Lenovo Legion Go 51

Caractéristiques techniques : AMD en force

Moins anonyme que le carton du Steam Deck, la boîte dans laquelle nous est parvenue la Legion Go est tout de même assez similaire à celle de Valve. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment étonnant puisque Lenovo commercialise sa console avec une boîte de transport, comme a pu le faire Valve. La petite brique  dédiée à l'alimentation et la recharge de la machine est elle aussi assez semblable et rangée comme chez Valve.

En revanche, au sortir de sa boîte, la Legion Go insiste sur ses différences. Bien sûr, la robe intégralement noire n'a rien de très original, mais impossible de ne pas être impressionné par les dimensions de la bête : 30 centimètres de long pour un peu plus de 13 de large, elle est bien plus grande que ses concurrentes. Elle est aussi bien plus lourde et alors que Steam Deck et ROG Ally sont sous la barre des 700 grammes, la Legion Go explose ce seuil avec 854 grammes, contrôleurs fixés.

« Contrôleurs fixés » car et cela se remarque très rapidement, la Legion Go peut faire comme la Switch de Nintendo : deux contrôleurs – baptisés Legion TrueStrike dans le cas présent – sont glissés sur les côtés de la machine. Une fois retirés, la console adopte un look bien plus proche de celui d'une petite tablette ou d'un gros, mais alors d'un très gros smartphone. Le retrait des contrôleurs est simple sans que la fixation ne paraisse fragile.

Legion Go
CPU AMD Ryzen Z1 Extreme
8c/16t, 24Mo de cache, Cadencé à 5,1GHz
GPU AMD Radeon 780M
RDNA3
12 CU
Cadencé à 2,7GHz
Ecran 8,8", 16:9
2560x1600, IPS
144Hz
Tactile 10 points
RAM 16Go LPDDR5
Stockage 512Go
M.2 NVMe, 2242
Connectique 1x 3,5mm Combo Jack
2x USB 3.2 Type-C / DP 1.4
1x microSD
Connectivité Wi-Fi 6e
Bluetooth 5.1
Batterie 49,2Wh
Alimentation 65W, connecteur Type-C
Dimensions

299 x 131 x 40,7 mm
(210 x 131 x 20,1 mm sans les contrôleurs)

Masse 854 g (640 g sans les contrôleurs)
MSRP 799,99€

Autre point qu'il est impossible de ne pas remarquer au premier coup d'œil posé sur la Legion Go : la taille de son écran. La dalle occupe effectivement une large place avec ses 8,8 pouces de diagonale. En dehors de la KUN d'AYANEO – un modèle relativement confidentiel – aucune console ne vient seulement approcher la taille de l'écran de la Legion Go : même la version OLED du Steam Deck plafonne à 7,6 pouces.

La croix directionnelle est un peu trop enfoncée pour être totalement satisfaisante

En revanche, en interne, les choses sont plus classiques et pour cause, Lenovo a opté pour la même « locomotive » qu'ASUS en signant pour l'APU Z1 Extreme d'AMD. La puce associe toujours 8 cœurs Zen 4 à 12 unités de calcul RDNA 3 pour un combo sensiblement plus musclé que l'Aerith du Steam Deck. L'APU tourne exactement comme sur la ROG Ally, à des fréquences de 3,3 GHz pour la partie CPU et 2,7 GHz pour la partie GPU. Le Z1 Extreme est toujours épaulé de 16 Go de mémoire vive en LPDDR5 sachant que celle-ci peut grimper à 7500 MT/s.

Avant d'aller plus loin dans les détails de la configuration de la Legion Go, voici une série de captures « techniques » pour faire le point. HWInfo et CPU-Z nous renseignent de manière précise sur les intégrations réalisées par Lenovo et on remarque en particulier le TDP maximal du Z1 Extreme à 30 watts, une valeur toutefois rarement utilisée par la marque, nous le verrons.

