TEST • La manette React-R de chez Turtle Beach aurait tout d'une grande ?

Nouveau test d'un gamepad dans nos colonnes. C'est une nouvelle fois du format Xbox puisqu'il est conçu par la même boite qui fabrique le système d'exploitation le plus utilisé au monde (après GNU/Linux). Turtle Beach nous a permis de tester leur dernier modèle nommé React-R dans sa livrée rose, d'autres couleurs étant disponibles pour qui aime associer ses périphériques à son set-up. Présentation :

Un petit air de Bioman ou Power Rangers quand même.

Présentation

Même si ce n'est pas la marque la plus connue pour ses gamepads, Turtle Beach n'en est pas à son coup d'essai dans le monde des manettes Xbox et PC. Différentes versions de la Recon (Standard ou Cloud) s'affichaient déjà à son catalogue au milieu d'appareils destinés au jeu mobile. Les Cloud permettaient une connexion à un smartphone, créant un hybride Xbox/PC/Smartphone et la React-R est sa petite sœur uniquement destinée au monde PC. C'en est donc une version édulcorée, mais gardant les grandes lignes de sa devancière pour en permettre une version plus abordable.

Au niveau du format, on est sur du standard Xbox avec 110 x 63 x 155 mm, avec sur la balance 300g pour le modèle filaire. Pour en finir avec la comparaison, une manette de Xbox One mesure 102 x 61 x 153 mm pour 280 g, vous ne serez donc pas dépaysés. Elle a le droit à quelques ajouts par rapport au modèle standard Xbox puisque le câble USB Type-C est amovible, qu'une prise jack 3,5 mm micro/casque se trouve sur sa tranche basse et qu'elle est dotée de 3 boutons permettant d'activer ou désactiver les fonctions. Le premier (le plus à gauche avec un S) se nomme Superhuman Hearing™ et est vendu pour permettre d'entendre plus clairement les détails de l'environnement (bruit de pas, rechargement d'arme...), le second va permettre de donner d'autres fonctions à la croix directionnelle (augmenter/réduire le son et basculer du chat audio du jeu à celui d'une application tierce) et le troisième permettra de couper le micro. Autre ajout par rapport aux canons Xbox de base, deux gâchettes sur l'arrière de la React-R qui seront programmables à votre convenance. Côté prix conseillé, c'est 34,90 € quelle que soit la couleur (choix entre Nebula que nous testons ici, Pixel/vert, Blanc/Violet, Rouge ou Noire) ce qui en fait un périphérique assez abordable sur son segment avec quelques options que l'on ne retrouve pas forcément ailleurs.

"J'suis jamais en premier plan, c'est trop injuste !"

Détail

Vue de face, son layout est tout à fait standard pour un gamepad Xbox, hormis les 3 boutons situés dans la zone noire au-dessus du bouton Xbox. Le premier, nommé Superhuman Hearing™ est un amplificateur sonore. Si vous avez un casque branché, il permettra de pousser le son un peu plus haut, sans dissociation des fréquences, donc un outil dont l'utilité est questionnable pour qui est un minimum audiophile. Le second, nommé D-Pad Shift, aura deux fonctions. Premièrement en restant appuyé dessus il permettra de régler le volume sonore via les boutons haut et bas de la croix directionnelle ou de passer d'un chat vocal à un autre via les droite et gauche. Deuxièmement, en appuyant 2 fois dessus, il se mettra à clignoter et permettra de configurer les gâchettes pour activer l'un des boutons de la manette. Pas de programmation complexe au programme, juste la possibilité d'accéder plus rapidement à une fonction déjà présente, mais peut être pas forcément accessible. Enfin, le troisième bouton permettra tout simplement de réduire votre micro au silence, chose parfaite lorsque votre mère entre dans votre chambre en gueulant que vous ne vous êtes pas douchés depuis 3 jours et que cela suffit vous désirez un peu d'intimité.

Parler d'esthétisme serait hautement subjectif, mais l'on peut noter que Turtle Beach s'essaie sur cette gamme à un style qui ne laissera normalement personne de marbre. Les modèles Nebula et Pixel détonnent et celui que nous avons en main a une finition assez soignée pour un produit placé à ce tarif. On était inquiet de la résistance de la peinture de la coque colorée, mais cela semble teinté dans la masse et prévu pour tenir. Nous vous laisserons décider du fait que ça soit à votre goût ou pas.

A l'utilisation, le gamepad tient bien en main à la manière de ce qu'une manette Xbox One propose, les gâchettes en plus. Les L/R tombent également un peu mieux sous nos doigts, mais cela sera dépendant de la taille des mains de l'utilisateur. Le grip est plus discret que sur la Xbox One, mais fait bien son office. Ce qui pourra éventuellement gêner le joueur peu habitué, c'est le fait que les ABXY soient tous de la même couleur, mais c'est ici que le design l'a emporté sur les repères de couleur et celui qui ne peut vraiment pas s'en passer pourra se tourner vers les modèles noir ou blanc/violet qui les ont conservés.

