le réglage des gâchettes, cela doit améliorer la réactivité. Cependant le choix est laissé sur les gâchettes. Si il l'était sur tous les boutons cette manette m'aurait comblé. Je dois être trop "noob" pour ce genre de modèle ! 😅

    En tout cas merci pour cet article quali ! ❤️

Un commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User