La durabilité des composants informatiques est parmi les choses qui, en tant que média, nous est le plus difficile de mettre à l’épreuve. En effet, en dehors de machines spécialisées permettant d’assurer une répétition prolongée d’une séquence d’opérations — ce que Hardware & Co n’a malheureusement pas à disposition ! —, reproduire le passage du temps est une chose ardue, voir hors de portée. Si nous vous avions déjà causé de taux de retour de manière à offrir une vue statistique de la fiabilité dans les premières années de nos bidules à circuits, cela ne permet pas de rentrer dans les détails.
Or — voilà qui tombe bien ! — votre humble serviteur a vu sa Corsair Nightsword RGB, mulot sorti en 2019 et testé dans un passé révolu, mais pas si lointain, montrer des signes de faiblesses peu avant son sixième anniversaire. L’occasion de faire le point sur son usage, son usure et sa réparabilité. Curieux ? C’est parti !
Visuellement — et tactilement ! —, le caoutchouc latéral droit en a pris pour son grade. Pas de quoi rendre la préhension désagréable, mais le côté rugueux et adhérent de la texture est complètement parti, contrairement au dorsal et latéral droit.
Si le petit rat du jour a vu passer un certain nombre d’années, les kilomètres ne sont pas non plus en reste, car le rongeur a été trimbalé entre la France, les États-Unis et l’Allemagne sans broncher. Dans la majorité de sa vie, notre Nightsword a été utilisée sur un PC personnel — comprenez, une poignée d’heure par semaine sur des tâches allant du jeu à la bureautique en passant par la programmation : un cocktail mixte pour lequel les DPI étaient pour le plus souvent fixés à 1200 via un profil matériel, un tapis de souris étant également systématiquement présent.
Après près de 5 années de bons et loyaux services que nous résumerons en « ça marche bien » (pas de dysfonctionnement — que demander de plus !), la molette de notre héroïne a commencé à montrer signe de faiblesse à l’occasion de soirées de modélisation 3D intense (affaire à suivre…), commençant à manquer certaines activations un peu trop légères. Pas bien pratique, nous forçant à sortir la trousse à outils.
Quatre vis cruciformes sous les patins suffisent pour faire sauter le capot de la bête, ce qui correspond à un démontage plutôt aisé.
Alors que les deux switchs droits et gauches se vantent de switchs mécaniques Omron donnés pour 50 millions de clicks, le bouton de la molette (située en haut côté droit de la souris sur le cliché ci-dessus, sous l’axe transparent de ladite molette) n’a pas cette chance. Pas surprenant donc qu’il parte en premier… sauf intervention. Dans la pratique, ce bouton est décomposé en trois parties : une demi-sphère creuse métallique, une tige permettant l’activation et un support pour tenir tout cela en place. Lorsque le bouton est pressé, la tige déforme la sphère, qui touche alors deux fils, laissant passer le courant. De par sa forme arrondie, cette dernière reprend sa forme initiale une fois la force exercée relâchée.
H&Co s’excuse pour cette illustration générique, les réparations de ce type effectuées dans la nuit ne sont pas propices aux photographies !
Dans notre cas, nous avons fait sauter le capuchon, nettoyé les parties métalliques, les polir au papier de verre, puis réassemblé le tout avec un point de colle : même pas besoin de soudure ! Parfait ? Non, puisque ce fut au tour, plus consternant encore, du clic gauche de se saborder, avec les mêmes symptômes. Coïncidence ? Durée de vie calquée globalement sur 6 ans ? Conséquences du démontage ? Toutes les pistes sont possibles, sachant le bousin en est à quelques millions de clics d’usure à la louche (estimation effectuée sur une base d’une heure d’utilisation journalière et un clic toutes les 2 secondes).
Le voilà, le clic gauche en manque d’attention !
Même problème, même solution que le clic molette, cette fois-ci sous l’œil attentif de notre objectif.... et que le fer à souder nous rejoins, le démontage des commutateurs Ormon passant par une isolation du PCB, sa position ne permettant pas de faire sauter l’armature sans dégâts.
Leur conception est cette fois-ci axée dans la longueur, avec une structure cuivrée maintenue par trois points de contact. La moitié gauche maintient le commutateur en tension via un insert courbé ; la partie droite est celle actionnée par la pression du bouton. Ici aussi, un coup de papier de verre au grain fin, une torsion minime du support et un petit passage à la soudure (attention tout de même à bien plaquer le switch de manière à avoir la place de revisser le capot !) suffisent à réparer le bousin. Et, en cas de pépin, mama zone peut vous procurer quelques de ces interrupteurs pour moins de 20 € : l’avantage des fournisseurs communs entre marques !
Que peut-on conclure d’une telle aventure ? Tout d’abord, que l’électronique est de loin le paramètre le moins faillible : seuls deux témoins LED RGB ont en partie perdu leur couleur, car fixée continuellement au bleu dans notre utilisation. À l'intérieur, le PCB est intact et immaculé de toute poussière, et le capteur n'a pas bronché. Viennent les éléments mécaniques, puis le revêtement soft touch, habituel point faible des périphériques, car directement exposés aux éléments externes. D’autre part, que les boutons noname sont davantage sensibles à l’usure (d’où l’intérêt de se pencher sur les démontages), mais que les commutateurs nommés ne sont pas non plus à l’abri de panne. Enfin, les mulots récents (hors switchs optiques, évidemment !) sont encore composés de matériaux et technologies suffisamment simples pour qu’un tube de cyanoacrylate, une lime à métaux et un fer à souder apacher puissent les remettre d’aplomb sans trop y donner de sa personne : une (très) bonne surprise. Il ne manquerait plus que des pièces détachées officielles et un minimum de documentation pour s’assurer d’une réelle volonté du réparable chez Corsair… Quoi, on peut toujours rêver !

Perso je viens de changer pour cause de dysfonctionnement de la molette ! (c'est la 3e souris qui a la même maladie ; certainement mon utilisation)
Sous Linux, j'utilise très fréquemment le «Sélectionner-Coller» très pratique qui n'existe pas sous Windows. Cette fois-ci j'ai repris une Logitech G402 (qui a durée plus longtemps que la première, -une Corsair- pourtant plus chère).
Je n'ai jamais vraiment eu d'excellente durabilité sur logitech. En revanche sur steelseries oui et la je suis sur une razer.