Banniere Msi Mag 274qrfw

Parce qu'un bon PC n'est rien sans un moniteur digne de ce nom, voici notre premier test de ce type de périphérique avec un 27" Fast-IPS 1440p 180Hz FreeSync HDR de chez MSI, le Optix MAG 274QRFW. Etes-vous prêts ?

Une première pour H&Co avec le test d'un moniteur. C'est un modèle Rapid-IPS WQHD 180 Hz de 27" de chez MSI qui ouvre le bal avec le MSI Optix MAG 274QRFW et pour les curieux, ce MAG est l'acronyme de MSI Arsenal Gaming et c'est leur entrée de gamme pour joueurs qui se cache dessous. On est donc sur un modèle à destination des joueurs, avec haut taux de rafraîchissement et pas mal des codes maintenant devenus communs dans ce domaine compétitif. Voici la bête en image sauce constructeur.

Banniere Msi Mag 274qrfw

Présentation par MSI, avec un remplacement du rouge et noir cher aux gamers par du vert et noir pour un moniteur à coque blanche !

Cette analyse étant notre première du genre et cette dernière sortant un peu de notre champ habituel d'expertise, nous avons essayé de regrouper les informations à notre sens les plus pertinentes lors du choix d'un moniteur. Si d'aventure celle ou celles qui vous importent manquaient et dans un but de faire évoluer ce modèle d'analyse, n'hésitez pas à nous partager vos retours qui seront grandement appréciés !

Présentation

On a ici un moniteur de 27" de diagonale (soit 68,58 cm) équipé d'une dalle plate 16:9 Fast-IPS (ou Rapid-IPS) affichant du WQHD (2560*1440 pixels) à un maximum de 180 Hz (avec AMD FreeSync) sur une surface active de 596,736 mm à l'horizontale et 335,664 mm à la verticale. Les plus matheux d'entre vous auront donc vite fait le rapport pour voir que la diagonale active est donc de 684,663 mm, ce qui n'est pas loin des 27" annoncés et laisse une bande noire assez discrète sur les pourtours. Pas la plus fine, pas rédhibitoire en cas de multiécran, mais c'est une chose hautement subjective.

À destination des joueurs, mais sobre tout de même.

Grâce à la technologie IPS, l'appareil se targue d'afficher un large GAMUT sur la colorimétrie sRGB et puisque c'est un Fast-IPS à destination des joueurs, la transition de gris à gris est donnée pour se faire en 1 ms. Avec un taux de rafraîchissement élevé, du FreeSync pour l'appuyer, une technologie de protection à la lumière bleue, il ne manquait que la HDR400 pour parfaire l'offre et l'appareil l'embarque également. Pour aller un peu plus dans le détail, le contraste est donné à 1000:1, le contraste dynamique à 100 000 000:1 et la luminosité à 400 nits.

Tout sobre qu'il soit, le pied de ce moniteur est très bien pensé. Basé sur du VESA 75*75, vous aurez seulement 2 vis à fixer à la main pour tenir l'ensemble grâce aux 2 griffes sur le haut de la platine. Réglable en hauteur (sur 13 cm), il permet d'incliner le moniteur de -5 à 20°, de le faire pivoter de 90° dans les deux sens et sa base (qui comprend un espace où passer les câbles) tourne de 45° vers la droite comme la gauche. Les réglages sont souples sur ces 3 points, mais il manque à notre sens un cran permettant de facilement retrouver le 0° du pivot.

Pour la partie "plastique" de l'appareil, c'est – comme on l'a déjà dit – sobre pour du modèle destiné au joueur. Du plastique blanc de partout, assez épais et robuste, mais nécessitant d'être délicat dans le transport et la rotation. Il vaut mieux attraper le moniteur par le bas (qui a le droit à un grand renfort dû aux composants embarqués) que par les côtés qui donnent un accès direct à la dalle. Même l'emballage signale qu'un risque de casse existe en l'attrapant par les côtés. Il faudra cependant être assez peu délicat, nous avons essayé pour la forme (sans surjouer la chose) et force est de constater en image que le moniteur est toujours là.

