Banniere Iiyama Gb2770qsu B6

Au labo aujourd'hui un moniteur de chez iiyama dans la gamme Red Eagle destinée aux joueurs. Une dalle Fast IPS donnée comme capable de faire du 0,2ms avec une fréquence de 180Hz sur l'évolution du G-MASTER G2770QSU dans sa révision B6

Encore un moniteur au labo, et on change cette fois de crèmerie avec un modèle de chez iiyama.  Star de l'époque des CRT, la firme a réussi à se faire sa place dans le monde du LCD et a un catalogue plus que fourni. Avec nous ce jour un modèle de leur gamme Red Eagle destinée aux joueurs avec le G-Master G2770QSU dans sa révision B6 (donc référencé G2770QSU-B6) qui voit sa fréquence d'affichage augmenter, passant de 160 Hz pour le B5 à 180 Hz pour le B6, avec une annonce de temps de réponse MPRT (temps de réponse d'image en mouvement) de 0,2 ms sur une dalle IPS dont la technologie n'est pas connue pour sa réactivité. Vous êtes prêts ? On est partis !

Banniere Iiyama Gb2770qsu B6

C'est pour les joueurs, donc il faut du robot !

Présentation

On a ici un moniteur de 27" de diagonale (soit 685,8 mm) équipé d'une dalle plate 16:9 Rapid-IPS affichant du QHD (2560*1440 pixels) à un maximum de 180 Hz (uniquement en utilisant un câble DisplayPort, 144 Hz pour le HDMI) avec Adaptive Sync (FreeSync) sur une surface active de 596,7 mm à l'horizontale et 335,7 mm à la verticale. Ainsi ce brave Pythagore nous permet de savoir que la diagonale active de l'appareil est de 684,65 mm, ce qui laisse une marge de 1,15 mm qui semble toute logique. La bande noire autour de la dalle bien que discrète sera visible en cas de juxtaposition d'écrans. Mais est-ce réellement un reproche à faire sur un produit de cette gamme ?

C'est sobre, tout en restant "Gaming"

Avec sa dalle Rapid-IPS capable d'afficher du QHD à 180 Hz, l'engin est prévu pour le joueur qui aime avoir de jolies couleurs sous les yeux. Cependant, sans vouloir être du haut de gamme, le constructeur ne va pas l'équiper de tout un tas de suppléments logiciels pour ajouter à sa fiche produit. Pas de HDR ou d'annonce de colorimétrie ici, l'accent est mis sur le temps de réponse (0,2 ms tout à fait questionnables que nous allons questionner), le taux de rafraichissement de haut vol (180 Hz, même s'il existe plus aujourd'hui il faut déjà du matos pour en profiter en QHD) et une technologie nommée "Black Tuner" conçue pour améliorer le contraste et permettre d'être plus efficace en jeu.

Pour en finir avec les caractéristiques annoncées, nous avons affaire ici à une dalle matte traitée antireflet avec des angles de vision de 178° à l'horizontale comme à la verticale, une luminosité donnée à 400 (!) nits, un taux de contraste dynamique à 80 000 000:1 et le fameux temps de réponse de 0,2 ms MTRP (donc pas gris à gris). Les curieux trouveront ses caractéristiques complète sur la fiche produit du constructeur.

Côté design maintenant, c'est tout à fait sobre, même proche de la gamme de bureau du constructeur, avec quelques accents Gaming ajoutés en surimpression et un logo qui pourra plaire aux fans de Star Wars. Son pied (avec passe-câble) n'est pas trop volumineux tout en étant stable pour un ensemble de 4,4 kg. Ceux qui voudront s'en passer pourront compter sur une compatibilité VESA 100x100, nécessitant de retirer complètement le pied et la plaque qui le lie à l'écran. L'ensemble est facile à assembler, 2 vis à main préinstallées et le tour est joué. Sur pied, il pourra pivoter de 30° à droite ou à gauche, se régler en hauteur sur 110 mm, s'incliner de -3,5 à 21,5° sur l'avant et de 89° de chaque côté.

