Corsair Scimitar Se Elite Wireless Header

Corsair multiplie les commutateurs à ne plus savoir qu'en faire sur sa Scimitar Elite SE prévue pour les joueurs ou... les streamers.

12 boutons sous le pouce !

Dans le monde des souris, la mode est plutôt au sans-fil ultraléger. Or, lorsque le but est de caser tout un tas de boutons, typiquement pour les amateurs de jeux de combat en arène ou pour ceux souhaitant avoir le pavé numérique non pas sur le clavier, mais sous le pouce (au sens littéral du terme), difficile de chercher à chasser le gramme. Alors, pour sa Scimitar Elite Wireless mise à jour sauce SE, Corsair a décidé de se ficher de la méta actuelle et de proposer une mise à jour de sa Scimitar filaire, un mulot volumineux orné de 16 switchs programmables et d’un système breveté de coulissage de pad latéral, avec pour principale modification un capteur passant de 26k à 33k DPI. Découvrons cela ensemble !

Prise en main

Dès le déballage, la Scimitar Wireless SE ne fait pas dans la demi-mesure : loin des souris profilées cherchant à limiter le moindre gramme (comptez dans les 60 g pour les derniers modèles), le périphérique de Corsair est large en main et offre (enfin !) un minimum de résistance à l’utilisation — du fait de l’inertie de ses 114 grammes, pas de ses patins en PTFE on ne peut plus classiques ! Le gabarit de la belle (119x73x42 mm) est de ce fait adapté à une prise de type paume (palm grip, où le dos de la bête est en contact avec votre main), mais ne conviendra pas aux joueurs menant leur mulot à la griffe (claw grip) ou du bout des doigts (fingertip grip).

Au niveau de l’ergonomie, Corsair a opté pour un profil asymétrique droitier - difficile de faire autrement en conservant une taille de bouton respectable — et a muni notre candidate du jour d’un léger revêtement soft touch, en plus d’un insert texturé latéral favorisant le maintien. Si le pad latéral offre un angle saillant avec les boutons principaux, ce dernier est suffisamment loin du pouce pour ne pas être dérangeant, à moins d’être habitué aux souris équipées de touches suivant/précédent (comme votre humble serviteur…) et de les chercher en vain sur ce modèle. Les autres contours du bousin sont arrondis sans faute de goût, l’assemblage est qualitatif et nous n’avons pas décelé de jeu au niveau de l’assemblage.

Pour ce qui est de la précision, le capteur MARKSMAN S 33K — qui est, au passage, une des seules différences (les deux autres étant l’autonomie et les coloris proposés) entre le nouveau modèle SE et l’ancienne Corsair Scimitar Wireless. En ce qui concerne l’autonomie, la maison-mère annonce 150 heures en mode RGB/2,4 GHz et 500 heures toutes lumières éteintes en connexion de type dent bleue. Si nous n’avons pas pu mesurer rigoureusement cela, la belle a pu passer sa semaine de test loin d’un chargeur sans broncher — sans compter que le design positionnant la prise USB de recharge sur l’avant permet d’utiliser le mulot pendant la charge en mode filaire.

Côté RGB, nous constatons non sans satisfaction que la mode licornesque du haut de gamme faiblit, puisque seules deux zones sont présentes : le logo dorsal et le rétroéclairage des 12 boutons latéraux. Un indicateur coloré attestant de la sensibilité choisie (DPI) est également intégré au-dessus de la molette, mais ce dernier ne s’allumera que lors des modifications dudit réglage.

Une fois votre main en place, vous ne verrez du coup plus que la zone du pad, qui se trouve paradoxalement être le plus faiblard : efficace de nuit, le rétroéclairage passe par contre complètement aux oubliettes à la première ampoule allumée ou, pire, en plein jour. À quoi bon avoir du RGB, s’il est invisible la plupart du temps ? Rajoutez un contrôle facétieux (seule une lumière statique est assignable à cette zone) et une luminosité de 50 % par défaut, cachée dans un sous-menu (voir partie logicielle ci-après), et voilà tous les ingrédients pour se demander si le pad est vraiment allumé ou non à la première utilisation. Dommage !

