Test • Le gamepad PS4 Battletron à 16,95€ de chez Action

Une nouvelle manette en test aujourd'hui, mais pas n'importe laquelle. Vous aurez peut être remarqué arriver dans le paysage commercial français l'enseigne Action. Spécialisée dans les produits à tarif accessible, cette chaine française a un catalogue très diversifié et une offre pour les joueurs vidéastes dans une gamme nommée Battletron Gaming. Au détour d'un rayon, nous sommes tombés sur un contrôleur type PlayStation 4 qui fait le sujet du test du jour. D'un format proche d'une DualShock 4, mais avec un tarif presque risible de 16,95 €, la bestiole a-t-elle de quoi convaincre ? Voyons cela ensemble !

À tarif contenu, il ne faut pas attendre un bundle généreux ni des visuels de qualité !

Présentation

Battletron est une marque que vous ne retrouverez pas partout. C'est la seule disponible chez Action et à part quelques revendeurs du web (et Amazon à une époque), vous ne la trouverez pas sur la toile. Son offre est assez diversifiée, allant de la manette pour Switch à l'éclairage pour streamer en passant par des claviers et souris tout à fait RGB (et compatibles Razer Chroma s'il vous plaît !). Ici nous vous proposons de découvrir leur "Bluetooth Game Controller" qui n'a pas le droit à un nom autre que celui-là, vendu pour 16,95 € dans le magasin où nous l'avons acheté (tarif affiché en ligne de 19,90 € sur le site de l'enseigne) et compatible PlayStation 4, PC, Android et iOS.

Pour ce tarif vous aurez une boite qui vous rappellera l'emballage des jouets dans les années 1980, un manuel d'utilisation multilingue qui mélange toutes les langues et un câble USB Type-C vers Type-A de 80 cm de long. L'engin comprend une surface tactile (2 points) en son centre, un accéléromètre, un gyroscope et un éclairage RGB. Côté format c'est proche du standard PlayStation DualShock 4 avec des dimensions de 112*56*160 mm pour une masse de 235 grammes. Pour la comparaison, la DualShock 4 officielle mesure 98*52*162 mm pour 210 g. On est donc proche, sauf que le modèle officiel embarque une batterie de 1000 mAh alors que la Battletron se contente d'une 600 mAh.

Ça correspond et c'est aux couleurs de Mini-Hulk !

Détail

C'est parti pour la prise en main. Le joueur y reconnaitra sans aucun doute une manette conçue pour la PlayStation, sur un format DualShock 4, puisque la DualSchock 3 n'avait pas de zone tactile et que la 5e génération est partie sur une DualSense 5 qui n'a pas le même aspect. Au niveau des plastiques cela ne respire pas la qualité, mais sans faire trop peuchère pour autant. L'assemblage se disloque un peu si l'on force, il faudra donc éviter de la jeter contre un mur trop souvent. Les sticks sont corrects, mais sans plus, et ne sont pas démontables. Pour les boutons c'est basique à gauche avec une croix directionnelle dont les 4 directions sont liées et 4 boutons ronds sur la droite au plastique fin et assez audibles. On a les boutons d'accès aux menus placés de chaque côté du pavé tactile et le bouton de retour à l'accueil sur la partie basse. En dessous de ce dernier se trouve un bouton Turbo qui permettra d'activer de façon répétée les touche carré, rond, croix, triangle ou L1/L2/R1/R2 via configuration. Il suffit d'appuyer 2 secondes sur l'un des boutons, puis d'appuyer sur Turbo et le voilà configuré, au redémarrage cela ne sera pas sauvegardé. Par contre, nous n'avons réussi à le faire qu'en Bluetooth, connectée en USB l'option ne s'active pas.

Y a du monde à l'arrière !

À l'arrière, on a le droit à 4 boutons MR/PR/PL/ML qui permettront d'accéder à certaines fonctionnalités du bout des doigts. Les MR/ML viendront remplacer les gâchettes L2/M2 en permettant une activation directe et pour les PR/PL, c'est configurable. Sans logiciel pour accompagner la manette, il faudra le faire à la main en suivant le fascicule d'instructions. En mode Bluetooth, il faut rester appuyé sur PR ou PL et le rétroéclairage va se mettre à clignoter. Là vous pouvez, tout en restant appuyé sur le bouton, enregistrer une série de commandes (comprenant les croix directionnelles et les boutons principaux) et lorsque vous avez terminé vous relâchez le bouton et une vibration viendra valider l'opération. À ce moment, une pression sur le bouton devrait relancer la chaine d'actions enregistrée. Dans les faits, si nous avons réussi à faire les étapes, le résultat était toujours assez erratique. Pour le reste il y a un bouton Reset au centre et le plastique est texturé pour améliorer la tenue en main.