Une seule DEL en bas à droite sous l'écran vous signalera s'il est en fonction ou en veille. Vous trouverez à l'arrière sur la droite de la carlingue arrière une série de boutons permettant l'allumage et les réglages via l'OSD. On a vu plus maniable, mais avec de l'habitude l'ensemble est fonctionnel.

Pour la connectique, c'est léger, mais le bundle embarque un câble HDMI et un DisplayPort en plus du câble USB 3.0 pour le hub 4 ports intégré. Vous aurez accès à un DisplayPort 1.2, un HDMI 1.4 et quatre USB 3.2 Type-A (900 mA). De par la technologie, le QHD à 180 Hz sera limité au DisplayPort et votre console HDMI devra se contenter de 144 Hz. Ajoutez à cela une sortie audio 3,5 mm, deux petits haut-parleurs de 2W et vous aurez fait le tour de la question.

Angles de vue

Et côté affichage, faut-il être vraiment en face ?

Face à l'appareil, c'est presque un sans-faute, avec de l'angle la dalle IPS perdra de sa superbe, mais restera exploitable. Vu d'en bas, elle n'aura cependant aucun intérêt, mais si vous vous retrouvez dans ce cas de figure, songez à améliorer l'ergonomie de votre bureau ! Un faible contre-jour (il y a toujours une fenêtre à 1,5 m à gauche du moniteur) ne posera pas souci à l'appareil, mais il faudra tout de même raison garder et ne pas le placer sur la route du seigneur Sol !

OSD

Tripatouillons tous les boutons !

L'OSD apparaît en bas à droite de la dalle, sans transparence avec un volet sur la gauche permettant de naviguer et un espace plus large sur la droite où vous trouverez toutes les options. C'est assez basique, mais clair et une fois compris le fonctionnement des boutons à l'arrière, y naviguer est assez simple.

Pas d'options à outrance ici, juste du fonctionnel et corriger la colorimétrie, le contraste, la luminosité ou le gamma se fera en quelques pianotages. Même l'overdrive sera facilement réglable entre 6 états : éteint ou de 1 à 5, plus vous montez et plus la dalle sera réactive.

À l'usage, surtout pour nous qui jouons de la sonde de calibration, il s'est montré assez pratique puisque les menus "Réglages de l'image" et "Couleurs" nous ont permis de rapidement trouver une configuration de la dalle permettant un affichage optimal. De plus, l'engin embarquant différents profils, il sera possible d'en configurer plusieurs au besoin. À savoir qu'en paramètre d'usine tout est à 50 côté couleurs, luminosité, contraste, le gamma à 2 et l'overdrive à 3, sur le profil "Utilisateur 1".

Analyse de la dalle et calibration

Pour les tests de cette partie nous en passons par une sonde X-Rite i1 Display Pro associée au logiciel DisplayCal pour tout ce qui est colorimétrie, et par une sonde LDAT de chez Nvidia pour les analyses de luminosité max et surtout de latence gris à gris et overshoot. Toutes les mesures sont faites sur dalle dite "chaude" avec au moins 30 minutes d'utilisation luminosité à fond.

Dans notre analyse, nous avons donc opté pour un test en sortie de boite à 180 Hz, puis la même chose après une calibration de notre part. Simple et efficace !

Avant de nous jeter sur les valeurs techniques d'affichage, commençons simplement avec la consommation de l'appareil. Sur profil de base en 180 Hz, la bestiole consomme 20,2 W, avec la luminosité à 100% il faudra compter 29,4 W et sur notre profil de calibration 19,5 W, dû à une luminosité baissée à 43%. Nous n'avons eu que les rouges à légèrement modifier pour équilibrer l'affichage avant calibration.

Maintenant, passons à quelques valeurs sur les profils sélectionnés, puis sur celui calibré.