La carte mère utilisée sur cette machine est un produit de conception Lenovo ce qui nous ne dira pas grand-chose. En revanche, nous avons la confirmation que la mémoire vive est en quad-channel alors que le SSD est en NVMe x4. Plus important, mais là HWInfo ne peut pas nous aider, c'est le format de ce SSD qui nous a interpellé. En effet, Lenovo a eu la bonne idée d'opter pour un format 2242, soit 42 millimètres de long. Il n'est pas aussi commun que le 2280 de nos PC, mais tout de même plus répandu sur le 2230 de la ROG Ally et du Steam Deck.

Six petites vis à retirer et le tour est joué : la Legion Go est très simple à ouvrir

Petite déception en revanche, malgré le prix de sa Legion Go, Lenovo n'a retenu qu'un SSD de 512 Go. Bien sûr, il reste possible de compter sur le port microSD pour étendre la capacité et les plus bricoleurs pourront remplacer le SSD par un modèle de plus grande capacité, mais nous aurions bien vu un 1 To d'emblée. C'est d'autant plus dommage que Lenovo semble avoir voulu économiser de ce côté-là pour mettre le paquet sur la partie écran... sans toutefois qu'il soit question d'intégrer une dalle OLED. Étranges choix.

À gauche, la batterie de 49,2 Wh et, à droite, le SSD de 512 Go signé Western Digital

Nous l'avons dit, la grande taille de la dalle (8,8 pouces) est gage de lisibilité. C'est aussi un atout dès lors que l'on envisage de travailler sur la Legion Go. Grâce à ses deux ports USB – voire à l'utilisation d'un dock – elle peut se muer en « laptop d'appoint ». La définition d'image se comprend alors davantage, car il faut reconnaître que les 2560 x 1600 pixels ne sont d'aucune utilité pour le jeu vidéo : malgré sa puissance, le Z1 Extreme a déjà du mal en 1080p. Dans le même ordre idée, on s'étonne de voir Lenovo mettre l'accent sur les 144 Hz de rafraîchissement : toujours vu la puissance de l'APU, 120 Hz et même 100 Hz auraient été suffisants.

Terminons notre rapide tour du propriétaire en évoquant la connectique – très limitée – de la Legion Go. Par rapport à ce que proposent Valve ou ASUS, il y a toutefois un progrès. En effet, Lenovo a eu la bonne idée de placer deux ports USB-C 4.0 : un sur le dessus de la console et l'autre dessous. L'avantage est évidemment de pouvoir brancher par le haut ou par le bas en fonction des besoins. Un jack audio 3,5 mm et trois boutons (mise sous tension, volume +/-) complètent le tout.

Spécificités ergonomiques

Nous l'avons dit, l'un des atouts de la Legion Go est sa capacité à « se séparer » de ses contrôleurs. Retirer les Legion TrueStrike se fait très simplement via un ergot au dos de la machine et un simple coulissement des contrôleurs. On dispose alors de quelque chose de très proche des Joy-con de Nintendo et chaque Legion TrueStrike dispose bien sûr de sa propre batterie.

Lenovo nous présente ses TrueStrike et leur prise en main, selon la situation

Autre élément intéressant, Lenovo fournit un petit disque de « support ». L'idée est ici de transformer le Legion TrueStrike de droite en une espèce de souris et c'est aussi ce qui explique la présence de nombreux boutons sur ce contrôleur. Pour ce faire, on tient le contrôleur à la verticale et on l'enfiche dans le disque après avoir sélectionné le mode FPS via un bouton sous le contrôleur. Lenovo a pensé à tout et une molette est même présente sur la tranche. Cette « souris » ne se compare pas une vraie ni même à une souris verticale, mais reconnaissons que ça dépanne plutôt bien.

Remarquez comme la molette est bien placée : elle ne gêne pas la prise en main en usage « normal » de la console

En revanche, de manière surprenante, Lenovo ne livre rien pour rassembler les deux contrôleurs et former une manette plus classique. Il existe de tels accessoires dans le commerce, mais il faut débourser encore quelques euros. Il en va de même pour le dock... ou plutôt pour l'absence de dock ! L'inspiration Nintendo aurait pu pousser la marque à intégrer pareil périphérique. Heureusement, des docks comme les modèles de JSAUX existent : son petit dernier, le HB1201S, ajoute des ports USB pour ajouter des manettes, un connecteur RJ45 pour le réseau filaire et, bien sûr, un HDMI pour profiter d'un grand écran. Mais là aussi, il faut encore dépenser.

