Coup dur pour la communauté Linux : la distribution Clear Linux, — l’une des multiples variantes intégrant en un OS le noyau Linux et un tas de logiciels compagnons pour former un tout utilisable — connue et reconnue pour ses performances de premier ordre, vient d’être brutalement arrêtée par la maison-mère Intel. Ainsi, depuis quatre jours, les utilisateurs du système ne bénéficient plus de mises à jour, patchs de sécurité et autres opérations de maintenance. Leur GitHub dédié devrait entrer en mode « archivé » dans les prochains jours : vous l’avez compris, les carottes sont cuites !
Évidemment, tout cela s’effectue dans un contexte de restrictions budgétaires chez les bleus, et d’écrémage du personnel à tous les niveaux ; il est donc peu étonnant de voir la partie open source se faire ainsi dégraisser. D’autant plus qu’Intel est le premier contributeur au noyau Linux, et que (sans surprises) la firme a bien répété continuer son engagement à ce niveau dans leur communiqué annonçant la fin de Clear Linux. De toute manière, le support du noyau libre est incontournable pour qui souhaite vendre des processeurs pour serveur, un créneau qu’Intel n’est pas près d’abandonner !
Nous pouvons également nous poser véritablement la question de l’intérêt de Clear Linux dans le portfolio des offres logicielles des bleus. Là où Red Hat propose un modèle axé sur l’accompagnement et le support technique, Intel se limitait au système seul — ce qui lui permettait en revanche de proposer les paquets les mieux optimisés. À titre de comparaison, une fin aussi dure est impensable dans le monde du logiciel fermé, où Microsoft fournit par exemple des dates claires en ce qui concerne la prise en charge de ses différentes versions de Windows. Enfin, Clear Linux n’était pas que bénéficiaire en matière de performance sur les CPU de la maison-mère : AMD voyait également ses processeurs mieux gérés sous la distribution intellienne. Et, vu que le concurrent prenant une sacrée avance sur le marché de datacenters, la décision de stopper le développement ne manque pas de sens ; d’autant plus que les alternatives demeurent (très) nombreuses. Reste à savoir si l’équipe derrière le projet pourra retrouver du travail en interne, ou si la firme compte s’alléger encore un peu plus de personnel qualifié. Décidément, les temps sont durs pour Intel !

Peut être qu'il y aura un fork avec cette même équipe si elle quitte intel.
Ah, l'espoir de l'open source... En effet, c'est possible, surtout si l'équipe se retrouve débauchée par un concurrent, mais rien ne nous laisse encore penser que tel sera le cas.