En test aujourd'hui une manette sans fil qui s'ajoute ce 8 octobre 2024 au catalogue du constructeur chinois Gamesir sous le nom de Tarantula Pro. Ce contrôleur s'adresse aux joueurs les plus acharnés, proposant des technologies avancées, des options inédites et surtout une compatibilité avec les PC, les consoles Xbox et Switch ainsi que les mobiles sous Android ou iOS. On sort du standard de manette Xbox avec un modèle symétrique, ce dernier étant historiquement le format PC, même si la console Microsoft l'a fait oublier de longue date.
Présentation
Dans un format symétrique avec des dimensions de 161 x 102 x 57 mm pour 262 g (pour comparaison une manette de Xbox One mesure 153 x 102 x 61 mm pour 280 g), la bestiole existe en 2 versions l'une avec dock de charge et l'autre sans. C'est la version toutes options que nous allons tester ce jour comme vous pouvez le voir en image. Outre son design, l'appareil se distingue par 9 boutons programmables (2 à l'arrière désactivables mécaniquement, 4 sur la face et 3 dans la partie trapézoïdale supérieure), des gâchettes à effet HAL pouvant être configurées et modifiées pour n'être qu'un bouton, du rétroéclairage RVB, des boutons ABXY qui peuvent devenir BAYX à la demande (avec une petite fenêtre dans la poignée pour voir l'ingénieux dispositif le permettant), un gyroscope à 6 axe, un polling rate (temps de réponse) à 1000 Hz et des sticks TMR (pour Tunnel Magnetoresistance, soit Magnétorésistance à effet tunnel en français) qui se veulent plus précis que les potentiomètres habituels et même mieux que ceux à effet Hall, tout en consommant moins que ces derniers.
En plus de ces spécifications techniques, cette manette est compatible avec une majorité d'appareils à destination des joueurs, seule la PlayStation étant laissée de côté. Avec toute une suite logicielle permettant de configurer le tout aussi bien sur PC que sur mobile via des applications dédiées (Windows via Microsoft Store, Android sur le PlayStore et iOS sur l'App Store).
Détail
C'est un appareil qui plaira certainement aux nostalgiques de la gamme F de chez Logitech avec éventuellement une petite touche de SideWinder. On ne peut pas dire qu'elle manque de boutons, les 4 en diagonale des 3 boutons centraux pouvant être programmés et la partie au-dessus du ruban RVB pouvant l'être aussi, avec 3 boutons (un central, deux sur les points de part et d'autre). Le bouton central au logo de coq servira à configurer l'appareil grâce à des associations de touches (que vous pourrez trouver ici) pour qui ne veut pas en passer par des logiciels.
Le curieux aura certainement remarqué une petite fenêtre sur la poignée droite, sous le bouton B. Elle sert à présenter un petit engrenage qui tournera à l'allumage de l'appareil ou pour passer du ABXY PC/Xbox au BAYX de la Switch de Nintendo.
L'arrière de l'appareil ne manque pas non plus d'options. Vous trouverez des connecteurs de charge sur le bas, conçus pour s'adapter au dock livré avec l'appareil. Un bouton M qui permet également de configurer l'appareil en l'associant à différentes touches de la façade et des boutons coulissants. Ceux du haut permettent de transformer les gâchettes en boutons, on le détaillera dans le démontage. Les deux du bas permettent de désactiver les boutons programmables, simplement via un système mécanique qui les empêchera de bouger, nous y jetterons un œil au démontage.
Comme vous pouvez le voir sur la tranche haute, même si c'est une manette sans fil, elle pourra être connectée au besoin. Gardez d'ailleurs bien le câble fourni, car il ne faudra pas un embout trop large pour pouvoir la connecter. C'est celui qui vous permettra également de connecter le dock, qui comprend un port USB pour y attacher le dongle livré pour qui ne voudrait pas l'utiliser en Bluetooth ou NFC (puisqu'elle fait les 3).
