Usa Vs Chine Container

L'administration sortante aurait l'intention de jouer une dernière fois la carte des sanctions pour restreinte l'exportation de puces, notamment pour l'IA.

Mise à jour du 11/01/2025 - Voici quelques détails en plus sur les trois catégories de pays divisant le monde pour les nouvelles règles d’exportations. Chaque catégorie a pour but de définir le niveau d’accès aux GPU les plus avancés pour l’IA conçus aux USA. Rapportée pour l’instant par Bloomberg, cette mesure n’est pas encore officielle, mais les réactions de NVIDIA et de la SIA (Semiconductor Industry Association) pour déclarer leur opposition laissent à penser que c’est bel et bien du concret. 

  • Catégorie 1 : USA + Australie, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, Allemagne, France, Guyane française, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Corée du Sud, Suède, Taïwan et Royaume-Uni. Ces pays auront un accès quais illimité aux technologies avancées. Cependant, ils devront veiller à ne pas installer plus de 25 % de leur capacité de traitement en dehors d’un pays de catégorie 1 et ils ne peuvent pas installer plus de 7 % de leur capacité dans un pays de catégorie 2. Les entreprises américaines doivent conserver au moins 50 % de leur capacité (en puissance de calcul) aux USA. 
  • Catégorie 2 : englobe la plupart des pays et des régions du monde. Ces pays seraient sujets à un plafond d’environ 50 000 GPU IA pouvant être importé entre 2025 et 2027. Une limite de quantité de GPU plutôt que de puissance cumulée semblerait un peu surprenante, étant donné qu’il y a un fossé significatif entre les différentes générations de GPU. À noter que les entreprises de ces pays pourront obtenir un statut spécial validé par les autorités américaines en se conformant à la réglementation américaine et pourront ainsi acquérir des quantités plus importantes. 
  • Catégorie 3 : Des pays comme la Chine, l’Iran, Macao, la Russie et tous les autres qui sont généralement déjà soumis à des embargos, notamment sur les armes. Ils seront donc soumis à une interdiction quasi totale pour l’importation de puces IA américaines. Il n’est pas clair si les USA entendent abaisser encore le plafond de performance des GPU pouvant être importés par ces pays. Et ainsi rendre beaucoup plus contraignante l’élaboration d’une éventuelle RTX 50x0 D ? Parce que la RTX 4090 est trop puissante, NVIDIA avait "contourné" le problème avec une RTX 4090 D, qui tombait pile-poil sous le plafond de performance admissible. 
  • Applicable à tous, l’interdiction pour les entreprises d’héberger des systèmes de modèles d’IA puissants "fermés" dans les pays de catégorie 3. L’hébergement de ces modèles dans des pays de catégorie 2 implique de se conformer à des normes de sécurité spécifiques. Il n’y aurait aucune restriction pour l’instant pour les modèles d’IA dit à "poids ouvert". Cependant, l’élaboration d’un modèle à poids ouvert pour une application spécifique nécessitant une grosse puissance de calcul serait soumise à licence à obtenir auprès du gouvernement américain pour autoriser le travail dans un pays de catégorie 2. 

Compliqué ? À peine ! En tout cas, la mesure s’annonce assez sévère et il est assez peu probable que l’arrivée du nouveau locataire dans la Maison-Blanche y change quelque chose. NVIDIA et la SIA ont fait part de leur désaccord avec cette décision de dernière minute du gouvernement de Biden. (Source : Tom's)

L’IA est l’informatique grand public - omniprésente et essentielle comme l’électricité. Cette politique de dernière minute de l’administration Biden serait un héritage qui sera critiqué par l’industrie américaine et la communauté mondiale. Nous encourageons le président Biden à ne pas devancer le futur président Trump en promulguant une politique qui ne fera que nuire à l’économie américaine, faire reculer l’Amérique et faire le jeu des adversaires des États-Unis. Il est absurde que la Maison-Blanche de M. Biden contrôle les ordinateurs des centres de données et la technologie déjà présente dans les PC de jeu du monde entier, sous prétexte de lutter contre la Chine. La politique extrême de "plafonnement par pays" affectera les ordinateurs courants dans les pays du monde entier, sans rien faire pour promouvoir la sécurité nationale, mais en poussant le monde vers des technologies alternatives."

