Encore un moniteur au labo, et oui encore un MSI qui semble aimer nos analyses. Promis, d'autres constructeurs débarqueront d'ici peu ! C'est cette fois le MPG 274URF QD. Un moniteur de 27 pouces capable d'afficher de l'UHD (3840 pixels de large pour 2160 pixels de haut, ou 4K pour les intimes) à 160 Hz sur une dalle Rapid-IPS. L'engin est à destination des joueurs et embarque les technologies Quantum Dot (tout plein de couleurs affichées), Adaptive Sync et de la HDR 400 pour les satisfaire au mieux. Sur le papier ça peut faire envie, voyons ce qu'il en est une fois branché !
Même les présentations de produit chez les constructeurs se mettent à l'inclusion colorimétrique !
Présentation
On a ici un moniteur de 27" de diagonale (soit 685,8 mm) équipé d'une dalle plate 16:9 Rapid-IPS affichant de l'UHD (3840*2160 pixels) ou 4K à un maximum de 160 Hz (avec AMD FreeSync) sur une surface active de 596,16 mm à l'horizontale et 335,34 mm à la verticale. Ainsi ce brave Pythagore nous permet de savoir que la diagonale active de l'appareil est de 684 mm, ce qui laisse une marge de 1,8 mm que l'on pardonnera aisément. La bande noire autour de la dalle bien que discrète sera difficile à oublier en cas de juxtaposition d'écrans. Mais lorsque l'on affiche de l'UHD, est-ce réellement nécessaire ?
C'est sobre, tout en restant "Gaming"
Avec sa dalle Rapid-IPS capable d'afficher de l'UHD à 160 Hz, le bouzin est prévu pour le joueur qui aime avoir de jolies couleurs sous les yeux. De plus, avec la HDR 400, la technologie Quantum Dot et les autres embarquées (comme la HDCR qui chez MSI permet de corriger la luminosité en fonction de la luminosité ambiante), l'idée est ne de pas faire les choses à moitié sur ce sujet. Alors on n'est pas sur un moniteur à destination des professionnels, mais l'engin se targue d'être capable d'afficher 99% du panel Adobe RGB (le plus précis en affichage numérique), le joueur bossant sur son PC pourrait donc s'y retrouver. Comme sur le gros MPG 321URX QD-OLED un traitement logiciel nommé "Couleur Premium" (accessible depuis l'OSD ou l'application dédiée "Gaming Intelligence") viendra également assurer d'une colorimétrie flatteuse dès la sortie de boite. L'appareil embarque de nombreux profils préprogrammés (pour différents types de jeu, les espaces de couleur ou certains usages) et permet d'en créer à loisir. Le nombre d'options disponibles est grand et nous vous invitons à jeter un œil à sa fiche produit si vous êtes curieux à ce sujet. Nous y reviendrons dans la partie OSD/Logiciel.
Pour en finir avec les caractéristiques annoncées, nous avons affaire ici à une dalle matte traitée antireflet avec des angles de vision de 178° à l'horizontale comme à la verticale, une luminosité donnée à 400 (!) nits, un taux de contraste dynamique à 100 000 000:1 et un temps de réponse de 0,5 ms gris à gris (avec une petite étoile à côté signalant que c'est la valeur minimale relevée, dans des conditions qui ne sont pas détaillées #servicedecom).
Côté design maintenant, c'est sobre avec les accents Gaming attendus de ces gammes de produits. Avec ses 9,3 kg sur la balance et son pied à empâtement large et passe câble intégré, il trônera fièrement sur le bureau de n'importe quel joueur. Pour ceux qui préfèrent le coller sur un bras VESA, c'est possible en 75 x 75 mm et il ne pèsera alors "plus" que 6,4 kg. Sur pied, il pourra pivoter de 30° à droite ou à gauche, se régler en hauteur sur 110 mm, s'incliner de -5 à 20° sur l'avant et de 90° de chaque côté.
Côté esthétique maintenant, c'est très subjectif, mais on peut toujours analyser. On retrouve le même style que sur le MAG 274QRFW que nous avions testé, mais en noir. On y gagne un pied un peu plus large, mais on sent bien qu'on est dans la même crèmerie. Pour bien assurer qu'il est à destination des joueurs, une bande de DEL est présente à l'arrière, mais pas pour se la jouer Ambilight, juste pour bien marquer son ascendance Gaming.
Une seule DEL, en bas à droite sous l'écran vous signalera s'il est en fonction ou en veille, sans bouton d'allumage. Vous trouverez à l'arrière au même endroit un joystick qui vous permettra d'ouvrir l'OSD en cliquant dessus ou de lancer rapidement une fonction particulière en choisissant une direction (4 préprogrammées, mais c'est réglable via OSD ou logiciel).