Hulk content !

Sur la tranche haute, les habituels boutons L1/R1 et gâchettes L2/R2 qui sont les équivalents des LT/RT et LB/RB sur Xbox et au centre un port USB Type-C pouvant servir à la recharge de la batterie ou à connecter l'appareil sur PC. Sur la tranche basse, juste un petit trou pour enfiler un jack 3,5 mm pour qui voudra associer un micro/casque à l'appareil. C'est juste de la transmission et le son est correct. À noter qu'il ne nous a pas été possible de l'utiliser sous Android, la manette est bien reconnue, mais pas d'option pour faire passer le son par son biais.

Passons au démontage.

Démontage

Il va sans dire que ce que nous faisons ici viendrait ruiner la garantie de votre appareil, nous ne vous conseillons donc pas de le faire à moins que celle-ci soit passée et que vous désiriez changer la batterie ou un autre élément.

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Grâce au super outil développé par notre cher Nicolas, voici les étapes de démontage du Battletron Bluetooth Game Controller

Pour commencer à démonter, il faut retirer un cache à l'avant sur le bas de la manette, qui vous laissera accéder à 4 vis à tête Philips. Enlevez-en 2 de plus à l'arrière et vous pourrez retirer le cache arrière dont les 4 boutons (plus un 5e permettant de reset) viennent actionner des commutateurs directement sur le PCB principal.

Une fois cette étape passée, vous aurez un accès direct à la batterie, simplement collée via un pad sur le PCB et surmonté d'un tampon qui l'emprisonne contre le cache arrière. C'est effectivement un module de 3,7 V et 600 mAh que vous pourrez remplacer moyennant 2 € sur le tinternet mondial.

Une fois cette batterie retirée (connectée via une prise 2 broches), vous pourrez accéder au PCB complet et le retirer de la face avant de la manette. Sur l'autre côté du PCB vous trouverez les pistes servant à activer croix directionnelle et boutons carré, triangle, rond et croix. On libère également le pavé tactile qui n'a qu'un bouton central et n'aura pas la précision d'un trackpad ou d'un smartphone.

On est sur du basique, les gâchettes sont dotées d'un aimant et c'est donc la proximité de ce dernier avec le composant soudé sur le PCB qui déterminera le degré d'activation, alors qu'à l'avant on expliquera le bruit marqué des boutons et croix directionnelle par la superposition de plastique avec grosses zones de vide entre.

Pour la partie "retour haptique", on a deux moteurs, un dans chaque branche de la manette avec des sensations correctes pour cet usage. Ils sont soudés au PCB principal, ce qui est dommage, mais pas étonnant.

Enfin côté assemblage, on aurait pu s'attendre à pire. C'est cependant assez fragile, les plastiques sont fins, les vis ne devront pas être trop serrées, car le filetage sera vite faussé et on sent quand même que l'on est dans du premier prix de premier prix. Nonobstant, cela aurait pu être bien pire, les soudures sont correctes, l'ensemble est assez convaincant pour le prix demandé.

Le remontage a pu se faire sans problème, cependant les emboitements ont dû être travaillés (comprenez torsion de la manette pour s'assurer que tout rentre à sa place) et le comportement de la manette a été altéré. Suite au démontage, la connexion Bluetooth se fait moins bien alors que nous n'avons pas touché à l'électronique, cela s'explique peut-être par un placement différent de la batterie qui pourrait éventuellement jouer.

Logiciel

On vous a dit que Battletron ne propose pas de logiciel (même si le fascicule d'instruction semble dire qu'il y aurait un Update Tool lié au fait de connecter la manette en USB tout en faisant Triangle + Bas), mais tout joueur aimant les contrôleurs de chez Sony connaitra le logiciel DS4Windows qui permet d'associer une DualShock ou DualSense à un PC. C'est ce que nous avons fait et nous vous le présentons rapidement pour montrer que la manette est reconnue en tant que telle.

Au premier lancement de l'application, il vous sera demandé d'installer un pilote et par la suite l'écran de démarrage sera celui de la première capture. Vous pourrez y voir une liste de tous les appareils compatibles détectés. Via le bouton "Stop" en bas à droite vous pourrez désactiver DS4Windows qui laissera alors le gestionnaire Windows en charge de la détection. La manette est fonctionnelle sous Windows de base, mais il y a un intérêt à DS4Windows que l'on détaillera plus loin.

Sur la première fenêtre, vous pourrez vérifier l'autonomie de la batterie, décider de la couleur de son rétroéclairage (juste en cliquant sur la zone colorée en bout de ligne) et éditer le profil de la manette. En cliquant sur Edit, vous arrivez sur la seconde capture.

