Caractéristiques techniques
Commençons par le commencement en faisant un tour des caractéristiques telles qu'annoncées par le fabricant.
Fiche Technique |
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Diagonale d'écran | 17,3" | Dimensions | 39,5 x 28,2 x 2,83 cm |
Dalle | IPS 2560x1440 240Hz G-Sync | RAM | 2x 16Go de DDR5-4800 |
Processeur | Ryzen 9 7945HX 16 cœurs, 32 Threads 64Mo de cache L3 Cadencé de 2,5GHz à 5,4GHz pour un TDP allant de 55 à 75W |
Carte graphique | GeForce RTX 4090 16Go (GDDR6) Cadencé à 2040/2090MHz base/boost pour un TGP max de 175W |
Stockage | M.2_1 : Samsung PCIe 4.0 M.2 NVMe 2To M.2_2 : Libre |
Connectique | 2x USB 3.2 Type-A 2x USB 3.2 Type-C 1x Jack 3,5mm |
Connectivité | Wi-Fi 6e Bluetooth 5.2 |
Poids | 3 kg |
DEL | Plein, dessus et dessous | Alimentation | 330W |
OS | Windows 11 Home | Poids de l'alimentation | 1,129 kg avec le câble |
MSRP | A partir de 4499,99 € 4999,99 € pour celui en test |
Batterie | 90Wh |
Un ensemble très haut de gamme donc, qui sur le papier présente tout pour plaire au joueur. Pour la partie carlingue et habillage, c'est hautement subjectif et nous vous laissons donc voir si le style gamer vous convient. L'assemblage est qualitatif - comme nous le verrons par la suite au démontage - plastiques, structure et charnières sont solides et bien agencés. Nous pouvons par contre vous prévenir sur les plastiques utilisés autour du trackpad et du clavier qui, s'ils sont tout à fait esthétiques, sont des pompes à sébum et vos doigts y laisseront donc des traces très aisément.
Pour l'affichage, la dalle est une NE173QHM-NZ2 de chez BOE. De quoi afficher 2560 pixels de large et 1440 pixels de haut à 240Hz, le tout compatible avec la technologie Nvidia G-Sync et en HDR. Son temps de réponse est donné pour 3ms, ce qu'il nous a été possible de vérifier grâce à une sonde LDAT de chez Nvidia. Elle offre des couleurs vives (merci la vidéo HDR) et se prête tout à fait au loisir vidéoludique. Il sera difficile d'atteindre les 240 images par seconde en QHD sur les titres les plus gourmands, mais avec la VRR (Variable Refresh Rate qui permet à l'écran d'adapter son taux de rafraichissement à la vitesse à laquelle les images sont fournies par le GPU) et puisque le duo CPU/GPU assure d'être au delà des 60 images par seconde, il y a peu de risques de souffrir de saccades (ou stuttering pour les anglophones) ou de décalage entre les images (ou tearing). Si jamais vous aviez un jour à la changer, c'est un modèle que l'on trouve aux alentours des 150€ chez un certain revendeur asiatique bien connu.
Pour la partie son, on trouve la même solution de chez Realtek que dans les Vivobook de la même marque associée à deux hauts-parleurs de 1W. Elle est taillé pour écouter ponctuellement de la musique, ne pouvant servir de source sonore en jeu, la ventilation passant trop facilement par dessus. Ce genre d'appareil est conçu pour être utilisé avec un casque lorsque le CPU et le GPU sont à l’œuvre, mais rien n'empêchera de l'utiliser pour vous ambiancer en soirée.
Une fois cela dit, investiguons maintenant un peu plus loin ce matériel via un coup de HWInfo.
CPU et GPU sont là où nous les attendions. Rappelons cependant que la GeForce RTX 4090 mobile, si elle s'appelle RTX 4090 ne souffre pas la comparaison avec son homologue desktop. Pas de puce AD102 au programme ici, mais une AD103M (pour mobile) qui a tout de même de sérieux atouts pour le format proposé avec 112 ROP, 9 728 unités de calcul, 304 cœurs Tensor et 76 cœurs RT, accompagnés d'un bus mémoire de 256-bit pour les 16Go de GDDR6 embarqués. A noter que Asus a fait le choix de lui offrir un OC de 50MHz. La bestiole consomme 60 W au repos, mais grimpe à 175 W lorsqu'elle chante à pleins poumons.
