Jensen Huang Nvidia Ces 2025 Shield

Les derniers chiffres pour le marché du GPU desktop, compilés par Jon Peddie Research, ont été publiés. Voici le point de cette lutte à trois, mais au rapport de force totalement déséquilibré...

C'était il y a exactement un an déjà, nous vous rapportions que NVIDIA dominait le GPU desktop comme jamais. Comment la situation a-t-elle évolué depuis tout ce temps ? Réglé comme une horloge, Jon Peddie Research a publié son dernier rapport, incluant toutes les données jusqu'au premier trimestre de 2025. Avant de continuer, il convient de rappeler que l'analyste surveille essentiellement le nombre de GPU vendu par AMD, Intel et NVIDIA à leurs partenaires respectifs chaque trimestre pour les cartes graphiques desktop. Ainsi, ces chiffres ne nous donnent pas le nombre exact de cartes vendues par les détaillants au client final.

Première constatation, les livraisons de cartes graphiques dites "dédiées" ont terminé Q1 2025 en bonne hausse par rapport à Q1 2024 et Q4 2024, à raison de 9,2 millions d'unités contre 8,7 et 8,4 millions respectivement. Il faut dire que la période passée a été marquée par le déroulement des nouvelles générations de GPU chez tous les acteurs concernés, avec les RTX 50 chez NVIDIA, les RX 9000 chez AMD et dans une moindre mesure, les Arc Bxx chez Intel. Néanmoins, il est évident que tout le monde n'a pas contribué de la même façon ni profité de cette croissance. 

C'est simple, des trois, NVIDIA est le seul à avoir renforcé encore sa position sur le marché, avec gain de 8,5 % ! Ainsi. NVIDIA a accaparé 92 % du marché de la carte graphique desktop. À l'inverse, AMD a chuté de 7,3 % pour atteindre son plus bas historique, passant pour la première fois sous la barre des 10 % ! Quant à Intel, son existence sur ce segment a toujours été anecdotique depuis son entrée en matière. Avec une chute de 1,2 %, le fondeur américain est virtuellement repassé à 0 %. Quid d'ailleurs de la rentabilité de cette activité ?
NVIDIA a vendu 8,46 millions de GPU pendant Q1 2025, son meilleur résultat en trois ans. AMD en a livré entre 740 et 750 000 unités, son pire résultat sur les trois dernières années. Quand bien même Lisa Su a affirmé que le lancement des RX 9070 a été le meilleur lancement de produit d'AMD en matière de ventes (du détaillant au consommateur) au cours de la première semaine, les ventes trimestrielles ont continué leur déclin. Jon Peddie (Président de Jon Peddie Research) avait un avis à ce sujet pour expliquer ce raté : 

AMD et Nvidia doivent marcher sur un fil tendu lorsqu'il s'agit de passer des commandes à des fabs comme TMSC - et on n'y arrive jamais tout le temps. Prévoir la demande six à neuf mois à l'avance, alors que l'environnement économique et politique est si instable, ajoute une couche supplémentaire de complexité. À cela s'ajoutent les problèmes de rendement et, bien sûr, la nécessité d'obtenir des spécifications correctes. Néanmoins, AMD fait cela depuis des décennies et connaît tous ces compromis, et dans leur cas, ils ont le fardeau supplémentaire d'équilibrer les ressources de la demande pour les CPU Zen par rapport aux GPU.

En gros, il considère qu'AMD s'est planté dans ses prévisions de la demande et, par conséquent, dans l'allocation des wafers entre ses différents produits. Il est vrai qu'outre devoir arbitrer entre CPU et GPU, AMD doit ensuite aussi le faire entre Ryzen et EPYC, et Radeon et Instinct... De plus, ce qui rapporte en ce moment, c'est le segment data center et l'IA, personne ne sera donc surpris de constater que le gaming passe quelque peu à la trappe, notamment côté GPU. On se retrouve ainsi dans une situation où AMD n'a soudainement pas assez d'unités pour répondre à une demande qui existe, laissant NVIDIA combler allègrement ce manque. 

Nous avons été surpris de voir les livraisons d'AMD chuter aussi radicalement au premier trimestre. Au même moment, Nvidia a lancé Blackwell pour combler le vide laissé par AMD. Les produits des deux sociétés ont été critiqués dans le bas de gamme, qui est traditionnellement un marché de volume. Mais au cours des derniers trimestres, le haut de gamme a décollé et c'est là que Nvidia a bénéficié d'un terrain de jeu ouvert, et jusqu'à présent, c'est toujours le cas. C'est donc la combinaison de l'instabilité économique et politique et du déplacement de la demande des consommateurs vers le haut de gamme qui a pour ainsi dire pris AMD entre deux feux.

Naturellement, les incertitudes et les instabilités liées à la politique commerciale menée par le gouvernement Trump n'aident pas non plus le marché du PC de manière générale. Par conséquent, Jon Peddie pense que les ventes mondiales de PC, et donc les ventes de GPU, baisseront cette année. D'ailleurs, contrairement au GPU, le CPU a vu son volume de ventes chuter assez considérablement au premier trimestre, de 20,6 % par rapport à Q4 2024 et de 14,5 % par rapport à Q1 2024. Est-ce que ça pourrait faire baisser les prix du CPU, mais aussi du GPU ? Actuellement, cela semble bien difficile à concevoir... (Source : JPR, Tom's Hardware)

Pour se (re)mettre dans le bain du GPU, n'hésitez pas à (re)visiter nos dossiers !

Matt

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