Iiyama Gb2770qsu B6 Delta E

En commençant par le fameux Delta E, 3 étant le seuil en dessous duquel l’œil humain n'est pas censé voir de différence (sauf pour notre Kevin national qui voit les plus gros atomes à l’œil nu), on a l'agréable surprise de trouver un modèle qui passe le test sans problème. Le white point (point blanc) est cependant aux fraises en étant bien au-delà de la moyenne. Cela chagrinera les professionnels de l'image, mais aura peu d'impact sur l'utilisateur standard (vidéo, jeu, web, bureautique) puisque ses yeux s'adapteront sans problème à la chose. Pour ceux qui ne connaitraient pas ce terme technique, on peut l'assimiler à la température de couleur de l'affichage. Ainsi être à 6500 Kelvins sera un standard assez connu pour une lumière naturelle alors qu'à 5000 Kelvins la lumière sera plus chaude tirant vers le jaune. Avoir un white point bien calibré assurera d'être réellement sur du blanc et non pas un léger bleu ou jaune. Ici, on tire un peu vers le bleu, sans que cela donne l'impression de regarder un appareil destiné aux Schtroumpfs (cela aurait été le cas si le Delta E moyen avait été déréglé d'autant).

Profil colorimétrique en sortie de boite (gauche) et avec calibration (droite)

À gauche le profil de base, à droite celui après calibration. Là où l'on a souvent dit qu'un passage à la sonde de calibration était nécessaire en sortie de boite, iiyama nous fait mentir en présentant une copie tout à fait satisfaisante. Certes, c'est perfectible, mais les couleurs sont globalement respectées et un utilisateur standard pourra profiter de son affichage sans avoir à investir plus. Un bon point ! Passons aux courbes de gamma.

Iiyama Gb2770qsu B6 Gamma BaseIiyama Gb2770qsu B6 Gamma Profil


En sortie de boite, c'est correct et notre calibration n'y apportera pas grande modification. Ici aussi, ce moniteur est bon élève. Jetons un oeil à sa couverture colorimétrique, même si ce n'est pas le point mis en avant par le constructeur.

Iiyama Gb2770qsu B6 Gamut

Sans être un appareil destiné aux professionnels de l'image, la dalle IPS embarquée offre une couverture (affichée ici via le compte rendu de Gamut du profil sous DisplayCal) très correcte, même si clairement plus à l'aise sur les bleus que sur les rouges ou verts. Passons à la luminosité :

iiyama annonce une luminosité maximale de 400 nits. À l'aide de notre sonde LDAT, nous avons relevé un maximum de 310 nits pour la luminosité à fond, ce qui est loin du compte. C'est tout à fait suffisant pour l'usage attendu du moniteur, mais on cherche l'intérêt d'annoncer plus que ce que l'appareil est capable de produire.

Cherchons maintenant côté fuite de lumière.

À gauche dans le noir complet, à droite avec un faible rétroéclairage derrière le moniteur

Dans une pièce plongée dans le noir, il faudra faire le difficile pour venir chercher des noises à cette dalle sur ce point. Certes ce n'est pas de l'OLED et les noirs resteront lumineux, mais l'ensemble est tout à fait agréable à regarder. En environnement faiblement éclairé, la copie reste bonne et les yeux de l'utilisateur sont au passage un peu épargnés.

Tant qu'on est à jouer avec une sonde, voyons le temps de réponse de gris à gris de l'appareil en fonction de son Overdrive, toujours en étant réglé en 180 Hz.

Avant d'aller plus loin, l'analyse va nous donner quatre séries de 2 tableaux. Le premier concerne les latences, c'est-à-dire le temps – exprimé en millisecondes – que l'affichage va mettre pour aller d'une tonalité à une autre. Le second concerne l'Overshoot, terme anglophone désignant le fait qu'un pixel dépasse la couleur demandée par faute d'une transition trop rapide. Pour donner une image, imaginez que le pixel est une balle de jokari qui doit s'arrêter entre deux marques, mais qui déborde un peu par faute d'un trop grand élan avant de venir là où elle est attendue. La valeur d'overshoot s'exprime en pourcentage, et lorsqu'elle dépasse les 15% il se passe un phénomène qui a encore un nom anglais : le Reverse Ghosting. Une trainée de la couleur opposée à celle demandée apparaît, ce qui nuit joyeusement à l'expérience générale.

