Voici un test de manette qui sort un peu de nos standards. La Backbone One est une manette Android qui a pour vocation de transformer votre smartphone en véritable console de jeu vidéo. L'engin existe en version Xbox ou PlayStation et pourra être connecté à vos appareils en USB Type-C ou via port Lightning. Dans le cadre de notre article, c'est la seconde génération de la version Xbox et USB Type-C qui est mise à l'épreuve.
En réalité la seule différence (outre la couleur) se trouve au niveau des boutons ABXY ou Croix, Rond, Carré, Triangle.
Présentation
Les manettes Android ça existe depuis un moment. Que ça soit en sans-fil, avec support pour y greffer le smartphone ou pour le prendre en sandwich. Backbone essaie cependant de relever le niveau avec la One Gen. 2 qui se veut "Premium" comme on dit lorsque l'on veut légitimer le tarif d'un produit. Affichée chez le constructeur à 119,99 €, ce n'est pas qu'une manette pour smartphone que vous achetez, mais tout un écosystème lié à l'application Backbone One App (disponible sur Android ou iOS) qui offrira bien plus que la concurrence. Nous en parlerons dans le détail plus loin dans l'article, mais sachez qu'elle intègre de quoi jouer en "Remote Play" sur Xbox, PlayStation et Steam.
L'engin est simple de fonctionnement, on branche le port USB Type-C (ou Lightning) et l'appareil la détecte directement et lance l'application Backbone One App si elle est installée. Si vous avez sous la main un câble USB Type-C, il est même possible de la brancher sur PC pour qui veut s'en servir de manette principale. Il faudra cependant tout d'abord aller dans les paramètres de la manette sous Android ou iOS et lui signaler sur quel autre type d'appareil vous désirez l'utiliser (Android, iOS, Google Chrome, PC, Mac, iPad).
Côté format, on a un engin qui fait replié 176,2 mm de large, 32,6 mm de profondeur et 93,9 mm de haut. Étendue au maximum elle pourra aller jusqu'à 257,6 mm et l'ensemble pèse 138 grammes. Autant dire que c'est fin et léger, c'est la moitié de la masse d'une manette de Xbox One par exemple. Au niveau de la compatibilité avec les appareils mobiles, il ne faudra pas dépasser 180 mm (92 mm au minimum). Pour vous donner un ordre d'idée, le Pixel 3A qui a servi pour ce test et que vous découvrirez en image juste en dessous fait 150 mm.
Une simple interface un peu Gaming et on s'y croirait déjà !
Détail
Vue de face, on a le résultat d'une fusion entre manette de Xbox et de Switch. Presque tous les éléments sont plus petits que sur une manette standard. Les joysticks font 16 mm au plus large du capuchon (18 mm pour une manette Xbox One), les boutons 8 mm (contre 10 mm) et seule la croix directionnelle s'offre un format standard de 22 mm.
En plus des boutons Back et Start, respectivement "..." et le menu sandwich, on a un bouton arborant un carré sur la gauche qui permet d'enregistrer ce que l'on fait via l'application et un bouton orange à droite qui lance ladite application (ou revient sur l'accueil de cette dernière). Pour les boutons de tranche, on a des L1/L2/R1/R2 empruntés à la PlayStation très fins et souples, avec des L2/R2 progressifs.
Et y a un bundle dans la boiboite !
Livré avec la manette, vous trouverez une carte arborant un QRCode permettant d'aller directement télécharger l'application Backbone One App. Vous trouverez aussi un jeu de supports pour adapter l'appareil à tous types de smartphones. Dans le cas du Pixel 3A celui assemblé en sortie de boite était déjà le bon.
Un assemblage soigné
Sur les poignées, vous allez trouver de la connectique. Sur la gauche un combo jack 3,5 mm micro/casque qui fonctionne tout à fait correctement et transfert l'audio du smartphone (ou de ce qui est connecté à la manette) sans distorsion. Côté droit un port USB Type-C vous permettra de recharger votre smartphone tout en jouant ou de connecter la manette à tout appareil compatible avec un simple câble USB Type-C.
Petit zoom sur le connecteur USB Type-C qui viendra la relier à votre smartphone. Ce port est long (certainement pour prévoir une éventuelle coque), trop long d'ailleurs pour notre Pixel 3A dont la tranche ne reposait pas sur la manette et qui ne tenait sur la droite que par le port USB. Les 3 "sabots" prévus pour s'adapter à un maximum d'appareils sont facilement à enlever, on fait pivoter le bas vers la gauche et ça vient tout seul. Pour le replacer, on encoche le haut et 3 aimants viennent lui faire trouver sa place. Simple et efficace ! la partie sans port USB accueillant le haut de l'appareil a le droit au même traitement, avec seulement 1 des 3 sabots prévus pour ce côté.
