Parce qu'il n'y a pas que les gamepads dans la vie, voici un double test d'une référence de souris que NZXT a pensé pour le joueur fan de sobriété, de légèreté et de simplicité. Avec les Lift 2 qui prennent la suite des premières du nom (c'est bien fait hein ?), nous restons sur du modèle très léger en main, mais avec cette fois le choix entre la symétrie du modèle Symm et une version plus ergonomique simplement nommée Ergo : voyez plutôt.
À moins que vous ayez déjà taquiné à l'apéro, on vous certifie que vous ne voyez pas double ! À gauche les Ergo et à droite les Symm.
Présentation
On retrouve l'esprit de la Lift première du nom, mais avec encore plus de simplicité. Exit les bandes RVB, adieu le choix de couleurs de la coque (ici ça sera noir ou gris très très très très clair, mais pas blanc) et même adieu à la partie inférieure de la souris comme vous le découvrirez bien assez tôt. Ces sacrifices leur permettent de proposer un mulot qui ne pèse que 61 grammes en version Ergo et carrément 56 grammes pour la Symm. Ce qui est fait sans coller de nid d'abeille ou de gros vide sur la coque supérieure, point qui plaira certainement à ceux qui n'apprécient pas la pratique. Pour mémoire, la lift première du nom était déjà légère en affichant 67 grammes à la pesée.
Pour le format, c'est du standard pour joueur "Palm grip", à savoir qui aime faire reposer sa main sur le dos de la souris. Après tout dépendra de la main de l'utilisateur et nous ne pouvons que vous conseiller d'essayer avant d'acheter. Le côté symétrique n'est malheureusement pas à l'avantage des gauchers, à part s'ils sont très à l'aise de l'annulaire ou du petit doigt puisque les 2 boutons de tranche ne seront disponibles qu'à gauche de la souris.
Dans un châssis mesurant 128,4 mm de long, 41,4 mm de haut et 65,1 mm de large pour la Ergo et 126,8 mm, 38,3 mm et 67,1 mm pour la Symm, vous trouverez un capteur PixArt PAW3395 poussant à 26 000 points par pouce, avec une accélération maximale de 50 grammes et une vitesse maximale de 650 images par seconde. Comme nous vous le disions, elle a le droit à 2 boutons sur sa tranche gauche à quoi s'ajoutent un bouton sur la molette et un bouton situé juste au-dessus de cette dernière entre les deux clics principaux équipés de switchs optiques données pour être activable 1 million de fois avant de capoter. Tout ceci étant configurable via le logiciel NZXT CAM et vendu dans une version ou dans l'autre, que ça soit en noir ou en blanc, pour 59,99 €.
La noire se la joue ergonomique alors que la blanche a joué un Agecanonix parfait.
Détail
Le détail ne sautera pas aux yeux sur ces engins. Osons le dire, c'est sobre. C'est le format de base de la souris, avec l'avantage du choix. Celui qui pense à son canal carpien aura bonne conscience en sélectionnant la Ergo, celui qui ne jure que par la légèreté et le contrôle pourra grappiller 3 grammes et de la longueur en passant sur la Symm. Pour le reste c'est un assemblage standard, sauf pour le bas de la souris qui est complètement creux et peut surprendre. En effet, étant grandement ajourée sur le fond, la coque supérieure fait caisse de résonance et cela peut donner un aspect un peu gadget en plastique alors que les composants sont de bonne facture.
Ça alors, des boutons sur la tranche !
C'est un pas grand-chose qui les sépare, c'est pourquoi l'on voit d'un bon œil cette "option ergonomique" proposée au même tarif. Comme vous pouvez le voir dans les images qui suivent, surtout dans la seconde, vous trouverez dessous des patins en PTFE (la céramique, c'est définitivement et tristement de l'histoire ancienne et enterrée) qui supportent très bien un démontage. Le plus frappant reste cependant cet immense vide laissé autour du capteur et qui vous fera comprendre où sont passés les 9 grammes perdus par rapport à la précédente version.
Le côté symétrique de la Symm est discret, ou alors c'est la Ergo qui a l'ergonomie légère ?