Pas de fioriture du côté des boutons, tout passera par un seul joysticks placé à l'arrière (bas droite) et en charge de l'OSD. Pas de bouton de mise en fonction, cette dernière étant automatique et une DEL située à droite sous l'appareil vous signalera s'il est alimenté, en fonction ou en veille.

Passons à la connectique, comme pour l'esthétique c'est sobre. Un DisplayPort à la norme 1.4, deux HDMI 2.0b, une sortie jack pour qui ferait passer le flux audio par la carte graphique et la connectique pour l'alimentation. Pas d'USB, de port de charge ou autre, c'est on ne peut plus simple et efficace, de quoi brancher votre PC et deux consoles et basta !

À noter qu'il n'y a qu'avec le DisplayPort que vous pourrez atteindre les 180 Hz, les deux ports HDMI étant "limités" à 144 Hz.

Angles de vue

Pour les inquiets qui aiment avoir des potes qui matent leur écran pour les voir performer comme des bêtes, voici quelques images des angles de vision du MAG 274QRFW.

Les dalles IPS ont fait leurs preuves à ce sujet et sans "vitre" collée dessus on a le résultat attendu pour ce type de matériel, même lorsqu'on ne regarde pas directement. Le cliché pris depuis la droite de l'appareil vous montre ce qu'un contre-jour peut vous offrir, mais peu nombreux sont les moniteurs qui peuvent se montrer exemplaires face à cela.

OSD

Un joystick pour tout configurer !

Les habitués de dalles LG auront certainement reconnu cet OSD rebadgé MSI. Fin du noir et vert et retour au noir et rouge avec un OSD clair et bien rangé, affichant les informations "importantes" dans son en-tête. C'est simple à prendre en main et les réglages nécessaires pour la calibration sont aisés. Une pression sur le joystick fait apparaître l'OSD, vous naviguez en allant vers le haut ou le bas, aller à droite sélectionne et à gauche fait revenir en arrière jusqu'à fermer l'OSD, comme indiqué sur la colonne de gauche.

Analyse de la dalle et calibration

Pour les tests de cette partie nous en passons par une sonde X-Rite i1 Display Pro associée au logiciel DisplayCal pour tout ce qui est colorimétrie, et par une sonde LDAT de chez Nvidia pour les analyses de luminosité max et surtout de latence gris à gris et overshoot. Toutes les mesures sont faites sur dalle dite "chaude" avec au moins 30 minutes d'utilisation luminosité à fond.

Ce que l'on peut dire sur ce MAG 274QRFW dès le premier allumage est que le profil d'usine est bon. On peut faire mieux avec le bon matériel, mais c'est de l'ordre du pinaillage à ce niveau tant l'impact est léger, même au niveau consommation. Pour entrer dans le vif du sujet, en fonctionnement l'appareil consomme 22,9 W sur son profil de base en affichant en 180 Hz et la calibration l'a amené à 22,7 W, ce qui ne changera pas grandement votre facture d'électricité. Pour les fans de HDR, l'activation de cette option fera grimper sa consommation à 39,3 W.

Jetons un œil à quelques valeurs sur profil de base, puis sur celui calibré.

Delta E

En commençant par le fameux Delta E, 3 étant le seuil en dessous duquel l’œil humain n'est pas sensé voir de différence (sauf pour notre Kevin national qui voit mieux qu'un T1000), on peut voir qu'en sortie de boite l'appareil est plus que dans les clous, même sa valeur maximum se limitant à 1,12. Notre profil calibré vogue sur les mêmes eaux, avec un équilibrage différent dû au fait d'une luminosité plus basse, le profil de base étant plus généreux sur ce point, ce qui explique la légère différence de consommation entre les deux profils. Passons à une analyse plus détaillée.

Profil colorimétrique en sortie de boite (gauche) et après calibration (droite)

À gauche le profil de base, à droite celui après calibration. Les différences sont nombreuses, mais légères, tellement légères que difficilement perceptibles, même traitées en ensemble. Chaque couleur (sauf le 255, 128, 128) gagne en Delta E, mais à ce niveau de modification l'impact global est négligeable. Cependant, la suite de l'analyse vous montrera que ça ne rend pas la calibration inutile, au contraire, c'est que la dalle est déjà bien calibrée en usine et c'est une très bonne chose !

