Wi-Fi 7
Avant de nous attaquer à la description des équipements utilisés pour ce test, commençons par un petit rappel du standard Wi-Fi 7 et de ses principaux apports par rapport à la norme précédente :
- Canaux de 320 MHz : pour des débits 2x plus élevé puisqu'on était précédemment limité à 160 MHz.
- Multi-Link Operation (MLO) : permets aux appareils de transmettre et de recevoir des données simultanément sur plusieurs liaisons pour augmenter le débit, réduire la latence et améliorer la fiabilité. En bref, temps de latence déterministes, efficacité accrue et plus grande fiabilité.
- 4K-QAM : permets d’atteindre des taux de transmission 20 % plus élevés qu’avec 1024-QAM en utilisant un schéma de modulation à 12-bit contre 10-bit précédemment.
- 512 Compressed block-ack : améliore l’efficacité et réduit les pertes générales, avec une réduction de la surcharge de transmission.
- Multiple RUs to a single STA : améliore la flexibilité de la programmation des ressources spectrales afin d’optimiser l’efficacité du spectre : les RUs (Ressource Unit) correspondent à un groupe d'ondes sous-porteuses utilisées dans le cadre de la technique de multiplexage OFDMA (Othogonal Frequency Division Multiple Access). Avec le Wi-Fi 7, un utilisateur peut utiliser et combiner plusieurs RUs pour la réception/envoi de trames alors que ce n'était pas possible avec le Wi-Fi 6, limitant chaque utilisateur à un seul RU.
- Triggered Uplink Access : optimise l’accès déclenché à la liaison montante défini par le Wi-Fi 6 pour prendre en charge les flux sensibles à la latence et répondre aux exigences de qualité de service.
- Emergency Preparedness Communication Services (EPCS) : offre aux utilisateurs une expérience transparente des services de sécurité nationale et de préparation aux situations d’urgence (NSEP) tout en maintenant la priorité et la qualité de service dans les réseaux d’accès Wi-Fi.
De nombreux appareils Wi-Fi 7 ont d’ores et déjà été préparés par les fabricants, qu’il s’agisse de contrôleurs, de routeurs, de smartphones, etc. La vague avait déjà commencé, elle devrait maintenant grandir, a priori assez rapidement ! Ainsi, la Freebox Ultra l'intègre par défaut et se dote même de répéteurs à la même norme, avec toutefois de lourdes restrictions pour ces derniers, ne prenant pas en charge la bande des 6 GHz. N'ayant pas une telle Box à disposition, nous nous sommes tournés vers un routeur Wi-Fi 7 haut de gamme pour procéder à nos tests.
Netgear NightHawk RS700S
C'est la société Netgear qui nous a procuré le routeur permettant de réaliser nos tests. Il s'agit du modèle NightHawk RS700S proposant cette norme avec un débit maximum cumulé MU-MIMO de 19 Gbps. En pratique les performances par bande de fréquences sont les suivantes en 802.11be :
- 2.4 GHz - 4x4 - 4K-QAM 20/40 MHz : 1,4 Gbps max.
- 5 GHz - 4x4 - 4K-QAM 20/40/80/160 MHz : 5,8 Gbps max.
- 6 GHz - 4x4 - 4K-QAM 20/40/80/160/320 MHz : 11,5 Gbps max.
On est donc loin des 46 Gbps maximum promis par la norme, mais il faudrait pour cela proposer du MIMO 16x16 sur la bande 6 GHz en 4K QAM à l'aide de 16 antennes dédiées au niveau du routeur et de l'équipement client. Peu probable donc de voir de tels débits pour un usage entre routeur et PC, constituant l'objectif de ce dossier. En sus de ses capacités Wi-Fi 7, le RS700S intègre également un switch Ethernet disposant de :
- 4 ports RJ45 Gigabit
- 1 port RJ45 10G
Enfin, 1 port RJ45 également 10G est disponible pour la connexion Internet (typiquement en provenance de votre Box).
Le routeur se présente sous la forme d'un prisme en plastique noir haut d'un peu plus de 28 cm, avec une largeur et profondeur max de respectivement 12 et 14 cm. Des évents situés à la base et au sommet permettent de créer passivement un flux d'air par convection thermique.
La face avant est constellée de voyants lumineux blancs indiquant l'activité du routeur. A noter qu'un bouton permet de désactiver le rétroéclairage de ces derniers, permettant d'économiser un peu d'énergie, mais surtout de se débarrasser de la gêne lumineuse qui pourrait survenir dans une pièce plongée dans la pénombre, une attention appréciable.
La mise en œuvre du routeur est particulièrement simple, puisqu'il suffit de télécharger l'application NightHawk pour smartphone. Après avoir scanné le QR code présent au somment du routeur, la configuration initiale s'effectue et on peut ensuite accéder au routeur soit via l'App, soit en tapant directement son adresse IP locale dans un navigateur. Si vous êtes familiers des interfaces Netgear, vous ne serez pas dépaysés puisque le constructeur conserve le côté austère de cette dernière. C'est malgré tout parfaitement fonctionnel et clair.
Notre objectif au sein de ce test n'étant pas d'évaluer le routeur à proprement parler mais bien les performances du Wi-Fi 7, nous avons configuré le RS700S en tant que point d'accès réseau. Il est connecté par le biais d'un câble cat. 7 à une Livebox 7 en utilisant les ports 10G respectifs. Nous connectons également un PC équipé d'une carte mère Asus ROG Crosshair X670E Extreme au second port 10G du routeur. Jetons à présent un œil au module Wi-Fi 7 utilisé pour ce test.