Pour la connectique, c'est fourni (contrairement au bundle qui n'offre qu'un câble HDMI 2.1). Vous aurez accès à un DisplayPort 1.4a, deux HDMI 2.1 et un USB Type-C 65W pouvant servir de DisplayPort 1.4a au besoin. Tout ce petit monde sera capable de faire péter de l'UHD à 160 Hz à condition que vous ayez les bécanes pour le fournir. À cela s'ajoutent deux ports USB 2.0 Type-A qui fonctionneront à condition de brancher l'USB 2.0 Type-B aussi présent et permettant de piloter le moniteur via logiciel. Ajoutez à cela une sortie audio 3,5 mm et vous aurez fait le tour de la question.
Angles de vue
Que donne le traitement antireflet du MPG 274URF QD ?
Face à l'appareil, c'est presque un sans-faute, par contre le regarder en angle ne sera pas une gageure. Est-ce que l'orientation Gaming veut aussi dire à n'utiliser que dans le noir ? Que l'acheteur potentiel soit donc prévenu qu'il vaut mieux éviter les sources lumineuses directes et indirectes. Ici une fenêtre orientée Est se trouve à un peu plus d'un mètre à gauche du bureau et la réflexion de la lumière sur le mur à peu près blanc qui l'entoure suffit à venir rendre une partie du moniteur moins lisible.
OSD
Un joystick pour (presque) tout configurer !
L'OSD apparaît en bas à gauche de la dalle, sans transparence (réglable) avec une barre du haut affichant les réglages actuels. Via le joystick il sera possible de naviguer dans la colonne de gauche, puis de sélectionner (flèche vers la droite) pour aller naviguer dans chaque sous-menu. Les utilisateurs de moniteur à dalle LG devraient assez vite le reconnaître tant c'est un modèle qui commence à être connu.
Basculer d'un profil à l'autre est très aisé, surtout qu'il est même possible de configurer les directions du joystick pour accéder rapidement à l'élément de votre choix sans en passer par le menu complet. Cependant, il faudra en passer par le logiciel Gaming Intelligence pour vraiment profiter des capacités du matériel et on va voir de ce pas à quoi il ressemble.
À noter la présence d'un mode PIP/PBP qui permettra d'avoir plusieurs sources affichées sur le même moniteur, cette configuration n'étant accessible que par l'OSD et pas par le logiciel. Pour ceux d'entre vous qui découvriraient la chose, le PIP va pour Picture-In-Picture et PBP pour Picture-By-Picture. Le PIP permet d'avoir un affichage en principal plein écran et un second dans une fenêtre plus petite en surimpression et le PBP divise le moniteur en 2 à la verticale et affiche une source à gauche et l'autre à droite. Sur un 32" en UHD, ça peut avoir son utilité pour qui bosse sur 2 machines simultanément et doit garder un œil de partout, c'est un peu moins vrai pour un 27" comme ici ou les 2 sections sont "petites".
Logiciel : MSI Gaming Intelligence
On peut être joueur et intelligent, c'est le logiciel qui le dit ! Par contre, il faudra en passer par un téléchargement de 501 Mo et refuser l'installation de Norton Antivirus au premier lancement (une pub restera dans l'entête du logiciel pour vous rappeler de le faire).
D'un design similaire à celui de l'OSD, on retrouve la même succession de profils avec une liste plus longue et surtout plus d'options disponibles. Il nous sera ici possible d'entrer dans le détail des réglages colorimétrique, point essentiel à l'utilisation d'une sonde de calibration. Si le logiciel était vraiment utile pour le moniteur à dalle OLED de la firme, il est ici dispensable puisqu'une fois la HDR activée, les réglages colorimétriques et lumineux deviendront impossibles, nuisant à la calibration comme vous le découvrirez à la suite. Même s'il fait un peu usine à gaz, Gaming Intelligence autorise à créer un profil de A à Z et c'est une chose louable sur un appareil qui se veut aussi bon pour le jeu que pour la création graphique.
Face à la multitude d'options disponibles, nous avons décidé de travailler sur 2 réglages et de créer 2 profils à notre sauce sur leur base pour notre analyse de l'appareil.
Analyse de la dalle et calibration
Pour les tests de cette partie nous en passons par une sonde X-Rite i1 Display Pro associée au logiciel DisplayCal pour tout ce qui est colorimétrie, et par une sonde LDAT de chez Nvidia pour les analyses de luminosité max et surtout de latence gris à gris et overshoot. Toutes les mesures sont faites sur dalle dite "chaude" avec au moins 30 minutes d'utilisation luminosité à fond.