Même si cette manette se vend comme un outil pour joueur professionnel, pas de possibilité d'y connecter un casque ou micro, il faudra donc faire ça en séparé.
Un p'tit truc en plus
vs
En utilisant l'association des boutons M et A (ou B), vous pourrez activer le petit dispositif mécanique intégré et passer de l'affichage ABXY en couleur Xbox au BAYX de chez Nintendo. Lorsque la manette s’éteint, elle passera en BAYX sans éclairage et au démarrage automatiquement en ABXY coloré, ce qui a son petit effet.
Autre point méritant d'être détaillé, deux boutons coulissants permettent de transformer les gâchettes à effet Hall en boutons, assurant une réactivité bien plus grande sur des jeux ne nécessitant pas de progressivité. Si vous préférez du ON/OFF tout en gardant la souplesse de la gâchette, c'est aussi faisable via l'association de touches M + LT/RT. À noter qu'un "Turbo" est aussi intégré et accessible via la même combinaison de touches, qui mènera donc à 4 profils différents : Off, lent (8 Hz), moyen (12 Hz) et rapide (20 Hz).
Démontage
Retenue par seulement 4 vis camouflées sous des bouchons en plastique souple, cette manette a pas mal d'emboitements pour assembler ses coques. Le démontage n'a donc pas été sans heurt, surtout que les tranches marquent facilement, même en utilisant des outils larges en plastique souple pour les séparer. C'est un point qui nous chagrine un peu, car le réassemblage n'a pas non plus été de tout repos, pour un résultat pas tout à fait parfait.
Une fois ouverte, on accède directement à la batterie (1200 mAh), aux gros moteurs haptiques (2 uniquement dans les poignées) et à un PCB bien peuplé du fait des options disponibles. On a donc le bouton "M" sous la batterie, accompagné d'un petit "Reset" et les boutons programmables sur les côtés, avec leur système de blocage dans la coque. Pour les gâchettes, c'est toute une histoire. Équipées d'un aimant et d'un capteur (effet Hall), un petit chariot comprenant un bouton pourra coulisser pour venir se placer sur leur chemin et ainsi les transformer en bouton. Un assemblage assez étonnant, mais fonctionnel, même si au remontage il a fallu bien s'assurer d'aligner les coques pour que cela fonctionne correctement, point qui n'a pas été le plus simple.
Côté soudure, c'est assez inégal. On a des connecteurs bien pensés pour plusieurs éléments (batterie, mécanisme que l'on verra à l'avant et boutons des gâchettes), puis des soudures assez grossières pour d'autres (moteurs haptiques, connectique des PCB des gâchettes et quelques pattes de composants). Cela reste cependant bien pensé et tout à fait fonctionnel.
Sur la face avant, on trouve surtout du bouton, une croix directionnelle munie de vrais boutons (sonores) et un connecteur de nappe pour les 3 boutons intégrés sur la partie haute de la façade. C'est ici que l'on va pouvoir jeter un oeil au dispositif permettant de changer l'affichage des boutons ABXY. Juste une roue comprenant 2 jeux de lettres et un engrenage pour les mettre en place. Un dispositif simple et ingénieux qui a le mérite d'innover. Pour les joysticks, ce sont effectivement des TMR, mais c'est lors du test d'utilisation qu'ils sont attendus.
Logiciel
Nouveauté oblige, l'application Gamesir Nexus sur PC n'a pas réussi à détecter la manette. Nous avons cependant pu le faire via sa version mobile (ici Android) puisque la Tarantula Pro est compatible avec plusieurs appareils. De notre expérience de Gamesir Nexus, la version mobile offre les mêmes options et il ne fait aucun doute qu'à la commercialisation tout sera fonctionnel.