"On ne voit même pas ma belle coquille, c'est trop injuste !"

L'arrière suit une tendance lancée par les Xbox Elite de Microsoft. Avoir des gâchettes actionnables par l'arrière est un plus, surtout lorsqu'elles sont programmables. Ici, elles ne serviront qu'a déporter la fonction d'un autre bouton qui deviendra inerte. Pas de possibilité d'y enregistrer un combo ou autre, juste un bouton simple, qui ne le cachons pas se trouvera certainement être l'un de ceux de la croix directionnelle, ou des sticks directionnels pour qui n'aime pas les presser en jouant. Pour le grip, il est fait de multiples petits triangles qui assurent une bonne tenue tout en étant relativement discrets.

"M'en fous, j'me mets devant, sinon c'est trop injuste !"

Passage sur les tranches haute et basse de l'appareil. La partie haute présente les gâchettes habituelles avec des LT/RT bien plus larges que sur la Xbox One. On y trouvera également l'emplacement où venir ficher le câble USB Type-C fourni. Ce dernier n'est pas tressé et de qualité acceptable, mais sans plus. A ce placement tarifaire, vous gagnerez au change en le remplaçant le jour où il rend l'âme par un câble gainé qui ne vous ruinera pas lui non plus. Pour la tranche basse, c'est assez simple avec juste un port jack 3,5 mm placé de façon centrale.

Démontage

Comme nous aimons bien le faire, petit passage à l'intérieur de l'engin. Très bonne surprise sur cette React-R avec des soudures impeccables, un assemblage très soigné (le PCB est maintenu par 2 crochets sur le haut et deux vis sur le bas) et des câbles qui ont le droit à des prises et non des soudures, assurant une possibilité de réparation. A ce tarif, nous aurions vraiment pu nous attendre au minimum, mais ce n'est pas le cas du tout et c'est suffisamment rare pour que nous appuyions la chose.

Logiciel

Le logiciel Turtle Beach Control Center n'est disponible que via le Microsoft Store et sert uniquement à tenir les micrologiciels des périphériques de la marque à jour. Ainsi, nous avons pu vérifier que notre appareil et est à jour et supprimer le logiciel puisqu'il n'a aucune autre utilité. A noter que ce dernier se lance en plein écran et qu'il peut réagir à la manette (conçu pour Xbox), ce qui peut poser problème pour en sortir puisqu'il n'y a aucun bouton à l'écran spécifiant ce qu'il faut faire pour revenir sur le bureau.

Analyse

Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. Détectée comme une manette de Xbox, la React-R répond à toutes nos sollicitations, mais un peu trop lorsqu'on lui astique les joysticks. Comme vous pouvez le voir, la réponse des diagonales est exagérée et cela peut se ressentir en jeu. Cela peut aider dans des jeux de combat (sauf le joueur qui aime la précision), mais devenir problématique dans un jeu de gestion à menus permettant des choix pas vraiment circulaires (par exemple les Tropico avec leurs constructions présentées en ovale). Rien de rédhibitoire, mais un choix qui, pour faciliter la vie de certains, pourra apporter de l'inconfort à d'autres.

Testée sur différents types de jeux, la React-R s'est montrée convaincante. Agréable à utiliser, partiellement configurable, ses 2 moteurs haptiques répondent bien et n'ont rien à envier à une manette officielle. L'amplificateur de son est plus un gadget qu'une vraie fonction, mais le bouton mute est un ajout intéressant. Tout comme le sont les 2 gâchettes pour qui veut s'éviter des mouvement du pouce gauche sur la croix directionnelle.

Parlons maintenant de son prix, et à 34,90 € (nous l'avons même vue à 27,30 € durant le Black Friday) cette nouvelle référence attaque directement l'entrée de gamme. Pour ce tarif, vous trouvez des copies plus ou moins douteuses de manettes Xbox 360 sur la Mazone, ou les manettes de chez PDP qui, si elles sont fidèles au format Xbox One (tout en leur ajoutant de la couleur), n'apportent rien de plus contrairement à la React-R et ses fonctions ajoutées et pour certaines utiles.

Conclusion

Turtle Beach a voulu attaquer le marché des gamepads premier prix et l'on peut dire que la marque ne fait pas les choses à moitié. La React-R n'est pas "parfaite", mais pour 34,90 € on peut lui pardonner ses quelques défauts. Certes, il serait intéressant d'avoir un logiciel permettant de réellement configurer ses boutons, l'usage des options n'est pas des plus simple, la gestion des diagonales des sticks est questionnable, mais encore une fois sur ce segment elle pose un nouveau standard. Une manette Xbox digne de ce nom, agréable à utiliser et à un tarif contenu. Disponible aussi bien en version sobre que plus artistique, nous ne doutons pas sur le fait qu'elle saura trouver son public. Maintenant, oserez-vous la Nebula, la Pixel ou resterez-vous plus sages avec une Rouge, Noire ou Blanche ?