36 g seulement !
La chose ne vous l’aura probablement pas échappée, la mode du côté des mulots est aux bousins ultralégers, usuellement aux alentours de 50 g. Avec la Sabre V2 Pro Wireless, Corsair se met (tardivement) à la page en reprenant le cahier des charges habituel des souris orientées joueurs : sans fil, légère et 8 kHz de taux de rafraîchissement du capteur, le tout dans un écrin sans-fil. Sauf que les derniers arrivés sont bien souvent ceux offrant une proposition des plus abouties. Et, sur le papier, notre Sabre v2 Pro ne manque pas d’argument, à commencer par son poids en dessous de la concurrence avec 36 grammes seulement. Et le reste ? Découverte de ce dernier modèle sous toutes ses coutures dans la suite de ce test !
Prise en main
Sans grand étonnement, le poids ridicule (36 g, non de diou !) du mulot est sans nul doute la première chose qui frappe en prenant en main la souris. Une masse si faible qu’elle fait passer les concurrentes, pourtant limitées à une 50aine de gramme, pour des lourdauds. L’impression de légèreté est renforcée par le profile de la bête : avec 119 mm de long (soit autant que la Scimitar Elite Wireless SE) pour 38 mm de haut et 62 mm de large, la mulotte se plait aux grips calés dans la paume de la main, c’est-à-dire de type palm ou claw. Une aubaine pour les grandes mains telles celles de votre humble serviteur, ce qui lui permet de goûter enfin aux joies de l’ultraléger dans une configuration adaptée.
Conception réduisant au maximum le poids obligeant, la nouvelle venue est intégralement en plastique et dépourvue de RGB. Les finitions sont excellentes et la conception bien pensée : en dépit d’un plastique fin, la belle ne semble pas fragile à l’usage — à condition de faire abstraction de son poids, qui intuitivement est lié à une impression de bas de gamme — et ne présente aucune déformation à la préhension. Le plastique est doux au toucher, et l’esthétique n’est pas en reste malgré les limitations de la conception légère, avec un beau jaune fluo caractéristique de l’identité visuelle de la marque sur la molette, ainsi qu’une légère gravure du motif de la maque sur le dos du mulot.
Au niveau des finitions, citons également le nom du modèle et l’étoile à trois branches imprimées sur la face gauche ; un signe de plus du soin apporté à la conception. Du côté des switchs, le clic des commutateurs de chez Huano est modérément bruyant. Comme à l’accoutumée sur ce type de périphérique, les clics latéraux (boutons suivant/précédent) sont moins précis, mais là n’est pas leur but ; la molette étant en revanche une excellente surprise avec une activation courte, précise et silencieuse : sobre et premium.
Si le RGB n’est pas configurable, la Sabre V2 Pro Wireless est toutefois équipée d’une unique LED multicolore permettant de vous renseigner sur la charge de la bête, sa mise en route et le profil de DPI enclenché (modulable via l’appui simultané du bouton précédent et du clic droit). Pratique sans être handicapant, le bouton habituel des DPI devient effectivement superflu lorsque la quête du moins gramme est lancée.
En regardant sous la belle, la face cachée est tout aussi vide que le dessus : un bouton pour allumer, deux-trois inscriptions, terminée bonsoir ! Les patins en PTFE n’ont pas posé de problème à l’usage, la glisse étant sans reproche sur un tapis prévu à cet effet.
Le bundle
Sans-fil obligeant, la Sabre v2 Pro Wireless est livrée avec son dongle USB-C. Du fait d’un taux de rafraîchissement maximal de 8 kHz, le recours à un module plutôt volumineux — en tout cas, au-delà du simple port USB mâle dépassant de 4-5 mm — est courant ; et notre candidate du jour ne déroge pas à la règle. Rajoutez un câble USB Type-A vers Type-C tressé de 1,8 m annonçant un usage filaire possible (la batterie ayant été rabotée pour afficher 70 h d’autonomie annoncées en 1 000 Hz, contre 500 toute lumière éteinte sur la Scimitar à titre de comparaison).
En revanche, nous n’attendions pas Corsair sur le terrain de la personnalisation d’un tel mulot. Et pourtant ! La belle vient avec son ensemble de pad de rechange (au passage plus couvrants que ceux de base), ainsi que des stickers gommés permettant une meilleure accroche, ainsi qu’un chiffon alcoolisé permettant de nettoyer le mulot avant applications. En voilà un ensemble d’accessoire qui fait plaisir à voir, surtout au prix haut de gamme de la souris.
Au macro, ces surfaces adhésives arborent (une nouvelle fois !) le motif de la firme, et offrent un grip conséquent. Reste que ces éléments sont les premiers à se décomposer lors du vieillissement du périphérique du fait d’une matière ductile et une exposition prononcée avec la peau humaine. Rendez-vous dans quelques années pour attester de devenir de ceux-là !
Démontage
Nouveau marquage de points pour la Sabre V2 Pro Wireless : le démontage s’effectue par deux vis cruciformes cachées derrière un seul des deux coussinets ; et les clips se révèlent être facilement détachables sans être endommagées en jouant sur l’arrière de la bête pour y glisser un médiator. Bref, un démontage autrement plus aisé que celui des Glorious Modes D 2 et O 2 aux châssis ajourés, tout en leur collant une belle claque sur le poids. Impressionnant ! Mieux, Corsair documente la procédure de changement de batterie et la référence du modèle : espérons que cela influence d’autres fabricants !