Pad en hautPad en bas

vs

La fonctionnalité principale des Scimitars réside sans nul doute dans ce fameux pad latéral qui, outre sa couleur, peut être ajusté selon un mécanisme breveté offrant 8 mm de battement. Il suffit alors d’utiliser la clef Allen fournie pour légèrement dévisser la seule vis visible au-dessous de l’appareil, faire glisser le pad selon vos désirs puis revisser le tout. Si la chose semble un peu gadget au premier abord, nous avouons nous être pris au jeu et avoir donné quelques coups de vis avant de trouver la position la plus naturelle, avant de ne plus en bouger.

À l’usage, inutile de vous dire qu’un temps d’adaptation est nécessaire pour savoir où se trouvent et comment rapidement appuyer sans se tromper sur les 12 raccourcis, leur petite taille et leur flexibilité n’aidant pas dans les situations de jeu tendues. À vrai dire, la petite semaine ayant constitué cet essai n’a pas été suffisante pour cet apprentissage, bien que l’utilisation des touches « 6" et « 9" pour remplacer les suivants/précédents se soit déroulée sans encombre. Pour les boutons principaux, les switchs optiques utilisés, donnés pour, sont précis, mais aiguës et loin d’être silencieux.

Le click molette n’est en revanche pas logé à la même enseigne avec un commutateur classique, tout comme l’unique touche de DPI. Enfin, le choix des profils (5 maximum) tout comme la sélection du mode d’opération (Bluetooth/2,4 GHz/éteinte) se situe sur la face cachée du mulot, qui allumera tout comme les DPI une petite LED RGB pendant quelques secondes, vous informant de la « couleur » du profil actif. L’espace de rangement du dongle est également intégré ce côté-là, son intégrité étant assurée par un cache plastique.

Du côté du bundle, Corsair n’a pas fait d’excentricités : un câble USB-A/USB-C de 1,8 m orné du logo de la firme, et une clef Allen pour le réglage du pad. Vu le prix, nous aurions pu attendre un second set de coussinets ; mais cela demeure exceptionnel toutes marques confondues.

Démontage

Si le dessous de la Scimitar Wireless SE arbore fièrement sa vis brevetée, cela ne signifie pas pour autant que Corsair a souhaité rendre sa création démontable… bien au contraire. En effet, le décorticage de la bête s’effectue en retirant tous les coussinets et en extrayant des vis à la tête ornée d’une étoile à trois branches : le top pour s’assurer que son propriétaire ne puisse absolument rien faire en cas de panne.

Fort heureusement, un peu (beaucoup) d’huile de coude et un embout torx peuvent permettre de retirer tout cela ; mais non sans dégâts du côté vis comme du tournevis : à ne pas reproduire chez vous !

Une fois le coup de bistouri tournevis effectué, la belle nous livre librement ses entrailles : une batterie de 3,325 Wh, un capteur signé N450RM31C et les activateurs optiques notés « TTC » pour les clics. Le PCB occupe quasiment toute la surface de la souris, et a recours à des nappes en guise de liaison avec le clic DPI et le pad latéral — cette dernière étant particulièrement capricieuse lors du remontage.

En y regardant de plus près, le système de coulissage breveté n’a rien de magique : une vis ornée d’un chapeau bloquant, un rail de maintien et des clips assurant la bonne tenue de la chose. Simple, certes, mais robuste par la même occasion.

Fait amusant, le PCB porte également une annotation de sa date de fabrication, le… 29 septembre 2022. Autant dire que Corsair a très probablement eu recours à des pièces communes avec ses Scimitars précédentes, et a eu largement le temps de se constituer du stock.

Logiciel

Si vous avez l’habitude des périphériques Corsair, c’est normalement ici que vous les attendez au tournant. En effet, l’aspect software est de réputation plus fragile… et force est de constater que l’installation du pilote n’a pas été une simple affaire, car la version d’iCue (utilisée pour des ventilateurs RGB) existante était trop vieille pour détecter correctement le mulot, et ne voulait pas être mise à jour lors d’une réinstallation : il a fallu désinstaller le programme pour accepter la nouvelle version et profiter de la souris. Pfiou !

iCUE nous accueille par un résumé des statistiques de température et d’utilisation CPU/GPU du PC ainsi que la liste des périphériques pris en charge, dans laquelle l’option de paramètre dudit périphérique cible permet de mettre à jour le micrologiciel et activer certaines options (comme la luminosité générale affectant le pad latéral, par défaut à 50 % de manière incompréhensible ; le taux de polling).