Ned Finkle, vice-président des affaires gouvernementales chez Nvidia


Texte du 10/01/2025 - L’un des derniers actes du gouvernement Biden pourrait être de nouvelles sanctions pour restreindre une nouvelle fois ce qui peut être exporté vers certains pays. Jusqu’à présent, celles-ci ont ciblé principalement les technologies de production les plus récentes et épargné les procédés plus matures. Mais ça pourrait changer très prochainement ! En effet, il est question d’ajouter le 16 nm et ses dérivés (14 nm, 12 nm) à la liste des technologies dont l’exportation est fortement contrôlée, y rejoignant les procédés avancés tels que le 7 nm, 5 nm et 3 nm. Quand bien même la technologie 16 nm est désormais plutôt ancienne, elle est très bien maitrisée et sait encore se montrer largement suffisante et est par conséquent encore très utilisée dans de nombreux domaines. La Chine en particulier, mais aussi tout autre pays dont l’accès aux dernières technologies de production a été bloqué, exploite toujours beaucoup cette génération de procédé et dont le commerce bénéficie également toujours aux fonderies comme TSMC, UMC ou GlobalFoundries. Si l’impact d’une restriction du 16 nm devrait être moindre pour TSMC, il pourrait être plus conséquent pour les plus petits fondeurs, chez qui les procédés matures représentent une part bien plus importante des ventes...

En sus, il s’agirait aussi de restreindre encore la circulation des puces pour l’IA, le véritable nerf de la guerre de cette décennie. Cependant, l’approche serait cette fois-ci un peu différente. En effet, cette nouvelle tournée de restriction se baserait sur un classement du monde en trois catégories : 1, 2 et 3. En pratique, ce ne serait pas nouveau, ce type de catégorisation des pays du monde et définissant les relations commerciales existe déjà sous plusieurs formes pour le département du commerce américain. Dans le cas présent, il s’agirait de définir les pays qui pourront ou non avoir accès aux puces les plus performantes pour leurs centres de données. La catégorie 1 serait la plus permissive et ne comprendrait que 18 pays (notez que le Groenland n’y est pas). La catégorie 2, dont les constituants seraient cette fois-ci soumis à quelques restrictions, serait la plus large et inclurait d’ailleurs bon nombre de pays européens, y compris la Suisse et le Portugal. Enfin, la catégorie 3 serait celle des pays les moins appréciés par les USA et par conséquent, les plus sanctionnés, comme la Chine, la Russie, l’Iran. 

Naturellement, comme toujours, des exceptions pourront exister, grâce à une réglementation spéciale et des exemptions au cas par cas, notamment pour les entreprises partenaires avec certaines firmes américaines et essentielles au commerce américain. Le changement de direction à la Maison-Blanche est prévu pour le 20 janvier, nous en saurons donc probablement plus sur ces nouvelles sanctions hypothétiques dans les jours à venir. Le cas échéant, les acteurs tels que NVIDIA vont une nouvelle fois devoir faire preuve d'imagination pour contourner les sanctions s'adapter. (Source : Computerbase, UDN)

Matt


  • Les outils (Houthis) pourront donc monter un datacenter IA bientôt, ouf ! 🥳

  • Etonnant de mettre la Suisse, le Luxembourg, le Portugal et l'Autriche en T2. Et d'après la carte la Nouvelle Calédonie ne semble pas française (par contre les Kerguelen c'est ok), et le Groenland n'appartient déjà plus au Danemark ? 🤣

    • Attention quand même, ce n'est pas une carte officielle. Enfin, le Groenland est un territoire autonome. Il ne fait par exemple pas partie de l'espace Shengen ou de l'UE. Quant à la Nouvelle Calédonie, elle a aussi une très forte autonomie. De ce fait, ça ne me surprendrait pas que des règles différentes leurs soient appliqués. 

  • Concernant le Groenland il reste des compétences sous contrôle Danois (monétaire, justice, politique étrangère).

    Après on connaît la propension des US à imposer l’extraterritorialité de leur droit sur le monde entier pour récupérer des technos dans lesquels ils ne sont pas les meilleurs (coucou Alstom, Airbus et j’en passe) et ce quelque soit l’administration.

  • Être dans la liste bleue signifie donc ne représenter aucun danger pour les USA. Ça dit à quel point les pays dans cette liste sont tombés bas, aussi bien politiquement qu’économiquement. 

    • C'est faux, la plupart des pays en liste jaune ne sont pas des pays qui représentent un danger pour les USA : Portugal, Suisse, Europe de l'Est, Amérique du Sud, Afrique, etc.
      La liste bleue représente davantage les alliés historiques des USA.

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