Ici, il y a de quoi faire. Chaque élément de la manette peut être configuré et le logiciel va se charger de traduire les entrées pour que Windows pense qu'un contrôleur Xbox ou PlayStation est connecté. Même plus que cela, il pourra aussi associer des éléments qui ne sont normalement pas disponibles sur les manettes sauce Microsoft. Ainsi, le pavé tactile, le gyroscope et l'accéléromètre entrent en jeux comme vous pouvez le voir à la suite.

Celui qui a envie d'être pointilleux pourra aller régler chaque outil a son désir, mais il ne faudra cependant pas trop en demander au matériel. Même réglé aux petits oignons, le pavé tactile reste assez peu précis sur ce modèle. Il est à la limite utile sur Android pour faire apparaitre un curseur qui permettra de naviguer entre certaines options moins agréables à utiliser à la manette.

Analyse

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Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. Détectée comme une manette Dualshock pour PS4 de chez Sony, la version Battletron a un comportement différent en fonction de la présence ou pas de DS4 Windows. Si le temps de réponse des boutons ou des gâchettes est identique, au niveau des joysticks ce n'est pas la même chose. Dans la première capture nous utilisions le pilote Windows, dans la seconde celui de DS4Windows et vous remarquerez que la zone d'erreur des joysticks n'a juste rien à voir. Dans la version Windows les diagonales sont exagérées et irrégulières alors que DS4Windows assure un taux d'erreur d'environ 3 % tout à fait correct.

En jeu, vous aurez 3 façons de l'utiliser. Juste connectée au PC, gérée par DS4Windows ou en passant par Steam Input (si vous jouez sur Steam), car il nous est arrivé que le support ne soit que partiel dans certains titres avec pilote Windows. C'est en passant par DS4Windows que l'expérience a été la meilleure, mais celui qui a besoin de repères devra penser à passer le logiciel en émulation DualShock 4 s'il veut voir les logos Sony à l'écran au lieu des ABXY de Microsoft (dans le profil de la manette, onglet "Other" puis à régler dans "Virtual Controller Settings") et il y aura quelques réglages à faire, car nous avons eu un problème de croix directionnelle qui sautait les menus 2 par 2 dans certains titres, ce qui peut être assez pénible à la longue.

Sous pilote Windows ou Steam Input, il faudra faire attention de ne pas toucher au pavé tactile qui embarquera violemment la caméra dans un RPG, le dispositif manquant énormément de précision. Nous n'avons pas de PlayStation 4 sous la main, mais nous aurions aimé tester l'ensemble sur la console de chez Sony pour voir ses réactions sur une plateforme faite pour profiter de cette surface tactile.

Au final, ce n'est pas un contrôleur parfait pour le joueur PC, mais si l'on se contente des contrôles de base, il peut tout à fait faire l'affaire. Reste que les boutons croix, carré, rond, triangle sont assez mous et bruyants, avec des gâchettes également très souples.

Pour l'autonomie, la boite affiche de 5 à 8 heures et cela se vérifie. Cela sera cependant 8 heures sur un smartphone Android et plus proche de 5 heures sur PC. Reste à voir sur la durée, la petite batterie d'entrée de gamme pouvant vieillir précocement.

Reste à parler tarif maintenant. Présentée à 19,90 € par son revendeur principal, nous avons eu la chance de la trouver à 16,95 € en rayon et à se tarif, elle ne souffre pas énormément de concurrence. Nous n'avons guère trouvé qu'une manette de chez Muzeli pour proposer moins cher avec 15,99 € chez la Mazone (avec une batterie 1000 mAh) et une AceGamer à 19,99 € dans la même crèmerie. Pour taper du tarif identique ou inférieur, il faudra se diriger vers des revendeurs dont le nom commence par Ali ou autres services du genre.

Conclusion

Action a pour but de proposer de tout à tarif abordable. Avec une manette compatible PS4, PC, Android et iOS que l'on trouve pour moins de 20 € on peut dire que la firme répond bien à son cahier des charges. Même si elle représente l'entrée de l'entrée de gamme, cette manette de chez Battletron n'en est pas moins une vraie manette capable de répondre à ce qu'on lui demande de faire. Loin d'être parfaite, d'une facture très basique, elle a pour avantage de proposer une DualShock 4 à prix plancher, en plus de l’agrémenter d'options comme les 4 boutons à l'arrière ou le mode Turbo. La copie n'est pas parfaite, mais à ce tarif et face à une DualShock 4 officielle vendue 59,99 € peut-on lui en vouloir ? Ce n'est clairement par le contrôleur qui ravira le joueur assidu, mais pour un joueur occasionnel ne voulant pas y mettre un gros budget et préférant la disposition des manettes PlayStation, cela pourrait être séduisant. Alors, pas cher, c'est charité ?