Nous avions déjà eu la possibilité de tester la manette Xbox sauce ASUS avec la ROG Raikiri, ça se lit d'ailleurs par ici. Nous y avions trouvé un produit bien ficelé et nous sommes donc curieux de voir ce que la grande sœur Raikiri Pro a à proposer. Les vents du prêt par les marques ayant soufflé de notre côté, c'est aujourd'hui possible et partons donc découvrir ce second gamepad Xbox customisé ROG.
Ce coup-ci c'est celle de droite !
Présentation
La gamme ROG étant là pour le joueur confirmé, ne cherchez pas là une manette d'entrée de gamme. Les Raikiri et Raikiro Pro se placent au niveau des Xbox Elite de Microsoft. Ainsi, en plus des boutons ABXY emblématiques (et pas du tout piqués à Nintendo) et des LB/LT/RB/RT, vous trouverez également des gâchettes à l'arrière de l'appareil. Sur la Raikiri elles seront 2 nommées M1 et M2, sur la Raikiri Pro vous en trouverez 4 nommées M1, M2, M3 et M4. Le modèle standard s'offre une croix directionnelle simple, là où le Pro présente quelque chose de plus ergonomique, un peu comme sur les Elite mais en plus ouvert avec seulement 4 angles. Option intéressante, les 2 offrent une butée pour les LT/RT, les transformant en bouton simple au lieu d'être à activation proportionnelle à la course (encore une fois, une option proche du choix de course disponible sur les Elite). Pour continuer dans le détail, elles embarquent également 4 moteurs pour la vibration, 2 sur le bas à rotation lente et 2 sur le haut plus rapides. La Pro se démarque également par un écran LCD dans sa partie supérieure (juste une plaque sur la Raikiri) et sa connectivité sans-fil.
Au niveau du format, on est sur du standard Xbox avec 103 x 64 x 155 mm pour les deux, avec sur la balance 300g pour le modèle filaire (fil compris) et 330g pour la sans-fil. Pour en finir avec la comparaison, une manette de Xbox One mesure 102 x 61 x 153 mm pour 280 g, vous ne serez donc pas dépaysés. Côté prix conseillé, c'est 119,90€ pour la Raikiri et 189,90€ pour la Raikiri Pro (qui fleurettent plus facilement avec les 200€). Parlons maintenant de celle que nous avons en main.
Après des heures à creuser, explorer, taper, fabriquer, la bestiole est un poil grasse et accroche bien la poussière !
Détail
Vue de face, son layout est assez le même que la petite sœur sauf pour la croix directionnelle (plus ergonomique ici) et l'ajout d'un écran OLED en haut de la manette. Comme tout bon produit pour gamer, elle est équipée d'une rampe de DEL RVB qui est asymétrique et peut être configurée via ce bon vieil Armoury Crate. La partie esthétique plaira ou pas, c'est totalement subjectif et laissé à votre discrétion. La partie gauche est dans un plastique lisse noir constellé de petits ROG qui pourraient partir à l'usure. Côté droit, c'est une plaque en plastique mat transparent épousant du plastique noir, ce qui permet d'ajouter un peu de relief au rétroéclairage pouvant ainsi légèrement se diffuser vers la droite accentuant par le fait son design asymétrique.
En façade, la disposition des boutons est on ne peut plus classique, les contrôles tombent bien en main et l'habitué de manettes Xbox y trouvera un entre deux entre la manette Xbox One et une Elite. Comme pour la petite soeur, le choix de cette sérigraphie sur les boutons est questionnable, mais c'est là un point de vue très subjectif alors jetons un œil à l'arrière de l'engin.
The (mini) Hulk semble chaud pour le démontage !
Ici, elle se démarque de la concurrence. Tout d'abord, les deux poignées sont texturées via une myriade de petits picots permettant de bien la retenir en main, pour qui appréciera leur toucher. Un point à tester donc. Sur le haut de la manette, vous voyez deux petites clenches qui permettent de bloquer la course des LT et RT, les transformant en bouton activables instantanément. La course longue est intéressante sur certains types de jeux (on pense tout particulièrement aux jeux de simulation), mais sur d'autres leur intérêt est limité et il est donc intéressant d'avoir le choix. En plus de cela, on trouve quatre gâchettes M1, M2, M3 et M4 qui sont configurables sous Armoury Crate pour rendre l'ensemble plus maniable.