Comme dit précédemment, ce MPG 312URX QD-OLED propose énormément de choses, il a donc fallu faire des choix. Dans notre analyse, nous avons donc opté pour un test en sortie de boite à 160 Hz, puis la même chose avec HDR activée. Pour nos profils, nous avons repris ces bases et utilisé la sonde X-Rite pour améliorer les résultats (et nous avons dû trancher violemment du côté des bleus pour arriver à quelque chose tant ils sont présents en sortie de boite)
Avant de nous jeter sur les valeurs techniques d'affichage, commençons simplement avec la consommation de l'appareil. Sur profil de base en 160 Hz, la bestiole consomme 29,6 W, avec HDR il faudra compter 50,7 W et sur notre profil de calibration 33,2 W et 50,8 W.
Maintenant, passons à quelques valeurs sur les profils sélectionnés, puis sur celui calibré.
En commençant par le fameux Delta E, 3 étant le seuil en dessous duquel l’œil humain n'est pas sensé voir de différence (sauf pour notre Kevin national qui voit mieux qu'un fan de PlayStation le jour du Black Friday), on peut voir qu'en sortie de boite l'appareil ne passe pas le test et loin s'en faut. Une fois la HDR activée, c'est encore pire, même si le profane ne s'en émouvra peut-être pas. Une fois calibré, avec ou sans HDR le résultat est là, avec un petit avantage pour la version sans HDR. Passons à une analyse plus détaillée.
Profil colorimétrique en sortie de boite (gauche) et avec calibration (droite)
À gauche le profil de base, à droite celui après calibration. Sans vouloir faire de publicité pour les vendeurs de sondes de calibration, même sans être un spécialiste de l'image il est facile de voir l'intérêt de son utilisation tant sur le contraste que pour la colorimétrie. Avec des gris trop bleutés, on peut imaginer une amélioration en activant la HDR, ce que nous verrons à la suite. Du côté de notre profil, vous pouvez voir que l'appareil n'a aucun mal à afficher quelque chose de très très correct. Passons à la HDR.
Profil colorimétrique de base avec HDR (gauche) et le même profil après calibration (droite)
On s'attendait à un mieux sur le profil de base en activant la HDR et... ça n'est absolument pas le cas. Le blanc est plus blanc (même si Coluche avait du mal à s'imaginer la chose), mais pour le reste c'est la même tambouille. Une fois calibré, la copie est meilleure, mais pas parfaite par faute d'une possibilité de corriger les valeurs Rouge, Vert et Bleu de l'appareil qui sont bloquées lorsque le HDR est activée. Passons aux courbes de gamma.
En sortie de boite, c'est correct jusqu'à 65%, mais après ça s'envole. Avec la HDR c'est plus régulier, mais pas parfait pour autant. Une fois calibré, les 2 modes offrent quelque chose de tout à fait acceptable, nous incriminerons donc un profil en sortie de boite assez peu intéressant. Passons à la couverture colorimétrique.
Pour les curieux, voici la couverture du moniteur (compte rendu de Gamut du profil sous DisplayCal). Pas de mensonge mercatique ici, nous avons vraiment une plage de couverture de l'espace Adobe RGB de haut vol. C'est la force des dalles IPS, pas toujours les plus réactives, mais très fidèles sur les couleurs. Mais puisqu'une bonne colorimétrie n'est rien sans une luminosité bien équilibrée, passons à ce point de notre analyse :
MSI annonce une luminosité maximale de 400 nits. À l'aide de notre sonde LDAT, nous avons relevé un maximum de 425 nits pour la luminosité à fond (avec ou sans HDR), ce qui est un poil supérieur à la fiche technique du produit. Mais puisqu'il embarque un outil permettant de modifier la luminosité en fonction de la lumière ambiante et de ce qui est affiché (HDCR), on imagine que cette petite marge fait sens.
Cherchons maintenant côté fuite de lumière.
Dans une pièce plongée dans le noir, il faudra faire le difficile pour venir chercher des noises à cette dalle sur ce point. Certes ce n'est pas de l'OLED et les noirs resteront lumineux, mais l'ensemble est tout à fait agréable à regarder. Peut-être que ce moniteur est finalement conçu pour le joueur nocturne ?
Tant qu'on est à jouer avec une sonde, voyons le temps de réponse de gris à gris de l'appareil en fonction de son Overdrive, toujours en étant réglé en 160 Hz.
