La Gamescom, c’est l’occasion rêvée pour les éditeurs de jeu vidéo, mais également les fabricants de périphériques pour joueurs, de séduire une clientèle nouvelle et de capitaliser sur sa base de fans. Lasers, musique, tirages au sort, tournois, invitation de célébrités du web… tout est bon pour attirer la galerie. Vous imaginez donc bien que lorsque le stand Logitech n’est signalé que par un simple écriteau, accompagné d’un Lero inconnu au bataillons, la puce nous est vite montée à l’oreille.
La réponse est toute simple : la firme ne comptait pas sur la Gamescom pour se faire de la pub, mais comptait sur la Gamescom pour attirer du monde afin de réaliser des tests. Des tests, vous dites ? Hé oui, dans le cadre d’un partenariat avec Lero (une fondation irlandaise pour la recherche en logiciel), il était en fait question ici de relever des données en direct sur des joueurs exposés à différentes situations — moyennant goodies, bien entendu. La chose est courante dans le monde académique (et sa rémunération également), dont l’une des principales difficultés est de trouver un panel de personnes intéressées et de diverses compétences — usuellement faute de temps de la part des potentiels participants. Voilà qui justifie donc la présence de la firme dans un stand on ne peut plus sobre : pour les chargés des projets de recherche, l’occasion avait été trop belle.
Les partenariats, Logitech connaît bien : un de leur centre de recherche est implanté depuis 10 ans au sein même de l’EPFL, l’une des universités les plus renommées de Suisse
Tout cela est bien beau dans la théorie, mais qu’en est-il en pratique ? Hé bien, plusieurs îlots permettaient de tester différentes réactions des joueurs selon des situations spécifiques : mesure de caractéristiques physiques (rythme cardiaque notamment), suivi oculaire sur une configuration de simulation de conduite, réactions lors de l’utilisation de différents matériaux comme support de souris… bref, il y en avait pour tous les goûts. Collecte de données obligeant, les participants devaient être âgés d’au moins 18 ans pour participer à l’opération, bien qu’aucun contenu susceptible de heurter la sensibilité des mineurs ne soit diffusé lors des tests. De quoi attirer la curiosité de certains, suivi d’une déconvenue très rapide !
Quant aux objectifs de ces recherches, le personnel interrogé s’est montré évasif. Il est évidemment question de développer la gamme existante, l’améliorer afin de satisfaire le plus grand nombre et perfectionner la mise au point de nouveaux produits pour tous : rien de bien surprenant donc, mis à part l’existence d’une branche Logitech Research, ce qui était loin d’être évident ! Il faut dire que les instituts de recherche obéissent à des impératifs bien différents des firmes privées, rendant les partenariats difficiles, et conditionnant la présence d’un département recherche dans une boite à un sacré chiffre d’affaires. Autant dire que les superviseurs du stand étaient de toute manière bien, bien loin des studios de design et autres usines de production de Logitech.
Il n’empêche que, que l’ont aime ou non leurs produits, on ne pourra pas dire que Logitech ne prend pas soin d’adapter leur développement à la clientèle cible. Pas sûr que cela puisse être dit d’autres concurrents, particulièrement plus bas en gamme !