Pour configurer les profils (DPI, macro et RGB), un nouveau clic est nécessaire, ce qui vous emportera sur une page dédiée au composant en question. Notez que 5 profils matériels sont sauvegardables dans la mémoire de la Scimitar Wireless SE, chacun pouvant contenir 5 profils DPI (et un mode sniper pour lequel une touche macro devra être sacrifiée si vous souhaitez y avoir recours).

On notera en revanche la détection séparée du mulot et du dongle, et ce qui ressemble à la possibilité d’appairer ce dernier à un autre dongle dans le cas où vous auriez égaré ce petit module de connexion. Si tel est le cas, la fonctionnalité est on ne peut plus appréciée tant les souris 2,4 GHz aux connecteurs perdus se révèlent embarrassantes. En revanche, nous ne mesurons (en filaire comme en mode 2,4 GHz) un taux de polling maximum de 1 000 Hz, et ce alors que le récepteur communique avec la souris à une fréquence de 2 000 Hz. Un bug ? Non, Corsair a tout simplement fait l’économie des composants nécessaire et fournit un connecteur 1000 Hz côté USB hôte. Dommage !

En revanche, Corsair a bien optimisé son bidule, puisque la consommation mémoire s’est révélée raisonnable : seulement 40 Mio de RAM lorsque l’utilitaire est dans la barre des tâches, 300 Mio ouverts et jusqu’à 500 Mio en pic lors des attributions de touches. Si cela ne vous convient pas, le mode de mémoire des périphériques permet de toute manière de s’en passer une fois votre personnalisation effectuée ; RBG comme macro. Pratique !

Enfin, la Scimitar Wireless SE intronise la possibilité de programmer un Elagto Stream Deck virtuel à l’aide des 12 boutons latéraux, qui agissent comme des boutons programmables du contrôleur. Nous n’avons en revanche pas pu tester la chose faute de streamer expérimenté disponible.

Et sous Linux ?

Sans surprise, la mulotte sait aussi se comporter sous le manchot, en mode filaire comme non filaire. En revanche, le pilote est inutilisable, ce qui vous forcera à avoir un dual boot, un Windows live ou de squatter chez un ami pour modifier les profils matériels faute de réglage des options directement depuis le mulot — ce que Cherry fait par exemple sur certains de ses modèles. Rien de bien surprenant à cela (l’ergonomie de la modification par la souris uniquement du RGB aurait été tout bonnement affreuse), mais l’on aimerait tout de même bien voir les constructeurs s’impliquer davantage dans le support des OS libres, ne serait-ce que pour les utilisateurs de Steam Deck docké. Connexion Bluetooth obligeant, la Scimitar Wireless SE est également interfaçable avec vos smartphones, si jamais vous souhaitiez composer un numéro de téléphone avec le pad à 12 boutons.

Le mot de la fin

La Scimitar Wireless SE, est, sur le papier, un bien étrange bestiau : si son prix fort de 149,99 € s’explique par quelques arguments techniques (commutateurs optiques et système breveté de coulissage de boutons), le tableau n’est pas aussi limpide que l’on aurait souhaité. En effet, nous regrettons le pad insuffisamment rétroéclairé et le taux de polling en version sans-fil étranglés par le dongle en 1 000 Hz seulement, lui faisant perdre son potentiel award de fonctionnalité. Non pas que la souris soit mauvaise — loin de là —, mais la progression en marge par rapport à la version précédente, trouvable qui plus est sur Amazon pour une centaine de roros ; que nous vous conseillons, à moins que les nouveaux coloris blancs/jaune et noir/jaune soient un prérequis dans votre quête.

Corsair Logo 2024

Nous remercions notre partenaire Corsair pour la mise à disposition de notre exemplaire de test

Double Doc


  • Ça me rappelle la Razer Naga qui était utilisée sur WoW notamment à l'époque 😙

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