Il y a largement de quoi faire sur cette application, tant pour tester l'appareil que le maintenir à jour ou encore le configurer. Les options sont nombreuses, mais l'on retiendra surtout tout ce qui permet de l'adapter à l'utilisateur. Ainsi la configuration des 9 boutons programmables se fera en quelques clics, tout comme la gestion de la zone morte des joysticks, le réglage du rétroéclairage, la force du retour haptique (où l'on peut dissocier gauche et droite) ou encore la sensibilité des gâchettes. Même si tout en anglais avec quelques éléments encore en chinois, cette petite application de 48 Mo fait son office, tout en livrant votre âme à une société de la terre du milieu. Mais si vous avez un compte TikTok, ça ne devrait pas trop vous effrayer !
Analyse
Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. L'appareil sera détecté comme une manette Android nommée Gamesir Tarentula Pro sur notre smartphone et sur PC sous le même nom. Pas de problème de diagonale sur les sticks ici, les modèles TMR font office de bons élèves avec une régularité impressionnante, pas de zone morte et une sensation en jeu tout à fait précise.
À l'usage, surtout pour le joueur habitué aux manettes de PlayStation, l'appareil est sympathique et ses diverses options (surtout au niveau des boutons programmables) permettront de l'adapter à son utilisateur. Que l'on soit sur PC, console ou smartphone, l'expérience est bonne et on ne pourra que lui reprocher de ne pouvoir recevoir une pince permettant de lui greffer un smartphone directement.
Avec sa batterie de 1200 mAh, elle pourra vous suivre sur une journée de jeu sans problème avant de retourner sur son dock en attendant la prochaine.
Reste à parler prix et concurrence. Son prix officiel chez Gamesir est de 103,95 € avec le dock et 90,95 € sans. Pour le lancement, Amazon serait apparemment un partenaire privilégié niveau stock d'après ce que nous en dit le constructeur et vous pourrez trouver la Tarantula Pro ici et la Charging Station Edition là avec 10% de réduction (valable jusqu'au 31/12/24). Maintenant, comparons là à ses concurrentes. Sur le segment des gamepads il y a de quoi faire, mais à 100 € ou plus ça ne court pas non plus les rues. Elle se place directement face à la Xbox Elite Série 2 que l'on trouve à ce tarif de nos jours ou encore la ROG Raikiri de chez Asus. Mais il est difficile de la comparer à ces dernières puisque la Tarantula Pro aura aussi une utilisation sur console (Xbox/Switch) et mobile (Android/iOS) que la concurrence ne propose pas. On est entre deux mondes, pas vraiment une manette de jeu mobile, tout à fait une manette jeu PC/console, soit un appareil plus abouti que ce que l'on a pu voir jusque là sur ce segment, hormis les éléments que l'on aurait pu attendre et qui n'y sont pas (comme la possibilité de connecter un casque avec micro).
Conclusion
Avec la Tarantula Pro, Gamesir nous propose sa vision d'une manette destinée au joueur professionnel. Pensée dans un format PC symétrique, elle s'équipe d'éléments peu communs en tablant sur des technologies haut de gamme tant pour sa croix directionnelle, ses joysticks (TMR) que ses gâchettes (effet Hall ou boutons au choix). Avec la possibilité de l'utiliser sans fil, avec une bonne autonomie, de la configurer à loisir que ce soit par ses 9 boutons programmables, ses éléments embarqués ou son rétroéclairage RVB, elle a sur le papier de quoi en satisfaire plus d'un. Et dans les faits, il n'y a rien à redire sur l'appareil dans son fonctionnement. Elle est confortable, configurable, précise et s'adaptera à bien des profils de joueurs. Elle mériterait cependant une évolution sur 2 points pour vraiment parfaire sa copie : proposer un connecteur casque/micro et s'offrir un assemblage permettant plus facilement des réparations. Ces 2 points mis à part, au tarif où elle débarque, cette Tarantula Pro devrait faire parler d'elle ! Le coq chinois est-il e-Sportif ?
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