Enfin, efficace dans une configuration standard. Ici le Pixel 3A a un peu été laissé dans le vide et il était impossible de le connecter en lui laissant son cadre de protection Rhinoshield. Cela ne gène cependant en rien à l'utilisation, mais peut questionner sur la durée puisque toute la force de rétention se retrouve exercée sur le port USB.
Jetons maintenant un œil à l'intérieur de l'engin.
Démontage
Il va sans dire que ce que nous faisons ici viendrait ruiner la garantie de votre appareil, nous ne vous conseillons donc pas de le faire à moins que celle-ci soit passée et que vous ayez un besoin impérieux de démontage.
Grâce au super outil développé par notre cher Nicolas, voici les étapes de démontage.
Tout commence avec quatre vis à l'arrière pour chaque poignée, soit un total de 8. Une fois ceci fait, ce sont les éléments de façade qui se désolidarisent, tout l'arrière étant un bloc servant au système de rétention et ingénieusement doté d'une nappe qui fait très bien la connexion entre les deux parties. Pour les "ressorts" permettant au dispositif de ceinturer le smartphone, ce sont deux lamelles enroulées en tube qui sont d'une part fixées via une vis au châssis et d'autre part un rouleau qui tient via une tige insérée elle aussi dans le châssis. Ces deux étant de même dimension, la traction est toujours égale et il ne sera pas possible de déséquilibrer le mouvement.
Sur la gauche nous avons donc une simple nappe et sur la droite une nappe avec un connecteur de charge reliant le PCB au port USB Type-C mâle. Quelques vis de plus à retirer et nous pouvons nous intéresser à la qualité d'assemblage. L'ensemble est de bonne facture, malgré le côté léger de l'appareil la partie PCB et soudure est très soignée et l'économie de masse n'a été faite que sur les plastiques qui, s'ils font légers, ne font pas bas de gamme pour autant.
Tous les boutons de façade ne seront que des simples contacteurs, les joysticks ne sont pas démontables, mais une bague les protège des intrusions de poussière ou autre. Pour les L1/L2/R1/R2, on a un traitement différent. Les L1/R1 ont le droit à un switch réactif, qui plaira ou pas en fonction de vos goûts. Pour les L2/R2 on a autre chose, on fait basculer un aimant (5e image du démontage) et c'est un capteur de proximité qui va se charger de la progressivité de la pression. Un dispositif ingénieux qui a cependant ses défauts comme vous le verrez dans la partie analyse.
Logiciel
Vous l'aurez compris, ce que Backbone met en avant avec ses manettes, c'est l'écosystème Backbone One App. L'application est gratuite et propose comme vous le verrez de nombreuses fonctionnalités, mais vous pouvez encore l'améliorer en... mettant la main à la poche pour un abonnement annuel Backbone+ ! Avec ce dernier, le monde du streaming vous tendra les bras (YouTube ou Twitch), le stockage cloud deviendra illimité et vous pourrez même configurer la bestiole pour qu'elle enregistre des moments forts pour vous (utilisation d'algorithmes pour définir quand) ou les dernières secondes d'une partie. Bref tout un lot d'outils qui pourront en convaincre et dont vous trouverez le détail sur la page dédiée de leur site web. À savoir que l'application de base est accessible à tous et que l'achat d'une manette vous offrira une période d'essai de ce service.
On est sur de l'application Android rondement ficelée. Elle prendra 132 Mo sur votre appareil (dans la version 1.6.1 que nous avons utilisée) et se lancera automatiquement dès que vous connecterez la Backbone One (configurable si vous désirez faire autrement). L'accueil de l'application est un espèce de hub mélangé à un store qui vous permettra de mélanger les genres comme vous allez le voir à la suite. Un simple menu en haut à gauche vous permettra de régler la bestiole et d'avoir accès à la partie communautaire conçue pour vous faciliter le jeu entre potes (avec Backbone+ vous pouvez même être notifié lorsque quelqu'un que vous suivez rentre dans une partie).
Comme nous le disions au-dessus, Backbone One App permet de mélanger les styles. Ici vous pourrez retrouver vos jeux du PlayStore, ceux de votre Game Pass Xbox (ou PlayStation), de vos consoles de chez Microsoft ou Sony et même lancer un Steam Link qui prendra en compte la manette comme contrôleur sous Big Picture sans aucune configuration nécessaire.
Dans notre cas, le Steam Link a fonctionné à merveille, mis à part la différence de définitions des écrans. Un PC en 1920x1200 qui se trouve balancé sur un 2220x1080 ça laisse du vide sur les côtés. Cela sera moins vrai avec des ratios 16:9, mais il restera toujours du noir.
Petite démonstration au passage, le jeu se lance avec la prise en charge directe de la manette et vous pouvez découvrir un paysan au milieu d'un petit village construit au marteau. C'est l'occasion de vous présenter le système d'enregistrement vidéo accessible depuis le bouton "Carré" en bas à gauche de l'appareil. Une pression pour lancer l'enregistrement (ou la diffusion pour les abonnés) et à la pression suivante cela coupera et sauvegardera dans la galerie de l'application. Enfantin !