Pour le processeur, c'est donc un Ryzen 9 7945HX, fleuron mobile de la gamme Dragon Range gravé en 5nm FinFET de chez TSMC. Un 16 cœurs 32 threads capable sur sa fiche technique de pousser à 5,4 GHz pour une consommation de 75W. A coefficient débloqué, sa fréquence d'horloge peut être augmentée (l'overclocking ruinant la garantie en cas de mauvaise utilisation) et Asus a ici décidé de le pousser un peu plus loin en grattant 50 MHz pour son Boost Max laissant sa fréquence d'horloge de base à 2500 MHz, pour un TDP de 55 W. Il est équipé de 1 Mo de cache L1, 16 Mo de cache L2 et 64 Mo de cache L3, et puisque c'est un APU, il s'accompagne d'une petite Radeon 610M équipée de 2 cœurs Navi II pouvant pousser dans cette configuration de 1 500 MHz à 2 200 MHz, là où on l'avait vu s'arrêter à 1 900 MHz jusque là. La partie graphique ne fera pas de miracle, mais assurera une consommation réduite et même la possibilité de faire tourner quelques jeux ne nécessitant pas d'aller réveiller la puce AD103M.
Vous pourriez légitimement demander où est le besoin d'associer un APU à tout petit iGP (alors qu'il en existe aujourd'hui des assez costauds chez le même fabricant) à un GPU qui n'a rien à apprendre de personne sur le marché actuel mobile. Eh bien c'est pour profiter de la technologie Optimus de Nvidia. Cette dernière fait basculer la charge graphique de l'iGP au GPU en fonction des besoins. Ainsi, sur le bureau ou dans le cadre d'utilisation d'outils légers (surf sur le web, bureautique...) l'iGP fait le travail en consommant un minimum et lors d'une charge plus conséquente (rendu vidéo, jeu, gros calcul) tout est envoyé au GPU qui juste là dormait dans son coin sans tuer la batterie (ou votre facture d'électricité). Cet avantage vient cependant avec un inconvénient, une fois les images calculées par le GPU, elles sont transmises à l'iGP pour aller jusqu'au moniteur, induisant une latence indésirable, mais permettant d'économiser la batterie. C'est pourquoi Asus a adjoint à ses portables édition 2023 ce qu'ils appellent un MUX Switch présent pour éviter cette étape et passer directement du GPU au moniteur. Le gain annoncé peut aller jusqu'à 9%, ce que nous partageons ici sans pouvoir le vérifier puisque la fonctionnalité n'est pas désactivable et sans configuration identique à tester sans ce fameux composant.
Ce nouveau venu, couplé à Nvidia Optimus, permettrait également d'améliorer la gestion de la consommation du GPU, améliorant du coup l'autonomie de l'appareil. A savoir que comme sur bon nombre d'ordinateurs portables équipés d'un APU (avec iGP donc) et d'un GPU, il faudra configurer à la main dans le panneau de configuration Nvidia le GPU à utiliser, sinon vos jeux tourneront sur l'iGP du Ryzen 9 7945HX qui, s'il est certainement capable de faire tourner un petit jeu en 1080p, fait vite la tête lorsqu'on lui demande du 1440p avec Ray Tracing. Dans le cas de cet ordinateur en particulier, supprimer Armoury Crate permettra à Optimus de faire son job et vous n'aurez plus à configurer le passage sur la RTX 4090 à la main.
Côté RAM, le kit présenté (sur base de puces SK hynix) a une fréquence d'horloge maximale de 2600MHz et des timings que l'on aurait pu espérer meilleurs. Sur un appareil de ce calibre, il pourrait être intéressant d'envisager un upgrade, que nous n'avons malheureusement pas pu faire faute de kit à disposition. L'ensemble a cependant des performances tout à fait correctes, mais celui qui cherche à tirer le maximum de son matos saura certainement y trouver un intérêt.
Pour le stockage, c'est un module M.2 NVMe 4x de chez Samsung qui officie, le PM9A1 qui, s'il n'a pas les performances de son grand frère S980 Pro, n'a pas à rougir face à la concurrence et profitera tout à fait à un usage Gaming. Ici encore, le puriste pourra songer à faire évoluer le matériel, surtout que la présence d'un second port M.2 NVMe tout à fait bienvenu permettra de passer ce PM9A1 en secondaire au besoin.