Côté logiciel : Legion Space pas tout à fait convaincant

En dehors du Steam Deck qui s'appuie totalement sur SteamOS, presque toutes les autres consoles portables embarquent un Windows 11 sur lequel leur fabricant respectif a déployé une surcouche graphique plus ou moins heureuse. Chez Lenovo, la chose s'appelle Legion Space et... elle souffle chaud et le froid.

L'interface Legion Space n'est pas la plus jolie qui soit

Une telle surcouche est là pour remplir trois objectifs. En premier lieu, il s'agit de rendre l'utilisation de la machine plus directe, Windows 11 n'étant de base pas prévu pour être manipulé à la manette. Une surcouche doit aussi permettre aux néophytes de ne pas avoir à accéder à l'interface Windows, elle agit alors comme une espèce de Big Picture pour reprendre la terminologie Steam. Enfin, la surcouche logicielle rassemble les principaux réglages de la machine.

Dans les faits, Legion Space n'est pas aussi pratique que le voudrait Lenovo et si on passe facilement d'une rubrique à une autre, on aurait aimé quelque chose de plus direct : un vrai launcher qui n'impose pas de basculer entre plusieurs onglets et qui ne nous embête pas avec un portail d'achat (Gamesplanet) assez médiocre. Lenovo n'y est évidemment pour rien, mais l'intérêt principal d'une surcouche aurait été un accès plus léger et plus rapide aux jeux, mais ce n'est pas le cas puisqu'il faut toujours faire avec les lanceurs classiques que ce soit Steam, Epic Games, EA app, Rockstar Launcher ou Ubi Connect par exemple.

Le logiciel a au moins le bon goût d'être en français... et sans (trop) de fautes d'orthographe

Plus gênant, l'interface Legion Space est encore passablement bugguée. Ainsi, tout un pan du logiciel est constitué du module d'accès rapide aux paramètres que l'on déclenche via le bouton Legion R. Les infos y sont effectivement nombreuses et les réglages très riches depuis la gestion du TDP, jusqu'à celle de la ventilation en passant par la définition d'image, la fréquence de rafraîchissement, le mode de contrôle, la gestion des vibrations et des effets de lumière. Hélas, dans la pratique, les choses ne sont pas toujours fonctionnelles.

Premier reproche, lorsque le panneau est activé en pleine partie, les contrôles peuvent entrer en conflit avec ceux du jeu : mouvements de caméra, activation des armes ou sortie de la pause ne sont alors pas rares et rendent impossible cette gestion ingame. Second problème et nous n'évoquerons pas les bugs mineurs, la gestion personnalisée du TDP marche un peu quand elle veut : passer de 25 à 5 watts n'a parfois aucun effet, alors que ça fonctionne bien via les presets.

Le panneau de contrôle – ou d'accès rapide – est bien pensé : dommage qu'il soit buggué !

Alors évidemment, on peut se dire qu'il suffit d'utiliser le panneau de contrôle du Legion Space en dehors des jeux. C'est vrai, les choses marchent alors mieux – encore que la gestion personnalisée du TDP reste défaillante – et on profite vraiment des nombreux réglages disponibles... des réglages qui sont toutefois tous présents dans l'interface « complète » de Legion Space. Bref, tant qu'il ne sera pas sérieusement débuggué, le panneau de contrôle du Legion Space sera sans grand intérêt. Dommage.

Et côté BIOS ?

Comme sur n'importe quel PC, la Legion Go dispose bien sûr d'un BIOS auquel on peut accéder en utilisant les boutons « volume + » et « mise sous tension » durant trois secondes au moment du démarrage de la machine. Nous accédons alors à un menu (à gauche ci-dessous) qui permet de choisir entre un démarrage normal, l'accès au BIOS, l'accès au menu de boot et la restauration système en cas de gros problème technique. Nous choisissons logiquement l'accès au BIOS qui intervient après un écran un peu particulier (à droite) venant faire une espèce de résumé de la machine.

