Valve avait tenté l'expérience en 2015 en collaboration avec Besthesda, en proposant des mods payant via le Workshop de Steam pour Skyrim. Mais le duo avait bien rapidement dû se rétracter face à la grosse vague de critique d'une communauté du modding prospère et qui n'était alors clairement pas prête à accepter ce concept. Les temps ont-ils changé ? Nous verrons bien. Entre-temps, Besthesda avait déjà renoué avec le concept depuis l'introduction du Creation Club avec Fallout 4 en 2017, mais insistait à l'époque qu'il ne s'agissait pas d'une nouvelle tentative de modding payant. Celle de cette année en est définitivement une, mais l'approche est un peu différente cette fois-ci, car sans intermédiaire. En revanche, c'est bien encore une fois l'immortel The Elder Scrolls V : Skyrim qui va servir de base à l'expérimentation. Il faut dire qu'il aurait été un poil suicidaire de tenter la chose avec Starfield, qui peut absolument se passer de mauvaise presse supplémentaire, alors qu'il peine déjà à garder les joueurs. Fallout 4 aurait aussi été un bon candidat, mais le potentiel est certainement meilleur avec Skyrim, avec une communauté bien établie, toujours très active et aussi moins de risque de torpiller les ventes. Alors, comment cela va se dérouler cette fois-ci ?
Avec la dernière (grosse) mise à jour récente de Skyrim Anniversary et Special Edition, qui a (ENFIN !) introduit au passage le support officiel des définitions Ultrawide en format 21:9 et 32:9, Bethesda a également renommé le Creation Club en Bethesda Games Studios Creations. Le fonctionnement de base ne change pas, il s'agit toujours d'une plateforme de distribution de mods (qui étaient tous gratuits, jusqu'à présent) intégrée au jeu, permettant de les y voir et de les y installer directement. Les catégories ont été retravaillées pour une meilleure présentation et permettront aux créateurs de proposer plus facilement s'ils le souhaitent des mods payants pour les versions Anniversary et Special Edition du jeu. Mais avant de pouvoir le faire, un créateur devra postuler auprès de Bethesda pour rejoindre son "Verified Creator Program", en fournissant des preuves de son travail (original) et de ses compétences. Une fois approuvé et ensuite le(s) mod(s) proposé(s) vérifié(s) par Bethesda, un créateur pourra recevoir une commission pour chaque vente. Cependant, Bestheda ne mentionne pas publiquement le pourcentage. À noter que la tarification n'est pas libre, mais très encadrée selon une plage définie par le studio.
Concernant les mods, il n'y a pas de restrictions quant aux doublages ou la traduction en plusieurs langues, celle-ci n'est pas obligatoire. De plus, il n'y a pas non plus obligation à être en phase avec l'univers de base du jeu, pratiquement tout est permis. En revanche, il n'est pas autorisé de monétiser les mods existants, seules les nouvelles créations pourront l'être. C'est ici que le concept diffère avec celui de la tentative de 2015, qui permettait effectivement de faire payer pour des mods qui existaient déjà et représentait ainsi un point de friction majeur. Enfin, un mod devra être utilisable directement et sans nécessiter d'autres modifications du jeu par l'utilisateur. Les achats ne se feront pas directement avec un moyen de paiement classique, mais avec le Creation Club Credits, la monnaie virtuelle du programme. Celle-ci sera à acheter sur la page Steam du Creation Club ou sur le Microsoft Store. À ce jour, c'est 7 € pour 750 CCC, 13 € pour 1500 CCC, 21 € pour 3000 CCC et 35 € pour 5500 CCC.
Au fond, le principe de base du mod payant de Bestheda n'a que peu évolué, si ce n'est pour le processus de vérification plus strict. L'éditeur est donc resté fidèle à l'idée originale et il a déjà fait savoir que l'objectif suivant est d'étendre le programme à un maximum de jeu, progressivement. Ainsi, Fallout 4 rejoindra surement les rangs assez rapidement, quand bien même les Creation Club Credits existent déjà pour ce jeu depuis 2017. Et plus tard, Starfield inévitablement aussi. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Besthesda insiste tant avec le modding payant. Les possibilités de modifications de ses jeux au monde ouvert ont toujours représenté une grosse valeur ajoutée (et pour beaucoup, un apport indispensable pour pallier le vide et les manquements de l'original) et permettent aussi à un jeu de durer et passer l'épreuve du temps haut la main. Skyrim en est un parfait exemple. En somme, le modding payant pourrait être une alternative au modèle GaaS ("Game as a Service", ou jeu de service en direct), un moyen d'engranger un revenu supplémentaire avec un flux régulier et varié de contenu, en profitant du travail de tiers et sans que l'éditeur ait besoin de travailler sur du contenu lui-même. (Source : Bethesda, Computerbase)
Bethesda Game Studio Creations