Maintenant que nous avons fait le tour de la bête via logiciel, il est temps de l'ouvrir pour y jeter un œil !
En ces temps où les ordinateurs portables souffrent de RAM soudées et d'une réparabilité toute relative, le ROG Strix SCAR 17 (2023) est bon élève. Quelques vis à retirer et voilà ce que vous trouverez. L'agencement rend l'ensemble des composants assez accessibles (la carte Wi-Fi est la seule nécessitant de démonter un autre composant, à savoir le SSD placé sur le port M.2_1) ce qui est un grand plus côté réparabilité.
Avant de passer à la dissipation, vous remarquerez peut-être un capteur optique à droite de l'emplacement RAM2, pris dans un cadre de mousse. Ce petit engin est là pour assurer que l'on ne puisse pas mettre l'appareil sous tension lorsqu'il est démonté. La sécurité est même double : si vous le démontez, l'appareil ne redémarrera que si vous le branchez au secteur.
Pour la connectique, elle est sommaire, mais suffisante. Vous aurez deux USB 3.2 Type-A sur la tranche gauche, accompagnés d'un jack 3,5mm pour micro et casque. Sur la tranche arrière, deux USB 3.2 Type-C (compatibles DisplayPort avec G-Sync et l'un pouvant aider à recharger l'appareil, max 100 W) un port HDMI 2.1 et une prise Ethernet 2,5G viendront compléter cela. Côté connectivité sans fil, vous aurez accès à du Wi-Fi 6e appréciable pour le joueur à condition d'avoir une box équipée de cette technologie et du Bluetooth 5.2.
Passons maintenant au système de refroidissement, dont la qualité est vitale sur un ordinateur portable destiné à du jeu. Asus est très fière de sa Vapor Chamber qui évolue depuis quelques années maintenant (et dont une version miniaturisée anime jusqu'à la ROG Ally dont on pourrait bientôt vous parler). Cette dernière comprend un système de caloducs directement en contact avec le CPU et le GPU, sans pâte thermique habituelle, mais avec une solution de métal liquide (Conductonaut Extreme de chez Thermal Grizzly) que le constructeur a choisi pour ses performances supérieures (avec des contraintes qui augmentent aussi, le métal étant conducteur il faut traiter tout ce qu'il y a autour à la résine pour éviter les courts circuits). Pour dissiper la chaleur générée par les composants, les caloducs font circuler vers des radiateurs accompagnés de deux ventilateurs placés dans les deux coins arrière de la machine et récupérant l'air par le dessus pour l'extraire par les tranches et l'arrière. Celui de gauche prendra en charge le processeur et son étage d'alimentation, celui de droite la même chose pour la partie GPU. Nous verrons ensemble ce dont cet assemblage est capable dans la partie performances de l'article.
Les performances d'un portable n'étant rien sans fournisseur fiable de jus d'électron, parlons de l'alimentation et de la batterie embarquée. Le bloc fourni est capable de délivrer un maximum de 330W. Si l'on prend les 175W max du GPU et les 75W max de l'APU, nous sommes déjà à 250 W. Laisser 80 W pour l'écran, les périphériques, le stockage et les DEL RGB semble tout à fait correct. Un SSD NVMe consomme au maximum 7 W, le module Wi-Fi ne consommera pas plus, les périphériques USB ne sont pas non plus des gouffres, à moins que vous utilisiez la supercharge d'un smartphone. Mais même dans ce cas et avec tous les ports USB occupés, vous ne devriez pas dépasser les 270 W, ce qui laisse une marge raisonnable pour prévenir les défauts d'alimentation liés à l'usure après plusieurs mois d'utilisation.