C'est vu par l'arrière que l'on remarque vraiment la différence entre Symm et Ergo. Le côté avant gauche de la Ergo remonte et son arrière s'évase là où la Symm reste pleinement symétrique. Profitons aussi pour parler du câble qui s'il est léger et très souple est recouvert d'un maillage en tissus très sympathique.
Passons maintenant au démontage, via 2 petites vis cachées sous le patin du bas.
Démontage
Il va sans dire que ce que nous faisons ici viendrait ruiner la garantie de votre appareil, nous ne vous conseillons donc pas de le faire à moins que celle-ci soit passée et que vous désiriez tenter une réparation (ou retirer des éléments qui seraient venus s'y loger comme de la crasse, un mégot, un chewing-gum usagé ou des guêpes maçonnes).
Grâce au super outil développé par notre cher Nicolas, voici les étapes de démontage de la Lift 2 Ergo (la Symm est identique).
Comme dit précédemment, 2 vis à retirer sous le patin du bas vous permettront de démonter la coque supérieure. C'est la partie la plus solide/rigide de l'appareil, le bas étant très léger et son poids venant surtout des composants et du PCB. Leur câble USB n'est pas soudé, pas coudé et intelligemment placé. Pour les clics gauche et droit on a les switchs optiques annoncés qui sont de chez Omron, pour ceux de la tranche c'est du plus standard et pour la molette et le bouton DPI juste des contacteurs.
Côté capteur, pas de mensonge avec affiché un plus précis PAW3395DM-T6QU. Tout le fatras qui l'accompagne est là pour embarquer une sauvegarde des profils que vous pourrez configurer via NZXT CAM. Un assemblage des plus simples donc, sans fioriture. Pas de boutons latéraux de molette, pas d'option alambiquée, juste les fonctions de base placées là où on les attend. D'ailleurs si vous voulez de la simplicité, attendez de voir le logiciel qui va tout faire pour vous faciliter la vie.
NZXT CAM
Là où de nombreux acteurs du milieu optent pour du logiciel usine à gaz, chez NZXT leur CAM est assez simple, sans être simpliste. Tout matériel compatible y sera détecté et la colonne de gauche vous permettra de naviguer de l'un à l'autre. Il se lancera automatiquement au démarrage de la bécane et pompera 260 Mo sur votre RAM et moins de 0,8 % côté processeur (ici un Ryzen 5 2600).
À noter que le PC Monitoring vous permettra de garder un œil sur les constantes de votre PC, l'ensemble étant juste sauf pour la RAM où le total d'utilisation est bon, mais les valeurs affichées totalement fausses.
Pour le sujet qui nous intéresse ce jour, voici à quoi cela ressemble.
Sur 5 réglages de DPI préprogrammés, le constructeur ne dépasse jamais les 6400 points par pouce, les 26 000 étant réservés à qui aime être précoce du mouvement. Le réglage est simple, on bouge la tirette ou écrit directement la valeur. Vous pourrez en configurer 5 au maximum, ce qui veut dire que vous pouvez aussi en supprimer si jamais vous n'aimez pas devoir basculer sur 5 profils quand 2 ou 3 vous suffisent.
Pour le "Polling Rate", c'est à dire le nombre de fois que la souris signale sa position à l'ordinateur par seconde, le réglage standard est sur 1000 Hz et vous pourrez choisir entre 125, 250, 500, 1000, 4000 et 8000 Hz. Pour qui se poserait la question, à 125 Hz l'usage processeur tourne autour des 3 % lors de l'utilisation de la souris, une fois à 1000 Hz on est entre 5 et 7 % et à 8000 Hz ça va de 10 à 13 %. Donc oui, ça a un impact sur la consommation de ressources.
Pour la "Hauteur de levage", vous aurez le choix entre 1 mm et 2 mm. Cette valeur correspond à la distance à laquelle le capteur commencera à détecter le mouvement. Le joueur habitué du soulèvement de mulot pourra y trouver un intérêt s'il fait ou pas des mouvements proches du support.
Vient maintenant le menu "Macros". On donne un nom, on s'enregistre et pif paf poum le logiciel refait notre séquence sans qu'on soit devant. Un véritable bonheur pour les farmeurs de MMO ou les crafteurs en tous genres. L'outil est très précis, on peut ajouter manuellement des éléments et même les touches du clavier sont prises en compte. Chaque macro peut être liée à un bouton au choix entre le clic du milieu, le bouton DPI et les 2 boutons de la tranche (nommés "Avance souris" et "Dos de la souris" pour tromper l'ennemi).