Analyse
Petit passage par une API web (Gamepad API pour les curieux, outil simple en HTML5) bien pratique pour analyser un contrôleur de jeu. L'appareil sera détecté comme une manette Android sur notre Pixel 3A et sur PC comme un dispositif de jeu générique. Comme sur beaucoup de modèles de manette, vous remarquerez que les joysticks accentuent les diagonales, en n'étant pas très régulier pour celui de droite. Les L2/R2 ne sont pas non plus très précis, le système par détection de présence n'est pas parfait, mais a le mérite de permettre la chose dans un tout petit appareil. Nous vous disions dans la partie logiciel que l'appareil vient avec un dispositif de calibration que voici :
C'est assez simple à comprendre, les 2 joysticks pourront être calibrés en appuyant sur les gros boutons gris placés sous eux. La calibration se déroulera en 2 temps, tout d'abord vous devrez bouger à l'horizontale et à la verticale jusqu'à qu'une icône change de couleur puis, dans un second temps faire trois fois un cercle complet.
Malheureusement, même après calibration les joysticks ne sont vraiment précis. Ça n'empêche pas de jouer, mais cela pourra déplaire au puriste. Dans la capture du dessus, vous pouvez voir que lorsqu'un joystick atteint sa valeur max le cercle devient coloré (comme sur celui de droite) et pourtant, même s'il est à fond, celui de gauche ne l'atteint pas et le cercle reste gris. Encore une fois, ça n'empêche en rien de jouer, mais la précision ne sera pas celle d'une manette de console respectable. A noter cependant que sur PC leur comportement est bien plus régulier, le pilote doit donc avoir son mot à dire dans l'histoire.
Reste à parler prix et concurrence. La bestiole se monnaie 119,99 € sur le magasin officiel de la marque. Une paille comme dirait notre cher bitosophe. Pour ce prix, vous avez une manette pour smartphone accompagnée d'un écosystème complet destiné au joueur. La bestiole vient directement concurrence la Kishi V2 de chez Razer que l'on trouve pour un tarif proche (un peu plus de 110 €). Cependant la Kishi V1 se trouve maintenant pour moins de 60 €. On trouve aussi chez Nacon les MG-X et MG-X Pro qui vont de 60 à 89,99 €. Dans le même ordre d'idée, vous avez des chinoiseries sur Amazon et également un produit qui a su trouver son public avec la G8 Galileo de chez GameSir, qui pour un billet de 89,99 € joue également la carte de l'application offrant un écosystème complet en plus de permettre de changer les façades et les joysticks.
Comme souvent avec les produits de niche, tout est permis et chaque constructeur ira de son discours commercial pour convaincre que le prix est le bon. Sur ce point, nous laissons chacun jauger si l'objet mérite la dépense.
Conclusion
Cette Backbone One pourrait être vue comme un gadget pour joueur de Candy Crush voulant se frotter à des titres plus ardus. Nonobstant, après quelques jours passés en sa compagnie on peut lui reconnaitre le fait de réussir à réellement transformer un smartphone en console de jeu. Que cela soit via le PlayStore, en servant de relais du PC ou par un autre service, l'expérience vidéoludique est là et sans configuration difficile. On branche, on lance l'application et tout roule. L'appareil est cependant perfectible, les joysticks pouvant être plus précis (et peut-être plus large pour les gros doigts ?), les L2/R2 mériteraient également une mise à jour. Outre ça, de notre côté c'est l'un des points mis en avant comme une qualité que nous aimerions voir changer. Backbone est fier d'annoncer que sa manette n'a pas de batterie et ne nécessite pas d'être rechargée. De notre côté nous aimerions qu'elle comprenne une batterie, pas pour fonctionner, mais pour augmenter l'autonomie du smartphone sur lequel elle est branchée. Peut-être pour la prochaine version ? En attendant, suivrez-vous TomTom dans sa conquête militaire via votre smartphone grâce à une Backbone One ?
Alors là!! Ça va plaire à mes garçons!! (et peut-être moi).
Merci pour le test Guillaume!
Avec plaisir et merci de l'avoir lu !
Je dois avouer que j'y suis allé sans grande attente et au final, c'est une chouette découverte qui accompagne facilement le joueur. Attention cependant aux propositions de jeux sur Android qui ne sont pas égales : max de pub, prise en charge partielle de la manette ou ban de compte si utilisation de logiciel tiers (merci Blizzard !)
Concernant les jeux Android (pas d'IOS chez nous), il s'agit de Roblox et Brawl Stars, ensuite Ému Zsnes, avec les manettes Xbox Serie X (cable USB-c), ça marche impeccable, mais la solution de ton test semble plus pertinent et confort pour leurs petits doigts ;), ça ferait une belle console portable improvisée.
Blizzard, je les ai rayé depuis un moment..