Gamma en sortie de boiteGamma après calibration

Sur la courbe de Gamma, le gain est plus notable et l'effet visuel indéniable. Le profil calibré, du fait d'une luminosité plus faible et d'une courbe de Gamma plus harmonieuse, offre une image plus contrastée permettant de mettre en valeur certaines tonalités et les dégradés. Rappelons que les dalles IPS ne sont pas les meilleures en ce qui concerne le contraste, mais cette dalle s'en sort tout à fait correctement. Comme dit précédemment, choisir un affichage nécessite des sacrifices et profiter de la colorimétrie d'une dalle IPS vient avec des points forts (colorimétrie, précision, angles de vision), mais également quelques points plus faibles (latences, contraste). D'ailleurs, jetons un œil à sa colorimétrie dans le détail.

Gammut

Pour les curieux, voici la couverture du moniteur (compte rendu de Gamut du profil sous DisplayCal). Il aura de quoi largement satisfaire les mirettes d'un joueur et pourra également être utilisé pour le travail graphique au besoin. C'est là le point fort des dalles IPS et chercher à aller plus loin nécessiterait un investissement pas qu'un peu supérieur côté finances. Puisqu'une bonne colorimétrie n'est rien sans un rétroéclairage bien équilibré, passons à ce point de notre analyse :

MSI annonce une luminosité maximale de 400 nits. À l'aide de notre sonde LDAT, nous avons relevé un maximum de 420,4 nits rétroéclairage à fond (avec ou sans HDR), une valeur supérieure de 5% qui colle globalement avec ce qu'annonce le constructeur. Sur notre profil de calibration, cette valeur était à 216,6 nits et grimpait à 254,6 nits avec HDR ce qui laisse une belle marge par rapport à la capacité maximale du rétroéclairage.

Nous n'avons pas relevé de fuite de lumière sur ce moniteur, le pinailleur pourra dans certaines conditions (affichage le plus sombre possible, en étant dans le noir total) voir un léger effet halo sur le haut et le bas, mais puisque nous sommes sur des DEL, il y a forcément de la lumière quelque part !

Tant qu'on est à jouer avec cette sonde, voyons le temps de réponse de gris à gris de l'appareil en fonction de son Overdrive, toujours en étant réglé en 180 Hz.

En sortie de boite, le MAG 274QRFW est réglé en Overdrive "Rapide", pour compenser la "lenteur" de transition des dalles IPS, mais c'est le réglage d'Overdrive "Le plus rapide" qui va permettre de voir ses capacités en tant que Fast IPS. Ainsi, nous avons testé la latence gris à gris en mode "Rapide" puis en mode "Le plus rapide" et en résultent les quatre tableaux présentés à la suite.

Avant d'aller plus loin, chaque réglage va avoir le droit à deux tableaux. Le premier concerne les latences, c'est-à-dire le temps – exprimé en millisecondes – que l'affichage va mettre pour aller d'une tonalité à une autre. Le second concerne l'Overshoot, terme anglophone désignant le fait qu'un pixel dépasse la couleur demandée par faute d'une transition trop rapide. Pour donner une image, imaginez que le pixel est une balle de jokari qui doit s'arrêter entre deux marques, mais qui déborde un peu par faute d'un trop grand élan avant de venir là où elle est attendue. La valeur d'overshoot s'exprime en pourcentage, et lorsqu'elle dépasse les 15% il se passe un phénomène qui a encore un nom anglais : le Reverse Ghosting. Une trainée de la couleur opposée à celle demandée apparait, ce qui nuit joyeusement à l'expérience générale.

Latences et Overshoot en mode "Rapide"

En mode "Rapide", nous sommes sur une moyenne à 3,3 ms avec un pic à 4,6 ms, des valeurs qui sont tout à fait honnêtes pour une dalle IPS destinée à du jeu. On est assez loin de la milliseconde annoncée par le constructeur, mais les valeurs d'overshoot commencent déjà à grimper sur certaines transitions. Rien de dramatique, mais le puriste pourra utiliser ses yeux bioniques pour y voir quelques micro aberrations chromatiques lors de certaines transitions. Le joueur valorisant le fait d'avoir une belle image aux couleurs fidèles ne devrait cependant pas en souffrir ou excuser cette faible occurrence en contrepartie des qualités précédentes.