Ça c'est du test de résistance ! (aucun port n'a été maltraité durant le test)
Petit zoom sur les tranches haute et basse de l'appareil. En haut, vous trouverez les gâchettes habituelles, un port USB Type-C et 2 boutons liés à l'affichage de l'écran OLED visible en façade (permettant de lancer une petite animation configurée via Armoury Crate). En bas, un jack 3,5 mm pour micro et casque et un superbe bouton "mute" qui devrait ravir plus d'un joueur dont la mère rentre dans la chambre sans crier gare. Le son qui en sort est tout à fait correct et c'est un ajout toujours intéressant pour ceux qui n'aiment pas avoir plusieurs fils qui leur trainent dans les pattes.
À ce moment de notre test, nous aimons démonter les appareils pour voir comment ils sont conçus. Malheureusement, cet engin n'est pas fait pour être démonté sans casse. Le constructeur nous a fait savoir que les Raikiri (Pro ou pas) n'étaient pas prévues pour être démontées, ce qui est un mauvais point côté réparabilité. Si jamais un joystick venait à faiblir, un remplacement ne serait pas aisé, ce qui est dommage sur un produit à ce tarif.
Logiciel
Comme tout produit ROG, la Raikiri Pro ne pourra être exploitée à 100% qu'en passant par l'installation du fameux Armoury Crate. Un logiciel souvent qualifié d'usine à gaz, mais faisant tourner absolument tout l'écosystème ASUS et ce même sur d'anciennes références (comme par exemple la carte mère de la machine ayant servi à faire ces captures d'écran). Assez lourd et prenant des ressources sur la machine, son installation sera à la discrétion de l'utilisateur.
ASUS a fait en sorte que la majorité des composants de son gamepad soient configurables. Ainsi, le panneau "Info" vous permettra de jeter un œil sur la configuration globale de l'appareil. Gâchettes, joysticks, courbes, vibrations, gâchettes arrières, écran OLED, tout y est ou presque, le RVB étant relégué à la partie "Éclairage". Chaque en-tête de catégorie permettra d'aller configurer l'élément en question, ce qui est aussi faisable via les onglets en haut de l'interface. Dans le cas du réglage des gâchettes, il sera possible de le faire via clavier et souris, ou directement à la manette en enregistrant les niveaux d'activation désirés.
Pour les joysticks, des courbes de fonctionnement pourront être configurées à la main (2 profils), ou il sera possible de basculer entre trois profils pré-programmés : Rapide, Linéaire ou Précis. Pour les M1/M2/M3/M4, il sera possible de les programmer pour modifier le comportement de la manette (changer de profil de joystick par exemple) ou les affecter à une autre action (par exemple activer la touche haut de la croix directionnelle). Du côté du retour haptique, chaque moteur pourra être configuré. De base, ils sont tous à 80%, nous avons laissé ceux du bas à ce niveau et réduit ceux du haut à 60% car étant plus rapides ils sont aussi moins discrets avec un bruit plus aigu.
Enfin, la partie amusante avec le rétroéclairage. Différents modes seront accessibles et configurables. Avec Aura Creator vous aurez de quoi vous amuser et si vous disposez de plusieurs composants ou périphériques de la marque, vous pourrez également les synchroniser grâce à Aura Sync. Lorsqu'on aime le rétroéclairage, une synchronisation harmonieuse du set-up fait toujours son petit effet.
Reste à parler de l'écran OLED. Outre sa partie utile permettant de savoir quel profil est sélectionné et où en est la batterie, il sera possible de choisir entre différentes animations se déclenchant à son allumage ou lors de l'appui sur un des boutons de la tranche (autour du port USB Type C). Celui qui aime personnaliser son matos pourra également charger sa propre séquence s'il le veut. Les deux boutons qui lui sont associés (nommés L et R) permettront d'accéder à son menu et d'y paramétrer quelques éléments. Il servira donc à changer de profil au besoin, modifier le fond d'écran d'Armoury Crate (oui, on se questionne sur l'intérêt ici aussi), changer d'appareil (ce qui est pratique puisqu'il peut fonctionner en filaire, en Bluetooth ou en 2,4 GHz via le dongle fourni), afficher le profil sélectionné, le mode de connexion et le niveau de la batterie, de régler la durée d'affichage de l'écran OLED et enfin son niveau de luminosité.
