Vous aimez les sitcoms de l'été ? Malgré lui, TSMC est en train d'en vivre un dont la société se serait sans doute bien passé puisque la firme s'est rendu compte tout simplement que certains de ses ingénieurs ont dérobé des informations secrètes et les auraient communiqué à un concurrent japonais : Rapidus. Une récente société qui annonçait il y a tout juste un an projeter d'avoir finalisé son 2 nm en 2027 et semblait avoir les dents longues, trop longues peut-être ?
Les choses ne sont pas tout à fait claires autour de cette histoire, car le sujet est sensible et on imagine qu'alors que l'enquête doit progresser, les fuites à son sujet sont en partie maitrisées par les autorités taïwanaises. Ce que nous pouvons vous dire c'est qu'en début de semaine, quand l'affaire est sortie au grand jour, il était question initialement de un à trois (oui, ce n'est guère précis...) ingénieurs de TSMC qui avaient été licenciés manu militari par TSMC et entendus dans la foulée par la justice. Un employé actuellement de Tokyo Electron, mais qui avait auparavant travaillé chez TSMC, était lui aussi entendu dans le cadre de cette enquête sans que l'on sache exactement si Tokyo Electron était directement lié ou non à ce vol d'informations secrètes chez TSMC.
Rapidement, des fuites annonçaient que les ingénieurs en question de chez TSMC étaient accusés d'avoir transmis des centaines de photos détaillant les procédés technologiques de la lithographie de classe 2 nm de TSMC. TSMC aurait des preuves formelles que ces informations auraient été récupérées et sorties de la société grâce à ses systèmes de suivi des données confidentielles internes, et aurait donc procédé au licenciement à effet immédiat des personnes concernées tout en transmettant le dossier au Taiwan High Prosecutors Office (THPO) en charge des affaires liées à la propriété intellectuelle à Taïwan. De nombreux interrogatoires auraient ainsi eu lieu dès le 25 juillet dans le cadre de cette enquête, près de dix jours avant qu'elle soit rendue publique. À ce moment là, il se disait qu'il pouvait y avoir jusqu'à 6 personnes impliquées.
Au fur est à mesure que les jours passaient cette semaine, une donnée importante semblait apparaitre des diverses fuites : la société japonaise Tokyo Electron ne serait pas la destinataire des informations dérobées à TSMC, mais l'employé travaillant chez eux après avoir quitté TSMC aurait eu une autre cible elle aussi japonaise pour le rachat des documents volés : Rapidus. Pour tenter de montrer patte blanche, TEL renvoyait d'ailleurs immédiatement l'employé impliqué, mais charge à l'enquête maintenant d'établir sir TEL n'est pas mouillé dans tout cela bien entendu.
En ce moment même, l'enquête suit son cours en se focalisant sur le triangle TSMC / TEL / Rapidus. Il y aurait désormais 9 à 10 personnes impliquées au total, mais la communication se fait maintenant de plus en plus rare sur ce cas. Évidemment dans le contexte mondial actuel tendu et alors qu'il s'agit potentiellement du vol de technologies sensibles par un pays étranger, ça ne rigole pas et aux dernières nouvelles il n'y aurait pas que des personnes "entendues" par la justice, mais également des détentions provisoires effectuées, ainsi que des mesures de justice d'interdiction de contacts ou de déplacements dans l'attente que la lumière soit faite sur cette situation. (Sources : Money.udn.com / Financial Times / Nikkei Asia)
"On nous appelle comme quoi il s'agirait à forciori en l'occurrence d'un vol envers TSMC."