Latences et Overshoot en mode "Le plus rapide"

Une fois l'Overdrive configuré sur "Le plus rapide", on se rapproche des annonces constructeur avec une moyenne à 1,8 ms et une valeur max à 3,5 ms. Le 1 ms est atteignable dans de nombreux cas, mais pas suffisamment pour que la moyenne soit plus proche de 1 ms que de 2 ms comme c'est le cas ici. Pour atteindre les 1 ms de moyenne, il faudrait faire des sacrifices qui nuiraient bien trop à l'utilisation sur ce type de dalle. Ça n'est pas un défaut sur ce moniteur, c'est la technologie IPS qui veut ça et si les commerciaux aiment à annoncer des valeurs à tout va, certaines ne sont juste pas atteignables si l'on veut offrir un rendu de qualité (ou alors le tarif s'en ressent et pas qu'un peu).

Ici vous verrez en vous intéressant au tableau d'Overshoot que le sacrifice est franc sur le profil "Le plus rapide".  Très peu de transitions n'en souffrent pas et l'effet est suffisamment présent pour être perçu comme gênant. En affichage comme pour le reste, il faut faire des choix et on ne peut pas tout avoir.

Conclusion

Pour commencer cette conclusion, prenons le temps de signaler que nous sommes ici sur une Analyse et non un Test comme nous en avons l'habitude. Les moniteurs ne font pas partie de notre panel de test habituel, mais l'envie de vous en présenter plus nous fait sauter le pas avec ce premier essai qui nous l'espérons vous satisfera. La part de subjectivité est grande dans le domaine de l'image, nous essayons de rester le plus objectifs possible, mais dans ce domaine en particulier, il se peut que l’œil de l'analyste ait ses biais qu'il faudra prendre en compte. Ainsi, ce MSI MAG 274QRFW est notre coup d'essai. Outre le design qui regardera l'utilisateur final, on a un appareil permettant des réglages de position fins, avec une possibilité de mouvements et de rotation large et à qui il manque selon nous uniquement un repère pour retrouver un alignement horizontal plan. La connectique est sommaire, l'essentiel est là, mais il est vrai qu'un petit hub USB n'aurait pas fait de mal sur un engin à ce tarif. Du côté de la dalle, les qualités de l'IPS sont là avec une couverture colorimétrique complète du sRGB, un contraste pas si mal pour cette catégorie et du HDR400 présent, même si son impact n'est pas si flagrant. Côté temps de réponse, il faudra compter 3 à 4 ms de gris à gris pour l'utiliser sans souffrir d'altérations d'affichage ce qui dans cette norme est plus que convenable et n'aura rien de rédhibitoire, même pour le joueur tatillon (à moins qu'il tienne absolument à être à 1 ms, mais alors une dalle TN lui conviendrait mieux). En somme, ce MSI MAG 274QRFW semble être un bon produit pour le joueur aimant prendre des claques visuelles tout en s'offrant un temps de réponse gris à gris réduit.

Ghiom


  • Merci pour le "test" très complet, cela fait plaisir sur le site. Perso, je ne vois pas ce qu'il y a à redire sur l'objectivité de l'analyse. Ce serait donc une dalle 8 bits + FRC même si je ne sais pas si on voit vraiment la différence si on a pas les yeux de Kevin avec une vrai 10 bits. Il ne manquerait plus que les Gamut pour les plus spécialistes ici.

    A quand les tests des écrans Oled made in H&Co avec votre analyse justement 😉

    Et je me dis que ce serait peut-être pas mal que je loue une sonde pour calibrer mon LG.

    • Merci pour ton retour ! On fait au mieux comme on dit, et c'est chouette quand l'accueil est bon :)

      Pour la sonde, la X-Rite i1 Display Pro utilisée ici m'a couté 70€ d'occasion, les plus récentes ont le droit au vrai logiciel de la marque, mais DisplayCal fait le taf. Si tu dois recalibrer ponctuellement et que tu aimes voir les "vraies" couleurs, c'est un investissement qui s'entend.

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