Dans le cas de ce moniteur et puisqu'il est équipé d'une dalle Rapid-IPS, 6 modes d'overdrive sont disponibles via l'OSD : Éteint, 1, 2, 3, 4, 5. Nous vous présenterons à la suite les résultats de 4 d'entre eux, à savoir Éteint, 1, 3 et 5, le 1 étant le plus faible et le 5 le plus marqué.

Sans overdrive, très peu voire pas d'overshoot avec max 3,2 % relevés. Par contre, les latences s'en ressentent puisque la moyenne est à 7,2 ms avec un max à 11,9 ms. En même temps, ça n'est pas surprenant sur une dalle IPS QHD, les forces de cette technologie sont sur la colorimétrie, pas sur sa capacité à répondre rapidement, de l'intérêt de l'intégration d'une technologie d'overdrive.

On commence léger avec un overdrive réglé sur 1. Le gain sur les latences est notable sans être exceptionnel et l'overshoot reste contenu. Avec une valeur maximale à 8,3 % et une moyenne à 0,4 %, il y a un intérêt certain a activer cette technologie. Voyons si le gain reste intéressant en augmentant le niveau.

En passant le réglage sur 3, le gain en latence est supérieur et avec une moyenne à 3,9 ms, on commence à avoir quelque chose de sympathique. Côté overshoot, ça reste contenu puisqu'il n'y a qu'une valeur qui dépassera le 15 %, ce qui - sans être parfait - est du domaine de l'acceptable lorsque l'on privilégie la réactivité. Allons encore plus loin.

Une fois réglé à 5, le gain en latence est indéniable, mais le prix a payer est exagéré. Vous aurez certes une moyenne de temps de réponse à un très honnête 1,9 ms - bien loin des 0,2 ms annoncées que l'on ne relève jamais - mais l'overshoot devient impossible à gérer avec une moyenne à 57,5 % et un pic à 231,4 % bien loin des 15 % acceptables. Autant dire que le réglage à 3 sera à privilégier, celui à 4 présentant lui aussi trop d'overshoot par rapport au gain obtenu sur les latences. Le joueur capable de sacrifier la colorimétrie à ce niveau pour avoir plus de réactivité aura meilleur temps d'opter pour une dalle TN dont c'est la force.

Conclusion

Avec son G-Master G2770QSU-B6, iiyama propose une nouvelle référence IPS QHD de 27" venant améliorer les précédentes versions dans la même gamme en poussant le taux de rafraichissement à 180 Hz avec AdaptiveSync (FreeSync). Clairement destinée pour les joueurs ayant envie de latences correctes tout en ne sacrifiant pas la colorimétrie, cette version a pour elle un profil en sortie de boite presque idéal, ce qui n'est pas forcément habituel sur ce segment. Son design est sobre pour un modèle Gaming, les matériaux utilisés peuvent ne pas sembler très haut de gamme (essentiellement pour le carénage arrière, le reste étant mieux fini) et les boutons de réglage de son OSD sembleront peut être d'un autre temps, mais cela permet à l'appareil de ne pas dépasser les 250 € à la sortie et de proposer un produit de milieu de gamme qui devrait assez facilement trouver son public. Le service mercatique a encore fait des siennes sur la fiche produit, mais avec la possibilité d'avoir un temps de réponse moyen de 3,9 ms avec un espace colorimétrique sympathique, le tout en pouvant mouliner du pixel à grande vitesse, ce Red Eagle a des atouts à faire valoir. L'overshoot, hérésie ou renouveau des dalles IPS ?

Ghiom


  • Je me suis achete un moniteur IPS iiyama recemment, et j'en suis tres satisfait, je l'ai paye pas cher du tout et il fonctionne sans soucis, je n'ai meme pas ete dans les reglages, il etait bien regle par defaut

    J'aimerait que cette marque commercialise des moniteurs un peu plus haut de gamme, un bon IPS 32 pouces 4K 240 Hz, ca serait sympa pour un usage polyvalent

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