Intel BE200
Comme pour les normes précédentes, Intel propose des modules M.2 permettant de répondre au besoin des PC. Il s'agit donc ici en tout logique des BE200 et BE202, la désignation se basant sur celle de la norme 802.11be. Si elles sont toutes les deux certifiées Wi-Fi 7, leurs prestations ne sont pas identiques pour autant :
Intel BE200 | Intel BE202 | |
---|---|---|
Flux TX/RX | 2x2 / 320 MHz / 4K QAM | 2x2 / 160 MHz / 1K QAM |
Bandes (GHz) | 2,4 / 5 / 6 | 2,4 / 5 / 6 |
Débit Max. | 5,8 Gbps | 2,4 Gbps |
Bluetooth | 5.4 | 5.4 |
Les 2 modules proposent les bandes de fréquences 2,4 / 5 / 6 GHz, mais seul le BE200 utilise des canaux de 320 MHz et le 4K QAM, soit les raisons principales de l'augmentation du débit de transmission par rapport au Wi-Fi 6E... En conséquence, on atteint 5,8 Gbps sur le BE200 en 2x2, soit le maximum de la norme avec un tel MIMO, alors qu'il faut se contenter de 2,4 Gbps pour le BE202. Par contre, dans les deux cas, la prise en charge du Bluetooth est identique, à savoir la 5.4. À noter enfin que ces modules utilisent un connecteur M.2 en Key E (une seule échancrure), alors que les précédents AX2xx utilisaient les clés A + E (2 échancrures). Il faudra donc bien veiller à ce que le connecteur destiné à accueillir ces BE2xx soit au bon format.
Concernant la mise en œuvre, ce ne fût pas une partie de plaisir. Le premier souci provenant des pilotes eux même, puisqu'il était impossible d'activer les 320 MHz sur les canaux européens en 6 GHz. En effet, seule la bande couvrant les fréquences de 5 925 à 6 425 MHz est autorisée en Europe et il y avait à priori un bug côté pilotes à ce niveau. Depuis la version 23.50, le souci est réglé. Le second problème vient de Windows 11 en lui-même. En effet, le support du Wi-Fi 7 n'est prévu qu'à partir de la version 24H2, qui sera donc lancée au second semestre. Cela n'empêche pas d'obtenir les débits maximum (même si l'OS n'affiche pas correctement la vitesse de connexion), mais d'autres nouveautés tel que le MLO permettant entre autres de réduire la latence, ne sont pas fonctionnelles avec une version antérieure de l'OS. Il est toutefois possible de tester une préversion de Windows 24H2 en basculant sur le canal Dev du programme insider. C'est donc ce que nous avons fait pour anticiper quelque peu la situation qui sera celle en fin d'année, une fois la version finale livrée.
Mise à jour du 30/05/2024 à 19:00 : Nous n'avions pas été attentifs (le dossier ayant subi un petit retard de rédaction) au fait que finalement une version 24H2 de Windows 11 a été livrée il y a quelques jours sur le canal Release Preview du programme insider. Il s'agit donc d'une version normalement plus robuste que celles précédentes, pouvant inciter certains à franchir le pas avec moins de risques que les canaux Canary et Dev.
Voilà pour la mise en œuvre, passons aux performances mesurées page suivante.
L'offre 8G de Free est purement marketing, c'est du pipo.
Étant fibré à Lille depuis des années, mon débit max est de 20 Mo/s en DL avec la box Delta S.
Je paie 40 € l'abo sans TV sinon c'est 50 € avec TV.
Un technicien Free est passé chez moi et a constaté le mauvais débit sans donner de solution.
Équipé d'une carte réseau 10G avec câble DAC SFP+ et OS sur SSD Nvme 3,5 Go/s.
L'offre 8G de Free est une vraie arnaque.
Donc, le WiFi 7 c'est bien si l'installation et surtout la box supporte cette nouvelle norme.
Concernant l'offre Free, malheureusement tu n'es pas le seul, un membre de l'équipe a également une grosse désillusion entre les débits annoncés avec l'offre Ultra et ceux obtenus en réalité. Deux raisons à cela, d'une part la technologie 10G-PON partage un débit maximum théorique de 10 Gbps jusqu'à 32 abonnés, donc potentiellement si tous ceux raccordés tirent simultanément, ça peut avoir des impacts sévères. Mais généralement le souci n'est pas à ce niveau mais plus au niveau des interconnexions au coeur du réseau qui saturent. A voir comment tout cela va évoluer mais il avait clairement de meilleurs débits "réels" (cad pas juste un Speedtest mais en téléchargement Steam, etc.) avec la fibre 2G d'Orange.
Pour le Wi-Fi 7, comme indiqué dans ce dossier, il faut effectivement pour l'heure en avoir l'utilité et les équipements Ad Hoc, mais c'est tout de même un gros progrès par rapport au 6, ce que nous voulions mesurer au travers de ce test.
Bon sang le routeur Netgear à 900€ avec 4 ports gig ça me rend fou ! Ce n'est franchement pas normal dans cette gamme de prix ! À côté vous avez le TP-link BE85 avec 2 ports Lan 10g et 2 ports 2.5 pour 600 € (surement les memes puces modem car il a les memes performances par bande de fréquence). Après on n'est pas là pour parler du rapport qualité prix du routeur j'en conviens mais quand je lis ça… ca me rend fou
Très bon test ! Il pourrait être intéressant à l'avenir de comparer l'efficacité énergétique des différentes normes ?