Avant d'aller plus loin, l'analyse va nous donner deux tableaux. Le premier concerne les latences, c'est-à-dire le temps – exprimé en millisecondes – que l'affichage va mettre pour aller d'une tonalité à une autre. Le second concerne l'Overshoot, terme anglophone désignant le fait qu'un pixel dépasse la couleur demandée par faute d'une transition trop rapide. Pour donner une image, imaginez que le pixel est une balle de jokari qui doit s'arrêter entre deux marques, mais qui déborde un peu par faute d'un trop grand élan avant de venir là où elle est attendue. La valeur d'overshoot s'exprime en pourcentage, et lorsqu'elle dépasse les 15% il se passe un phénomène qui a encore un nom anglais : le Reverse Ghosting. Une trainée de la couleur opposée à celle demandée apparaît, ce qui nuit joyeusement à l'expérience générale.
Dans le cas de ce moniteur et puisqu'il est équipé d'une dalle Rapid-IPS, 3 modes sont disponibles : Normal, Rapide et Le plus rapide. Le Normal n'ayant que peu d'intérêt (sauf pour qui aime les grosses latences ce qui serait dommage pour jouer), nous allons commencer par le mode Rapide, puis voir le plus rapide à la suite.
En mode rapide, très peu d'overshoot avec une seule valeur qui dépasse les 15 % et c'est un bon point. Par contre avec une moyenne de latence de 5 ms, on est loin du résultat attendu par le joueur de FPS visant la top performance. Rappelons que l'appareil est vendu comme étant capable de faire du 0,5 ms gris à gris (mais le commercial a écrit en tout petit à côté que c'est la valeur minimale relevée) et on en est loin. Voyons ce que cela donne dans le mode suivant.
Dans ce mode encore plus rapide, la latence moyenne tombe à 2,3 ms, pas une folie pour le joueur compétitif, mais une performance tout de même pour une dalle IPS UHD. Par contre cela a un prix, l'overshoot devient tellement présent que la moindre scène à forte action pourra poser problème aux plus sensibles des mirettes. Avec une moyenne à 34,2 % et un max qui dépasse 100 %, l'addition est salée. Et malgré cela, le 0,5 ms gris à gris attendu n'est toujours pas d'actualité. Faudrait-il un mode Turbo ? Ou cette valeur a peut-être été prise en FHD à 60Hz ?
Conclusion
Pour commencer cette conclusion, prenons le temps de signaler que nous sommes ici sur une Analyse et non un Test comme nous en avons l'habitude. Spécialement sur ce genre de moniteur, il n'est pas possible d'en tester tous les usages et réglages, nous espérons cependant répondre aux interrogations les plus importantes sur la question. Ce MSI MPG 274URF QD se joue sur plusieurs tableaux. Il est conçu pour le joueur, mais aussi le passionné d'image, avec une dalle Rapid-IPS en UHD poussant à 160 Hz avec Quantom Dot et AdaptiveSync. Sur le papier, et avec un temps de réponse gris à gris annoncé à 0,5 ms, c'est le Graal du joueur compétitif. Malheureusement, avec un profil colorimétrique en sortie de boite assez peu intéressant et des temps de réponse bien loin de ce qui est vendu, ce moniteur peine à convaincre. C'est tout à fait dommage, car c'est un appareil d'une qualité certaine, capable d'afficher un beau panel de couleurs et avec un rétroéclairage vraiment au point. Avec un meilleur traitement antireflet et moins d'abus du service de Com, il aurait le droit à une conclusion élogieuse ! En l'état, nous vous conseillons de le tester avant de l'adopter et surtout d'opter pour un coup de sonde dès la sortie de boite. Vous êtes plutôt belles couleurs ou latences de folie ?
Toujours du 8bits + FRC.... c'est désespérant , trouver un écran est compliqué on doit sans cesse faire des compromis quand on ne veut pas aller sur l'OLED.
Merci pour ce près-test très détaillé, je joue essentiellement sur des smart-TV 120hz Hdmi 2.1 pour mes PS5/XSX et mes tours et je vois des moniteurs afficher du 240hz, est-ce que ce n'est pas de l'esbroufe ? Il me semble d'abord que plus une dalle monte en Hz et plus elle consomme, de plus, quel est l'intérêt de dépasser ne serait-ce que 160hz comme ici ? On va beaucoup gagner ou au contraire, à partir d'un certain pallier, c'est comme d'accélérer en voiture, l'essence ( Les Watts) explosent mais on gagne peu ?
240 Hz, c'est pas de l'esbrouffe, c'est vraiment utile
Maintenant, faut pas que ca se fasse au detriment de la definition
S'il faut avoir du Full HD pour obtenir 240 Hz, c'est non