L'accès au BIOS se fait en plusieurs étapes – et autant de sous-menus – successives

En lui-même, le BIOS est plutôt simple et loin d'être aussi moderne/complet que celui de la ROG Ally. En revanche, il est tout de même moins basique que celui de nombreux mini-PC et nous retrouvons donc quatre grandes parties. Le premier onglet (« informations ») est logiquement surtout informatif. Nous vous déconseillons de toucher à quoi que ce soit du troisième (« sécurité ») alors que le quatrième (« boot ») se focalise sur les options de démarrage.

C'est le second onglet (« configuration ») qui nous intéresse le plus car il permet d'accéder à quantités de réglages. Nous en retiendrons trois avec, d'abord, celui qui permet de choisir entre deux modes de gestion de la chauffe : STPAM et STT. Le premier (Skin Temperature Aware Power Management) se focalise sur la température de l'APU pour en booster les performances tandis que le second (Skin Temperature Tracking) cherche plutôt à maximiser la sécurité et le confort en surveillant la température externe. À l'usage, nous gardons le STPAM : on ne se brûle pas les mains à tenir la Legion Go et les performances sont 2 à 3% supérieures.

Quantité allouée au buffer vidéo, vitesse de la mémoire vive et mode STAMP/STT : les principales options du BIOS

Autres réglages importants, ceux de la vitesse mémoire et de la quantité allouée à l'iGPU. Pour le premier, nous vous suggérons de passer en 7500 MT/s si vous jouez à TDP élevé ou en 6400 MT/s pour un TDP de 5-15 watts. C'est ainsi que nous avons obtenu les meilleures résultats. Pour le second, c'est plus délicat. Autrefois, une option « Auto » était présente, mais elle a été retirée par Lenovo. Restent les choix de 3G, 4G, 6G et 8G. Problème, dans certains jeux, les 3G ou 4G sont insuffisants pour les détails souhaités alors que dans d'autres, ce sont les 6G ou 8G qui gênent ne laissant plus assez de mémoire vive au système. 6G semble être le meilleur compromis.

Signature Nerces


  • Test intéressants,

    Sujet intéressant également, la manière dont on nomme ces "machines", en anglais gamer nexus a laissé ce sondage recemment https://www.youtube.com/@GamersNexus/community

    Je saurai pas comment dire en francais, mais c'est vrai que pc portable et console portable n'est pas forcément la meilleur dénomination qu'on puisse en faire.

    En l'état je préfère appeler ça des pc portables, d'ailleurs une fois sur un dock avec un clavier et une souris ça n'a plus rien d'une console et l'illusion est parfaite ...

    pc portable nomade ?

    Edit: Pc de poche 😃

  • "La définition d'image se comprend alors davantage, car il faut reconnaître que les 2560 x 1600 pixels ne sont d'aucune utilité pour le jeu vidéo : malgré sa puissance, le Z1 Extreme a déjà du mal en 1080p. "

    Je me suis acheté un steam deck LCD, donc avec 800p et je dois avouer que je m'attendais a rien de spécial mais je trouve ça quand meme très fin (en rapport avec la diagonal du deck), j'ai quand meme l'impression que du 1080p (ou meme 1200p pour le projet deckHD) c'est un argument un peu marketing histoire de dire.

    Dans les faits, ça pénalise les performances, la batterie pour quel gain ?

  • Sur la Legion Go c'est un tout petit peu différent car l'écran est quand même de 8,8 pouces. Sensiblement plus grand que les 7 pouces du Steam Deck LCD. La différence de définition (800p vs 1080p) se perçoit davantage.

    Cela dit, tu as raison, ce n'est pas monstrueux et ça pénalise beaucoup les performances comme l'autonomie.

    On peut tout de même souligner qu'en cas de branchement HDMI sur grand écran, la possibilité de jouer en 1080p, voire plus, est un atout pour de petits jeux en mutli comme Tricky Towers... et bien d'autres.

    • C'est valable pour le deck aussi ça, une fois branché en hdmi meme le 4k est possible (je l'utilise en emulation et stream)

      • Oui, ce que je veux dire c'est que si la machine est prévue d'emblée pour du 1080p sur son "petit" écran, on peut espérer que la puissance est aussi partiellement étudiée pour.

        Le Steam Deck en 1080p sur la télévision, c'est quand même pas dingo :P

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