Reste à parler des boutons de la souris qui peuvent être configurés à loisir. D'un clic vous aurez accès à un menu déroulant comprenant toutes les touches standard d'un clavier (donc pas les touches macro d'un clavier spécifique), de la souris et également des options multimédias pour l'audio qui feront certainement le bonheur des mélomanes.
Analyse
Testées sur différents usages, ces Lift 2 ont eu le comportement attendu. De la souris légère, simple et efficace. Peut-être la souris dont rêvait votre pote fan de Counter-Strike il y a 20 ans, même s'il finissait par revenir sur sa bonne vieille Wheel Mouse de chez Logitech parce qu'elle est optique et légère ! Avec leur poids plume, leur format accessible à toutes mains et un logiciel permettant de les configurer, ces Lift 2 cochent pas mal de cases pour le joueur FPS soucieux de précision et aimant pouvoir embarquer des profils un peu évolués. La Lift premier du nom rendait déjà une bonne copie sur ce segment et les Lift 2 ont suivi le modèle tout en apportant en plus le choix entre une version plate (Symm) et une seconde plus ergonomique (Ergo) tout en restant dans un standard à destination du joueur.
Et côté tarif alors ? Avec un prix conseillé par le constructeur de 59,99 €, on est sur de l'appareil qui ne sera pas accessible à tous. L'utilisateur lambda y verra une souris simpliste payée au prix fort, le joueur en recherche de ce type de matériel y portera cependant un autre jugement. Nonobstant, sur le segment des souris très légères pour gamer il y a de la concurrence. On pense par exemple à la MasterMouse MM720 de Cooler Master qu'on trouve pour moins de 40 € et qui ne pèse que 49 g, ou aux Aerox de SteelSeries qui pour 1 gramme de plus se trouvent à moins de 45 €, sans compter la Razer Cobra qui est 10 € moins cher pour des caractéristiques similaires ou encore les ROCCAT Kone, Corsair Sabre, Glorious Model... et la liste est longue de produits à moins de 50 € qui ont aussi de quoi séduire. Elles sont cependant mieux situées que les Glorious Model (O ou D) qui s'affichent à plus de 60 € et quelques autres modèles proposant de l'exotisme au prix fort.
Le choix de jouer la course aux nombres a un coût. Opter pour un capteur poussant à 26 000 points par pouce fait certainement augmenter le tarif, alors qu'il ne sera pas ou peu exploité au final. Avec une livrée des plus sobres (sans nid d'abeille qui divise les joueurs), l'absence de DEL aguicheuses, un logiciel propre et soigné, on aurait pu avoir un produit parfait, mais les commerciaux ont réussi à y mettre leur grain de sel. Cependant, sur une offre promotionnelle les mettant au tarif de la concurrence, ce sont clairement des modèles à envisager tant leurs performances ne sont pas discutables dans l'usage qui leur est destiné.
Conclusion
Avec les Lift 2, NZXT reprend tout le bon de la Lift première du nom et l'affine en proposant deux choix de coque au passage. La Lift 2 Ergo sera un poil plus lourde (tout en restant poids plume) en assurant un peu plus de confort pour les droitiers que sa frangine Lift 2 Symm destinée au puriste du FPS troquant volontiers le confort contre de la précision. Malgré leur masse réduite, leur assemblage est de qualité, les matériaux choisis agréables à l'usage et le placement des éléments savamment réfléchi. Sans RGB ni fioriture, vous aurez en main une souris simplement destinée à un but, offrir des performances en jeu avec le plus de précision possible. À ce sujet, le choix d'embarquer un capteur PMW3395 à 26 000 DPI est l'élément questionnable de l'assemblage. La course au plus gros nombre a frappé et opter pour un modèle plus conventionnel (8 000 ou 12 000 DPI) aurait certainement pu régler le seul élément problématique de ces 2 nouveautés, leur tarif de 59,99 € un peu trop haut par rapport au marché. Autant dire qu'avec la bonne réduction, votre rêve d'avoir un scalpel pour FPS pourrait se réaliser. Vous seriez plus Ergo ou Symm ?