Sous le capot, les surprises continuent avec un PCB blanc du plus bel effet et des points de tests proprement signalés : clics 1 et 2, données de l’interface USB et diverses tensions. Allez, il ne manque plus qu’un peu de documentation pour que n’importe qui puisse bidouiller l’électronique ! Du côté de la batterie, le module 3,7 V fournit 210 mAh soit 0,77 W, un bon tier de moins que la D 2 Pro et ses 380 mAh. Maintenant, vous savez où sont partis les grammes ! Du côté du capteur, le CORSAIR MARKSMAN S, donné pour 33 k DPI et une précision de 99,7 % (750 IPS/50 G d’accélération) est marqué de la référence N512RM310, son package étant identique aux capteurs PixArt classiques des souris pour joueurs.
Probablement dans une optique de limitation de la consommation (et donc maximisation de l’autonomie), ou de conservation d’un prix contenu, les switchs Huano sont de simples commutateurs métalliques et non optiques dont la longévité n’est pas communiquée.
Du côté de l’électronique, la gestion du capteur et des boutons sont séparées de la communication sans-fil, avec un CH32V305 (cliché de gauche) en provenance de WCH aux commandes (simple cœur RISC-V QingKe V4F @ 144 MHz) pour la première partie, épaulée du nRF52840 de chez Nordic Semi pour le lien en 2,4 GHz — une puce compatible Bluetooth, mais dont la licence et l’antenne externe n’ont pas été retenues pour la participante du jour. Encore une fois, cela est justifiable dans le contexte de la quête du poids et d’un ticket d’entrée maîtrisé.
Logiciel
Premier miracle ! Avec cette Sabre v2 Pro Wireless, Corsair laisse tomber son iCue — faute de RGB — et propose une… page web pour mettre à jour son firmware et modifier ses paramètres. Page qui se trouve n’être compatible qu’avec Chromium et ses dérivés ; et laissé au bon vouloir de la firme quant à son maintien dans le temps, certes. Impossible donc de la télécharger pour une utilisation en mode hors-ligne : dommage, surtout pour un produit qui se veut un minimum réparable. Ironiquement, iCue viendrait à manquer pour un suivi long-terme, mais on imagine aussi que l’application web, écrite en… Javascript, soit plus facilement adaptable par la communauté si jamais le support officiel venait à faire défaut.
Pour se connecter à la souris, rien de bien sorcier : autoriser l’accès à votre périphérique via une pop-up, et vous voilà parés. L’interface est simple, réactive et intuitive. Les fonctionnalités limitées de la nouvelle venue n’encouragent pas à un foisonnement de gadgets inutiles, si bien que le Corsair Web Hub peut se concentrer sur l’essentiel : 5 profils de sensibilité, un écran d’attribution de touches et un éditeur de macros. Efficace ! Un sous-menu permet également de faire monter le taux de rafraîchissement (initialement à 1 000 Hz — attention à l’autonomie si vous grimpez davantage), contrôler le niveau de charge et vérifier la disponibilité des mises à jour.
Le coin du Linuxien
Second miracle : un avantage inattendu dans la migration vers du 100 % web réside dans l’utilisation d’interfaces standard pour communiquer avec la souris. Comprendre qu’il est enfin possible de paramétrer les profils de son mulot son Linux pour peu que les/dev/hidrawX
aient des permissions les rendant accessible en mode utilisateur — les mises à jour restants cantonnées à des exécutables windowsiens — et de surveiller son niveau de batterie sans avoir à double-booter. Une compatibilité possiblement due au hasard du choix de la technologie, à moins que l’avancée du Steam Deck n’ait bousculé quelque peu les mentalités chez Corsair. En tout cas, la chose est suffisamment appréciable pour contrebalancer, à notre sens, le recours initial à une solution 100 % en ligne.
Le mot de la fin
Avec la Sabre v2 Pro Wireless, Corsair frappe très fort dans le domaine des souris complétives avec le modèle le plus léger du genre. Le positionnement en gamme est radical, entre l’absence de bouton RGB et la batterie limitée, mais ces éléments se trouvent plus que largement justifiés par une légèreté inégalée. Dans la même optique, l’abandon d’iCUE au profit d’une solution 100 % en ligne correspond tout à fait à l’objectif de performances, puisque l’utilisation à pleine puissance de la souris ne nécessite plus aucun logiciel additionnel — et donc perte de ressources du PC. Nuançons néanmoins ce point, puisque le tout connecté signifie une dépendance accrue à la marque pour l’utilisation sur la durée du périphérique.
Pour sa remarquable légèreté sans impact sur la qualité de fabrication ni sur le démontage, nous octroyons notre award de finition. Pour son bundle fourni inhabituel sur ces périphériques, l’award d’équipement n’est pas non plus volé ; tout comme notre incontournable, puisque la Sabre V2 Pro Wireless est à sa sortie la seule à offrir une masse de moins de 50 g (14 de moins, bon sang !) dans un format non ajouré, qui plus est à un tarif non prohibitif.
En effet, Corsair a placé son bébé à 109,99 €, ce qui la classe dans le haut du panier tout en restant encore abordable face aux modèles concurrents de Glorious, Razer et ASUS dépassant les 130 €, parfois de loin. Gardez néanmoins à l’esprit que le street price des périphériques dégringole rapidement plus bas que le tarif annoncé, et donc que la patience vous permettrait d’économiser quelque biftons si vous voulez vous équiper.
Nous remercions notre partenaire Corsair pour la mise à disposition de notre exemplaire de test