Côté batterie, on est sur un module de 90Wh que le constructeur annonce comme capable de tenir 8 heures et 30 minutes en lecture vidéo. C'est une valeur qui nous semble juste, si vous la mettez en contexte. Ce sera une vidéo streamée depuis le web (Wi-Fi) en 1080p, regardée de nuit (faible rétroéclairage du moniteur), le son à maximum 50% et le rétroéclairage du clavier et du châssis éteint. En jeu, il faudra 1 heure et 6 minutes dans des conditions similaires pour devoir retrouver une prise de courant, sachant que les performances seront (énormément) altérées pour justement éviter de vous retrouver à devoir rester collés à la prise comme vous le faisiez avec votre GameGear ! Cependant, ce genre d'appareil servant majoritairement connecté au réseau, l'utilisation sur batterie sera très certainement ponctuelle (à moins que vous aimiez vous trimballer avec plus de 4kg de matos sous le bras pour jouer en terrasse ou sur la plage).
Cette association batterie/alimentation est donnée comme capable de passer de 0 à 50% en 30 minutes, chose avérée, les 50% restant demandant un laps de temps plus long, mais un peu plus d'une heure pour l'autonomie proposée, c'est correct. A noter également que l'un des ports USB 3.2 Type-C pourra servir de port de recharge, avec cependant une limite de 100 W, donc juste en dépannage puisque la charge sera plus lente.
Côté logiciel
La majorité des appareils livrés clefs en main ont le droit à des ajouts logiciels constructeur. Asus ne dénote pas et puisque nous sommes sur une gamme destinée aux joueurs, c'est Armoury Crate qui s'y colle. Si l'outil est bien pratique pour la gestion du rétroéclairage, le réglage des fréquences CPU/GPU et de la ventilation, il nous semble qu'il apporte trop d'instabilité à l'appareil par rapport à ce qu'il offre comme intérêt.
Ce dernier à été mis à jour au premier démarrage, ce qui a apparemment lancé une mise à jour de BIOS automatique qui s'est faite sans crier gare. Rien ne nous a été signalé à ce sujet et lors d'une mise en veille de l'appareil (pourtant configuré pour ne pas le faire, car en train de télécharger des logiciels et jeux), il nous a été impossible de revenir sous Windows, un écran noir étant la seule réponse. Un hard reset a donc été fait qui s'est terminé par une mise à jour du BIOS (toute ventilation à fond), qui une fois la barre chargée éteint l'appareil pour le laisser sans vie pendant 2 longues minutes. Manque de bol pour nous, en plus de cette mise à jour de BIOS, Windows en avait aussi une à faire (ce qui explique éventuellement le manque de répondant de l'appareil en sortie de veille), ce qui n'a pas aidé à la longueur de la démarche. En quittant notre casquette de testeur, c'est un point assez inquiétant pour l'acheteur. Voir un appareil à 4990 € s'éteindre, se rallumer toute soufflerie à 100% pour s'éteindre de nouveaux après avoir vu une barre de chargement défiler et rester éteint bien 2 minutes avant de redémarrer, ça a de quoi faire transpirer !
Nous ne mettons pas cependant tout sur le dos d'Armoury Crate, il se pourrait aussi que la jeune plateforme AM5 apporte son lot d'instabilités. Des redémarrages, écrans bleus (ce une fois Armoury Crate désinstallé) et une gestion de l'USB altérée (un gamepad n'a jamais voulu fonctionner sur l'appareil) nous font dire que le logiciel n'est pas seul en cause. Le bon côté est qu'une mise à jour de BIOS pourrait rapidement aplanir les choses.
Le logiciel comprend une gestion améliorée de l'alimentation qui nous laisse dubitatifs. Il nous a parfois été impossible de revenir d'une veille (prolongée ou pas), les réglages d'alimentation configurés directement sur Windows n'étaient pas forcément pris en compte et le comportement global de la machine en est altéré. Pour montrer la chose vous découvrirez dans les tests de performances que les résultats sur 3DMark diffèrent avec et sans Armoury Crate sur la machine.
Faites entrer l'accusé. Voici la vilaine fonction qui ne se désactive pas lorsqu'on demande à Windows de ne plus mettre en veille sur secteur.
Chacun verra midi à sa porte, mais nous conseillons pour notre part de régler le rétroéclairage à votre convenance et de vous débarrasser de l'outil par la suite. Une réinstallation propre dès réception semblant même être préférable pour éviter les altérations faites par le logiciel qui se répand dans le registre système pour supplanter Windows dans certains domaines.
Avoir un logiciel destiné au joueur est une bonne chose, mais une solution plus simple et efficace serait préférable.