Analyse
Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. Détectée comme une manette de Xbox, la Raikiri répond parfaitement à toutes nos sollicitations. Les joysticks ont un taux d'erreur anecdotique, chaque bouton réagit à la même vitesse et les gâchettes supérieures ou arrière font de même. Les LT/RT ont une course linéaire précise, lorsqu'on les configure via Armoury Crate la différence est notable, ce qui assurera que le tout n'est pas un gadget logiciel. Une fois la petite clenche activée, ils passent de 0 à 100% aussi rapidement qu'un bouton standard.
Testée sur différents types de jeux, la Raikiri Pro s'est montrée tout à fait performante. Agréable à utiliser, configurable, agrémentée de 4 moteurs pour le retour haptique, la critiquer serait entrer dans le terrain de la subjectivité. Sur le papier, elle a tout pour satisfaire l'utilisateur. Là où l'on a chipoté en trouvant dommage de n'avoir qu'une croix directionnelle simple sur la Raikiri, on confirme que le modèle offert à la Raikiri Pro est plus agréable et même plus maniable sur certains titres (en pensant particulièrement aux jeux de combat). Côté autonomie, vous aurez de la marge. Asus annonce 48 heures et notre test semble leur donner raison. Avec l'écran qui signale le niveau de batterie, il sera difficile de tomber en panne !
Maintenant qu’on a fait le tour de ses caractéristiques, parlons prix. Son MSRP de 189,90 € n'en fait pas un modèle accessible à toutes les bourses. Elle se place directement face à la Xbox Elite Série 2 accompagnée de son pack d'accessoires ajoutant 59,90 € à l'ardoise (ou environ 11 € pour qui se contenterait des gâchettes arrières), on se trouve sur un ensemble à 179,80 €. Le joueur patient pourrait alors trouver intéressant de s'offrir une Xbox Elite Série 2 et d'attendre pour le pack d'accessoires afin d'avoir un appareil complet. Mais pour celui qui désire avoir un gamepad assorti au reste de ses composants et avec rétroéclairage, la Xbox Elite ne peut rien pour lui en ce domaine. A chacun son outil ! De plus, si à sa sortie la Raikiri Pro flirtait avec les 200 €, on la trouve aujourd'hui à environ 165 € sans offre promotionnelle, ce qui peut laisser de l'espoir aux chasseurs de bons plans !
Conclusion
ASUS s'est lancé un défi avec ces manettes Raikiri et Raikiri Pro. Réinventer le gamepad haut de gamme, tout en restant proche de ce qui se fait actuellement de mieux et en y ajoutant les atours chers au joueur. Dans les faits, le constructeur a établi un cahier des charges et conçu un produit qui répond à cela. Avec la Raikiri, nous avons un gamepad comparable à une Xbox Elite Serie 2. Avec la Raikiri Pro c'est la même chose, mais avec le pack d'accessoires au complet, tout en ayant des disparités qui seront des défauts pour les uns et des atouts pour les autres. On a ici une manette très haut de gamme qui s'offre un rétroéclairage RGB, a un design plus typé "Gaming", un écran OLED permettant d'en surveiller le fonctionnement, qui peut se connecter à plusieurs appareils via Bluetooth, USB ou 2,4 GHz et s'accompagne d'un logiciel permettant de la configurer. En gros, on a une Raikiri avec encore plus d'options pour le tarif d'une manette haut de gamme. Maintenant, est-ce que ce cahier des charges correspondant à vos attentes, c'est à vous de le dire !
Waouh! Merci pour le test! J'avoue que les clenches pour les Gâchettes m'arrangera bien (en ce moment lors de fight sur Uncharted 4) et d'autre jeux que je fais à la manette, elle à l'air très bien fini, autonomie digne d'une manette de ce calibre avec son écran (même si celui est gadget pour moi), une marge d'erreur proche de ZERO sur les joysticks, et un jolie désign.
En revanche, je préfère la croix de la Élite (on sent mieux les diagonales).