Le droit à la réparation a fait un pas important en avant avant-hier (le 22 mars 2023) avec l'adoption par la Commission européenne d'une proposition se concentrant avant tout sur l'après-vente visant à garantir le droit à la réparation. Dans le cadre d'un objectif global pour la réduction des déchets et du gaspillage, l'idée est d'inciter (à nouveau) toujours plus les consommateurs à (faire) réparer leurs produits plutôt que de les remplacer (toujours la pratique la plus courante, actuellement seuls 20 % des appareils défectueux sont réparés en Europe), notamment lorsqu'ils ne sont plus sous garantie légale. En effet, ce droit s'étendra au-delà (potentiellement jusqu'à 10 ans) de la période légale de deux ans minimum fixée par l'UE et le consommateur se devra systématiquement d'être proposé une réparation, sauf si un remplacement est moins onéreux (oh, la grosse faille ?).
Naturellement, il s'agira en parallèle aussi de responsabiliser les fabricants et de les obliger à améliorer la réparabilité de leurs produits, en plus de récompenser les entreprises ayant des pratiques commerciales « durables » afin d'inciter ce genre d'initiatives. La proposition entend enfin donner un véritable coup de fouet au marché de la réparation (pas encore bien vivant, il faut l'admettre) et par ce biais faire réaliser des économies aux consommateurs en boostant l'offre des réparateurs et donc la concurrence.
Coûts élevés, manque d'informations, accès limité aux pièces détachés, absence de standardisation et d’interopérabilité sont autant d'obstacles supplémentaires que la CE veut aussi adresser, ainsi que simplifier et rentabiliser le processus de réparation. Pour cela, les fabricants seront obligés de fournir un accès facile à l'information sur leurs produits et les services de réparation. Un devoir de transparence sur les conditions de réparation et des prix qui se traduira notamment par l'instauration d'un formulaire européen d'informations sur les réparations que le consommateur devra être en mesure d'obtenir auprès de n'importe quel réparateur. En sus, une plateforme de réparation en ligne sera lancée pour permettre de trouver facilement et rapidement un réparateur approprié selon un certain nombre de critères de recherche (comme la localisation et la norme de qualité).
Dans un premier temps, la mesure concernera surtout des produits ménagers tels que les machines à laver, les sèche-linge, les lave-vaisselles, les réfrigérateurs et les aspirateurs. Smartphones et tablettes - bien de consommation que l'UE cherche aussi à tout prix à faire durer - seront ajoutés à la liste plus tard et Apple devrait - une fois de plus - être l'une des entreprises les plus impactées, l'américain étant régulièrement critiqué par les associations de consommateurs pour ses pratiques restrictives. Son offre récente de service d’autoréparation n'a pas vraiment convaincu tout le monde non plus en Europe. Mais avant que tout cela puisse être mis en œuvre, il faut évidemment que le texte soit validé et signé par le Parlement européen à Strasbourg. Ensuite, les États membres devront transposer le texte définitif en droit national. Autrement dit, il peut encore se passer un p'tit moment avant que tout ceci soit applicable. (Source : Euractiv, Hardwareluxx)
J'espère que ça sera bien contrôler, parce que si c'est basé uniquement sur la bonne foi des fabricants, on n'est pas prêt de voir des avancées pratiques (comme l'indice de réparabilité qui, en l'état, n'est pas du plus utile...).
Le retour des machines à laver ou des fours traditionnels avec programmateur mécanique (moteur). Même après 20 ans d'usage, ça marche encore 💪
L'électronique a révolutionné notre quotidien mais au détriment de la longévité (obsolescence programmée).
Le gros point noir des composants électronique, ce sont en majorité les condensateurs qui vieillissent mal après 5-7 ans en générale.
En tout cas, si on peut avoir des appareils qui durent plus longtemps ou réparable plus facilement, c'est cool 👍
Bah moi je dirais l'exact opposé ! les lave-linges, lave-vaisselles cramaient systématiquement à cause du programmateur mécanique (il suffisait qu'un gamin tourne le truc à l'envers en "jouant comme maman" et en forçant un peu pour péter le truc : Pièce ultra-spécifique au modèle qui valait à peu près le prix de l'appareil en SAV.
Depuis, l'électro est quasi incassable :
- mon vieux Lave-linge est mort de sa "belle mort" après une quinzaine d'année : fuite au roulement qui est intégré dans le tambour et donc irremplaçable et le fait qu'il soit intégré est une simple question économique, un vrai roulement à bille remplaçable coûterait 20% du prix total du lave-linge, sans compter la galère pour le changer sans rien péter :-/
- mon lave-vaisselle (au moins 15ans) marche toujours comme au premier jour : le bac à lessive est un peu encrassé, le bouton marche-arrêt a tendance à rester enfoncé à force de manipulation, mais l'électronique : RAS
La notion économique ne devrait pas entrer en jeu: c'est justement le problème actuel ! La réparation devrait systématiquement être le choix par défaut, y compris quand c'est plus cher que de proposer du neuf. Remplacer à neuf un produit réparable ne doit pas être une option envisagée !
Charge aux constructeurs, d'améliorer la durabilité et/ou améliorer la dispo des pièces SAV.
Une vraie évolution serait de rendre open-source tout produit dès la fin de la commercialisation, je pense notamment aux merdouilles connectées : Quand ton objet connecté n'est plus supporté, le fabricant devrait proposer le code source de la partie serveur et/ou les clés pour communiquer en local. Mais on peut généraliser pour tout : quand la Twingo 3 sort, la nomenclature complète et autres docs techniques de la Twingo 2 devrait être dispo en ligne sur le site de Renault...
Pour ton dernier paragraphe, et notamment pour résoudre un nombre incommensurable de problèmes de merdouilles en plastoc spécifiques à un produit en particulier, il y a aussi l'idée (qui a été défendue mais je ne sais pas si elle l'est toujours) de donner le patron de la pièce pour imprimantes 3D à la fin de la durée imposée au fabricant de mise à dispo des pièces détachées. Idem en cas de faillite de la boite : dispo du patron 3D de toutes les pièces imprimables.